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4 juillet 2019 4 04 /07 /juillet /2019 13:28

1.1 Capitaliser la différentiation positive de la réalité objective à la réalité subjective

Au sens le plus courant, le capital est une richesse non consommable nécessaire à la production de richesse consommable. Le capital est un moyen de production ; il n’est pas ce qu’il produit. Mais il requiert une production spécifique qui l’entretienne, l’accumule et l’améliore pour engendrer des bénéfices. Le capital en lui-même n’a pas d’effet ni n’en produit s’il n’est dirigé et activé par des propriétaires. Le capital est un moteur disposé par une subjectivité intelligente directrice pour transformer la réalité. La subjectivité est condition d’existence matérielle du capital ; elle lui donne une finalité par une argumentation verbale rationnelle négociée à l’intérieur d’une société.

Les individus agissent par les sociétés. Le régime de la propriété fixe dans la subjectivité sociale les arguments et les modes d’argumentation des objets et des usages du capital. Un capital est un ensemble d’objets dont les propriétaires mettent en commun la finalité. La propriété d’un objet est la finalité que lui donnent le ou les sujets personnels qui en font usage. Une finalité objective détermine le prix au sujet de cette finalité. Une finalité commune partagée entre les propriétaires est le motif social du capital par son prix. En comptabilité pratique, le capital est formellement le prix de ce qui doit être délibérément immobilisé et investi par une collectivité constituée pour une certaine production de biens à servir.

1.1.1 De l’existence passive à la transformation active

L’existence du capital est signifiée par une quantité comptable en monnaie. Le capital est passif en ce qu'il lui suffit d'exister au prix minimum où il est inscrit dans le livre comptable pour signifier que ce qui doit être produit puisse l’être effectivement. Le capital comptable subjectivise une entreprise en quantité : il renvoie à l’objet juridique stipulé dans le contrat qui motive l’association d’intérêts personnels. Pour constater le capital à un prix positif signifiant son existence réelle, il faut un motif d’association qui est plus qu’une volonté commune de s’enrichir. Les propriétaires du capital sont des personnes qui disent ensemble ce qu’elles vont produire et comment elles vont le produire. La consistance du contrat social facteur de capital engage bien des personnes physiques : des sujets individuels libres dans leur corps physique en interaction avec la réalité objective.

La réalité subjective du capital impose que chaque associé à l’ouvrage commun ait son intelligence propre de la richesse à produire pour les autres et pour lui-même. Sans la liberté de dire et de comprendre de chaque associé, sans l’intégrité subjective des personnes physiques solidaires dans l’existence-même du capital, le capital devient une matière morte. Le capital est actif en ce qu’il se matérialise dans des biens utilisables par le travail de personnes physiques. Le capital est motion de biens matériels par la subjectivité du travail pour une certaine production objective ; une production délibérée et nommée dans les mêmes termes par un ensemble de personnes physiques.

Juridiquement, le capital est un moteur de production que des personnes physiques mettent en commun par une personnalité morale pour produire des biens et des services selon l'objet de leur contrat social d'entreprise. Le capital est stérile ou fictif s’il est détaché des droits et devoirs de toutes les personnes physiques qui contribuent à son existence et à son exploitation. Le capital est illicite ou nul si l’objet social et le projet d’entreprise ne s’inscrivent pas dans les lois civiles qui définissent et protègent la personnalité physique dans la liberté et le besoin moral d’association solidaire. Le contrat d’entreprise est inopérant, inactif, s’il ne s’inscrit en réalité dans un contrat politique qui rende possible le sens commun.

1.1.2 Responsabilité libre du sujet du capital

Non seulement les propriétaires exploitants du capital doivent être garantis et protégés dans leur capacité individuelle propre à posséder et transformer la richesse produite, mais ils doivent aussi avoir la faculté de s’accorder sur ce qu’ils mettent en commun et sur ce qu’ils en font ensemble. Le contrat d’entreprise qui comptabilise un capital est illisible s’il ne fait référence à un même droit des personnes physiques ; donc à un droit commun des biens, à un droit des échanges et à un droit politique du gouvernement des biens. Le capital d’entreprise n’obéit à la raison juridique et comptable que par le capital politique. La politique est ce qui lie les subjectivités individuelles dans une définition déterminante commune des biens à produire pour chacun en tous.

Si l’objet d’une association particulière ne s’inscrit pas dans ce que la société politique reconnaît comme bien pour chacun de ses membres, alors il n’y a plus de différenciation certaine entre produire et détruire dans l’espace commun d’échange. Les subjectivités individuelles sont virtuellement antagoniques. Une même chose peut avoir un prix positif pour certains quand il signalera la négation et la destruction pour d’autres. Une même chose peut être échangée à un prix positif entre deux individus alors que le capital commun est visiblement amputé par l’existence de la chose particulière. Isolée de son contexte subjectif, une chose peut être déclarée bonne pour quelques individus sans que la destruction induite dans l’espace naturel commun ne soit identifiable ni réparable.

Le capital est une réalité à la condition de sa mesure en trois dimensions non réductibles : l’intégrité des personnes physiques individuelles, l’organicité du projet social et la conformité à des principes politiques d’humanité dans l’espace naturel physique. Mais ces trois conditions de réalité du capital sont juste objectives. Elles n’engagent pas nécessairement ni le sujet, ni tous les sujets, ni la solidarité des sujets. Il y a une conditionnalité du capital dans l’ordre de la subjectivité, de l’intelligence et de la raison. Pour que le capital soit vraiment efficace, c’est à dire réel subjectivement et objectivement, il faut distinguer la socialité économique de la socialité politique. Il faut que le capital soit clairement divisible et calculable entre son nominal objectif et sa prime subjective ; c’est à dire réciproquement, entre son nominal subjectif et sa prime objective.

1.1.3 Condition politique du capital

L’économie du capital efficace à générer la richesse est en réalité politique. Si la richesse n’est pas juste une matière qui se compte mais une réalité qui se nomme, se dessine et s’effectue, alors le capital est le fait des humains incarnés, libres, intelligents et volontaires. Le contrat d’entreprise n’a de sens et d’application que par le contrat politique ; le contrat politique, que par la multiplicité des objets capitalisables dans les sociétés d’entreprise. De cette réalité rétablie dans son objectivité économique subjectivement politique, résulte le principe de la comptabilité double actif-passif ; où les actifs sont les primes du capital nominal sur chacun des objets sous-jacents au capital ; et où les passifs sont les primes des prix nominaux des actifs.

Le premier service rendu par le capital est la représentation intelligible de l’existence réelle à un prix positif au présent pour l'avenir, d'un ensemble de biens mis en commun et transformés par une société. Le capital est la preuve morale positive qu’une collectivité humaine constituée se donne à elle-même de la réalité durable possible du bénéfice de ses projets. Le capital prouve la réalité bénéficiaire possible pour chaque personne, pour la société et pour l’humanité dans son milieu naturel temporel terrestre. La preuve ne doit pas seulement valoir pour la collectivité qui veut produire mais pour toute humanité. S’il n’est de richesse que par la socialité, la réalité et le prix du capital doivent valoir pour quiconque.

Le capital prouve et mesure une capacité sociale à produire durablement de la richesse selon un certain objet particulier d’objets universels. Si les objets du capital ne sont pas universels, ils ne sont pas reconnaissables comme source de bénéfice pour tout acheteur et tout vendeur. Sans la positivité universelle, les propriétaires du capital nominal peuvent détruire l’existence et les conditions d’existence des propriétaires du capital réel. Et les propriétaires juridiques peuvent imposer un objet de capital en contradiction avec le droit de tous ; en négation des solidarités qui motivent l’échange ; et en destruction objective du milieu physique commun qui porte la vie.

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20 février 2019 3 20 /02 /février /2019 13:13
Chambre numérique de compensation multinationale des titres universels de capital et de crédit

Ce post reproduit le formulaire d'enregistrement de la chambre numérique de compensation dans le recensement des projets reposant sur la technologie blockchain de la Direction Générale des Entreprises du Ministère français de l’Économie et des Finances.

Recensement des projets reposant sur la technologie blockchain

Les technologies de registre distribué, notamment celles de type blockchain, recèlent des opportunités d’usages innovants, tant au plan économique que financier ou social, en particulier en matière de sécurisation de transactions et de traçabilité. Ce potentiel se manifeste par un foisonnement de projets très divers, dont le stade de développement est variable.
Dans le cadre de la construction d'une stratégie nationale sur les technologies de registre distribué, la Direction Générale des Entreprises souhaite disposer d’une vision aussi exhaustive que possible de l'écosystème français. C'est pourquoi nous lançons ce recensement des projets fondés sur des technologies de registre distribué lancés en France, leur domaine d'application, leur positionnement sur la chaîne de valeur et leur niveau de maturité.
Cette démarche a notamment pour objectif d’identifier les obstacles qui peuvent gêner la mise en œuvre de ces initiatives de lever les freins au développement d’usages innovants, au bénéfice des consommateurs et des entreprises.

Présentez votre projet, le domaine d'application et la façon dont il intègre des technologies de registre distribué (la description de votre projet pourra être utilisée dans les communications du Ministère à titre de promotion de l’écosystème)

Description projet

Le projet est de transformer l'Internet en chambre de compensation universelle des titres de crédit sur le modèle multinational de crédit garanti par les États de J.M. Keynes présenté préalablement à la conférence monétaire de Bretton Woods. Le principe est de normaliser et algorithmiser les processus marchands de comptabilité analytique d'entreprise afin de les rendre monétairement convertibles dans n'importe quel contexte technologique et juridique par les techniques actuelles d'option de change.

Une option de change est posée comme un rapport de prix nominal variable dans le temps moyennant négociation d'une prime entre deux personnes morales représentant l'occurrence d'état de son registre. Un enregistrement est un prix mettant en rapport l'ensemble des personnes morales et physiques liées par l'engagement de livrer une même chose à une échéance commune.

Le registre identifie à l'intérieur d’État formant un contexte de juridiction, des propriétés d'objet à des personnes physiques liées par des personnes morales. Le registre contient tous les liens contractuels entre personnes nécessaires à la véridicité d'un prix. Un jeton monétaire est le prix d'un objet dans un Etat qui est une personne morale convertible dans un autre État. Un État titulaire dépositaire d'un registre admis en compensation est une personne morale garante de l'existence réelle de toutes les personnes physiques contribuant à la production de la chose dans son prix.

Dans quel cadre travaillez-vous sur ce projet ?
  • Association
  • Fondation
  • Projet de consortium
  • Projet d'entreprise
  • Projet d'ONG
  • Projet public
  • Recherche académique

→ Start-up

  • Autre
La blockchain sur laquelle vous travaillez est :

→ Publique

  • Privée
  • de Consortium
Dans quel(s) secteur(s) d'activité votre projet a-t-il des applications ?

→ Études, Conseil

→ Services

  • Métiers de bouche, industrie agroalimentaire
  • Tourisme, hébergement, restauration
  • Automobile, machines, équipements

→ Commerce, distribution

→ Communication, édition, culture

→ Transport, logistique

→ Fabrication, sous-traitance

→ Métiers d’art

→ Énergie, Environnement

→ Bâtiment, Matériaux de construction

  • Chimie
  • Imprimerie, Papier, Carton

→ Santé, Sanitaire et social

→ Textile, Habillement

→ Éducation, Formation, Recherche,

  • Agriculture

→ Banque, Assurance

→ Informatique, Internet, Télécom

  • Autre
Quel est le niveau de maturité de votre projet ?
  • Concept, livre blanc
  • PoC en cours
  • PoC terminé

→ En cours de transition du PoC à la mise en production

  • En production
Avez-vous obtenu des financements pour votre projet ?
  • ICO
  • Levée de fonds
  • Aides de l’État français (subvention, avance remboursable, …)
  • Aides de l'Union Européenne

→ Non

  • Autre
Avez-vous des partenaires sur ce projet ?

→ En France

  • Dans l'UE
  • Hors UE
  • Non
Quels sont les obstacles qui freinent la mise en œuvre / limitent le potentiel de votre projet ?

Les obstacles à surmonter sont de nature culturelle, politique et scientifique. La compensation des titres de crédit est un processus de délibération morale entre des personnes physiques reconnues dans leur responsabilité subjective par une conscience commune et partageable de ce qu'elles font et produisent réellement. A toutes les étapes du projet, il faut un espace de confiance clair et sûr quant aux finalités, aux méthodes et aux résultats mis en commun.

Quelles sont les mesures qui pourraient selon vous renforcer l’attractivité de la France pour les projets fondés sur la blockchain ?

Il faut restaurer une souveraineté monétaire française à l'intérieur d'une souveraineté financière européenne (euro-franc à l'intérieur de la zone euro). L'efficience économique des techniques de blockchain est indissociable du contexte juridique de leur mise en œuvre. L'atout de la France dans la technologie blockchain est sa culture juridique fondée sur la responsabilité personnelle physique assurant le crédit des personnes morales par quoi se matérialise les prix, les règlements et la monnaie qui permettent l'échange et la production de la valeur.

Le crédit qui quantifie la valeur nécessite la responsabilité libre des personnes physiques par rapport aux personnes morales qu'elles font exister. Or la fonction de l’État est en France de protéger et d'assurer les personnes physiques qui produisent des objets de valeur commune par des personnes morales issues de sa juridiction. La fiscalité prélevée sur les revenus distribués par les personnes morales finance l'assurance des personnes physiques.

Renationaliser la souveraineté monétaire consistera à intégrer systématiquement un prix fiscal (TVA) dans tout règlement par la blockchain de manière à financer la prime d'intégrité effective de toutes les personnes physiques impliquées dans l'existence et la production d'une valeur définie par la culture juridique politique des Français. La blockchain devient alors une véritable technologie de la confiance fondée sur un espace identifié d'un certain droit des personnes.

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21 avril 2018 6 21 /04 /avril /2018 09:07

Par Alexis Toulet

Il y a une manière de résumer la vie politique française de ces quarante dernières années qui est certes simplificatrice voire lapidaire, mais pas fondamentalement fausse. Depuis 1974, Giscard d'Estaing a toujours été président.

C'est en effet bien lui qui a défini les bases fondamentales de la politique générale du pays, c'est-à-dire les orientations pro-européenne, économiquement libérale, libérale aussi en matière de mœurs.

Paroles intraduisibles en fait ou...

Ces orientations ne déterminaient sans doute pas tout, et les dirigeants ultérieurs et autres forces politiques ont aussi eu leur influence. Mais ils n'ont jamais pu durablement remettre en cause ces orientations, et c'est bien Giscard qui les avait sinon définies, du moins implémentées :

- François Mitterrand n'a pas su, ou voulu, ou osé, maintenir la politique sur laquelle il avait été élu, d'où le « tournant de la rigueur » en 1983, deux ans plus tard.

- Jacques Chirac lui aussi choisit de revenir sur ses promesses sociales de campagne en 1995 et ne parla plus des « technocrates de Bruxelles » ; lui aura tenu quelques mois.

- Lionel Jospin arrivant aux commandes en 1997 tiendra quelques semaines avant d'ordonner une nouvelle vague de privatisations

- François Hollande, dont l' « adversaire » était « la finance », tiendra quant à lui quelques mois, un peu plus honorable que Jospin, grossièrement à égalité avec Chirac qui d'ailleurs l'avait soutenu

Tous ont du en revenir aux orientations définies par le Président majuscule, le « Président éternel » pourrait-on dire peut-être comme on appelle Kim Il-Sung en Corée du Nord ?

Emmanuel Macron, comme Nicolas Sarkozy avant lui, est arrivé au pouvoir avec une orientation libérale et pro-européenne claire. Il est difficile de lui reprocher de céder voire d'avoir volontairement trompé, comme aux Mitterrand, Chirac, Jospin ou Hollande. Il est tout à fait possible de lui reprocher d'avoir de vieilles idées, en effet - contrastant avec son âge, puisqu'il n'était pas né quand Giscard fut élu !

... Faits non-transformables par la parole

Mais depuis plus de quarante ans qu'il est au pouvoir, après moult tentatives avortées de le remettre en cause, les partisans de ce qu'Alain Minc appela « le cercle de la raison » ont bien des raisons de penser qu'en vérité « il n'y a pas d'alternative » (TINA). Même si un Mélenchon ou une Le Pen parvenait un jour au pouvoir, pensent-ils sans doute, il ou elle ne pourrait faire que des dégâts, pas définir une alternative opérationnelle, et après les ravages d'un dirigeant de ce type l'on ne pourrait que reprendre le même chemin. Puisqu'il est unique !

Sont-ils en train de faire erreur, comme la dinde que l'on prépare pour Thanksgiving qui a de plus en plus confiance dans ce gentil être humain qui vient quotidiennement la nourrir - jusqu'au jour où il arrive le couteau en main ? En d'autres termes, la longue série des présidents qui promettent "une autre politique" puis se découragent voire tombent le masque tout juste élus peut-elle connaître une vraie fin, au-delà d'un possible "accident" type dirigeant populiste ?

Un dirigeant qualifié de "populiste" mais qui réussirait, ou bien un dirigeant qui de l'intérieur du Cercle le réorienterait dans une nouvelle direction ?

L'avenir le dira. Le financier, statisticien et essayiste Nassim Nicholas Taleb a popularisé le concept du "cygne noir", c'est-à-dire l'événement qu'on n'avait pas conçu comme improbable : on le pensait impossible, au point que la possibilité-même qu'il advienne n'avait pas été aperçue.

Un mouvement politique et un dirigeant qui mettrait en pratique pour la France un autre modèle et qui réussirait, voilà qui serait un cygne noir, du moins pour les tenants du Cercle.

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10 mars 2018 6 10 /03 /mars /2018 18:31

Par Pascal

Une économie qui concerne tout le monde n'est pas forcément compréhensible par tout le monde ... sauf dans une économie partitionnée en communautés restreintes quasi-isolées. Une autre époque.

Concernant les élucubrations libertariennes sur l'intelligence collective

En science et en logique :

  • valider le général valide le particulier,
  • invalider le particulier invalide le général.

En pseudoscience : valider le particulier valide le général.

La physique a compris depuis un siècle qu’un modèle valide au niveau microscopique ne l’est pas nécessairement au niveau macroscopique et vice versa.

L'économie est-elle une science du complexe ?

En économie, la compréhension est plus lente. Divers ordres de grandeur de la taille d’une population :

- 10 (rang 1) : équipe de foot,

- 10 000 (rang 2) : communauté d’Elinor Olstrom ( reçoit le « prix Nobel » d'économie 2009)

- 10 000 000 (rang 3) : nation,

- 10 000 000 000 (rang 4) : Humanité.

La suite est géométrique de raison 1000.

Aucun scientifique sérieux n’imaginerait que les modes organisationnels efficaces puissent être simplement transposés d’un rang à l’autre (de haut en bas ou de bas en haut). Il y a assez peu de pertinence scientifique (sinon par curiosité anecdotique) à demander à des spécialistes de l’organisation des rangs 1 et 2 (Elinor Olstrom, Pep Guardiola, Didier Deschamps, etc.) leur avis sur la gestion des rangs 3 et 4. Pourquoi pas un prix Nobel à Aimé Jacquet pour son titre à la coupe du monde 1998 ?

En général, les fanatiques de l'intelligence collective prennent conscience des limites de ce concept à la mode "intelligence collective". J'y ajouterais des considérations sur la répartition statistique des niveaux d'intelligence individuelle (grossièrement le QI pour faire simple).

Trois observations :

  1. Plus le réseaux relationnel (en gestion politique, sociale, économique, etc.) concerne un grand nombre d'individus, plus il est complexe.
  2. Le QI est réparti approximativement selon une courbe statistique normale autour du  QI 100. Un niveau de 110 est nécessaire pour un cursus universitaire. Un niveau minimum de 130 concerne 1 % de la population. Etc.
  3. Un QI minimum est nécessaire pour comprendre un certain niveau de complexité.

Conclusions : plus la taille d'une population augmente et plus le pourcentage qui en comprend la complexité diminue.

La démocratie au défi de la complexité

Les solutions démocratiques peuvent encore concerner les problèmes relatifs à une population de 10 000 citoyens (municipalité semi-rurale, communauté d'Elinor Olstrom, etc.). Cette taille semble être la limite de l'intelligence collective répertoriée par les théories bobos actuelles.

Au degré de complexité suivant, un système de représentativité devient nécessaire (mais pas toujours suffisant car la corruption et l'individualisme peuvent ruiner l'entreprise) car la complexité n'est compréhensible directement que par une proportion réduite de la population. La traduction des problèmes en termes populaires reste encore possible.

A un autre degré, la représentativité bascule dans le populisme (nos nations actuelles) car la complexité n'est comprise que par une trop petite minorité de spécialistes (de pans particuliers de la vie sociale et pas toujours de tous : problèmes de cohérence de gérance) et ne peut plus être traduite en termes simples pour le peuple. Le peuple ne comprend alors que des présentations réductrices tronquées : le populisme.

Encore plus loin dans la complexité : la mondialisation actuelle. Plus personne (sinon l'un ou l'autre extraterrestres, généralement reclus et peu impliqués dans la vie collective) ne comprend la complexité. Le tout part en vrille de manière anarchique.

Cela n'empêche pas certains puissants lobbies ou des opportunistes isolés de profiter du système, souvent en aggravant les crises (Goldman Sachs, etc.). Mais plus personne, ni aucun procédé connu, n'est apte à le gérer intelligemment.

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2 octobre 2017 1 02 /10 /octobre /2017 10:42

Par Pascal

La grammaire porte-t-elle l'essence du sujet parlant ?

L'intelligence animale la plus proche de la nôtre serait sans doute celle du dauphin. On n’en trouve pas à chaque coin de rue. Le poulpe non plus mais l’aquarium est moins encombrant.

Mais un élément peut vous intéresser pour vos recherches sur le langage intelligent. Les diverses grammaires du langage humain se modulent sur 3 éléments de base, sujet/verbe/objet en variant l’ordre selon les langues (SVO, VSO, etc.) :

  • « La pomme tombe » pour le verbe intransitif (SV)
  • « L’enfant mange la pomme », verbe transitif (SVO).

Il me semble que cela soit la conséquence de particularités de survie biologique. L’homme doit cerner un objet dans le décor pour le saisir avec sa main puis le porter vers la bouche pour l’estomac.

L’objet (qui devient sujet grammatical) à saisir par la main est découpé (par le processus perceptif et cérébral) dans le décor : le sujet grammatical (pomme). Puis la relation spatiotemporelle entre cet objet (sujet grammatical) est exprimée par le verbe (tomber). Parfois l’action nécessite un second objet du décor (verbe transitif). Cela donne l’objet grammatical : L’enfant (S) mange (V) la pomme (O).

Certains phénomènes comme la pluie fusionnent en une même action l’objet et le décor. La grammaire usuelle est alors inadéquate. On invente un sujet creux qui n’a qu’une nécessité grammaticale. « Il pleut ». Le pronom « il » est sujet grammatical mais ne veut rien dire. Cela vient des limites de la grammaire du langage usuel.

C’est comparable dans « Je pense ». Le « je » et la « pensée » ne font qu’un. La formule exprime surtout une contrainte grammaticale plus qu’une nécessité philosophique. C’est la grossière méprise du cogito. « Je pense donc je suis » n’a pas plus de valeur ontologique que « il pleut donc il est ». Il s’agit de sophismes grammaticaux, des pièges logiques auxquels beaucoup se font prendre.

Mais ceci reste anecdotique pour vos recherches en IA (même si c’est fondamental en ontologie de la conscience humaine). Tout ceci pour vous faire remarquer qu’un animal qui n’a pas besoin, comme l’homme, de découper cognitivement un objet dans un décor pour s’en nourrir, n’emploiera pas forcément une grammaire comparable à la nôtre.

Grammaire, verbe et nature humaine

Par dérision, j’appelle notre langage verbal « la langue de l’estomac ». Pour moi, cette langue n’est pas pertinente pour la philosophie et l’ontologie car comportant trop de travers grammaticaux. Elle est utile pour manger et d’autre actions quotidiennes mais pas pertinente pour tous les registres culturels.

D’ailleurs le grand boom des sciences depuis Newton vient surtout de la recherche d’un langage spécifique aux sciences, les mathématiques mais pas seulement.

Certains animaux ont pourtant besoin de reconnaître des formes dans les relations de prédation mais la préhension manuelle chez l’homme a selon moi développé à l’excès ce formatage grammatical ... qui se retrouve dans la pensée elle-même (et correspond probablement au fonctionnement spécialisé de notre cortex qui traite majoritairement les infos visuelles, primordiales pour notre survie).

Car même au niveau des concepts, notre mental a repris ces automatismes : le verbe « com-prendre » est révélateur. Ceci pour vous mettre en garde à l’encontre de la forte tendance humaine à reporter ces automatismes naturels humains dans nos tentatives de compréhension du monde et des autres formes de vie. Essayez d’ouvrir vos recherches sur le langage à d’autres articulations, d’autres approches, plus indépendantes de la grammaire verbale usuelle. Pas facile !

Les cétacés qui se nourrissent de plancton, par exemple, ont nettement moins besoin d’une telle grammaire. Les baleines ont une intelligence qui n’a rien à envier à la nôtre mais leur langage ne se structure probablement pas sur nos habitudes grammaticales. Pour d’autres animaux, la dominance des émotions sur le mental peut aussi y modifier fortement la structure linguistique car les émotions ne répondent pas aux mêmes logiques que le mental rationnel.
Le langage des oiseaux semble répondre à des impératifs plus émotionnels que rationnels (comme la musique humaine d’ailleurs).

Même chez l’être humain, certaines chansons sonnent merveilleusement malgré un texte lui-même resté à un stade assez débile. Certains animaux communiquent probablement plus pour partager des émotions que des infos rationnelles. Anthropocentrisme, quand tu nous tiens ...

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23 septembre 2017 6 23 /09 /septembre /2017 07:54

Mise au point sur l'intelligence artificielle par Pascal

Pascal m'a adressé ce commentaire que je reprends comme hypothèse de représentation efficace de la fonction monétaire décrite dans ce blog.

Il serait ici fastidieux de vous exposer mon arsenal de critiques sur l'émergentisme et la pensée de John Searle (et ses théories sur l'intelligence artificielle (IA) forte). Cela nous mènerait vers un autre registre de réflexion, moins "technique" : l'ontologie au sens métaphysique (attention à la récupération sémantique du terme, justement dans le contexte émergentiste actuel de l'IA). On entre alors plutôt dans le registre des sciences cognitives, d'abord, puis de la philosophie plus abstraite.

Je vous invite toutefois, à vos loisirs, à vous pencher, dans ces registres, sur la problématique quanta/qualia. Problématique qui échappe totalement à Searle. Il confond la structure physique d'une perception avec la perception qualitative elle-même. En physique, cela correspondrait à confondre la longueur d'onde d'un faisceau monochromatique vert avec la sensation de couleur verte apparaissant à la conscience.

Corrélation et causalité

Il existe évidemment des corrélations (pour faire simple car il y en a toute une chaîne dans chaque processus cognitif) entre l'onde lumineuse (fréquence et quanta d'énergie déjà) et les capteurs activés de la rétine. Entre les capteurs et le massage électronique du nerf visuel. Entre le message électronique et le traitement cérébral.

Toutes ces corrélations relèvent du monde physique et correspondent à des structures spatiales (pour faire simple en omettant le temps). En sciences cognitives, ces aspects physiques sont classés dans le registre global des "quantas". C'est du domaine de la mesure et de la structure. Le tout est en théorie soit copiable précisément, soit imitable par une autre structure remplissant des fonctions similaires. Ces structures correspondent au domaine d'étude et de recherche en IA. Les infos visuelles physiques peuvent alors être traitées par la structure cérébrale pour élaborer des réponses (en langage ou en action) à ces infos. Cela concerne aussi l'IA.

Graduations ontologiques

Mais il y a un saut ontologique (au sens philosophique) entre ces structures physiques et la sensation qualitative de couleur verte - un "qualia" - au niveau subjectif de la conscience. Et ce saut n'a rien à voir avec le registre de l'IA. Il ne peut pas être modélisé par une structure physique (quanta). On peut tordre dans tous les sens une structure spatiale physique (du cerveau ou d'un ordinateur), cela restera dans le registre du quanta.

Le saut ontologique au qualia ne peut être modélisé par une structure quantique (au sens métrique physique). L'IA ne concerne que les quantas. Elle pourra modéliser toutes les corrélations possibles au niveau physique (quanta) cela ne créera pas « nécessairement » (importance logique de ce terme précis !) par magie (comme le génie de la lampe d’Aladin) du qualia. Même si la copie est suffisamment efficace (voire plus), il lui manquera la relation au qualia.

« Nécessairement » : en fait, personne ne sait actuellement « pourquoi et comment », cette « création de qualia » se manifeste. Point. L’émergentisme théorique pose abusivement que ce serait le niveau de complexité lui-même qui détiendrait ce pouvoir magique. Il s’agit d’une monstruosité logique. D’abord, l’émergentisme observe que de nouvelles « propriétés » émergent (d’où le nom de cette option philosophique) d’une structure matérielle à partir d’un certain niveau de complexité.

Remarques :
1. déjà, corrélation n’est pas cause (voir la critique de David Hume : la science explique le comment et non le pourquoi) ;
2. les qualias ne sont pas des « propriétés » structurelles (et plus globalement, la conscience non plus) ;
3. les « propriétés » ne participent pas forcément de la structure matérielle elle-même, elles n’apparaissent peut-être qu’au niveau de la conscience de l’observateur qui interprète cette structure plus complexe en termes de « propriétés ».

Conclusion : l’émergentisme ressemble plus à une manifestation archaïque de la pensée magique qu’à une démarche philosophique et épistémologique. Son dogme est truffé de sophismes grossiers (typiquement anglo-saxons et surtout californiens). Ce saut ontologique quanta/qualia reste de l'ordre du mystère et nulle science (étude des quantas) ne pourra jamais résoudre cette problématique car cela ne relève pas de son domaine.

Les qualias ne se réduisent pas aux sensations (visuelles, auditives, ...), elles concernent aussi les émotions, sentiments, pensées, concepts abstraits, etc. Il existe bien une certaine corrélation entre ces qualias et les quanta du cerveau. Mais l'émergentisme confond corrélation et fusion ontologique. Pour l'émergentisme, les qualias se réduisent aux quantas auxquels ils sont corrélés. Simpliste grossier.

Il y a alors trois niveaux ontologiques distincts à poser en théorie.
1. Les quanta du monde physique et du cerveau : c’est le registre de l’IA (faible, forte, sucrée, salée, blabla, ..).
2. Les qualias de la conscience, qui sont corrélés aux quantas du cerveau. Certains de ces qualias ont aussi des aspects quantitatifs (formes visuelles, géométrie, nombres, notions physiques et mathématiques, ...)
3. La corrélation elle-même ... en évitant ici de s'égarer dans des interprétations mystiques comme l’occasionnalisme de Malebranche ... et en se contentant d'une approche ontologique et fonctionnelle.

Chaque niveau a sa propre complexité. Et il ne serait pas pertinent de fusionner conceptuellement (comme dans l'émergentisme) ces trois complexités car elles ne sont pas comparables.

Chaque niveau a aussi sa nature ontologique propre.

Le physique

Le niveau 1 est le monde physique dont on ne sait rien sinon par l’intermédiaire de représentations par modèles. Il peut se structurer géométriquement. Chaque élément y a une forme et une position ... bien que la physique contemporaine développe des géométries bien plus complexes et que certains éléments n'y aient plus une position bien déterminée. Jusqu’à preuve du contraire, le « monde physique » reste un noumène ! Oui.

Les abstractions physiques contemporaines l’ont dépecé de toute connotation de substance ou de matière pour ne garder que la notion de « stock d’informations quantiques ». Pour la physique actuelle, il ne s’agit plus d’un monde « matériel ». Cette position reste ontologiquement abusive mais il serait trop long de développer ici un exposé de la critique de cette position, qui ne reste en fait qu’une option paradigmatique technique, un modèle.

La conscience

Le niveau 2 est le contenu de la conscience humaine (et hypothétiquement animale mais cela nous conduit à interroger nos mécanismes mentaux utilisant le principe d’analogie ; une autre fois ...). Seules les sensations visuelles y ont une forme ... pas les autres qualias (le son d’une cloche n’est pas carré, la peur n’est pas triangulaire, ...).

Ils n'ont pas non plus de position : ils ne sont pas "dans le cerveau", ils sont bien corrélés à la structure cérébrale mais ne sont pas des éléments physiques situés "quelque part". Ils n’entretiennent aucune relation métrique ni même géométrique avec les quanta de l’univers physique. Cette corrélation n’est pas métrique. Les notions « dedans », « dehors », « ailleurs », « autre dimension », etc., ne sont pas pertinentes pour aborder cette corrélation.

Les éléments de ce niveau 2 ne sont pas « quelque part ». Nos habitudes psychiques nous incitent à leur affecter automatiquement une position alors qu’ils n’en ont pas, ce ne sont pas des êtres du monde physique. Le monde physique et l’espace n’englobent pas la totalité ontologique. Cela demande un effort psycho-intellectuel pour se libérer de ce blocage paradigmique réducteur (dont Kant, entre autres, était victime).

On situe alors abusivement ces éléments dans le cerveau mais c’est absurde car si l’on cherche à préciser cette position, aucun point particulier du cerveau n’y correspond. Les structures cérébrales (quantas) corrélées ont bien une position car elles font partie du monde physique mais les qualias subjectifs et la conscience elle-même qui les synthétise n’ont aucune position, ni dans le monde physique ni ailleurs (comme dans le monde des idées de Platon, bricolage ad hoc exprimant ce blocage paradigmique).

Cette obsession psychique à affecter une position à tout être reste pertinente pour les quantas (bien que la physique nuance cette option, notamment par la notion de probabilité en mécanique quantique mais aussi par des géométries non conventionnelles) mais cette obsession est inadéquate pour les qualias (et la conscience dans sa globalité : la conscience n’est pas quelque part !). Une sensation visuelle, par exemple, comme un carré rouge, se situe d’autant moins « dans le cerveau » que, d’abord, « dans le cerveau, il fait tout noir », mais ensuite, aucune portion de la structure neuronale synaptique corrélée n’a la forme d’un carré. Bref.

La logique

Le niveau 3, celui des corrélations assez complexes entre les qualias et les quantas est un niveau fonctionnel pur (au sens quasi mathématique mais impliquant aussi des aspects de temporalité, contrairement aux fonctions mathématiques usuelles). Ces éléments sont de « nature » nouménale, ni physique, ni consciente. Ce ne sont ni qualias ni des quantas. En outre, ces êtres n’ont ni forme ni position.

Une étude ontologique plus poussée invite à les considérer comme « méta-temporelle » mais avec un aspect de temporalité dans la connexion aux qualias, lesquels s’inscrivent dans la temporalité subjective humaine (ou animale). Ces corrélations sont probablement à la base de ce que le discours non scientifique (religion, occultisme, ...) conceptualise abusivement comme « âme », « purusha », etc., selon une fantaisie bien connue mais assez grossière et réductrice, surtout dans son réductionnisme paradigmique spatio-temporel.

La liste des registres ontologiques n’est pas exhaustive mais elle ouvre a priori la porte au grand n’importe quoi, ce sort du présent objectif qui cherche à mieux cerner le fonctionnement de la conscience (humaine dans un premier temps). Le propos se limitera donc ici aux 3 niveaux évoqués. On évitera ici de s’égarer dans des élucubrations comme le « purushottama », l’hypothétique (et peu crédible) « conscience cosmique » (une critique suivra en dehors de la présente approche), etc.

Trois plans différents de complexité

Les complexités propres à chacun de ces 3 niveaux ontologiques sont d’ordres différents et difficilement comparables. Le niveau 1 relève sommairement de la complexité spatiale. Il est modélisable par des structures spatiales pouvant exercer des fonctionnements similaires. Cette complexité est le domaine d’étude et de recherche pratique de l’IA. Ces structures (fonctionnelles ou non) plus ou moins complexes peuvent dans certains cas être modélisées par l’IA ... dans d’autres, c’est plus improbable.

Nous n’en sommes qu’aux balbutiements de cette recherche. Les possibilités d’avenir sont a priori infinies mais il ne faut pas se laisser impressionner par le sensationnalisme médiatique qui met la charrue avant les bœufs. Chaque chose en son temps.

Le niveau 2 fait intervenir parfois des concepts très complexes et parfois suffisamment abstraits pour être difficilement traductibles par une structure cérébrale. Certains chercheurs en mathématique et logique présentent d’ailleurs des thèses qui tendraient à démontrer que certaines fonctions mentales (au niveau subjectif de la conscience, le niveau 2) transcendent par principe les possibilités connectiques synaptiques (niveau 1).

La structure cérébrale corrélée à ces concepts a elle aussi sa propre complexité (pas seulement celle des synapses, qui relève d’un réductionnisme paradigmique du fonctionnement cérébral), parfois plus grande pour des idées simples, parfois non, mais ces deux complexités ne sont pas comparables, même si elles sont corrélées. L’écueil scientifique et philosophique serait de faire l’amalgame entre ces deux complexités. Ces complexités ne sont pas plus importantes l’une que l’autre, elles sont différentes.

Le niveau 3 possède par contre un niveau de complexité qui dépasse largement les deux autres car il doit corréler ces deux registres complexes par une corrélation qui n’est pas une simple identité mais inclut des transformations fonctionnelles extrêmement élaborées (par exemple, lors de l’observation d’une carte électronique ou d’une carte routière, cette complexité fonctionnelle consiste à corréler une structure synaptique arborescente complexe en une sensation visuelle géométrique extrêmement structurée) ... et cela à une fréquence qui dépasse de très loin les performances tant du cerveau que de la conscience intelligente.

Aucune IA, présente (et probablement à venir) ne peut rivaliser avec cette corrélation tant en complexité qu’en fréquence temporelle. Le domaine de recherche et d’application de l’IA concerne pour l’avenir proche (et même lointain) la complexité du niveau 1. Même un superordinateur ne peut réaliser les performances de la complexité fonctionnelle du niveau 3. S’émerveiller devant l’émergence prochaine d’une « singularité » de complexité anime la bigoterie transhumaniste (comparables aux bigoteries religieuses usuelles) mais cela n’arrivera jamais à la cheville de l’émerveillement envers cette complexité de niveau 3, laquelle sort du cadre de recherche des bigots de l’IA, de Palo Alto, du Japon ou d’ailleurs.

Animisme techniciste

Mais surtout, un superordinateur ne gérera jamais que des quantas, contrairement à l’intelligence fonctionnelle du niveau 3 qui met en relation de manière infiniment complexe, les quantas du niveau 1 aux qualias du niveau 2.

J’espère vous avoir ici laissé entrevoir à partir de quelle réflexion je me permets de considérer un agité omniscient du profil de Ray Kurzweil comme un pitre suffisant. A partir de cette « petite » introduction à l’ontologie, j’espère vous avoir aussi permis de relativiser l’importance historique de l’IA ou du moins de la situer dans un cadre culturel plus large. Cela n’enlève rien à la pertinence du développement de cette IA, maintenant et à l’avenir. Au contraire.

Mais j’espère vous avoir ainsi apporté un certain regard panoramique sur la situation, regard qui vous permettra d’aborder à l’avenir le phénomène de l’IA avec le recul philosophique nécessaire. Recul qui vous évitera, je l’espère, de vous laisser séduire par les déclarations intempestives des gourous de Palo Alto, de leurs suiveurs aveugles et de la presse à sensation.

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12 avril 2017 3 12 /04 /avril /2017 08:33

Les discussions actuelles sur la « la sortie des traités européens » sont proprement surréalistes. Les traités européens sont actuellement nominalement appliqués tout en étant réellement inappliqués si l'on considère le sens objectif des textes. Il suffit de considérer la politique de quantitative easing de la BCE qui gonfle le bilan central avec du collatéral dont le prix est arbitraire hors du droit commun européen et dénoncé comme tel par les Allemands eux-mêmes. Ou les normes de déficit et d'endettement public qui sont tordus dans tous les sens selon les pays pour afficher un semblant de cohérence.

Le programme de France Insoumise consiste à ne pas appliquer les textes d'une autre manière que l'actuelle afin de revenir dans la finalité d'une construction possible de l'Europe politique. Il s'agit de changer des faits contradictoires avec les traités par des faits alternatifs qui posent une réalité cohérente et acceptable aux peuples européens. De cette nouvelle réalité doit émerger les conditions politiques de possibilité économique d'une matière commune formalisable dans une délibération politique de la réalité européenne.

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13 juillet 2016 3 13 /07 /juillet /2016 08:26

 

Pour signer la pétition sur Change.org : Thomas Piketty, présentez-vous aux présidentielles de 2017 !

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4 juillet 2015 6 04 /07 /juillet /2015 15:37

La raison d'un basculement dans l'économie de la responsabilité après le référendum grec est double et libre. Libre, parce que quoi qu'il arrive, on peut assassiner qui on veut si on le veut à la condition de savoir mentir, se cacher et se dissimuler. Double parce que la numérisation de la monnaie et des paiements induit à la fois un nommage de tout ce qu'on peut reconnaître dans la responsabilité personnelle causale et un traçage objectif de tous les éléments effectivement engagés de la responsabilité des biens vendus parce que préalablement achetés par le crédit de la monnaie.

La religion féroce qui sous-tend l'euro mis en défaut en Grèce, repose sur l'affirmation de l'impossible existence de la responsabilité humaine des causes d'un quelconque bien commun objectif. Une manière de vivre partagée et partageable des peuples européens ne peut résulter que d'un choix libre explicite et délibéré des majorités à l'intérieur de ces peuples. Si les Grecs votent "non" dimanche, la preuve sera administrée que les peuples peuvent réellement choisir, s'ils en ont la volonté, la réalité commune qui leur convient. Même si les gens de pouvoir ignorent ou font semblant d'ignorer les moyens de la liberté du vivre ensemble.

L'inertie des peuples et de l'histoire peut nous faire prévoir un retard permanent du changement effectif sur le changement urgent nécessaire. Le référendum grec peut nous conduire tous dans le fossé. Mais nous ne mesurons pas encore l'accélération de l'histoire, de la pensée et des comportements dans le nouveau monde connecté, numérique, unifié où nous arrivons.

Ce que nous pouvons désormais voir et sentir par le web n'en reste pas moins une toute petite fraction de la réalité en gestation. Dans cette réalité il y a l'évolution des coeurs et des esprits confrontés au réel sensible critique. Dans la localité des relations interpersonnelles subjectives sont en train d'émerger des mutations dont nous n'avons aucune idée, que ce soit en direction du pire ou du meilleur.

Les personnes humaines existent dans la réalité sensible les unes par les autres. La conséquence est que les micro-sociétés qui naissent des relations interpersonnelles sont efficaces à produire une réalité universellement satisfaisante pour des gens normaux. Les solidarités interpersonnelles mêmes ténues ont un impact et une croissance potentiellement illimitées sur la réalité vivante. L'exponentiation est l'expression de la vie relationnelle efficace.

Le système de la TVA universelle numérique est une déclinaison mathématique de la réalité exponentielle de l'économie de la responsabilité. Cette économie politique de la réalité négociable exponentielle a été théorisée par le Grec Aristote. Nous la connaissons bien au-delà de notre raison formellement rationaliste d'aujourd'hui.

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22 avril 2014 2 22 /04 /avril /2014 08:21

Les Français et l'euro, malentendu ou malversation ?

Oui il faut parler aux Allemands et mieux encore les aimer. Et il faut que les Italiens, les Français et les autres Européens parlent à leur germanité. Il n'y a pas d'autre moyen pour que le vivre ensemble européen subsiste dans son existence propre et sa pluralité essentielle. Pour que les essences et les existences soient négociables entre les personnes fédérale, nationales, sociales et individuelles, il faut déconcentrer la monnaie dans la démocratie financière réelle.

Les Français doivent questionner leur germanité. L'ordo-libéralisme allemand est l'alibi bien pratique du social-libéralisme français. Les Allemands n'étaient pas très chauds pour faire l'euro. Et une certaine classe dirigeante française avait bien compris comment elle pouvait réduire la démocratie sociale française par une camisole de force financière. Les libéraux français ont pris le dessus sur les démocrates en 1984 sous la présidence Mitterand par l'argument de la concurrence économique allemande déclarée ingérable en responsabilité politique des gouvernements français.

Comme la dévaluation du franc en 1984 a été portée au passif de la politique socialiste ainsi qu'il en était advenu précédemment des gouvernements de droite, un consensus libéral gauche droite s'est formé pour soustraire l'économie à la politique par le projet de monnaie unique européenne. Ainsi la classe politique française a pu mettre en scène un combat gauche droite avec la garantie d'une politique économique et sociale dénationalisée par la nécessaire convergence avec l'Allemagne. Les ordo-libéraux allemands n'en reviennent toujours pas de la puissance que leur attribue le débat politique franco-français.

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Pierre Sarton du Jonchay
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