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22 avril 2014 2 22 /04 /avril /2014 08:21

Les Français et l'euro, malentendu ou malversation ?

Oui il faut parler aux Allemands et mieux encore les aimer. Et il faut que les Italiens, les Français et les autres Européens parlent à leur germanité. Il n'y a pas d'autre moyen pour que le vivre ensemble européen subsiste dans son existence propre et sa pluralité essentielle. Pour que les essences et les existences soient négociables entre les personnes fédérale, nationales, sociales et individuelles, il faut déconcentrer la monnaie dans la démocratie financière réelle.

Les Français doivent questionner leur germanité. L'ordo-libéralisme allemand est l'alibi bien pratique du social-libéralisme français. Les Allemands n'étaient pas très chauds pour faire l'euro. Et une certaine classe dirigeante française avait bien compris comment elle pouvait réduire la démocratie sociale française par une camisole de force financière. Les libéraux français ont pris le dessus sur les démocrates en 1984 sous la présidence Mitterand par l'argument de la concurrence économique allemande déclarée ingérable en responsabilité politique des gouvernements français.

Comme la dévaluation du franc en 1984 a été portée au passif de la politique socialiste ainsi qu'il en était advenu précédemment des gouvernements de droite, un consensus libéral gauche droite s'est formé pour soustraire l'économie à la politique par le projet de monnaie unique européenne. Ainsi la classe politique française a pu mettre en scène un combat gauche droite avec la garantie d'une politique économique et sociale dénationalisée par la nécessaire convergence avec l'Allemagne. Les ordo-libéraux allemands n'en reviennent toujours pas de la puissance que leur attribue le débat politique franco-français.

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13 mars 2014 4 13 /03 /mars /2014 18:45
Qu'est-ce qu'une monnaie résiliente ?

Une monnaie résiliente permet :

  1. 1) de calculer le prix d'échange économique de tout ce que les sociétés humaines considèrent comme des biens ;

  2. 2) d'économiser le travail, c'est à dire d'utiliser tout travail disponible comme ressource allouée au bien de celui qui met sa capabilité de travail au service des sociétés dont il se fait membre ;

  3. 3) d'intégrer dans le calcul économique tous les facteurs de production physiques, sociaux, politiques et environnementaux ;

  4. 4) de concilier la liberté individuelle de penser, de vouloir et de faire avec l'existence sociale solidaire des libertés individuelles dans un environnement physique limité, fini, universel et commun.

Une monnaie résiliente :

  1. 1) différencie objectivement à l'intérieur des sociétés constituées le prix de ce qui est communément acceptable comme bien, du prix de ce qui ne peut être que le coût partageable des nuisances inhérentes à la vie physique collective ;

  2. 2) différencie objectivement les sociétés par leur raison d'être, par les lois qu'elles se donnent en vue d'accomplir leur raison d'être, par les modes de gouvernement qu'elles adoptent entre leurs membres et par le degré de nécessité qu'elles représentent pour la survie de leurs citoyens ;

  3. 3) différencie objectivement le prix réel de la justice pour chaque citoyen qui est distinct de tout autre par son corps, ses capacités, ses opinions et sa liberté de vivre ;

  4. 4) différencie objectivement le prix du commun indispensable à la bonne vie de tous, du prix privé d'un bien individuel non partageable par essence.

Une monnaie résiliente ne peut pas être neutre du point de vue épistémologique, philosophique, politique et éthique. Elle doit permettre le jugement discriminatoire entre l'humain et le non-humain, entre le vital et le létal. Un prix positif en monnaie résiliente ne peut représenter une nuisance pour quiconque.

La monnaie libérale actuelle n'est pas résiliente : elle n'intègre pas les externalités positives du calcul économique ni ne filtre les externalités négatives, lesquelles offrent des aubaines illimitées de spéculation sur le capital invérifiable. La croissance économique est aujourd'hui calculée positive en monnaie alors que :

  1. 1) tous les humains ne disposent pas du minimum vital,

  2. 2) que les droits formels fondamentaux ne sont pas appliqués à la réalité de tous les citoyens,

  3. 3) que des comportements explicitement prédateurs ne sont pas interdits ni sanctionnés,

  4. 4) que les ressources naturelles s'épuisent ou sont irrémédiablement détruites sans pouvoir engager de travail de régénération.

Pistes pratiques d'une monnaie résiliente

La résilience monétaire implique une citoyenneté intégrable sur quatre degrés de responsabilité : individuel, entrepreneurial, politique et mondial. L'arithmétique monétaire n'a de sens que dans un algèbre du droit :

  • 1) qui lie les éléments de prix à des ensembles d'identifications politiques de la réalité économique pratique,

  • 2) qui fait résulter le prix de la réalité objectivement visible dans un marché transparent, d'hypothèses subjectives sur les conditions universelles d'existence des biens.

La monnaie résiliente est une dette unitaire à quatre dimensions évaluables séparément :

  • 1) par les droits inaliénables du citoyen libre par lui-même,

  • 2) par les nécessités objectives de production de biens réels livrables aux personnes physiques,

  • 3) par les règles politiques publiques de négociation des prix dans un périmètre circonscrit de souveraineté,

  • 4) par des montants de dette entre personnes morales irrévocablement engagées au remboursement intégral de leurs déficits commerciaux garantis par un capital mutualisé dans une unité monétaire commune universelle.

La systémique de résilience monétaire est intégralement décrite dans l'oeuvre de Keynes. La chambre de compensation en bancor indexé sur les dettes commerciales et financières de zones juridiques distinctes placées sur un pied d'égalité, en est la possible implémentation depuis 1944.

Le modèle keynésien serait effectivement appliqué aujourd'hui si :

  • 1) le pouvoir libératoire de chaque monnaie n'était endossé et garanti que par une seule souveraineté politique contrôlable par une communauté identifiée et séparée de citoyens ;

  • 2) le capital des institutions financières faisant la liquidité des transactions était impérativement garanti par un fond étatique mutuel international et une souveraineté nationale unique responsable de la légalité de tous les prix au-dessus des intérêts privés actionnaires ;

  • 3) une dette internationale ne pouvait pas être comptabilisée sans l'identification de toutes les personnes morales débitrices de l'économie réelle, ni de la personne politique débitrice de la justice des prix, ni des personnes physiques responsables sur leur patrimoine personnel de chaque créancier de l'économie financière ;

  • 4) les systèmes de compensation monétaire étaient totalement publics et exclusivement assurés par des personnes politiques responsables sur la ressource fiscale prélevée démocratiquement sur les citoyens.

L'euro serait une monnaie keynésienne résiliente si :

  • 1) toute compensation financière en euro était garantie en dernier ressort par un État confédéral démocratique de la zone euro distinct et subsidiaire des États membres ;

  • 2) tout État fédéral, national ou local de la zone euro était responsable de son commerce extérieur en euro par une parité monétaire intérieure publiquement et exclusivement négociable dans un marché monétaire central unique de l'euro ;

  • 3) toute devise étrangère échappant aux pouvoirs politiques institués de la zone euro était cotée en euro comme n'importe quel actif à la condition du dépôt dans un État fédératif, national ou local, de la personne morale propriétaire et de la personne physique responsable de la loyauté sociale à la démocratie en euro ;

  • 4) toute personne physique, morale ou politique était identifiée comme propriétaire de dettes ou de créances convertibles en euro dans un fichier central des contreparties garanti par l’État confédéral de l'euro contrôlé par la société des citoyens de l'euro.

Possibilité immédiate d'expérimentation pratique

Les normes actuelles de comptabilité internationale IFRS sont la trame comptable opérationnelle d'une monnaie résiliente à la condition de marchés délimitables par la régulation unique d'un pouvoir politique effectivement responsable du contrôle des personnes privées. N'importe quel réseau social numérique adossé à une entreprise de production quelconque entre des personnes physiques contractuellement engagées et solidaires suffit à constituer une base d'émission monétaire résiliente.

La monétisation d'un réseau social numérique implique :

  • 1) une société constituée de personnes comptabilisant leur livraisons de biens et services réels par leur réseau intranet ;

  • 2) une mise en commun publique des procédures et normes de production assurée par une dette quantifiée du réseau sur lui-même et par une indemnisation individuelle arbitrale effective de tout travail de production ou de réparation dont la collectivité est bénéficiaire ;

  • 3) une fonction de contrôle interne juridico-financière consistant à négocier l'équilibre permanent entre les biens effectivement utiles aux acheteurs livrés, et le prix des dettes des acheteurs au crédit des vendeurs engagés à livrer des services objectifs ;

  • 4) une convertibilité de la monnaie interne en n'importe quelle monnaie externe moyennant une parité de change négociable par les importateurs du réseau en fonction du prix auquel ils s'engagent à livrer dans la monnaie et les règles internes.

Le système d'information du réseau social numérique doit être bancarisé pour assurer l'intégrité, la disponibilité, la confidentialité et l'auditabilité de toutes les données transactionnelles entrant dans les règlements comptabilisés. La bancarisation des données informatiques instaure un cadastre de l'information financière des prix par quoi toute donnée renvoie à une réalité dont la personne physique et morale est effectivement responsable. Tout bien quantifiable par un prix est matériellement produit au regard de chaque citoyen membre du réseau.

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9 février 2013 6 09 /02 /février /2013 12:18
La théorie en retard sur la réalité

Le moteur de compensation présenté sur ce blog tire les enseignements de la nouvelle réalité issue de l'économie numérique de la connaissance. Non seulement toute la connaissance humaine objective de la réalité est représentable dans l'espace numérique mondial, mais encore et surtout toutes les relations humaines intersubjectives qui produisent cette connaissance. Tout le monde entre dans des réseaux sociaux numériques et fait du commerce numérique consciemment ou non.

Les commentaires produits depuis deux ans sur le Blog de Paul Jorion à propos de cette mutation technologique montrent qu'elle est largement accessible à l'intuition sans que la théorisation scientifique soit aboutie et validée. Le développement de la crise de l'euro, de l'Europe et de la finance montre un cheminement intuitif vers le modèle de la compensation générale que les sciences politiques ne théorisent pas.

La politique dépossédée de la monnaie

Ce contexte réhabilite la fonction économique et politique du dépôt et de la consignation. L'institution française «Caisse des Dépôts et Consignations» qui a été reprise dans de nombreux pays de l'aire de culture francophone va être amenée à un rôle complètement renouvelé dans le système financier numérique globalisé en cours d'émergence. Les caisses nationales ou régionales des dépôts et consignations sont les interfaces financières entre la science, la banque et la politique.

La philosophie du moteur de compensation est de catalyser par le formalisme numérique la synthétisation de la monnaie dans la corresponsabilité du savoir, de la politique et de la réalité économique. Plusieurs scientifiques comme Paul Jorion, Bernard Stiegler, Michel Aglietta ou Gaël Giraud voient dans la compensation une solution à explorer mais se heurtent au véto du pouvoir politique qui croit garder la main sur la monnaie alors que l'émission monétaire est entièrement captée par le shadow banking.

Déposer et consigner l'émission monétaire

Si nous pouvions dans le cadre bancaire public de la CDC construire une présentation concrète du moteur de compensation, elle pourrait être officiellement expertisée par les scientifiques ce qui permettrait de proposer un projet crédible au pouvoir politique. Les négociations politiques en cours entre l'Allemagne et la France sur la consolidation de l'euro sont capturées par l'omniprésence, à travers la Commission et la BCE, du modèle monétaire anglo-saxon qui ne jure que par la compensation bancaire privée (scandale du Libor).

Concrètement la compensation publique de la monnaie nécessite une chambre de compensation dotée du moteur de compensation générale garanti par la détention entièrement publique du capital : l'Etat confédéral européen, l'Etat français ou une collectivité publique locale. Si la CDC prend une participation dans le développement du moteur de compensation et dans la couverture financière de son fonctionnement, l'agglomération de Nantes peut se doter très rapidement de la chambre de compensation lui permettant d'émettre sa monnaie territoriale convertible et garantie en euro par la Loi française.

Réintégrer la finance dans le Droit

Le billet Attention, révolution ! démontre que l'impasse actuelle est idéologique et non technique ou économique. Une simple expérimentation technique du moteur de compensation peut lever empiriquement le verrou idéologique de la liquidité publique et bancaire : la spéculation financière se cache derrière l'argumentation politique et juridique de la liberté d'entreprendre pour tenter de se survivre à elle-même sans assumer la responsabilité économique de son existence réelle.

Tous les projets européens de pacte budgétaire de croissance, d'union bancaire et de mutualisation des risques systémiques sont impossibles sans compensation des monnaies. Plus tôt est mis en oeuvre le moteur de compensation, plus les chances de sortie de la crise par le haut sont élevées.

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11 octobre 2012 4 11 /10 /octobre /2012 16:10

Tester la compensation keynésienne en quatre dimensions numériques

Contexte

L'auteur de ce blog a entamé depuis 2010 une collaboration avec Paul Jorion pour promouvoir et expliciter la vision keynésienne de la monnaie qui avait sans succès inspiré la proposition du bancor à Bretton Woods. Contrairement aux apparences du discours politique ou économiste, voire même aux déclarations de Keynes lui-même, le système monétaire et financier en vigueur depuis 1944 n'institue aucune coopération réelle entre les Etats pour régler la stabilité du crédit et des monnaies.

Le « gold exchange standard » a été abandonné en 1971 à cause de l'accumulation de dettes en dollar des Etats-Unis envers le reste du monde. La suspension de toute convertibilité à un prix fixe des monnaies en or a permis de faire monter sans limite rationnelle la pyramide des dettes des Etats et des banques envers l'économie réelle. Le désastre apparaît dans toute son ampleur : l'effondrement en cours des Etats, des banques et des monnaies a pour origine la dissolution pratique de la relation entre les prix et les actes d'achat et de vente des biens et services réels.

L'émission monétaire est capturée par la spéculation initiée à partir des places financières dites off shore dont la City et Wall Street sont les têtes de pont. La finance extra-territorialisée échappe à toute régulation des systèmes de droit des Etats nationaux ou internationaux tels l'Union Européenne.

Le problème à résoudre

Les propositions de Keynes à Bretton Woods n'avaient pas abouti en l'absence de marché international établissant une relation logique entre les transactions réelles et le crédit des personnes physiques agissant solidairement par des personnes morales assurées par les Etats. Jusqu'à aujourd'hui, il n'existe pas de règle objective de continuité de la responsabilité du crédit par les transactions réelles. La liberté de circulation des capitaux est interprétable dans le monde entier comme liberté de ne pas respecter les lois ni de payer les impôts qui financent le bien collectif.

Dans Comment la vérité et la réalité furent inventées puis dans Le prix, Paul Jorion a montré que les conditions de connaissance et d'appréciation de la réalité entre les personnes qui la transforment et l'échangent sont posées depuis Aristote. La responsabilité de tout acteur économique sur les prix du présent et du futur peut être objectivement posée par la numérisation monétaire du réel. Depuis Aristote, la finalité du signe monétaire est de réguler les échanges selon les lois de la cité.

Il n'est plus douteux à présent que la globalisation des échanges et la numérisation des transactions a d'abord servi à exonérer les puissants des lois nécessairement nationales. Le chaos financier qui en résulte invite à un nouvel age de la monnaie reconvertie en lien universel entre les droits humains et les choses matérielles. Le principe de la convertibilité de la monnaie en droits des citoyens obéit aux règles bien connues depuis le Moyen Age de la compensation. Règles dont Keynes avait précisément réclamé l'application à l'échelle internationale par la chambre de compensation en bancor.

Maquétisation de la compensation

La numérisation totale des flux financiers internationaux déjà réalisée dans le système financier actuel permet une compensation internationale automatisée au profit des banques et intérêts financiers privés. Les parités de change sont fixées pour allouer les bénéfices de croissance de l'économie réelle aux intérêts spéculatifs improductifs. L'extra-territorialité financière autorise le système financier à faire péricliter l'économie réelle pour accroître ses prélèvements par des dettes usuraires remboursables par les contribuables à la place des débiteurs définitivement insolvables.

Afin de montrer que les techniques numériques permettent sans difficulté de modéliser non seulement l'attribution des prix aux choses mais aussi la responsabilité personnelle des individus sur les choses, l'auteur de ce blog a, comme annoncé dans ses derniers articles sur le Blog de Paul Jorion, développé une maquette dynamique d'une chambre de compensation indépendante des lois nationales mais garantie par les réserves de change accumulables par les Etats dans leur zone monétaire.

L'algorithme de compensation reprend toutes les règles nécessaires d'équilibre des prix. Ces règles produisent et contiennent :

  1. 1 la liquidité en biens et services réels de toute transaction licitée par la transparence de marché

  2. 2 l'assurance réelle et financière par la puissance publique de l'intégrité des personnes et des biens

  3. 3 la couverture financière en travail, en crédit, en capital et en assurance mutuelle de toute transaction

  4. 4 la stabilité monétaire dans un environnement économique ouvert intégrant plusieurs unités de compte et plusieurs systèmes de prix

La maquette montre visuellement et numériquement :

  1. 1 que les règles de l'économie de la production sont entièrement informatisables par le langage d'indexation hypertexte (html)

  2. 2 que la production, l'économie, la monnaie et le crédit sont régulables par la responsabilité financière mise en réseau des personnes physiques et des personnes morales

  3. 3 que les systèmes juridiques, les systèmes politiques et les systèmes informatiques sont actuellement interconnectables par des chambres de compensation supervisable par les États de droit institués

  4. 4 que les spécifications des réformes monétaire, bancaire et budgétaire en cours d'élaboration dans l'Union Européenne correspondent au système de compensation keynésien en quatre dimensions : assurance, capital, crédit, liquidité

Valider et tester le concept

L'instabilité systémique peut être réduite par la reconstitution de la responsabilité publique sur la légalité des prix. Le prototypage informatique en voie d'achèvement modélise tous les instruments financiers de règlement économique et juridique en 6 tables élémentaires : substantifs, personnes, objets, biens, primes et offres de prix. Une table de synthèse historise tous les prix d'équilibre par bien et service résultant de l'algorithme programmé en SQL. L'interactivité de la maquette est assurée par des formulaires de saisie, d'analyse et de synthèse. Le résultat livré est le calcul en temps réel de la position financière de marché équilibrée par bien, par personne physique et par personne morale.

Une fois validé le modèle conceptuel de donnée, le moteur de compensation est implantable pour expérimentation dans n'importe quel système d'information comptable. Son effet principal est d'indexer tout les prix sur l'engagement vérifiable du droit ; la convertibilité de toute unité monétaire est indexée sur le capital de marché constitué par négociation organisée des garanties de crédit (Credit Default Swaps).

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20 mai 2012 7 20 /05 /mai /2012 09:09

Le modèle monétaire ici présenté distingue et articule trois logiques différentes : la politique, la finance et l'économie. Chaque discipline a du mal à comprendre la cohérence de la monnaie parce qu'habituée à ne pas différentier les deux autres disciplines qu'elle exclut de son champ. La monnaie est une logique générale des prix. Or l'euro a été fondé sur la division logique irréductible de la politique, de la finance et de l'économie. Les trois logiques entrées en conflit à propos de la Grèce se détruisent réciproquement aux dépens de la vie des Grecs et de l'union des Européens.

Il n'est d'autre issue que de formuler autrement le paradigme de l'euro. L'intégration du calcul des prix dans un droit discutable et variable par les nationalités de la politique est le seul modèle de monnaie qui puisse être cohérent avec la réalité empirique que les Européens souhaitent maîtriser. Depuis le début de la crise des subprimes, l'Union Européenne va vers ce modèle. Mais la théorie de la monnaie n'a pas encore été formulée en termes transparents communs à la politique, à la finance et à l'économie.

Tout le monde reconnaît la condition de la croissance pour sauver le projet européen ; mais la fonction monétaire de l'euro n'est pas argumentée pour financer le système politique qui puisse absorber les excès de dette bancaire accumulés sur l'économie réelle. Or la liquidité des dettes est la répartition permanente des erreurs d'appréciation en droit du prix nominal de toute production réelle anticipée dans la durée. L'euro est tout proche de devenir l'étalon européen de la stabilité financière des États nationaux entre tous les citoyens de l'Union.

La création d'un budget public confédéral sur un marché européen unifié de la liquidité en euro est l'ultime réforme à accomplir pour relancer la croissance dans l'Union Européenne. Les différents degrés européens du pouvoir politique peuvent recouvrer la responsabilité du financement de la croissance par le vecteur de la monnaie. Il suffit de titriser la responsabilité politique par des monnaies exclusivement convertibles par l'euro dans le marché européen unifié de la liquidité.

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L'Europe dans l'impasse morale et financière 

Pour le moment, la Grèce est exsangue. La croissance économique est indéfiniment négative. Les impôts ne rentrent pas. La dette publique ne peut pas être remboursée. L'activité économique s'effondre ; la misère se répand avec le chômage et les services publics fondamentaux sont suspendus. L'intérêt vital des Grecs est de sortir de l'Union Européenne.

L'exigence de remboursement de la dette en euro oblige les Grecs à s'euthanasier en tant que communauté humaine partageant un même destin. Les crédits alloués en euro à l’État grec et aux banques grecques sont juste une permission accordée aux créanciers de la Grèce de continuer à réclamer des règlements pour ne pas enregistrer leurs pertes. Non seulement, la zone euro ne fournit plus la moindre liquidité monétaire à la Grèce, mais les Grecs produisant encore quelque chose chez eux gardent par l'euro la liberté de comptabiliser leurs transactions en dehors de la Grèce.

La zone euro est actuellement la liberté accordée aux Grecs et à leurs créanciers étrangers publics et bancaires d'abandonner l’État grec au défaut ; donc la liberté accordée par l'Europe de ne pas appliquer solidairement la loi grecque en Grèce ; donc la liberté de priver les Grecs les plus faibles et les plus pauvres de toute solidarité publique nationale ou européenne.

La liquidité définie par la réalité du droit 

Posons l'hypothèse de redéfinition de l'euro comme prime d'assurance européenne des dettes publiques de souveraineté des États membres. La condition première d'émission de l'euro n'est plus alors la décision de la BCE d'allouer un certain montant de crédits aux banques européennes à un certain taux d'intérêt. La condition impérative d'un emprunt en euro à la BCE devient l'application d'un droit national ou du droit confédéral de la zone euro dans toutes les transactions utilisant la monnaie de l'Union.

Posons que les banques centrales nationales du Système Européen des Banques Centrales (SEBC) sont vendeuses à la BCE de la prime d'assurance de la liquidité de leur État de droit national. Tout emprunt bancaire en euro à la BCE entraîne le dépôt par la banque centrale nationale d'un collatéral assurantiel public en complément du collatéral privé actuellement remis par les banques commerciales emprunteuses. Pour toute liquidité centrale prêtée en euro à leurs banques privées, les banques centrales nationales touchent alors un pourcentage représentant le prix de leur contrôle sur la légalité des transactions bancaires dans leur territoire de juridiction.

L'euro légalisé en prime d'assurance publique du droit dans la souveraineté européenne repose sur les États nationaux indépendants associés dans un État confédéral. Les États nationaux sont monétairement responsables de l'application du droit dans leur espace de souveraineté tandis que la confédération de l’euro hérite de la légalité des transactions entre les souverainetés nationales. L'euro légal comptabilise la prime de change de la convertibilité des transactions entre les droits nationaux et dans les droits extérieurs à l'euro.

Calculer la liquidité systémique 

L’État confédéral européen devient dépositaire de la prime de liquidité de l'euro souscrite par la BCE. Les eurobonds se définissent comme collatéral confédéral des émissions de liquidité en euro. Le budget communautaire confédéralisé acquiert une capacité d'émission obligataire par ses recettes propres. La fiscalité financière confédérale est le prix légal de la liquidité primaire de l'euro en droit communautaire.

Les fonds de réserve confédérale publique de liquidité de l'euro existent déjà : Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF), futur Mécanisme Européen de Stabilité, Banque Européenne d'Investissement et Fonds Social Européen. Pour consolider le financement de la réserve confédérale de liquidité de l'euro, il reste à mettre en œuvre la fiscalité financière européenne à travers la réforme du système européen de compensation interbancaire ; donc à mettre en œuvre un marché interbancaire européen public où les États soient mis sur un pieds d'égalité avec les banques pour l'appréciation du collatéral remis à la BCE en échange de la liquidité en euro.

Le marché confédéral de la liquidité en euro autorise la titrisation de la fiscalité des États nationaux sur des obligations publiques nationales financièrement vérifiées par l'Union. Le marché confédéral rétablit l'égalité de sûreté financière entre les titres publics et les titres émis par les banques sur leurs crédits, leurs investissements, leurs emprunts et leur capital. Les banques privées perdent ainsi leur privilège d'appréciation financière des titres publics remis à la BCE contre la liquidité en euro.

Les banques centrales nationales acheteuses de la prime de liquidité des souverainetés nationales en euro deviennent les arbitres financiers visibles de la liquidité des États. Elles intègrent leur appréciation du prix de la liquidité des banques en droit confédéral dans la garantie nationale qu'elles vendent à la BCE.

Le prix public de la liquidité du droit 

Les banques centrales du SEBC sont déjà sollicitées depuis le début de la crise des dettes publiques et bancaires pour racheter les pertes latentes du collatéral remis par les banques nationales à la BCE. En titrisant les engagements des banques centrales sur l'euro-marché confédéral, les États nationaux et l’État confédéral évaluent en pleine responsabilité financière les primes de crédit des banques centrales et des banques commerciales privées. Les recettes fiscales titrisées sur le marché confédéral permettent aux États d'acheter le prix de la liquidité de toute banque y compris de la BCE.

Le système bancaire en euro est remis sous le contrôle public des lois nationales. Techniquement, il suffit d'obliger toute banque empruntant ou prêtant en euro à émettre des options de capital et des primes de crédit (Credit Default Swap) sur tous les passifs bancaires. Les États sont tenus à la même obligation ; ils rendent négociable sur le marché confédéral, la liquidité de leurs primes de crédit sur leurs émissions de titres d'obligations publiques.

Le prix de la liquidité en euro devient totalement public, universellement négociable selon des règles identiques pour les États nationaux et confédéral, pour les banques centrales et commerciales ainsi que pour tout emprunteur privé ressortissant de l'Union. L'euro prime d'assurance publique du droit dans la zone euro ne change rien aux techniques financières et bancaires ; mais il place la souveraineté publique du droit de tous les Européens au-dessus de toute transaction financière de bien réel, de crédit, d'investissement ou d'assurance.

Restauration monétaire de l'économie du travail 

La création monétaire redevient une prérogative de souveraineté nationale et confédérale dans le cadre du marché commun d'économie de l'Union. Les fiscalités nationales et confédérale acquièrent en légalité européenne un statut de garantie financière ultime de la liquidité. La restauration des unités monétaires nationales complétées par des monnaies locales et des monnaies spécialisées sur l'application de normes environnementales permet d'adosser les différents degrés de souveraineté à des parités de change en euro.

A ce stade, la Grèce est toujours en faillite : les recettes fiscales de l’État restent insuffisantes pour assurer les services publics nécessaires au financement du travail des Grecs qui subvienne à leurs besoins et au remboursement de leurs dettes. La cotation en euro des primes de crédit de l’État, des banques, d'une nouvelle drachme et de l'économie grecs reste négative. Tant que personne ne veut risquer un euro de crédit supplémentaire dans des exportations grecques globalement supérieures aux importations, la dette nationale reste irréductible au potentiel effectif de production réelle.

Comme les euro-Européens n'ont pas de capitaux bancaires ni de recettes fiscales suffisantes pour combler en euro toutes les pertes sur les emprunteurs, il faut que le prix du travail des Grecs redevienne suffisamment compétitif en euro pour que soit produit sous la souveraineté grecque tout ce qui permet aux Grecs de vivre en dégageant les excédents de liquidité nécessaires aux importations essentielles, à la diminution de la dette extérieure et au financement national des services publics.

L'euro adossé à la liquidité des droits nationaux 

Le prix du travail entre les Grecs doit permettre d'acheter le maximum sur le marché domestique en réglant toute la fiscalité qui garantisse les droits individuels et collectifs engagés par la loi nationale. L'euro redéfini en prime d'assurance européenne du droit de tous les citoyens de l'Union peut allouer une petite fraction des ressources fiscales communautaires non pas à acheter la baisse des salaires et des droits des Grecs en euro mais à garantir le prix en euro du plein emploi du travail grec à produire la réalisation économique des droits grecs.

L'euro prime d'assurance de la liquidité européenne du droit confédéré induit la définition de la drachme en prime de liquidité grecque du droit national grec. Le FESF souscrit sur le marché interbancaire en euro la prime de crédit de la Banque Centrale de Grèce (BCG). Le motif et la condition de l'adossement de la BCG au FESF sont l'organisation d'un marché grec de la liquidité en drachme. Tous les impôts et taxes grecs sont convertis en drachme. L’État grec titrise ses recettes fiscales en drachme par le rétablissement des comptes publics en drachmes. La prime titrisée de crédit public en drachme est cotée exclusivement sur le marché public européen de la liquidité.

Toute la dette publique grecque en euro est rachetée par la BCG sur le marché monétaire européen. Le prix des titres publics grecs en euro est compensé dans les comptes de la BCG par le prix du collatéral acheté en drachme ; collatéral déposé en garantie de la liquidité émise sur le nouveau marché monétaire en drachme. La drachme est déposée comme titre de souveraineté grecque sur le marché public européen de la liquidité. La prime de capital et la prime de passif de la BCG sont négociables exclusivement en euro sous le contrôle public de l'État confédéral.

Équilibrage numérique des prix au droit 

La monnaie fiduciaire circulant en pièces et billets sur le territoire grec reste l'euro. La drachme est uniquement instrument numérique de compte, de règlement et d'épargne sous la loi grecque ; non un moyen matériel de paiement. La BCG émet en drachme numérique la prime de liquidité du système légal grec de calcul des prix en souveraineté nationale. La monnaie numérique non physiquement matérialisable oblige tout vendeur de quelque chose à déposer dans une banque de donnée son identité et les catégories de contrat par lesquelles il entend acquérir du pouvoir d'achat légal en unité de compte nationale.

Pour permettre à la BCG et aux banques opérant en Grèce de comptabiliser des dépôts en drachmes, l’État grec mute l'état civil et le cadastre en banques de données numérisées comptabilisant tous les droits positifs attribués aux résidents grecs. Les qualifications professionnelles officielles reconnues, les biens immobiliers et mobiliers détenus en propriété sont légalement enregistrés dans les banques de dépôt sous contrôle du pouvoir judiciaire de l'État, distinctes des banques de crédit.

Le crédit en drachme est émis par la collatéralisation au nom des établissements de crédit, des transactions à terme sur les titres de propriété déposés. L'enregistrement numérisé de tous les sujets de droits et des objets de contrat déterminant les transactions grecques en euro délimite la conformité juridique des prix par la monnaie nationale. La gestion objective des titres de propriété engendre le règlement en taxes de tous les droits garantis par la collectivité ; le règlement en salaires du travail ; et le règlement en crédit numérisé des biens et services effectivement livrés.

Compensation du crédit par monétisation du réel objectif 

Le règlement général des prix s'opère par le processus de la compensation interbancaire décomposée en quatre équilibres complémentaires de droit positif. Le prix nominal comptant effectue le droit ; le prix au terme réalise le prix nominal ; la prime comptant en monnaie garantit constamment la livraison effective des biens au prix nominal à terme. Pour que la compensation numérique interbancaire engendre la solvabilité stable de tout emprunteur, il faut que les fonctions bancaires de garantie du droit, de financement du crédit, de comptabilité de l'investissement et d'assurance de la liquidité soient dissociées et ordonnées.

Le marché financier mutualise les risques à condition que tout acheteur soit spécifiquement assuré dans sa personne, son travail, ses biens et son crédit ; que tout prêteur soit spécifiquement garanti dans le prix de ses droits ; que tout garant enregistre les biens, le travail et les investissements dont il répond ; et que l’État agisse par des représentants publics dont le crédit personnel soit financièrement garanti en compensation.

La vraie réforme structurelle que la zone euro puisse négocier avec la Grèce est la mesure de la croissance réelle par la monnaie analytiquement compensée en prix nominal du droit. Sur le marché de la liquidité en drachme, la compensation numérique est créatrice nette de monnaie par le volume de l'offre des biens nominalement achetée dans une demande appréciée par des crédits garantis en drachmes. Tout acquéreur comptant d'un bien grec règle en prime de crédit émise par une banque d'investissement acheteuse de tout risque en drachme.

Tout acquéreur à terme règle en crédit d'une banque de crédit ; laquelle est par la compensation obligatoirement vendeuse de sa prime de crédit à une banque d'investissement. Tout vendeur d'un bien règle son ordre de vente par une prime d'assurance de sa capacité professionnelle à livrer. Tout paiement compensé dans les banques de données marchandes est règlement d'une prime fiscale d'assurance de l'intégrité personnelle du vendeur. Le prix nominal de service de tout bien livrable s'établit à l'équilibre nominal de l'offre et de la demande ; lequel est déterminé par l'égalisation en compensation de toutes les souscriptions de prime d'assurance sur les vendeurs aux souscriptions de primes de crédit sur les acheteurs.

Cohérence juridique du nommé au réel 

La réforme monétaire de la drachme induite par l'euro restructure la finance ; elle consiste à déterminer les prix nominaux des biens négociables par les primes fiscales et assurantielles des droits personnels. Ainsi la monnaie nationale est spécifiée par l'objectif financiarisé du plein emploi du travail offert par les personnes physiques en règlement de leurs besoins d'assurance, de consommation et d'investissement. La BCG ré-émettrait la drachme par rachat de la dette publique au 1er juillet 2012 à la parité de 1 pour 1 euro. Tous les vendeurs de dette publique grecque sont alors réglés en prime de crédit en euro de la BCG et en prime de change de la drachme à l'échéance des titres cédés.

Les non-résidents grecs et les Grecs souhaitant acheter à terme en drachme déposent des actifs réels et financiers dans la compensation grecque garantie par la BCG. L'achat de la drachme à la BCG provoque le calcul des prix réels à terme des actifs escomptables dans les établissements de crédit grecs. Les prix nominaux à terme sont compensés par les ordres d'achat primaire de l’État, des investisseurs résidents, des consommateurs et des exportateurs grecs.

En étant vendeur primaire de la liquidité des services publics, l’État grec en achète le prix nominal fiscal. Le prix réalisable à terme d'émission budgétaire des titres de fiscalité est objectivement issu du marché monétaire où tous les droits sont représentés. Les ventes de biens réels ou de collatéral juridique sont crédités en drachme par les banques de crédit à échéance de l'engagement de livraison du bien déposé en compensation. A l'échéance engagée, le remboursement des crédits du vendeur est compensé par le règlement primaire du crédit des acheteurs et de la prime fiscale du bien réellement servi.

Politique de responsabilité monétaire générale 

Toute la liquidité de l'économie grecque est mesurable par le bilan en drachme de la BCG. Tous les crédits centraux accordés par la compensation à différentes échéances de court terme sont adossés au prix nominal des collatéraux déposés dans les banques de marché. La compensation s'effectue en droit, en crédit, en prime investie et en prix réglé des primes d'assurance. La drachme est liquide en euro si le capital de la BCG est intégralement racheté en primes de change non nulles en euro sur le marché financier confédéral.

Comme le passif de la BCG est totalement garanti par la vente en euro de la prime des crédits centraux en drachme, les États et les banques de la zone euro sont créanciers de la Grèce par des primes dont le prix est nul si la drachme reste à la parité de 1 pour 1. Les créanciers vendent la prime de change de la drachme. Comme l'euro est une obligation de liquidité juridique positive de tout emprunteur sur le marché monétaire confédéral, les créanciers de la Grèce ont le droit de vendre leur collatéral de droit grec remis par des emprunteurs résidents grecs. Alors la baisse de la contrevaleur en euro de la position de crédit de la BCG dans la compensation en drachme finit par dégager une prime de crédit positive des emprunteurs grecs en euro et en drachme. Le change restaure la liquidité.

L'euro prime de crédit des souverainetés nationales dans la confédération européenne interdit toute répudiation de dette en euro. Un crédit en euro ne peut être remboursé dans la compensation confédérale que par le crédit d'une prime de crédit positive de l'emprunteur ; la prime étant détenue par le marché. La vente de la prime de crédit de la position nette consolidée de la BCG dans la compensation en drachme provoque une dépréciation ordonnée de la parité grecque sur la solvabilité réelle de l'économie domestique.

Équilibre rationnel monétisé de la propriété au crédit 

La dévaluation est structurellement limitée par la réévaluation des actifs réels grecs en drachme et la dépréciation nominale des actifs financiers détenus en euro sur des débiteurs produisant en drachme ; c'est à dire par du travail grec et des actifs réels sis en Grèce. La cotation des actifs de la BCG s'apprécie en drachme au fur et à mesure que le prix du collatéral grec se réévalue et augmente par les dépôts du système bancaire. le marché monétaire grec assure la liquidité en drachme par l'appréciation objective du collatéral offert par les banques à la demande de la BCG.

Le bilan de la BCG cote le collatéral réel adossé à la drachme ainsi que le collatéral financier en euro adossé à la compensation européenne de la parité des crédits centraux en drachme. Le capital de la BCG constitue ainsi la réserve de change intérieur en drachme et extérieure en euro de la souveraineté grecque. La compensation en drachme et la compensation en euro sont réciproquement adossées en parité de change ; laquelle est garantie d'application politique du droit en Grèce et dans l'Union.

A l'actif du bilan en euro des banques de l'Union, la conversion des dettes grecques en drachme et la dépréciation de la drachme en euro se traduisent par la dépréciation des titres de crédit, des primes de change rétablies et des primes de crédit. Mais la restauration systémique de la solvabilité grecque ouvre la voie par les mêmes moyens à la solvabilité de tout État rétabli dans sa fonction d'assureur financier en dernier ressort de la stabilité bancaire en euro.

La politique objectivée par la monétisation du réel 

Le bénéfice de liquidité systémique obtenu par l'adossement de l'euro à la drachme est démultiplié par la mesure objective possible des pertes de crédit en euro des États nationaux, des banques, des citoyens de l'Union et des non-résidents internationaux déposants en euro. La Confédération européenne impose par le nouveau marché monétaire européen une parité objective fixe et garantie entre la liquidité émise par la BCE et le prix nominal du collatéral immobilisé en garantie légale. Ni les États ni les banques n'ont plus la liberté d'émettre de la dette hors de la garantie fiscale des citoyens européens effective dans le marché financier.

Les paradis fiscaux et réglementaires ne peuvent plus exister dans la zone euro. En contrepartie, tout État demeurant souverain sur sa fiscalité est obligé de titriser ses lois et son budget par la restauration d'une unité de compte nationale exclusivement convertible en euro et déposée dans le marché monétaire confédéral. Le principe de liquidité du crédit en euro acquis par la Confédération est l'objectivité marchande de toute parité monétaire en collatéral financièrement déposé. Les États s'obligent à exercer leur souveraineté par leurs lois et leur budget comparables par l'euro sur des droits positifs financièrement explicites ; les banques n'ont aucun accès à la liquidité sans se soumettre publiquement aux lois et à la fiscalité qui délimitent et garantissent leur solvabilité.

L'adossement de l'euro aux compensations nationales permet la dévaluation du collatéral émis en titres de crédit par les États et les banques et la réévaluation du capital émis en titre de propriété, titres de travail et titres de capital émis par les États, les entreprises et les personnes physiques. Une monnaie interne ou externe à la confédération européenne n'est convertible en euro qu'à la condition d'être déposée dans des banques de marché en euro comme titre de rationalité du crédit par le capital objectivement mesuré.

Liquidité universelle des droits européens 

La confédération de l'Union Européenne s'impose en logique le même système bancaire en euro que celui qu'elle propose à la Grèce pour refinancer la souveraineté mise en défaut. Les banques en euro sont distinctes des banques en monnaie nationale par un capital et des primes de capital cotés séparément en euro. Les banques de crédit liquides en euro vendent tout leur capital à des banques d'investissement en euro. Tous les fonds de mutualisation publique du risque systémique et du risque sur la vie des personnes physiques ont un statut d'assureur dans la compensation en euro. Le Trésor Confédéral est assureur en dernier ressort de l'euro-système.

Tous les biens et services, tous les actifs et toutes les monnaies achetables par la liquidité empruntée à la BCE sont déposés et juridiquement garantis par les banques de marché en euro. Comme la Confédération de l'euro garantit dans la compensation européenne tous les engagements de ressortissants de l'Union envers des déposants étrangers, les parités de change nominales de toutes les monnaies en euro varient selon l'équilibre compensé en crédit de l'offre et de la demande des primes de change.

Tous les actifs étrangers déposés en euro sont des titres de souveraineté étrangère appréciés en droit européen des personnes, du travail, de l'environnement et des sociétés ; la fiscalité financière confédérale détermine sur l'appréciation du droit le prix de toute collatéralisation du crédit en euro. La liquidité de l'euro finance le droit des personnes et la dépollution de la planète à l'intérieur et à l'extérieur de la souveraineté confédérale. La compensation en euro réévalue les devises étrangères en position créditrice nette de liquidité sur les ressortissants de la Confédération ; positions qui sont par conséquent débitrices nettes en droit européen des personnes et de l'environnement.

Le travail transformateur du discours en réalité 

Les dettes publiques ne sont pas maîtrisables dans un système économique qui monétise le capital bancaire à la place du travail objectif de production du réel. Si l'intérêt général public ne s'intègre pas dans le calcul financier des prix, les intérêts privés captent la finance pour valoriser le capital au présent indépendamment du travail qui produira la richesse réelle. L'euro en crise monétise des transactions financières hors du droit réel visé par un pouvoir politique financièrement responsable. Le capital n'est plus la rémunération du travail qui puisse rembourser les dettes de la Grèce ou de tout autre pays européen.

Le nouveau marché monétaire public européen referme la trappe à liquidité où s'abîme l'Union. Le droit des nationalités européennes les plus protectrices du travail des personnes devient l'étalon d'appréciation intérieure et extérieure de l'euro. La réévaluation des monnaies de nationalité en euro et la dépréciation de l'euro par rapport aux zones monétaires excessivement créditrices en euro restaure la liquidité des transactions par le plein emploi domestique et international de l'offre de travail.

La demande européenne de bien-être discutée et délibérée par tous les degrés politiques locaux, nationaux et confédéral de la démocratie répond à une offre réelle solvable de biens et services produit par un travail justement rémunéré en liquidité du droit. Le sauvetage financier de la démocratie grecque est le sauvetage financier de la démocratie en euro. Il implique que la monnaie soit soustraite à la spéculation politique ; que le capital garantisse le crédit ; que la rémunération du capital soit le prix de la liquidité des débiteurs ; que la liquidité soit le prix de la croissance humaine réelle.

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4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 10:24

La municipalité de Nantes a annoncé en décembre dernier un projet de monnaie locale. Cette étude développe l'analyse et les perspectives du projet à partir des informations publiées.

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Le projet de monnaie locale lancé par la ville de Nantes est potentiellement une expérience d'économie de la contribution telle que théorisée par Ars Industrialis . Ce projet d'économie locale ouverte repose sur une chambre de compensation visant à mettre en équivalence toute offre et toute demande de biens, services et valeurs collectives immatérielles. Le nouveau signe monétaire sera explicitement fondé sur le crédit issu des transactions locales où les intérêts subjectifs communs ont les objets les plus manifestes ; où l'implication de la puissance publique dans la dynamique des échanges est explicite ; où les initiatives locales sont valorisables par des collaborations visibles à l'intérieur de communautés objectivement responsables.

Restaurer la liberté du sujet sur l'objet  ↑

La subjectivité des transactions monétisées a pour origine le crédit que le vendeur doit faire à l'acheteur et à l'ensemble de la collectivité pour accepter le paiement du prix en monnaie plutôt qu'en nature. Le paiement en monnaie est un acte de confiance inter-subjective par lequel les personnes acceptent d'échanger sans se connaître personnellement et en admettant un délai entre la cession de l'objet vendu et l'acquisition ultérieure de l'objet acheté. La monnaie matérialise la loi d'inter-subjectivité d'une collectivité partageant le même contexte d'appréciation des objets échangés. La même loi attribue au même objet le même prix reconnu par la même monnaie dans une même société politique partageant une même temporalité.

Dans l'économie des contributions subjectives, la monnaie est l'objectivité des prix. La société forme l'objectivité des richesses dans l'adhésion subjective à une loi commune. L'objectivité des prix fait la liquidité des échanges par la réduction des coûts de transaction. Quand la loi appliquée par une autorité politique commune garantit une solidarité des intérêts dans une définition visiblement partagée des biens et des services, la négociation des prix ainsi que la production et la livraison des objets vendus est accélérée. Le temps prend de la valeur par la fiabilité des objets nommés sous les prix. Le risque du prix, de l'investissement à la livraison finale, est réduit objectivement par le sujet. Par la loi commune applicable dans la même monnaie sous une autorité politique commune, les acteurs économiques mettent les mêmes limites à la confiance qu'ils se font les uns aux autres.

Le principe adopté par Nantes de la compensation financière a potentiellement quatre conséquences fondamentales : (1) transparence comptable des engagements, (2) garantie de l'équilibre du crédit par la collectivité publique, (3) promotion collective de la responsabilité personnelle et (4) mobilisation des ressources au-delà de l'offre et de la demande déjà exprimées en euro. Précisons que le système de la monnaie européenne repose sur une compensation unique du crédit entre plusieurs nationalités, plusieurs États, plusieurs régimes juridiques et plusieurs degrés de collectivité politique. Il en résulte que les finalités de la politique financière et monétaire européenne sont parfaitement abstraites pour la majorité des divers intérêts matérialisés dans les lois nationales représentées.

Localiser la réalité financée par la politique du marché  ↑

Le citoyen-entrepreneur-producteur-consommateur ne peut pas interpréter sa demande en euro par une offre formulée dans sa langue et son droit. Le concept de monnaie locale reprend donc les règles de la monnaie unique dans un équilibre politique de l'économie déterminé par la localité des besoins particuliers de chaque personne. La règle reste unique dans une pluralité de lois et d'autorités mais dans la singularisation des offres et des demandes. Chaque degré d'autorité politique acquiert par une unité monétaire de compte propre la responsabilité d’interpréter la loi commune dans ses figures nationales et locales. La réalité économique locale devient effectivement lisible par des collectivités formées dans les lois différentes d'un droit commun unifié.

La liquidité monétaire locale sera assurée par l'agent financier public de la municipalité nantaise : le Crédit Municipal de Nantes. La compensation monétaire pourra offrir tous les services financiers disponibles en euro : règlement, épargne, crédit, investissement, assurance et change mais sous une régulation de la concurrence contrôlable par la responsabilité politique locale. Le contrôle public de la nouvelle monnaie implique qu'elle soit entièrement numérique ; son émission et son utilisation peut être complètement assurée par un capital financier de régulation inscrit dans les budgets publics. La monnaie locale nantaise peut devenir une expérience pilote de restauration de la responsabilité politique sur les finalités de l'économie financière et monétaire.

Les principes de l'économie de la contribution s'interprètent intégralement en règles financières de compensation. La contribution réintègre dans la pratique économique la double responsabilité d'offre et de demande de toute transaction de prix. Les biens et services acquis et consommés sont nécessairement évalués au prix de toutes les causes humaines de leur production. La pratique financière de la compensation peut réaliser l'intégration de toute l'offre par la demande de toutes les causes de production, de négociation et d'effectuation d'un bien. A la condition du marché organisé à cette fin, l'identification et la décomposition de toutes les contributions nécessaires à l'existence réelle d'un service est totalement prise en charge dans les techniques numériques existantes de représentation, de modélisation et d'appréciation de la réalité observable.

Génération des prix justes et réels par la compensation  ↑

L'économie numérique mondialisée permet un système de compensation générale des règlements de crédit sur quatre niveaux : international, national, local et entrepreneurial. La toile mondiale est un espace d'intégration de tous les calculs humains . Si la société politique restaure par la compensation financière son contrôle moral de réalité efficiente du bien commun, alors elle établit toute monnaie comme outil d'interprétation de la loi universelle et négociable en production du vivre ensemble concret et local. Le projet nantais constituera la première expérimentation de l'un des deux étages actuellement manquant du processus d'interprétation de la loi universelle en réalités humaines singulières.

L'étage international de la monnaie sera créé par transformation de l'euro en étalon de crédit européen ou bien par mutation du droit de tirage spécial (DTS) en monnaie émise par le FMI ; lequel sera transformé en banque centrale mondiale . Les monnaies nationales seront rétablies là où les souverainetés nationales demeurent. Entre un état juridique international et national de régulation de l'activité économique et les personnes physiques et morales transformant les actifs financiers en biens et services, les collectivités politiques intermédiaires sont indispensables ; leur rôle est de réguler par l’État de droit les espaces locaux de transaction économique entre les travailleurs, les entrepreneurs et les actionnaires du capital.

Pour devenir une monnaie locale stable et complète, la monnaie nantaise devra être compensée dans les quatre dimensions juridique, transactionnelle, créditrice et assurantielle. La croissance des échanges et la stabilité des prix et du crédit en monnaie locale implique une fiscalisation spécifique des transactions afin de garantir le droit des personnes et des biens. Cette fiscalité prélevée sur les positions créditrices et sur les flux compensés alimentera un fonds de garantie du système. Le fonds collectif est adossé au financement systémique des services publics de justice, de police, de formation et de protection de l'intérêt des personnes indépendamment de leur activité économique.

La monnaie publiquement convertible en droit  ↑

Sur le plan financier, la matérialisation du droit, du crédit, du capital et de l'assurance contenu dans toute transaction économique détermine une chambre de compensation monétaire associant séparément les trois fonctions de dépositaire des contrats, de tenue des comptes en crédit et de garantie universelle du prix. La livraison, le droit et la valeur à terme des biens et services sont réglés par la compensation. Le contrat d'adhésion des déposants à la liquidité locale est couvert en dernier ressort par la réserve financière collective de légalité des transactions. Le dépôt des contrats permet aux travailleurs indépendants, aux petites entreprises et aux consommateurs de bénéficier d'une assurance professionnelle. Tout objet localement négociable est déposé sous la garantie d'une prime de conformité réglée par la compensation en monnaie locale.

La nouvelle monnaie connaîtra un développement rapide et fructueux pour l'économie régionale nantaise si elle apparaît au moins aussi stable que l'euro tout en étant plus liquide. La liquidité implique une convertibilité assurée en euro . Si la parité nominale est fixée invariable à raison de 1 pour 1, alors il faut que le marché des changes interne à la compensation locale permette le règlement de primes de change suffisantes pour garantir toute conversion de dépôt local en euro. La prime de change est versée en monnaie locale aux banques en euro rachetant des positions créditrices locales.

La prime de change en euro de la monnaie locale est réglée aux banques par les déposants engagés à l'extérieur à un certain terme sur un prix fixé en euro. Au mécanisme déjà en vigueur de la convertibilité des monnaies, la monnaie locale doit ajouter une réserve publique de change. Le déposant conservant son pouvoir d'achat local s'acquitte d'une prime de change systémique sur l'encours conservé liquide. La liquidité d'un avoir est le fait juridique qu'il ne soit pas contractuellement prêté pour une durée définie, ni investi dans des risques de production, ni dépensé dans la consommation de biens et services. La monnaie locale restaure la cohérence de la définition juridique de la liquidité avec la réalité économique. Un avoir est économiquement liquide s'il peut être échangé contre toute chose y compris du temps sans perte de prix non mesurable en droit.

Réconciliation du prix de nomination du Droit à la réalité des droits  ↑

Les primes de change systémique prélevées sur les soldes liquides constituent une fiscalité financière allouée à la prospérité économique commune locale. Elles constituent un capital public au nom de l'autorité collective locale ; le crédit municipal en serait le gérant sous le contrôle de la commission des finances du budget municipal. Le prix de la liquidité est en compensation locale un taux d'intérêt de tout prix décomposable en trois éléments mesurés séparément : (1) la contribution de la partie créancière à la réserve de change systémique, (2) la contribution de la partie débitrice à la garantie de son crédit et (3) la contribution de la partie productrice à l'assurance des prix engagés.

Le prix local de la liquidité nécessaire à la justice et à la justesse des transactions est déterminé par l'équilibre public entre la garantie du change et la garantie du crédit. Les technologies financières de convertibilité des monnaies sont robustes et fiables à condition d'une séparation transparente des intérêts financiers en euro et en monnaie locale. La séparation des intérêts doit être assurée par la chambre de compensation locale ; laquelle est garantie en dernier ressort par le capital public de change qui couvre l'application des règles de l'intérêt général par la compensation.

Si le projet de Nantes est mis en œuvre, le nouvel instrument de transaction locale constituera une avancée pratique majeure dans la résolution de la crise systémique internationale. L'absence de règle d'ajustement du crédit à l'économie réelle dans l'espace international a abouti au rachat massif des pertes bancaires par les budgets publics. Les dettes publiques ne sont plus maîtrisables adossées à une production publique et privée insuffisante pour fournir une contrepartie réelle aux créances déposées dans le système financier. Les États et les collectivités publiques sont obligés de se saborder pour prolonger la fiction d'un crédit financier nominal sans réalité économique. La réduction des droits sociaux qui en découle détruit les capacités effectives d'emploi du travail en remboursement de la masse des crédits.

Économie publique du développement privé  ↑

Le projet nantais se présente comme une expérience de déprolétarisation par la monnaie ré-indexée sur les droits du travail. La monnaie est restaurée en instrument d'économie du travail : calcul et négociation du milieu de vie, mesure de la rentabilité des investissements selon la demande collective, financement des contributions individuelles dans l'économie générale des ressources. La territorialisation des monnaies dans un système international organisé est la voie logique de ré-indexation des prix internationaux sur la localité des ressources et des droits humains.

La territorialisation de la monnaie délimite la responsabilité financière de l'autorité publique ; laquelle ne peut pas se dispenser d'assurer les droits des personnes sous peine d'agréer l'actuel effondrement économique. Les monnaies locales sont l'outil d'intégration dans toutes les transactions du prix réel de production des services publics nécessaires à l'équilibre local de l'offre et de la demande. L'existence de la monnaie locale autorise un ajustement de la rémunération du travail en fonction de l'offre et de la demande effectives de biens et services véritablement garanties par le service public local du droit humain.

En assurant l'équilibre local de toute offre à toute demande, la compensation en monnaie locale garantit par les prix en droit, en crédit, en prime de crédit et en prime d'assurance collective mutuelle, la rémunération de toute demande juridiquement solvable par une offre liquide de travail. La demande formulée dans les budgets publics est intégralement financée dans la compensation par l'offre de services, par le capital investi en monnaie locale en garantie de l'offre nominale et par les primes fiscales réglées à l'exécution des droits par la compensation. La chambre de compensation consolide les comptes publics avec les comptes privés : les crédits budgétaires publics d'assurance des droits personnels se compensent avec le taux de fiscalité sur les transactions et les soldes courants créditeurs ; les dépenses publiques se compensent avec la distribution des rémunérations privées ; les investissements publics se compensent avec le fonds public de garantie systémique ; la livraison des prestations publiques se compense avec les règlements fiscaux sur les règlements en monnaie locale.

Réalisation publique du capital privé de citoyenneté  ↑

Tous les échanges de droits de propriété sont conformés dans la compensation au budget public des droits collectifs du bien commun. Le fonds de garantie de la liquidité en monnaie locale est inscrit comme capital au budget de la collectivité publique ; de même en est-il des fonds propres du Crédit Municipal qui sera donc la banque centrale du système de compensation locale. Tous les paiements seront effectués par crédit du vendeur et débit de l'acheteur. Il appartient pour le moment au Crédit Municipal de Nantes de fixer les autorisations de découvert des acheteurs au-delà desquelles les ordres de dépenses ne sont plus inscrits et réglés dans la compensation car excessivement risqués pour la liquidité du crédit de la collectivité.

La solvabilité des débiteurs peut être garantie par la compensation si l'obligation est faite aux établissements de crédit dédiés à cette fonction d'acheter la prime de crédit de toute personne habilitée à dépenser en monnaie locale. Selon cette règle, toute autorisation de crédit réglée par la prime sur le solde de compensation débiteur peut être garantie par le dépôt de droits de propriété. La titrisation de n'importe quelle propriété actuelle et future dans le système public de compensation permet l'émission de liquidité monétaire par l'achat de primes de capital sur la vente à terme conditionnelle des biens et actifs déposés. Le cadastre tenu par le puissance publique est intégré à la compensation financière publique et généralisé à toute propriété admissible en sûreté du crédit.

La monétisation de la propriété sous le capital public de compensation locale des prix restaure la liquidité sur la réalité des biens, sur la responsabilité personnelle engagée de toute propriété et sur la conformité publique au droit des prix attribués aux choses. Le prix compensé du capital investi dans la sûreté du crédit intègre la valeur du temps, du travail du débiteur et de la justice garantie par les acheteurs primaires privés et publics du capital. La fonction historique de crédit sur gage des crédits municipaux est généralisée par la compensation en monnaie locale. Les créanciers nets du système monétaire mesurent par le prix compensé du capital déposé en garantie le risque qu'ils encourent réellement sur la liquidité nominale qu'ils désirent conserver.

Financement de l'économie réelle de la personne  ↑

Le mécanisme par lequel les créanciers nets peuvent convertir leurs avoirs en euro est clairement défini et garanti par la collectivité politique locale. Les processus financiers de couverture du risque de crédit et du risque de change sont contrôlés par la puissance publique. C'est l'enjeu clé du projet nantais que d'instaurer un processus transparent de liquidité intérieure et extérieure de la nouvelle monnaie. Les fonds propres du Crédit Municipal devront pouvoir croître pour garantir toutes les transactions dans leur dimension de change, de crédit et d'assurance. Le plein emploi de l'offre de travail et l'assurance publique de la régularité des transactions est la garantie systémique de la liquidité. La compensation des primes de crédit par les primes de change et les primes de capital proportionne la masse monétaire en circulation à la matérialité vérifiable de la confiance.

Le projet nantais est innovant en posant le principe d'une assurance systémique de la nouvelle monnaie par la collectivité publique officielle. Les pouvoirs de police, de justice, d'assurance et de solidarité de la collectivité sont intégralement mobilisés pour protéger les utilisateurs de la nouvelle monnaie, pour favoriser leur liquidité, pour surveiller leur crédit et pour produire un contexte d'offre maximale de biens et services. Le système de compensation calcule le prix réel des services publics sous la forme des primes fiscales d'assurance réglées sur le prix des transactions. L'identification est transparente des risques pris par les acheteurs et les vendeurs sur leurs compétences professionnelles, sur la qualité de leurs produits livrables et sur les diligences de tous les garants à solvabiliser les transactions.

La nouvelle monnaie de transaction, de crédit, d'investissement et d'assurance restaure la raison économique de la fiscalité : financer la puissance publique responsable de l'effectivité du bien commun. Cette réhabilitation de la dimension juridique publique de la monnaie entraîne la déprolétarisation du travail par l'intermédiation financière publique dans toute transaction bilatérale privée. Le travailleur-entrepreneur indépendant ou isolé est transformé en personne morale publique vendant des produits du travail dans un marché local où la puissance publique participe directement et explicitement à l'intégrité et au développement de la capacité individuelle de travail. L'acheteur de bien ou de service ne peut plus être un consommateur ignorant du prix du travail d'autrui. Tout acheteur en monnaie est rendu ontologiquement débiteur de la collectivité, laquelle existe au service de la réalisation individuelle des personnes.

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1 mai 2012 2 01 /05 /mai /2012 11:05

Cette étude a été présentée et commentée à la Mission d'information commune du Sénat français sur le fonctionnement, la méthodologie et la crédibilité des agences de notation.

Résumé

Cette étude reprend la position épistémologique de Paul Jorion sur les systèmes de notation et de garantie du crédit. Le problème actuellement posé est celui de la rationalité et de la pertinence des dispositifs existant d'appréciation du crédit. L'hypothèse en vigueur dans le système monétaire international adossé au dollar et dans la zone euro est la possibilité d'une mesure scientifique objective du risque de crédit. La présente analyse montre que la crise des subprimes et maintenant des dettes publiques invalide l'hypothèse.

Si le crédit est reposé comme un fait humain de politique, alors l'appréciation du risque de crédit sur les anticipations économiques redevient un problème de loi, de marché et de monnaie. Dans ce cas, il appartient au pouvoir politique de restaurer sa responsabilité du cadre formant le crédit et d'adopter ce cadre dans les processus budgétaires publics et privés de négociation du crédit. Il se trouve que toutes les technologies financières existent de régulation publique et transparente du crédit. Il faut que la zone euro adosse son émission monétaire à un marché public de garantie du crédit surveillé par une autorité politique confédérale financée par une fiscalité financière.


Chute mécanique de la monnaie sans crédit

Nous sommes bien dans un défaut systémique mondial : la masse mondiale des crédits construite sur la liquidité non régulée du dollar monnaie internationale ne peut plus être ré-indexée sur la croissance de l'économie réelle. Le système bancaire international prend ses dernières plus-values nominales sur la zone euro qui est le seul système monétaire à extérioriser le risque de crédit macro-économique dans une monnaie unique plaquée sur des marchés objectivement différents. Les opérateurs financiers en euro peuvent vendre librement à l'intérieur d'une seule politique monétaire des dettes nominales de même prix pour des régulations nationales différentes du crédit.

En l'occurrence, l'Allemagne est attentive au surendettement de ses partenaires qu'elle finance directement par ses excédents commerciaux en monnaie unique. La menace d'une sortie de l'Allemagne de l'euro rend crédible la faillite possible des autres États de la zone. Cette possibilité est achetée en dollar par des primes d'assurance sur les défauts de crédit, les CDS (Credit Default Swap), grâce aux liquidités empruntées à la BCE à un coût très inférieur au prix du risque acheté. La liquidité de la BCE est réemployée dans des placements théoriquement sans risque ; c'est à dire couverts par des CDS contre le risque de défaut des États Européens mais rachetés en dollar par des « swaps de devise » pour tirer bénéfice de l'affaiblissement ou de l'éclatement de la zone euro.

La principale utilisation de la liquidité quasiment gratuite en dollar et en euro est désormais l'accumulation de créances off shore sur des États qui ne peuvent plus ne pas tomber financièrement en faillite à cause de leurs engagements hors-bilan. Les emprunts illimités des banques à la BCE sont garantis par les États qui détiennent le capital de la BCE. Plus les banques spéculent avec les liquidités de la BCE plus elles gagnent sur la couverture de leur risque public qui croît indéfiniment avec l'exposition des États au risque systémique de la BCE.

Spéculer contre les États et la BCE est une obligation systémique à l'intérieur de la zone euro à cause de la réglementation prudentielle. A l'extérieur de la zone euro, la spéculation contre la BCE est une source de plus-value à saisir impérativement dans la compétition bancaire internationale. La zone euro est donc déjà morte dans le système actuel de la spéculation libre entre monnaies. Les eurobonds n'y changeront rien : l'Allemagne en portera l'essentiel du risque ce qui attirera contre elle toute la spéculation au fur et à mesure que les autres pays européens tomberont les uns derrière les autres sous perfusion financière permanente.

Absorbé par l'obsession de rester liquide, le système financier international fait semblant d'ignorer que l'éclatement de la zone euro précipitera tout le système dans l'abime. Les créances off shore accumulées contre l'euro sur des débiteurs de solvabilité très inégale gèleront instantanément toute liquidité des capitaux en dollar. Les paiements internationaux seront interrompus et toute l'économie réelle mondiale s'effondrera dans la disparition totale de la confiance internationale.

Les gouvernements n'ont plus aucune influence sur le système bancaire international tant qu'ils ne reprennent pas le contrôle nominal de la liquidité des banques centrales. Si le système bancaire mondial ne se remet pas de lui-même sous le contrôle juridique des États, l'opération se fera dans la violence : soit par des coups d’État, soit par des émeutes, soit par des guerres. La deuxième guerre mondiale a soldé par l'empire mondial des États-Unis la crise des dettes publiques héritées de la première guerre mondiale.

Les faux semblant de la régulation financière européenne

La liberté de circulation des capitaux est un principe de mystification financière : un alibi d'irresponsabilité dans l'espace international pour prélever en toute impunité des plus-values fictives sur l'économie réelle à l'intérieur des souverainetés. La zone euro a tout les moyens de mettre fin à la prédation financière par un marché interne de capitaux qui soit dissocié des intérêts de crédit, d'investissement, d'assurance et de change. Seule organisation politique multi-étatique et multinationale au monde, l'Union Européenne dispose d'un pouvoir politique capable de transcender les intérêts particuliers dans un équilibre général multinational du crédit public et privé.

La notation du crédit par les agences de notation est une commodité adoptée par les autorités publiques de régulation pour soustraire le crédit en euro au contrôle national de la loi. Le pouvoir public se défausse de sa responsabilité de dire la loi dans le domaine du crédit où il a des intérêts particuliers d'investisseur, d'emprunteur et d'assureur. Or les intérêts financiers particuliers de la puissance publique son l'attribut du pouvoir exécutif. La limitation du crédit par les agences de notation dispense le pouvoir exécutif de se soumettre à un contrôle précis du pouvoir législatif ; lequel n'a plus dès lors à définir les règles d'équité entre le contribuable, l'épargnant, l'ordonnateur et l'exécutant de la dépense publique.

Enfin l'absence de critères légaux de limitation de l'endettement des organes d’État évite de soumettre l'exécution des budgets à l'appréciation d'un pouvoir judiciaire indépendant de l'exécutif et du législatif. La justice est abstraite de la réalisation économique des obligations publiques. Le prix des obligations d'investissement, de crédit et d'assurance de la puissance publique échappe au juge faute de cadre d'équilibre objectif entre l'obligation et les moyens économiques de faire. Le législateur est dispensé de garantir la faisabilité économique des droits qu'il définit. Le citoyen est invité à compter des droits promis par la puissance publique sans pouvoir saisir le juge en cas de défaut de crédit alloué à une obligation publique mal évaluée par le pouvoir exécutif.

La notation privée du crédit dispense la puissance publique de l'obligation de cohérence économique du rôle qu'elle se donne. La formation du marché et des conditions légales et juridiques de l'équilibre des prix sont abandonnées à des intérêts privés supranationaux. Les prix et le crédit ne sont plus garantis par la séparation des pouvoirs entre la discussion de la loi, l'exécution économique de la loi et le jugement indépendant de justice sur la conformité des biens et services rendus par l'exécution de la loi.

Vérifier la liquidité nominale du crédit par la réalité tangible

Le marché confronte des intérêts privés sans arbitrage véritable de l'intérêt commun à la stabilité du crédit. Les réglementations européennes ont placé les agences de notation au-dessus des marchés pour définir des critères de solvabilité et de liquidité appartenant à la loi commune du crédit. Les émetteurs de dette, dont les États eux-mêmes, se retrouvent asservis à des intérêts privés qui contredisent le principe politique de l'égalité universelle des droits.

La logique même de la négociation de marché libre et responsable est détruite par la rémunération arbitraire non concurrentielle des notateurs ; laquelle est déconnectée d'une prestation réelle objective vérifiable. L'information réputée produite par les agences de notation n'a pas de valeur économique puisque dépourvue de conséquence économique liée à la qualité objective du service rendu par les notateurs. La notation unilatérale est assimilée à un fait objectif plus fort que l'équilibre des primes de crédit achetées et vendues par les investisseurs concrètement engagés dans des contrats. Le jugement individuel passif de l'émetteur de titre noté porte plus de valeur que le jugement collectif actif exprimé sur le marché par les acheteurs et vendeurs de titre.

Le simple principe de réalité contredit le rôle attribué aux agences de notation par la législation financière européenne. La hiérarchie des notations accordées n'a pas empêché le défaut de débiteurs bien notés rendus réglementairement comparables à des débiteurs moins bien notés qui n'ont jamais fait défaut. Les notes n'ont de fait aucune valeur prédictive normative. Elles n'apportent rien à la qualification des contrats de crédit inscrits dans un contexte juridique que la notation n'éclaire pas.

Le recours à un tiers privé pour normer le crédit n'a d'explication que politique. Soit le pouvoir politique n'a pas d'opinion sur les conditions légales du crédit, soit il souhaite imposer un point de vue particulier en s'exonérant de la délibération politique selon les procédés de la démocratie. L'histoire des régimes politiques européens illustre amplement la tentation permanente des pouvoirs exécutifs de s'exonérer d'un discours de transparence et de responsabilité effective du bien commun.

Dans la construction d'un marché commun européen, la fonction normative attribuée aux agences de notation pallie l'absence de consensus entre les cultures européennes sur les critères de la solvabilité et de la liquidité du crédit. A l'échelle mondiale, la même absence de consensus conduit à ajouter à la cotation des crédits en dollar, une notation réputée transcender les différences culturelles entre tous les utilisateurs internationaux du crédit en dollar, euro ou livre sterling.

Étalonnage nécessairement public de la monnaie en crédit

De fait, les agences de notation pallient l'absence d'étalon réel de crédit international dans le système financier mondial. Les monnaies de réserve internationale ne sont pas suffisantes de par leur pluralité à assoir les comparaisons de crédit entre débiteurs de différents systèmes juridiques. L'adoption universelle de trois agences de notation internationalement reconnues simule un consensus mondial sur la norme du crédit. Le défaut est systémique à simuler une objectivité du crédit qui n'existe pas réellement en rationalité financière universellement reconnaissable. La preuve en est apportée par le chaos désormais évident de l'évaluation du crédit des débiteurs systémiques : États, banques et assurances.

Pour restaurer une économie du crédit qui soit facteur de confiance, il n'y a pas d'autre voie logique que mettre en commun à l'échelle du monde tous les critères abstraits du crédit afin de les tester dans la transparence d'un marché générique des différentes garanties possibles du crédit. Ce marché existe déjà mais n'est pas transparent ni cohérent avec la finalité de sûreté du crédit : le marché informel et empirique des CDS s'est substitué aux anciens marchés nationaux du cautionnement public et privé.

La zone euro attaquée par la spéculation avec les CDS a trois raisons de construire un marché du cautionnement en CDS normé : (1) refonder le crédit de la responsabilité publique des lois, (2) restaurer le crédit public par des instruments objectifs de couverture du risque et (3) créer un cadre de calcul du prix du risque de crédit non captable par la spéculation.

L'absence de norme internationalement vérifiable de crédit public est le motif de la défiance financière entre Européens. Bien que partageant dans l'euro un même instrument de règlement, les États européens n'ont pas de dispositif concret de cautionnement réciproque de leurs contrats de solvabilité publique à terme ; les contrats implicites actuels peuvent sans conséquence rester inexécutés. L'anomie du crédit international dissimulé sous les agences de notation offre un boulevard à la spéculation sur les primes de CDS dont le sous-jacent est librement falsifiable en l'absence de marché organisé du crédit.

Encadrement public du crédit par le marché de légalité des contrats

Tous les professionnels du crédit connaissent empiriquement la théorie analytique du crédit vrai. Ils commencent par identifier un objet contractuel concrètement engagé entre un prêteur et un emprunteur. Ils évaluent le prix possible probable des engagements complètement exécutés à une échéance donnée. Ils identifient le porteur de la perte potentielle au cas où le crédit ne serait pas remboursé. Et ils donnent un prix au risque de crédit par la perte que la caution effective du prêt est nominalement capable de verser au prêteur en remboursement de toute perte nominale.

La prime de crédit est une probabilité entre le réel et l'estimatif puisqu'il s'agit d'évaluer un possible raisonnable qui ne s'est pas encore produit et ne se produira peut-être pas. Tout acheteur de prime de crédit sait que son risque est limité à la condition de financer l'autorité validant la loi par quoi l'objet du crédit est défini. Les agences de notation privées captent le prix d'une responsabilité générale publique actuellement non exercée. Sans loi déposée et active de contractualisation du crédit, tout objet de crédit est librement falsifiable.

Le prix de l'autorité de la loi est le prix de la liquidité à l'échéance du contrat de crédit garanti. La théorie du crédit permettant le calcul véritable du crédit est donc radicalement simple : une loi juridique, un objet de contrat, un livrable concret à l'échéance, un prix nominal, une prime de crédit, une prime de liquidité, un marché de droit, des prêteurs et des emprunteurs personnellement identifiés et responsables de leurs obligations.

Pour que le prix nominal, la prime de crédit et le prix de la liquidité soient calculables en équilibre de l'offre et de la demande, il faut : (1) des sujets prêteurs et emprunteurs identifiés, (2) des objets déposés vérifiables, (3) un périmètre délimité de contrats de crédit en cours, (4) une contractualisation systématique des cautions et (5) une cotation publique transparente des primes. La prime de crédit est la valeur subjectivement actualisée du prix nominal que les acheteurs et vendeurs primaires s'accordent à garantir à l'échéance du nominal.

La loi, l'autorité et le marché de négociation du crédit ne sont pas identifiables sans l'unité de compte monétaire. La monnaie est le seul moyen de qualifier le système marchand d'application de la loi par l'autorité publique qui fonde la légalité des prix. Un marché de CDS se définit par sa monnaie qui ne peut être la même que celle d'un autre marché de CDS appliquant d'autres lois. Un périmètre de négociation des primes de cautionnement est donc un marché monétaire cotant la liquidité de tout contrat de crédit dans une même monnaie non fongible avec d'autres.

La monnaie posée comme prime systémique de la liquidité du crédit

L'infongibilité des monnaies nécessaire à la mesure et à la couverture du crédit impose la cotation des monnaies comme unités de crédit de marchés différentiés par les lois politiques différentes qu'ils appliquent. Le CDS d'une monnaie étrangère sur un marché se définit pour ce qu'il est de fait : la prime de change d'un contrat de change à terme de crédits en monnaies distinctes mises à parité. La monétisation internationale des primes de crédit redonne à la puissance régalienne publique la fonction de notation du crédit en dernier ressort.

L'adossement de l'euro à un marché de CDS implique une chambre européenne publique de compensation. Tous les débiteurs garantis en euro doivent y déposer le compte de tous leurs contrats de crédit impérativement garantis par des primes de crédit. Les cautions sont nécessairement distinctes des emprunteurs. La compensation créée une solidarité calculée entre la masse des emprunteurs, des prêteurs et des acheteurs primaires. La compensation en euro implique alors une circulation publique et vérifiable du capital en monnaie ; laquelle interdit la dissimulation des engagements de crédit et oblige à s'acquitter de la fiscalité finançant la loi du crédit.

L'indexation du crédit en euro sur une compensation publique transparente transforme l'activité de notation du crédit en production de modèles d'appréciation du crédit selon les lois, les prix et la moralité des emprunteurs. La rémunération des notateurs est indexée sur la qualité des modèles ; laquelle est appréciée publiquement dans la compensation en euro des primes de crédit. Les acheteurs primaires du crédit garants effectifs du risque de crédit achètent les modèles de notation à proportion de la certitude qu'ils leur apportent sur le crédit des débiteurs qu'ils couvrent.

Un marché de garantie systématique de tout objet de crédit par des primes compensées dans une unique monnaie est en soi un moteur de notation objective, réaliste, sûre et concrète. Le règlement monétaire compense les primes dans une loi commune au prêteur et à l'emprunteur. La notation est alors la prime d'un emprunteur réglée sur le prix emprunté de l'objet à terme. La valeur de la notation est alors d'engager la responsabilité effective d'un acheteur primaire sur le crédit d'un emprunteur. Le crédit est apprécié par l'impossibilité marchande de se dérober à la réalité de ses engagements entre l'emprunteur et ses garants. La prime de compensation d'un CDS devient alors une monnaie absolument stable.

Pascal Ordonneau : Le financement privé des Etats et leur notation sont-ils illégitimes ?

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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 16:12

Les discussions sur le sauvetage du non-système financier international sont complètement égarées dans la sur-réalité. Les représentations de la réalité par le langage n'ont plus de lien avec ce que les acteurs savent dans leur for intérieur de la réalité. C'est bien la confirmation de la disparition en cours du non-système.

Les Européens de l'euro ont poussé l'Italie dans le vide. Les ressources fiscales de l’État italien s'effondrent à cause de l'impossibilité de dévaluer par une monnaie spécifiquement italienne. Le déficit public augmente verticalement par la possibilité accordée aux Italiens de prêter en euro à partir de l'étranger sans préalablement payer les impôts qui réduisent le déficit.

Les « marchés » ne peuvent pas ignorer que le principe même de la libre circulation du capital a pour finalité de produire de la plus-value par le non-paiement des impôts. La mise en faillite financière des États est la conséquence logique de « l'indépendance » des banques centrales prises en otage par les banques internationales.

Les États et les banques centrales n'ont aucun contrôle réel sur les banques. La spéculation emprunte méthodiquement la liquidité centrale la moins chère pour la reprêter dans n'importe quel pays où la plus-value n'est pas soumise à des conditions de droit et de civisme.

Le pillage fiscal des États est parfaitement rodé. Les filiales étrangères des banques britanniques, allemandes et françaises proposent aux contribuables fortunés de la zone euro de domicilier financièrement leurs activités hors de leur domicile fiscal national. Les impôts non payés là où le travail a produit la richesse sont prêtés aux États par le « marché » international.

L'explosion des dettes publiques est le prix de l'incivilité des élites. Le surréalisme du dernier G20 est dans la dissimulation de la faillite financière générale par une non-régulation délibérée du crédit. Les gouvernements font semblant de chercher des crédits qu'ils ont laissé disparaître par l'absence de droit financier efficient.

Le dollar et l'euro utilisables par plusieurs États en même temps interdisent la fondation du crédit sur la loi de l'intérêt général. L'intérêt général est représenté par des États concurrents ou des institutions supranationales irresponsables devant les électeurs. Le droit est inapplicable.

Il n'est pas plus possible de renflouer les États par le FESF que par le FMI ou n'importe quel autre fonds magique. La ruine des États a fait disparaître toute autonomie publique à créer les conditions d'un équilibre du crédit par une solvabilité objectivement mesurable. Les banques centrales inondent les « marchés » de monnaies à la fois nationales et supranationales que les banques prêtent aux États contre le pillage dissimulé des finances publiques.

Aucun État n'a les moyens de garantir le moindre fonds sauf à se faire piégé davantage par la spéculation financière. Si la Chine ou le Brésil acceptent d'allouer une partie de leurs réserves de change au FMI, ils doivent vendre leurs bons du trésor étatsuniens ou européens pour les racheter à travers le FMI où leur pouvoir de décision et de contrôle est dilué.

Si les pays excédentaires en change prêtent leur propre monnaie aux pays occidentaux endettés, ils accroissent la masse monétaire mondiale et la dette déjà non remboursable. Les émergents accroitraient les tensions inflationnistes dans leur économie domestique, déprécieraient leur change par rapport aux pays endettés et aggraveraient mécaniquement l'insolvabilité de leurs débiteurs.

Les seuls bénéficiaires très provisoires d'un sauvetage du système financier par l'accroissement de la dette mondiale seraient les États-Unis et les banques internationales. Provisoires jusqu'à ce que les créanciers nets en dollar se rendent compte que leurs prêts au Trésor Fédéral étatsunien sont définitivement perdus par l'effondrement de la croissance aux États-Unis et dans le monde.

La fabrication illimitée de dette par le système bancaire en dollar, euro ou livre sterling supprime tout intérêt à produire des biens et services réels au grand jour. Les États impécunieux n'apportent plus de protection juridique et sociale au travail réel. Les avoirs monétaires déposés dans les banques sont instantanément perdus dans des crédits non remboursables et des plus-values financières fictives prélevées par le shadow banking.

La seule possibilité d'éviter la disparition des États et des monnaies est de priver la spéculation du crédit des banques centrales. Répétons-le : la Chine qui sait concrètement ce qu'est la régulation d'un système bancaire a très explicitement énoncé les conditions d'une régulation mondiale du crédit ; donc les conditions d'une résorption immédiate de la dette mondiale excédentaire.

Le gouverneur de la banque populaire de Chine, Zhou Xiaochuan, a demandé la conversion du DTS (Droit de Tirage Spécial, unité de compte du FMI) en étalon de crédit international. Si le DTS est associé à un marché mondial de compensation des primes de crédit de tous les emprunteurs systémiques, la destruction des monnaies par le crédit illimité en dollar s'arrête.

Les États, dont les États-Unis, peuvent assurer leur équilibre budgétaire auprès du FMI. La monétisation publique du DTS les affranchit de la spéculation des faux marchés du shadow banking. Les banques centrales peuvent également assurer leur politique monétaire auprès du FMI et s'affranchir d'une collatéralisation de leur émission monétaire par une titrisation privée qu'elles ne peuvent pas contrôler.

Au lieu de prendre en pension des titres dont le prix réel est inconnu, les banques centrales conditionnent leurs allocations de liquidité à l'assurance du capital bancaire. Les souscripteurs de garantie de capital bancaire en DTS sont compensés par les souscripteurs de primes de crédit public et de primes de change.

Un marché mondial de compensation financière en DTS interdit aux banques de produire légalement des faux crédits revendus aux États par la politique monétaire des banques centrales. La compensation des parités de change en DTS provoque l'ajustement à court, moyen et long terme des taux de change des monnaies à l'équilibre public et financier des économies nationales.

Il est établi depuis Keynes que l'équilibre des budgets publics, des monnaies, du crédit et de l'investissement est impossible sans compensation internationale des échanges par un étalon de crédit universel ; un étalon qui soit contrôlable par la loi des démocraties. L'imperium du dollar dont la République des États-Unis a perdu le contrôle est maintenu pour une seule raison : permettre à la finance internationale de piller légalement l'économie mondiale.

Si les pouvoirs financiers ne reviennent pas sous la loi du bien commun, ils obligeront les peuples à... De toute façon, la spéculation détruit elle-même la monnaie qu'elle accumule. Mais quel sera l'intérêt d'avoir détruit l'économie des échanges humains ?

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8 octobre 2011 6 08 /10 /octobre /2011 19:08

Compensation monétaire mondiale par les primes de change nationales, prime de crédit public et prime de capital bancaire

  1. La philosophie d’Aristote abandonnée depuis la Renaissance contient une théorie humaine de la valeur fondée sur la décision, la responsabilité et l’altérité.

  2. La théorisation aristotélicienne du prix pose des objets de connaissance humainement efficients par l'introduction de la finalité dans la matérialité physique informée par l'intelligence.

  3. La conceptualisation aristotélicienne du prix est la forme attribuée à l'objet échangé entre son prêteur et son emprunteur reliés par l'effet du crédit

  4. La monnaie est la matière du crédit formé par le prix ; le capital est la matière de la monnaie formée par la fin du crédit dans le temps ; le capital garantit la fin économique du prêteur investie dans l'objet emprunté du prix.

  5. Le modèle aristotélicien de quadri-causalité effet-fin-forme-matière pose l’intelligence, l’observation et la volonté humaines pour réduire l’incertitude du futur par la connaissance accumulée dans un marché ; le marché est organisé par la société de droit qu'il réalise.

  6. La causalité du prix dans l’effet de la matière formée par les fins humaines est applicable aux processus financiers pour calculer la consommation de capital par unité de crédit transformée ; le crédit transforme le prix anticipé en objet réel acheté à l’échéance du processus financier.

  7. La possibilité de dissimuler des fins particulières dans des marchés fragmentés dans des systèmes de valeur privées non partageables annule les finalités sociales et politiques de l'économie des prix dans le temps.

  8. Une impasse systémique est créée par la nécessité d’augmenter le capital financier en couverture de crédits dont les finalités ne sont plus partagées par la société politique ; les Etats ne peuvent pas augmenter leur endettement pour garantir des crédits financiers dont l'objet est purement privé.

  9. Les titres de dette publique qui étalonnent la rentabilité de la valeur future sans risque sont réellement surévalués par rapport à la solvabilité démontrée des États et autorités publiques.

  10. Les parités monétaires permettant de resolvabiliser la production des débiteurs systémiques par rapport aux créanciers systémiques sont contrariées par le système d'émission de liquidité internationale par des monnaies nationales de réserve ; le surendettement dans les monnaies de réserve est dissimulé par l'émission de monnaie sur l'accroissement de dettes publiques non remboursables à cause de l'absence de compétitivité monétaire.

  11. Les modèles juridiques, économiques et financiers en vigueur ne révèlent plus de causalité stable de la rentabilité durable du travail et de la production.

  12. Les prix de la liquidité, du crédit et du risque sur les marchés financiers contiennent une volatilité incompatible avec le capital effectivement disponible pour les couvrir.

  13. La défiance s’installe par la disparition de la rationalité économique du crédit ; la croissance réelle de la production mondiale de biens et services se dérobe jusqu'au renouvellement du paradigme économique et financier de régulation du crédit international.

  14. La quadri-causalité peut structurer la gouvernance, l’organisation et la régulation du crédit qui accroissent la disponibilité endogène de capital dans tout processus humanisé de production de biens.

  15. L’efficacité de la quadri-causalité aristotélicienne implique une systémique monétaire universelle de la responsabilité personnelle, sociale, entrepreneuriale et politique.

  16. Un système monétaire de responsabilité humaine objective du prix et de la plus-value de l'échange est réalisé par la technique financière de la compensation dans un marché d'égalité de droits entre tous les sujets de négociation.

  17. Un système multinational de compensation des monnaies, des crédits et des capitaux par des primes de change, de crédit et de capital produit un équilibre universel des échanges des objets de droit transformés en biens et services conformes à toute demande humaine.

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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 22:06

La morale publique est la condition-même de la prospérité des hommes en société. Cette affirmation est ressentie comme une utopie irréaliste dans le monde tel qu'il est. La conclusion s'impose-t-elle que notre civilisation est moribonde sans espoir de rémission ?

Au-delà de la lucidité, un espoir demeure de reconstruction. Sur l’État de droit animé par les nations, sur les longs progrès du vivre ensemble, il est possible de cultiver et de produire des engagements personnels dans l'intérêt général du bien commun discutable.

L'histoire monétaire et financière de l'ère moderne montre que la civilisation européenne a élaboré sur ses bases philosophiques et religieuses multimillénaires toute la doctrine de l'échange et du développement humains universellement partageables. Toutefois les institutions nationales et internationales de la démocratie construites en Europe depuis le XVIIIème siècle restent en attente d'un système de monnaies stable et juste ; une loi de répartition économique de la plus-value selon la mesure du travail effectif de transformation de la matière.

Le système de la monnaie rationalisée par l'égalité des droits entre les nations et les citoyens a été proposée par Keynes à Bretton Woods. Les États-Unis ont préféré tirer les bénéfices immédiats de leur imperium en imposant la compensation internationale des prix et du crédit en dollar. Ce système international d'asymétrie juridique est en train de s'écrouler sous le poids des dettes non remboursables qu'il a produit.

La débacle financière révèle l'état de guerre économique exacerbé entre les États nationaux. La compétition pour la survie financière des États provoque actuellement la faillite des banques et des monnaies. Le démantèlement engagé de la solidarité et des services publics pour masquer la faillite générale débouche sur la tragédie humaine de la dislocation des États de droit.

L'Union Européenne avait posé toutes les bases d'un ordre financier multinational fondé sur la démocratie et la solidarité. Elle se saborde faute de régulation publique des échanges de capitaux dans son espace économique. La fondation de la monnaie unique pour contrer l'hégémonie du dollar et hâter l'unification des peuples européens a produit l'irresponsabilité financière des États et la désunion entre Européens. L'Allemagne n'a plus le contrôle des crédits qu'elle consent à ses partenaires impécunieux. L'euro est mort par l'absence d'un État de droit démocratique véritablement commun.

La monnaie est le prix de la souveraineté d'une nation à se gouverner par le droit. En l'absence de monnaie nationale, la responsabilité financière d'un État n'est pas mesurable ni vérifiable. Le projet européen d'union politique ne peut être sauvé ni relancé sans le rétablissement des monnaies nationales et la mutation de l'euro en monnaie de régulation financière commune des budgets publics, des banques et des changes.

Si l'Union Européenne décide de reconstruire son système monétaire et financier sur une monnaie commune de compensation des prix en droit effectif, en biens vérifiables et en garantie de crédit, elle reprend la maîtrise de son projet de civilisation. Ipso facto, l'Europe fonde dans l'euro un étalon monétaire international. Non seulement les États européens reprendraient la responsabilité en droit de leurs finances publiques et privées, mais ils fourniraient au monde une unité de compte du prix des dettes internationales par l'équilibre internationalement garanti des parités monétaires.

Le système de compensation internationale proposé par Keynes à Bretton Woods tirait la leçon des échecs de la Grande Bretagne à rétablir sa monnaie impériale après la première guerre mondiale. L'effondrement en cours du dollar impérial et de son concurrent européen nous renvoie à la proposition de monnaie rationelle internationale de Keynes.

La conversion de l'euro en monnaie de compensation permettrait de dévaluer les monnaies surendettées, de réévaluer les économies en excédent commercial et de financer la coopération européenne. Fondamentalement, une monnaie internationale de réserve restaure l'indexation des monnaies nationales sur la productivité et le plein emploi de l'offre de travail.

L'Europe dispose d'un énorme capital de civilisation qui financera sa résurrection. Si elle n'assume pas ses responsabilités politiques, le monde part à la dérive pour longtemps.

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Pierre Sarton du Jonchay
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