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13 janvier 2021 3 13 /01 /janvier /2021 10:57

Arnaud Ramponneau et Pierre Sarton du Jonchay

L'argent anticipe la valeur ajoutée transformée du capital

Il n’y a pas de fonctionnement du capitalisme sans que l’argent ne vienne matérialiser  l’anticipation collective de la valeur à produire à partir du capital disponible. L’anticipation de la valeur ajoutée en argent permet de calculer un prix actuel en argent au capital transformable. Le prix actuel du capital transformable s’adosse au prix actuel de la valeur ajoutée qu’il permet de produire. D’où il résulte que les propriétaires du capital évalué en argent deviennent débiteurs de la valeur ajoutée anticipée envers leurs futurs clients ; lesquels sont débiteurs à terme du paiement en argent de la valeur ajoutée qui leur sera livrée par les propriétaires du capital.

Le capitalisme est donc une technique d’adossement quantitatif et temporel du prix de la valeur ajoutée à produire au prix du capital à investir pour opérer la transformation de la valeur actuelle disponible en valeur ajoutée future. Le calcul de mise en équivalence de la valeur ajoutée future promise et due à des clients au capital actuellement investi s’opère par les prix en argent. C’est à dire par une unité de compte qui ait globalement à l’échelle d’un marché, la même valeur pour les propriétaires du capital qui promettent la valeur ajoutée, que pour les clients garants de la monnaie qui l’utiliseront à régler la valeur ajoutée effectivement livrée et reçue.

L'argent doit matérialiser le droit des gens

L'argent-dette du capital contre la valeur ajoutée est donc un outil de transformation par le temps de la valeur du capital en valeur ajoutée ; de la valeur du capital pour ses propriétaires, en valeur réelle pour les acheteurs de la valeur future que sont les citoyens consommateurs. La mise en équivalence de la masse monétaire en circulation avec le prix actualisé de la production en cours dans le capital disponible, est le travail des banques et de l’État. L’État produit les lois et les régulations qui déterminent et délimitent la valeur ajoutée réelle conforme aux droits des gens. Les banques émettent les signes monétaires qui traduisent l’équilibre permanent entre l’offre et la demande de valeur ajoutée capitalisée dans le droit des gens.

Pour que l’équilibre des dettes en nature aux dettes en monnaie soit calculable, il faut un espace commun délimité de superposition de la société garante de la valeur monétaire, à l’État qui la représente et aux banques qui négocient les dettes et la valeur de l’unité de compte. Cet espace a été délimité par les zones monétaires nationales jusqu’à ce que la dérégulation financière de la décennie 1980 supprime les frontières financières ; donc la possibilité de négociation publique transparente des équilibres financiers nationaux par les taux de change entre devises nationales.

Réintégrer l'argent de la finance dans le réel

La dissolution des espaces juridiques, économiques et financiers nationaux a rompu le lien rationnel entre l’espace de calcul des prix en monnaie et l’espace d’échange des biens et services réels ; biens et services réels parce que régis par le droit des gens et le gouvernement public de la transformation du capital en valeur ajoutée. Le pouvoir économique a été détaché de la Loi et de la délibération politique à l’intérieur des sociétés nationales. La politique économique des nations est devenue une pure mécanique pilotée par les acteurs financiers privés mus par leurs intérêts pécuniaires détachés de l’intérêt général et de la justice sociale. L’exercice du pouvoir se réduit à la finance hors sol : celui qui décide de l’ampleur de la dette va faire semblant d’en être le garant sans aucune prise sur l’économie réelle. Dans une économie de la rareté abstraite, l’homme puissance est celui qui contrôle les mécanismes de la dette.

La crise financière mondiale a renforcé le besoin pour les citoyens de se réapproprier l’instrument de mesure du bien public : la monnaie. La monnaie comme ressource commune car elle permet la circulation de la richesse sociale réelle délimitée par la loi commune. La monnaie représente le projet de prospérité des sociétés réelles ; la monétisation des projets de société est la condition du changement de paradigme économique qui remet la finance au service de l’économie des vraies gens. L’euro et le dollar sont des monnaies déconnectées des enjeux socio-environnementaux.

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23 octobre 2019 3 23 /10 /octobre /2019 10:27

La finance réelle assurée par la souveraineté monétaire

Pascal Canfin a d'excellentes intuitions mais qu'il faut alors traduire en normes et pratiques financières effectives et contrôlables par la Loi des États souverains. Ainsi le calcul des fonds propres bancaires nécessaires à la couverture de tous les risques portés dans les bilans bancaires, ne doit pas être régi par des modèles et procédures internes aux banques mais par des compagnies d'assurance indépendantes des banques dont le capital soit la propriété des États représentants les citoyens travailleurs, investisseurs, épargnants, entrepreneurs et consommateurs qui protègent et préservent effectivement les milieux naturels par leurs modes de vie et d'action.

Assurer le capital par la loi et les normes de biens communs

La fonction des compagnies d'assurance à capital public est de traduire les lois et normes juridiques en normes techniques dont l'application et l'efficience soit la condition d'octroi de financements par les banques. Le capital des compagnies d'assurance est investi dans l'économie réelle afin que l'actionnariat des entreprises réelles ait un pouvoir et une responsabilité effective de vérifier l'efficacité et l'effectivité des normes de protection des milieux naturels. Les actionnaires assureurs écologiques de l'économie réelle ont un capital personnel coté sur le marché des primes d'assurance : la fiscalité des bénéfices est proportionnelle à la prime d'assurance des actionnaires assureurs de façon à ce que les ressources publiques croissent à proportion des risques que les entreprises font courir aux milieux naturels.

Les collectivités publiques et collectifs de citoyens sont acheteurs du capital assurantiel des actionnaires d'assurance du milieu naturel. Les États souverains réinvestissent les ressources fiscales prélevées sur les bénéfices réels dans les compagnies d'assurance et sur les actionnaires d'assurance. Un marché des changes public régulé par des fédérations d’États encadre et contrôle la circulation du capital entre les États et les collectivités publiques. Les parités de change et les primes de change entre États ont une fonction d'équilibrage fiscal des masses monétaires de façon à polariser les flux de capitaux vers les territoires les plus déficients en préservation du capital naturel réel.

Capital financier garanti en capital humain et en capital naturel

Dans une telle économie financière écologique, le besoin de couverture en fonds propres des bilans bancaires est calculé objectivement selon les primes de capital écologique immobilisées par les assureurs dans l'économie réelle. Évidemment, une double délimitation vient structurer l'espace financier qui n'existe pas actuellement : l'indexation des parités de change monétaire par la souveraineté des États qui votent, appliquent et financent les normes de capitalisation écologique de l'économie réelle ; la séparation absolue du capital bancaire et du capital assurantiel par l'interdiction faite aux banquiers et aux assureurs de se racheter leur capital ou de se faire crédit.

Le capital qui couvre les risques de crédit et le capital qui couvrent les risques de la vie humaine sociale et politique dans un milieu sain ne peut pas être détenu par des personnes morales à but lucratif. La raison en est simplissime : si la rentabilité d'un investissement est dans l'argent gagné coûte que coûte, alors tous les critères de la valeur ajoutée réelle pour l'humanité réelle sont éliminés dans les modèles d'anticipation de prix et de volume par des artifices juridiques interdisant l'identification des responsabilités personnelles physiques des bénéficiaires réels du capital. La rentabilité financière nominale est calculée pour quelques-uns indépendamment des pertes réelles infligées à tous.

Titrisation et dépôt des biens communs sous-jacents aux actifs financiers

Pour que les lois qui protègent les personnes physiques par les socialités et pour que les normes qui définissent les biens pour toute personne, soient discutables et vérifiables objectivement dans les crédits qu'elles induisent et dans les primes d'assurance qu'elles impliquent, il faut utiliser la technique financière de la titrisation et du dépôt. La titrisation réunit des textes juridiques ou normatifs sous un même titre formant un objet financier auquel on puisse attribuer un prix selon le degré de sécurité ou d'assurance qu'il apporte à un engagement de crédit entre un prêteur et un emprunteur. Le dépôt consiste à associer publiquement et ouvertement un titre à des textes sous un même objet que la subjectivité personnelle collective puisse à la fois offrir et demander.

La titrisation et le dépôt des objets possibles de prix selon une loi et un gouvernement commun à une même société politique détermine et définit les actifs financiers. La dénomination centralisée et documentée des actifs financiers a pour but d'objectiver la valeur positive dans l'obligation d'appliquer les lois et les normes d'une souveraineté politique identifiable. Autrement dit, le cadastre financier établit la propriété financière des actifs financiers comme la responsabilité du prix positif d'un actif négociable à la condition d'une conformité de l'usage aux lois et aux normes communes. La souveraineté est le pouvoir politique collectif de vérifier concrètement l'impossibilité d'un prix positif à quelque chose qui n'existe pas pour la communauté ou qui soit une destruction nette de capital communautaire.

Responsabilité sociale écologique des propriétaires financiers

Le cadastre financier est la preuve d'existence de l'état de droit par l'économie de marché. Sans cadastre financier, la loi et la norme qui instaurent la responsabilité du sujet dans la chose n'ont aucune efficience économique. Si l'objet du crédit n'est pas cadastré, il n'est pas possible d'identifier l'autorité politique qui instaure et garantit l'économie de la valeur positive entre les personnes physiques solidaires par leurs biens communs dans un même milieu naturel bénéfique à tous. Si l'objet du crédit n'est pas cadastré, le prix positif n'est pas intelligiblement opposable au prix négatif : le capital réel n'est plus mesurable en garantie effective des créances de ceux qui prêtent leur travail et leurs biens réels à la société politique contre l'assurance de leur dignité et de leur bien être au présent et au futur.

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20 septembre 2019 5 20 /09 /septembre /2019 15:29

Définitions et fonctionnement

Monnaie et représentations sociales partagées

Logique cambiaire

Instrumentation de l’équité et de la justice

Crédit de propriété et temporalité

Matérialisation monétaire du temps travaillé

Monnaie de crédit assurée en capital

La monnaie qualifiante pour quantifier

Économie politique des monnaies

La monnaie indexée sur le droit des personnes

Conditions d’efficacité de la dématérialisation monétaire

Monnaie et représentations sociales partagées

1. La monnaie est un outil de calcul économique de la subjectivité humaine sociale des personnes physiques.

2. La monnaie est mentalement matérialisée dans une unité de compte permettant la mise en équivalence des objets échangeables par le prix.

3. La monnaie permet la mise en équivalence subjective des objets productibles et échangeables dans l’espace et dans le temps.

4. La mise en équivalence subjective des objets échangeables dans l’espace et dans le temps implique un univers de valeurs commun à un ensemble de personnes physiques formant une société.

5. Le prix est une mesure partageable de la valeur des objets entre des individus membres d’une même socialité.

6. La mise en équivalence des objets par les prix suppose que l’unité de compte monétaire renvoie au même univers identifiable d’une société particularisée et identifiée par sa propre unité monétaire.

7. Une société réunit toutes les personnes physiques adhérant à une même communauté de valeurs formée sur des objets communs appréciables dans une seule et même monnaie.

8. L’échange de deux objets par équivalence monétaire de prix entre deux personnes physiques implique qu’elles appartiennent à la même société instituant l’unité de compte monétaire.

Logique cambiaire

9. L’échange de deux objets par équivalence monétaire entre deux personnes physiques appartenant à des univers de valeurs différents implique trois sociétés distinctes avec leur unité de compte propre.

10. La mise en équivalence monétaire par 3 sociétés fait que l’une des sociétés est intermédiaire : elle réunit des valeurs qui sont communes aux personnes pour les objets qu’elles échangent à partir de sociétés distinctes.

11. Une société d’échange entre deux sociétés distinctes d’objets particuliers réalise l’équivalence de prix, par le prix de chaque objet dans sa monnaie, et par le prix de chaque monnaie dans la monnaie commune de règlement de l’équivalence.

12. La représentation monétaire d’un univers social de valeur par une unité de compte spécifique des prix à l’intérieur de la communauté, implique le dépôt dans un registre commun public de tous les textes de lois et de normes qui solidarisent les personnes physiques dans tous leurs échanges.

13. La monnaie matérialise l’efficience de l’état de droit à l’intérieur d’une société en renvoyant tout prix négocié dans la communauté à un et un seul référentiel commun public de lois et normes universellement applicables.

14. La monnaie est un instrument de scalabilité des états de droit des biens communs en rendant convertibles par des parités de change des référentiels sociaux différents d’objets bénéfiques.

Le crédit, instrumentation de l’équité et de la justice

15. L’évaluation ou le règlement d’un prix en monnaie à l’intérieur d’une société signifie la valeur positive de l’objet du prix par la responsabilité engagée et socialement vérifiable de chaque participant à l’échange en pleine application des lois et normes communes.

16. La spécification sociale des univers de valeurs différents par des unités monétaires distinctes matérialise des communs négociables à l’intérieur et à l’extérieur de chaque société.

17. Une valeur est matérialisable par une idée échangée entre deux personnes en présence de deux témoins dont l’un rend compte de l’objet exprimé et l’autre rend compte du lien de solidarité idéellement créé entre deux personnes physiques en altérité libre et consciente par un contexte social commun.

18. L’association d’une idée à un prix dans la monnaie de la société où elle est échangée, partagée et constatée fonde le crédit qui promet la réalisation possible d’une valeur par un objet reliant deux personnes par une communauté de lois, de normes, de décisions et d’actions.

19. La décision donne une valeur à l’idée par une proposition emprunteuse de prix en monnaie ; l’action transforme le prix passif de l’idée en bien actif pour un acheteur final qui en règlera le prix permettant le remboursement de l’emprunt initial.

20. La décision offre la valeur de l’objet dans le prix ; l’action demande la valeur à terme de l’objet dans le prix.

Activité de la passivité monétaire

21. La monnaie exprime le prix dans le contexte social qui signifie et garantit la valeur positive ajoutée dans le temps actif des personnes engagées par leurs relations de crédit.

22. La vérification de la loi applicable et engagée dans l’échange monétarisé incombe à égalité aux personnes qui échangent sous la supervision d’un juge tiers médiateur dont l’unique fonction est la protection du droit des personnes selon la loi commune.

23. La vérification de l’équité des échanges selon la loi commune est la fonction judiciaire de la société qui doit être organiquement distincte et différentiable de la fonction législative ou normative et de la fonction productive ou exécutive des objets de valeur échangée.

24. La mise en équivalence monétaire des objets dans l’espace et dans le temps implique que la monnaie compte à la condition d’une valeur sociale positive reconnue par au moins une société identifiable par toutes les personnes physiques qui la composent.

25. La négativité du prix de la valeur sociale positive n’est possible que pour la personne qui ne possède pas actuellement l’objet qu’elle promet pour ailleurs ou pour plus tard dans l’espace, ou dans la temporalité.

26. La nature morale de la monnaie implique que la société qui y est représentée interdise l’attribution d’un prix à quelque chose dont l’existence n’est pas publiquement vérifiable dans la loi commune.

Crédit de propriété et temporalité

27. La mise en équivalence monétaire dans le temps signifie que les objets d’échange existent nécessairement dans le temps et que le prix en monnaie conserve la valeur dans le temps jusqu’à l’échéance associée à l’objet.

28. La propriété d’un objet est la faculté de la personne propriétaire de garantir l’existence de la chose contenue conforme à la loi commune à des échéances précisées de temporalité.

29. Les copropriétaires d’un objet dont le prix est monétisable ont des droits et des responsabilités sur l’usage de la chose, sur sa conservation, sur la conformité de son usage à la loi commune.

30. La propriété d’un objet monétisable ne peut pas contenir de droits limitatifs de l’existence et de la dignité des personnes physiques par les sociétés auxquelles elles appartiennent.

31. Le prix variable de la monnaie d’une société dans celle d’une autre société témoigne de l’efficacité économique relative à produire la valeur ajoutée et non de la subordination possible d’une société à des intérêts exogènes.

Matérialisation monétaire du temps travaillé

32. La conservation de la valeur d’échange par le prix en monnaie de l’objet signifie que l’unité monétaire est elle-même un objet temporalisé dont le prix doit être spécifié à toutes les échéances de l’échange.

33. L’association d’un objet à toutes ses échéances de valeur possibles par des prix comptant et à terme s’appelle le crédit.

34. Le crédit est donc un échange de propriété d’un objet entre des échéances d’existence et d’usage distinctes par des propriétaires différents en échange d’une équivalence universelle par la monnaie.

35. L’identification, la production, la livraison et la consommation de la valeur des objets dans le temps en conformité avec la loi commune dans l’intérêt général s’appelle le travail.

36. La variation du prix des objets en monnaie et la variation de la quantité d’unités monétaires en circulation par le crédit exprime l’efficience du travail à répondre à la demande d’usages objectifs par l’offre subjective d’objets.

37. Le travail subjectif des personnes physiques est à l’origine de l’identification anticipée par le crédit du prix des objets à produire et à livrer pour satisfaire les droits et les besoins exprimés par la socialité dans l’état de droit.

38. La mesure monétaire du crédit matérialisé dans le prix anticipé de tout objet à produire et livrer à terme n’est conforme au droit des personnes qu’à la condition du prix stable du capital dans le cycle de production et de consommation de la valeur objective.

Monnaie de crédit assurée en capital

39. La monétisation du crédit implique l’identification sociale du capital matérialisant le prix des normes, de l’organisation, de la responsabilité personnelle et des ressources naturelles qui doivent être conservés pour qu’une production nette positive de valeur soit effectivement mesurable en monnaie.

40. Le capital social qui fonde la mesure réelle positive du crédit est un ensemble d’objets normatifs, organisationnels, délibératifs et actifs que les personnes physiques mettent en commun pour produire et user ensemble ce qu’elles ne peuvent pas produire toutes seules pour un même niveau de bénéfice.

41. Le capital réunissant tous les objets engagés par une même société dans un objectif commun partagé est le périmètre formel de définition et de mesure de la valeur de l’unité monétaire à l’intérieur et à l’extérieur d’une socialité.

42. L’efficience du capital à prouver par le prix monétisé une production nette de valeur au bénéfice de toutes les parties à la plus-value implique la représentation de l’intégrité humaine morale d’un même objet social par des personnes physiques exclusivement dédiées à cette tâche.

43. L’unique mission du président d’un corps social est l’arbitrage et la garantie de l’égalité de droit de chaque partie personnelle quel que soit son intérêt aux objets de valeur mis en commun.

44. La fonction présidentielle est soumise au contrôle continu des sociétaires par l’élection permanente à la majorité relative des votes personnels et par la conditionnalité du pouvoir présidentiel à l’existence d’une prime de crédit positive allouée par les sociétaires en monnaie interne sur chaque objet de pouvoir délégué.

La monnaie qualifiante pour quantifier

45. L’émission nette de monnaie par une banque de dépôt se fait par un crédit en compte de dépôt d’une personne physique ou morale et par un débit en compte de prêt à la personne bénéficiaire d’un crédit sur le prix d’un objet livrable à terme.

46. Les créances et dettes des personnes physiques relativement à un objet social particulier sont mesurés en écritures de crédit créditrices et débitrices en monnaie dont le prix unitaire est une division du capital social.

47. La fonction bancaire en matière monétaire est d’enregistrer l’objet du crédit qui motive tout dépôt et d’en assurer la conformité aux droits des personnes par la disposition d’un capital et d’une liquidité bancaires suffisants pour réparer sans délai tout préjudice avéré sur un transfert de droits.

48. Le capital et la liquidité monétaire d’une banque mobilisables en assurance du prix des dépôts en monnaie sont couverts par la loi et le gouvernement d’une seule société politique interprètes d’une même communauté d’existence et de valeurs.

49. Les créances et dettes des personnes physiques relatives à des objets sociaux particuliers sont garanties par le capital de la société politique qui définit et protège par la loi commune l’intégrité et l’existence des personnes physiques indépendamment de leurs capacités productives effectives.

50. Le prix en monnaie du capital étatique n’est pas mesurable statiquement mais par le solde budgétaire des ressources fiscales sur les dépenses publiques obligatoires par exécution de la loi budgétaire sous la surveillance des juges.

Économie politique des monnaies

51. La variation d’une masse monétaire adossée à la réalisation de l’état de droit entre les personnes physiques est déterminée par le solde budgétaire public et par la variation nette du prix du capital des sociétés coopératives et industrielles.

52. La variation nette du prix du capital en monnaie étatique d’une société coopérative ou industrielle particulière se mesure par l’obligation de stabilité du capital nominal en monnaie interne et par la variation de la parité de la monnaie interne en monnaie étatique.

53. Le prix de conversion des monnaies coopératives ou industrielles en monnaie étatique est déterminé par le financement nécessaire du solde budgétaire étatique par les fonds propres consolidés de toutes les sociétés domiciliées dans la même monnaie étatique.

54. La mise en équivalence en monnaie étatique du solde budgétaire public avec la variation consolidée des capitaux propres sociaux justifie un processus de compensation comptable et monétaire à l’échelle de chaque zone de souveraineté juridique et monétaire.

55. Une compensation comptable et monétaire du capital et du crédit entre une même société politique et toutes les sociétés de production particulière de la valeur ajoutée, requiert un cadastre financier de toutes les données explicatives des droits, devoirs et objets de la responsabilité personnelle.

La monnaie indexée par la responsabilité des personnes

56. Le cadastre financier recense et identifie toute personne physique avec l’ensemble de ses droits d’existence, de propriété et de relation engagée à autrui par des objets licitement reconnaissables dans leur conformité à la loi et à l’intérêt général.

57. La mise en relation cadastrale des personnes physiques par des objets spécifiques autorise la titrisation analytique du capital par les solidarités objectives de travail.

58. La responsabilité personnelle de la valeur ajoutée anticipée dans les créances et les dettes en monnaie a un prix calculable par la prime de crédit de chaque propriétaire d’un objet de crédit.

59. La décomposition cadastrale de la nature du capital investi dans la production et les échanges documente le prix en crédit de chaque responsabilité professionnelle personnelle mobilisée dans un même bien actuellement vendu dans un prix de livraison à terme.

60. L’identification cadastrale de tout objet engagé dans une transaction de valeur contre prix en monnaie établit une différenciation objective vérifiable du prix du capital social particulier engagé dans le prix et du prix du capital étatique d’intérêt commun engagé dans l’assurance, l’existence et l’intégrité des personnes physiques.

61. La fiscalité est dotation par chaque transaction monétaire au capital étatique de dépenses d’investissement collectif dans l’intérêt général d’une communauté politique.

62. La fiscalité est par le cadastre financier spécifiable et recouvrable selon chaque objet en fonction du coût induit sur le capital commun de bien-être social naturel et culturel.

Conditions d’efficacité de la dématérialisation monétaire

63. Le cadastre financier autorise la délibération des prix par la responsabilité personnelle de tous les propriétaires d’un objet par l’idéalité, ou par la réalité, ou par l’effectivité ou par le potentiel de transformation qu’il revêt par son usage individuel ou collectif.

64. Un même objet financièrement identifié peut justifier le prix du capital ou le prix de la valeur ajoutée produite par le travail ou la réalité physiquement livrée à un acheteur ou le prix du service rendu à un propriétaire de l’usage.

65. Le prix complet d’un objet mis au service d’une demande personnelle de valeur ajoutée se décompose en prime fiscale pour doter la dépense étatique communautaire, en prime de capital pour doter la dépense sociétale du producteur, en primes de crédit pour rémunérer les valeurs ajoutées du travail et en prix réglé de tous les intrants consommés.

66. Le prix d’un objet acheté est complet si la valeur ajoutée monétisée est bien répartie entre quatre rôles de personne morale : assurance des personnes, livraison des biens réels au prix contractuel, production physique des biens, identification objective des biens licites demandés et offerts par les personnes.

67. Le cadastre financier détermine la consolidation monétairement équilibrée de tous les dépôts par les crédits dans un même état de droit à la condition d’un recensement exhaustif de toutes les transactions et de tous les paiements.

68. L’équilibre actif-passif de tous les prix à toute échéance en capital étatique, capital social et crédit requiert une compensation centrale par une banque centrale garante de la valeur sociale réelle du solde monétaire de consolidation.

69. Le capital central est la prime d’assurance de la compensation consolidée du prix de l’ensemble des dépôts et capitaux propres par le prix des crédits et actifs comptabilisés dans la monnaie étatique commune.

70. L’insuffisance potentielle du capital central en monnaie étatique ne peut être financée que par la prime de change fiscale des parités de conversion des capitaux sociaux particuliers en capital étatique de la société politique

71. Le capital central est gouverné par des magistrats de la société politique et garanti par le solde de la loi budgétaire votée par le pouvoir législatif.

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4 juillet 2019 4 04 /07 /juillet /2019 14:04

Résumons : l’économie des communs à portée de main

Capitalisation du travail

Posons le capital comme un objet publiquement nommé de propriété des personnes physiques rassemblées en personnes morales. Disons que la propriété est l’utilité que les propriétaires d’un objet lui attribuent par l’usage individuel et collectif qu’ils en ont. L’usage est déterminé dans les finalités que les propriétaires poursuivent par l’objet. Le capital a un prix parce qu’une société de personnes libres reconnaît l’objet sous-jacent comme un bien ; et parce que la société réserve aux propriétaires du bien, l’usage exclusif de la chose matérielle sous le bien. La condition de cette exclusivité est que l’usage des choses sous le capital serve les biens de la communauté instaurant la propriété.

L’existence utile du capital est donc subordonnée aux lois d’une société politique construite sur la solidarité active de personnes individuellement et collectivement responsables. Si l’usage du capital ne répond pas aux critères légaux du bien commun, la société politique ne peut pas logiquement attribuer un prix positif croissant au capital. La société politique organise la subordination réciproque du bien-être des personnes physiques individuelles au bien produit et partagé dans des communautés sociales par la transformation de leur capital.

Travail des biens communs

La transformation sociale du capital en biens est le travail. Le travail informe les objets du capital pour qu’ils répondent à une demande socialement légitime ; pour qu’ils soient matériellement et concrètement disponibles à l’usage du destinataire final ; pour qu’ils ne soient pas destructeurs de biens collectifs ; et pour que le sujet travailleur soit matériellement garanti dans son existence humaine sociale libre et digne. Le capital croît ou décroît dans le temps selon l’efficacité du travail à servir le bien-être individuel et collectif des personnes.

Le capital est dette de bien-être de ses propriétaires à l’égard de la société politique ; le travail est créance de bien-être des personnes qui travaillent sur la société qui institue la propriété des choses. Alors le travail engendre et justifie le crédit par quoi la collectivité anticipe le prix des biens à produire et à servir aux citoyens sans destruction du capital de départ. Un capital est en effet le prix universel commun d’un bien qu’il ne faut pas amputer pour que la réalisation à terme de l’objet ne soit préjudiciable à personne.

La monnaie indexée par les sociétés politiques

Pour calculer, mesurer et vérifier la capacité du travail à réaliser les biens au prix où il les promet par le crédit, il faut une unité de compte fondée sur un prix qui ne doit pas varier au cours d’un cycle de production. La monnaie qui compte, conserve et règle les dettes en bien positif est donc une subdivision d’un capital social. Le prix objectif d’une unité monétaire est nécessairement variable entre des objets sociaux distincts.

Le bien se réglant à l’échelle de la société politique, le prix des biens réels effectifs ne peut se compter qu’en capital politique : le capital gagé sur le travail des agents publics à produire les biens collectifs qui font exister tout objet de prix positif dans la légalité commune. La monnaie qui rembourse exactement les dettes entre personnes physiques solidaires d’une même loi est donc une subdivision du budget national par quoi la fiscalisation des objets de consommation et de propriété finance les dépenses publiques de garantie sociale des biens.

Humaniser l’économie dans les réseaux sociaux

Les biens, le travail, le capital et le crédit sont convertibles à l’intérieur d’une même société politique si la monnaie qui compte les prix est étalonnée selon la masse des crédits accordés au travail et selon la masse des capitaux sociaux assurant les biens des personnes physiques. Une telle monnaie existe virtuellement dans les réseaux sociaux si les identifiants utilisateurs renvoient univoquement à l'identité de personnes physiques ; si les associations de personnes sont enregistrables sous des objets sociaux ; si chaque objet social est quantifiable dans son unité de compte propre ; et si chaque unité peut substantier le prix des offres et demandes personnelles de tout objet dans le réseau.

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27 mars 2018 2 27 /03 /mars /2018 08:27

Mise en examen du Président Sarkozy, des soupçons qui déboucheront sur un non-lieu

Aucun chef d’État ou de gouvernement ne peut être élu dans notre monde libéral sans un soutien massif de ceux qui ont de l'argent. Aucune campagne électorale ne touche suffisamment d'électeurs sans d'énormes dépenses de communication pour rémunérer des intermédiaires clés dont beaucoup se vendent au plus offrant simplement pour assurer leurs activités économiques, ou leur train de vie. De fait et si tant est que la Loi l'exige expressément, il n'existe actuellement aucun dispositif technique financier efficient à recenser et mesurer tous les flux monétaires alloués directement ou indirectement à la promotion d'un candidat et de son programme.

Ne parlons pas de l'origine rétrospective de tous les fonds qui affluent dans les caisses d'un candidat élu. Un chef d’État ou de gouvernement effectivement élu détermine par ses décisions ou ses non-décisions une foultitude de gains ou de pertes économiques pour tous ceux dont les intérêts individuels et collectifs sont liés à des lois, des normes, des investissements ou des dépenses de fonctionnement public étatique. Ne parlons pas non plus des rapports entre les états publics et privés de toutes sortes dans la sphère internationale où le mode le plus économique de résolution des conflits est encore un versement en argent à ceux qui d'une manière ou d'une autre sont en position de force réelle ou apparente.

La dérive historique du rationalisme impersonnel

L'irresponsabilité personnelle oligarchique financière et monétaire est consubstantielle à l'organisation libérale du monde depuis les Lumières européennes et depuis la mondialisation financière instaurée par les empires coloniaux libéraux occidentaux au XIXème siècle. Le dernier chef d’État à avoir répondu légalement sur sa vie-même du bon emploi des ressources financières publiques dont il était légalement la caution et le garant est Louis XVI. A partir du XIXème siècle, tous les États "modernes" font disparaître la responsabilité monétaire personnelle du chef de l’État en séparant la fonction budgétaire et fiscale de l’État de sa fonction de garantie de la valeur publique de la monnaie nationale.

Techniquement, les banques dites centrales qui émettent la monnaie de souveraineté des États deviennent officiellement des sociétés anonymisées dont les actionnaires contractuels mais non légaux sont des grandes fortunes nationales ou étrangères. Le chef de l’État, roi, empereur, président ou premier ministre, n'est plus responsable par sa tête ni même par son patrimoine propre de la comptabilité bonne de la ressource publique conformément à la Loi égale pour tous et au bien commun de tous. Les intérêts et comptes privés du chef de l’État sont bien distingués des intérêts généraux et des comptes publics. Mais en contrepartie les patrimoines concrètement mis en garantie de la sûreté du crédit public ne sont plus identifiés ni saisissables ; le capital réel de la banque centrale émettrice de la liquidité monétaire commune légale de toutes les dettes interpersonnelles n'est plus concrètement mesuré.

Le paradigme libéral de la monnaie permet la transparence économique légale et le contrôle comptable mais il abolit la responsabilité personnelle concrète du bon emploi économique et moral de la ressource publique et privée. Ceux qui prennent effectivement les décisions ne risquent matériellement et physiquement rien de plus que le capital liquide inscrit sur le compte bancaire de l'institution qu'ils représentent. Si les décisions compromettent des vies ou entrainent des destructions matérielles, personne n'en porte le poids moral et légal au-delà du capital comptable effectivement disponible dans les comptes de la banque centrale ou des banques débitrices de la banque centrale.

A qui profite le crime ?

Merveilleux système libéral qui fait porter sur les sociétés humaines toutes entières les conséquences matérielles des erreurs de jugement de quelques potentats auto-investis par la rationalité dite économique. Merveilleux système qui donnent à quelques possédants habiles la propriété de fait exclusive de toutes les ressources naturelles offertes au genre humain. Merveilleux système qui rend insaisissable par l'intérêt général la richesse matérielle fortuitement concentrée dans quelques mains plus habiles que les autres. Merveilleux système qui n'établit aucun lien économique entre le pouvoir de faire dans la réalité matérielle et le jugement moral de toutes les personnes physiques normalement solidaires par l’État de droit et par l'égalité devant la Loi.

Dans l'économie libérale globale d'aujourd'hui, il n'y a qu'un seul moyen d'approcher la vérité financière des puissants et des sachants : le témoignage "personnel" des puissants et des sachants conscients ou inconscients qui sont rémunérés par des intérêts qui ne sont pas identifiables. Au-delà d'un certain niveau hiérarchique institutionnel dans le champ de l'internationalité et de la globalité financière, il est absolument impossible de prouver quoi que soit en matière de propriété ou d'emploi de fonds apparemment engagés dans une finalité publique. Indépendamment d'une vérité financière non connaissable, le Président Sarkozy ne peut être condamné qu'à proportion du nombre "d'amis" qui le trahiront au risque et péril d'être eux-mêmes trahis par d'autres "amis".

En toute objectivité, l'ancien Président de la République Française vit dans un monde peuplé "d'amis" qui lui veulent le plus grand bien. Dans son discours de Toulon le 25 septembre 2008, n'a-t'il pas fustigé la banque mafieuse qui agit systémiquement au-dessus des lois, des réglementations et du pouvoir judiciaire des États de droit ? Dix ans après le krach des subprimes, les paradis fiscaux n'existent légalement plus et les marchés financiers sont complètement réglementés et contrôlés par des "autorités indépendantes" impossibles à corrompre. Ceux qui doutent d'un monde désormais assaini sont nécessairement des complotistes. N'est-il pas important aujourd'hui de montrer aux humbles que le président pourfendeur de la corruption financière était lui-même corrompu et aux puissants qui auraient des velléités de repentance, que les preuves de leur corruption sont d'avance constituées par des auditeurs ou des journalistes "indépendants".

Le complot des hypocrites

En toute objectivité, qu'est-ce qui explique la prolifération actuelle des espions, des technologies numériques d'espionnage, des terroristes, des armées privées et des méga-amendes payées par des entreprises aux États-Unis et à l'Union Européenne ? A partir du moment où les reconnaissances de dette sont la matérialisation du pouvoir de celui qui prête sur celui qui doit ; et de celui qui détient l'argent sur celui qui est juridiquement responsable, ne faut-il pas pour garder le pouvoir, menacer de mort physique dans l'espace international ou d'emprisonnement dans l'espace national, toute personne détentrice du pouvoir réel de subordonner l'argent à l'intégrité des corps ; et la liberté des corps au respect de l'intérêt général ; et l'intérêt général à l'existence effective d'un bien commun universel objectif ?

Comment le juge et l'administrateur prouvent-ils leur obéissance à la Loi particulière qu'ils représentent s'ils ont des dettes ou sont rémunérés par les lois d'intérêts étrangers ? Comment le législateur est-il solidaire de la société qui l'investit de son intérêt commun s'il peut régler ses dettes autrement que par la monnaie de la société qui le mandate ? Comment un responsable exécutif défend-il les droits et intérêts de la société qui le finance s'il peut ordonner des paiements en espèces invisibles au juge et au législateur qui garantissent son lien à la souveraineté dont il est investi ? L'argent symboliquement matérialisé par des espèces ou des titres au porteur simule une valeur de fait indépendante de la loi des personnes physiques responsables les unes envers les autres.

L'unité de compte monétaire actuellement détachée de la société identifiable et circonscrite qui en établit la valeur légale spécifique n'est finalement contre-garantie par aucune valeur réelle humainement vérifiable. Si une souveraineté civile ou entrepreneuriale n'est pas matérialisée par une et une seule unité de compte dont le prix soit ajustable selon la valeur relative des actes domestiques par rapport à ceux d'autres sociétés et d'autres circonscriptions d'intérêts, alors les prix des dettes interpersonnelles en monnaie ne sont pas réels et justes mais arbitraires et autocratiques. La logique la plus élémentaire de réalité expérimentale vérifiable veut qu'un prix ne soit pas réel s'il n'est pas relié à une société identifiable et circonscrite de personnes physiques solidaires par une même loi commune, des biens et services qui sont comptablement et légalement promis en contrepartie.

Conditions matérielles d'une économie de la rationalité

Les conditions pour que des flux financiers signifient une valeur légale réelle et vraie entre les personnes et les sociétés incarnant des intérêts communs partagés, sont simples à formuler et à mettre en œuvre. Les prix ne doive pas avoir de crédibilité légale s'ils ne sont pas rattachables par des comptes bancaires à une et une seule souveraineté incarnée par des personnes physiques nommées et protégées par une nationalité délimitée. La monnaie de papier ou la monnaie scripturale numérique qui ne se rattache à aucun gouvernement civil n'a donc en vérité aucune valeur réelle. Les monnaies qui ne sont pas seulement échangeables et convertibles sur un marché public surveillé par le juge pénal sont fausses. L'unité monétaire sans lien unique avec une société incarnée par des personnes physiques identifiées dans l'État de droit particulier reconnu qui les assure dans leur existence morale et juridique, n'a donc en vérité aucune valeur légale.

Techniquement et financièrement, la vraie monnaie légale exige un état civil central de toutes les personnes physiques reconnues et garanties dans leur existence corporelle réelle. Un identifiant numérique propre unique doit faire le lien entre la personne physique réelle et toute obligation ou actif comptabilisé à son nom. L'identification financière numérique de toute personne physique entraîne une garantie d'existence effective économique, juridique et morale par une personne morale indéfiniment couverte par un État de droit personnalisé. L’État de droit produit la justice par des personnes physiques incarnant les pouvoirs judiciaire, législatif et exécutif qui ont ensemble le statut de personne morale. Un État personne morale est monétairement assuré par une banque centrale ayant pouvoir d'émission monétaire qui mesure la liquidité des dettes dans la réalité. La valeur comptable des dettes est garantie par la souveraineté qui vérifie la réalité des dettes par la légalité et la justice des contrats et transactions interpersonnels.

La contrevaleur d'une dette interpersonnelle ne peut être crédible que rattachée unitairement à la monnaie de la société garante du débiteur ; rattachée unitairement à la monnaie distincte de la société garante du créancier ; rattachée unitairement à la monnaie seconde de la société garante des droits communs au créancier et au débiteur ; et rattachée à la monnaie générale encore distincte qui rend liquide les droits individuels par les droits sociaux. Les quatre monnaies nécessairement engagées dans toute transaction doivent être convertibles les unes dans les autres dans un marché public du crédit où la solvabilité de toute personne morale ou physique est financièrement et légalement garantie par une prime de change. La prime de change est une prime de crédit général qui fonctionne juridiquement comme les actuels dérivés de crédit échangés entre les opérateurs financiers.

La chose par le prix dans le sujet engagé

L'incrimination d'un ancien président français est donc soit le coup de grâce porté par les nihilistes libéraux à l'existence positive possible d'un État de droit impartial au service de la justice réelle ; soit l'occasion de reconstruire une véritable économie de la valeur humanisable délibérée par une chaine ininterrompue de responsabilités personnelles individuelles et collectives entre la chose et le prix.

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6 mars 2018 2 06 /03 /mars /2018 10:12

Un commentaire à partir de « Qui étions-nous ? » Le Surmoi remplacé par le Big Data de Paul Jorion.

La personne morale par la personne physique

Pour qu'il y ait "sur-moi" et "sur-nous", il faut la matière du moi et la matière du nous. Il faut donc une différenciation matérielle du moi et du nous qui permette de dire "moi" sans que l'on y voit le masque du "nous" ; qui permette de dire "nous" sans que "vous", "il", "elle", "tu" et "je" soient des particules identiques non séparables et indistinctes dans un "nous" atomique. Pour que le "moi" soit formé par un "surmoi", ou par autre chose, il faut une forme qui donne un sens différent, une substance distincte, à "vous", à "nous", à "il", "elle", "tu" ou "je".

Finalement, la forme "je" opère la distinction entre la matière du "moi" et la matière du "surmoi", en mettant l'origine du moi dans la relation à "tu", à "il" ou à "elle" ; et l'origine du "surmoi" dans une détermination moïque par des "nous" ou des "vous". Peut-être alors que les "parents" sont géniteurs de la matière du moi et de la matière du surmoi par la forme du "tu", de "l'il" de "l'elle", du "nous" et du "vous", qu'"ils" sont pour le "je" du "moi". Les parents, mais alors aussi les sociétés, les institutions, les États, les réseaux, les religions, les traditions, les cultures, les coutumes et la maison terrestre commune ; supposons en pure hypothèse que tout cela existe réellement.

Mais, ces matières, dont les "data" sont les informations, ne m'informent que si mon "moi" est ouvert à d'autres formes que celles qui me forment déjà en tant que mon "moi" et mon "surmoi". Entre la matière dont je suis et la forme de mon existence, il faut la médiation d'un "je", sujet du moi qui ne soit pas juste un objet issu d'autres objets qui n'auraient aucun sujet. D'un "je", qui soit plus qu'un effet de langage ou de logique. D'un "je" formé par autre chose que tous les pronoms personnels et toutes les lois et institutions qui me déterminent et m'instituent distinct des autres individus.

Moi est un autre

Si parler, dire et exprimer en mots sert à quelque chose, il est impossible de se passer de l'hypothèse d'un "je" propre à chaque "moi". Ce "je" aurait la capacité de travailler les effets de matières dont le "moi" aurait l'expérience. Le "je" substantiverait et substantierait les matières éprouvées par le "moi". Le "je" travaillerait la matière pour la trans-former ; le "je" existerait dans le temps pour faire passer la matière d'une forme à l'autre par la vision d'une finalité qu'il désirerait. Mais les fins qui forment la finalité d'un "je" ne seraient pas totalement matérielles puisque le futur que "je" vois contient des indéterminations par rapport à la matière formée au présent.

L'indétermination du futur par le présent n'est pas une hypothèse absurde tant que nous observons rétrospectivement des changements entre le passé et le présent que nous ne pouvons pas intégralement expliquer par des déterminations matérielles formalisées. Concrètement, la quantité que les big data accumulent n'ont aucune exhaustivité quant à la qualité de ce qui est et qui se transforme. L'infini ne résout pas l'indéfini. 7 milliards de "moi" bien rangés dans leur "surmoi" aussi parfait, complet et déterminé deviendrait-il, ne suffisent pas à résoudre l'incertitude des formes par quoi la pluralité humaine saisit son existence et son devenir.

En fait, les big data ignorent parfaitement la matière des "je" qui singularisent indéfiniment les "moi", c'est à dire les personnes. Il y a bien dans les modèles de données qui rangent et classent les data, les formes "nom", "prénom", "patronyme", "domicile", "numéro téléphonique". Mais comment est assuré l'unicité relationnelle entre les formes identifiantes informatisées et le corps individuel vivant de la personne ? Comment les changements qui affectent le corps d'une personne sont-ils consignés pour tenir la bijection entre l'individu corporel temporel et l'individu nominal statique ?

La démocratie personnellement incarnée

A nouveau, chaque personne établie dans l'existence par son corps vivant unique spécifique, fait l'expérience de son indétermination existentielle dès lors que ses liens avec d'autres corps personnels vivant uniques se rompent ou se distendent. La détermination réciproque des "moi" par des "surmoi" plus ou moins cohérents et unifiés est radicalement insuffisante pour porter dans la durée temporelle la personne personnelle identifiée dans une infinité de bases de données réticulaires. Il n'y a que des "je" coordonnés dans des "nous" pour faire passer la puissance existentielle des data, en actes donnés personnels et politiques de la réalité humaine sensible.

Nous touchons ici l'essence de la démocratie sans laquelle "nous" n'existons pas ni comme humains, ni comme personnes, ni même comme individus. Un "demos" est un "nous" formé par l'objet commun d'une pluralité de "je". Les "je" réunissent librement et délibérément leur "moi" et leur "surmoi" pour former un objectif commun qui est leur fin partageable réciproquement offerte et donnée. Offerte dans un prix égal pour tous. Et donnée par une forme nominale intelligible à tous, c'est à dire un capital réel productif qui ne soit pas le capital virtuel spéculatif exclusif dont nous avons pris l'habitude par le régime de la libre circulation du capital en monnaie abstraite.

Le "cratos" est la puissance de transformation créative qui fait passer l'essence de la virtualité à l'acte ; la matière quantifiable sans forme, sans fin et sans effet à la matière qualifiée dans une personne par sa forme, sa fin particulière et son effet universel partageable. La démocratie est le régime d'existence de la réalité par quoi la matière humainement imaginée est formée, effectuée et finalisée par les relations de don et d'échange entre les corps personnels. Les data ne sont pas simplement accumulées pour déformer des consommateurs et le travail virtuel du néant mais systématiquement ordonnées à des personnes incarnées dans un corps physique par des sociétés politiques.

La vraie monnaie indexée sur les "je" qui sont en "nous"

La démocratie que nous avons perdue avec les big data libérales, qui sont non locales parce que non attribuées à des corps, est au contraire le régime de la propriété des données qui appartiennent aux personnes responsables de leur transformation les unes pour les autres. Les data de la démocratie matérialisent exclusivement l'existence des personnes en finalité les unes des autres. Les data de la démocratie sont nécessairement données à des personnes identifiées par un corps physique unique et distinct de tous les autres. La propriété personnelle des data par tous les "je" et les "nous" existant garantit leur valorisation au bénéfice de tous leurs propriétaires qui s'en trouvent effectivement responsables.

Le surmoi remplacé par les big data est un monde dont il faut parler au passé parce qu'il rend dès à présent l'existence humaine impossible. Nous sommes en pleine guerre civile mondiale entre une utopie de contrôle universel par la dématérialisation libre de toute existence donnée et une réalisation délibérative laborieuse de chaque personne par toutes. Au coeur de cette guerre est la monnaie qui est loi de transformation humaine unitaire réciproque de la quantité en qualité.

Soit la monnaie forme le prix par le consentement partagé visible des personnes libres à une même chose livrable à des corps définis et déterminés donc identifiés. Soit la monnaie matérialise une valeur en soi indépendante de tout effet d'information de finalités humaines interpersonnelles. Si l'hypothèse de la neutralité monétaire est vraie, alors les big data sont la toute puissance de ceux qui savent faire de l'argent avec de l'argent. Dans ce cas, la mécanique d'épuration du réel de toutes ces incertitudes, indéfinitions et indéterminations ira jusqu'à son terme logique informatique. Le risque de la corporéité personnelle libre de l'humain sera éradiquée.

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13 octobre 2017 5 13 /10 /octobre /2017 08:18

Par Jean-Luce Morlie

J’ajuste d’abord mon vocabulaire, en distinguant la gratuité de la reconnaissance mise en avant par Michel.

Gratuité instrumentale et gratuité vraie

La gratuité-instrumentale se manifeste dans la redistribution. A l’opposé, la gratuité-vraie se manifesterait dans la liberté du don, et la possibilité de reconnaissance au sens évoqué par Michel.

La gratuité instrumentale est associée au prix des choses redistribuées, et à une valeur (morale) : laquelle est précisément l’hypocrisie qui consiste à prendre d’un côté pour redonner de l’autre pour accumuler du capital symbolique, lequel sera à son tour monnayable (je reprends Michel et la logique démontée par Bourdieu).

Le don, la gratuité vraie est en dehors d’un calcul du prix et sa valeur est la reconnaissance de la liberté de l’autre à réciproquer de façon ternaire envers la collectivité en participant à la création du nouveau bien commun (il me semble m’inscrire dans la logique de Dominique Temple). Pour le redire autrement, le point décisif séparant les deux formes de gratuité est que la gratuité vraie est quitte de toute instrumentalisation hypocrite et de retour aux prix.

Par ailleurs, je ne pense pas qu’il faille anticiper une société idéale « religieuse » ou sociocratique pour avancer dans cette direction, mais bien sûr, des pratiques sociocratiques peuvent contribuer à construire un climat général de reconnaissance. Je pense, et davantage encore depuis la perspective robotique, que le travail peut se transformer en œuvre - a tout niveau et type d’activité , et que l’activité « d’oeuvrier » (ouvrier) trouve déjà récompense en elle-même, même si bien sûr, il est encore meilleur que l’œuvre soit reconnue.

Afin de préciser, je vais avancer par étapes, et, au fil des réponses en plusieurs « post ».

Conditions de la gratuité

L’objectif est de bien peser les concepts afin de proposer des modalités pratiques pour la mise en œuvre de la gratuité vraie dans la construction du bien nouveau commun. Sur ce point, je pense que la « gratuité de l’essentiel », telle que proposée par Paul, contient un « vice de forme » qui ne fera que renforcer la subordination des dominés dans le travail donnant accès au superflu. Paul ne propose pas, en effet, d’instituer parallèlement des espaces concrets dans lesquels les groupes dominés pourront exercer leur capacité collective à construire le nouveau bien commun gratuit. Dans la perspective de Michel, je dirai que cette forme de gratuité prive les dominés de leur capacité à être reconnus autrement que par à nouveau un lien de subordination dans les dispositifs de production du superflu.

Partant, il y a tout lieu de penser et de prévoir que la gratuité de l’essentiel, obtenue par simple redistribution, reproduira et accentuera les inégalités. Je pense par contre, que nous pouvons réunir les conditions du don dans des sphères de plus en plus étendue de proximité pour lesquelles l'échange se situe hors d’un calcul du prix. Je ne sais pas s’il serait raisonnable d’attribuer un prix nul ou négatif aux actes entraînant une reconnaissance symbolique, de façon à comptabiliser le symbolique dans l’économie. Faut-il « économétriser » le bonheur, la joie de vivre ? Mais je comprends qu’il y ait matière à questions concrètes.

Par exemple, si je crois utile de concevoir qu’il faille séparer les activités d’échange matériel qui relèveraient du don et de l’échange symbolique, des activités économiques demandant la fixation d’un prix, il y a des situations intermédiaires. Par exemple, une commune rurale pourrait se doter d’une coopérative municipale( accueillant les dons de tous terrains, travail, machines, locaux, etc.) et cultivant bénévolement des céréales et produisant le pain gratuit pour tous les habitants de la commune. Par contre un quartier urbain devrait acheter des céréales pour créer une boulangerie municipale, et dans ce cas le circuit de réciprocité symbolique étant « trop long », ces céréales-là devraient avoir un prix.

Voici encore trois préalables :

Le nouveau bien commun

Le nouveau bien commun va au-delà des biens communs de la nature ; c’est le milieu naturel de l’humanisation, la sécurité, la beauté, la joie, etc. Concrètement, l’harmonie des paysages, par l’agriculture, celle des rues par l’architecture, la sérénité des villes par le plaisir d’y vivre de leurs habitants, la disponibilité du savoir sont entre autres l’objectif du nouveau bien commun.

Réalisé socialement

Paul semble assumer, selon ses mots, l’idée que la gratuité de l’essentiel permet de soustraire l’effet du patrimoine et du capital culturel et social de l’expression des inégalités naturelles justifiant l’accès au superflu. A mon sens, il est nécessaire de penser « l’inégalité naturelle » en termes de groupes sociaux. Pour faire court, comme il y a autant d’idiots chez les dominés que chez les dominants, les « inégalités naturelles » n’entrent pas en ligne de compte dans la capacité des groupes sociaux à produire le nouveau bien commun.

Construction du nouveau bien commun

Il s’agit bien entendu d’un processus avançant par étapes et selon divers niveaux d’organisation sociale, il dépend de l’auto-apprentissage par les dominés à accroître leur capacité d’action collective sur les conditions qui leur sont faites. Le temps de travail nécessaire, libéré par les robots, permet précisément d’exercer cette faculté d’auto-apprentissage. Curieusement nous libérons les capacités d’auto-apprentissage des robots, mais négligeons de créer les conditions d’auto-évolution des hommes robotisés par les formes antérieures archaïques du travail.

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5 avril 2017 3 05 /04 /avril /2017 15:26

France 24, « Le débat », lundi 3 avril 2017 à 19h30

Le point sur la fraude fiscale internationale un an après la révélation par des "panama papers".

Benoit Bringer : Journaliste d’investigation chez « Premières Lignes ».

Pierre Sarton du Jonchay

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14 juillet 2016 4 14 /07 /juillet /2016 08:26

En fait, le capitalisme, le socialisme, le nationalisme ou l’internationalisme sont des véhicules. Tout dépend de qui conduit et pour quelle destination. D’ailleurs « capitalisme » contient « capita » : le capitalisme est une manière de voir et de décider le monde par des têtes qui pensent, éventuellement délibèrent et finalement font. De même, « socialisme » peut signifier que la société est à l’origine du capital, donc que l’allocation et la gestion du capital dépendent de la constitution, du gouvernement et du travail des sociétés.

Restaurer les moyens de l'économie de la raison

Les États qui furent agents des « trente glorieuses » avant que n’advienne la dérégulation libérale des années 80 étaient responsables d’une régulation publique de la gestion du capital au service du bien-être de tous à l’intérieur des frontières nationales. Le système de la régulation publique du capital par les États-nations a été démantelé par la volonté des États-Unis de conserver avec le dollar monnaie internationale un droit d’endettement illimité vis-à-vis du reste du monde. La crise mondiale de la dette est aujourd’hui la conséquence ingérable de la finance globalisée hors sol en dollar et en euro qui n’est limitée par aucune règle économique de politique objective.

La monnaie est émise contre des titres de propriété virtuelle. Les propriétaires d'actifs réels responsables de la chose comme du prix ne sont pas universellement ni univoquement identifiables. Les prix qui justifieraient la monnaie en circulation ne renvoient pas avec certitude à des finalités humaines réelles partageables par la raison. La propriété a été détachée de la responsabilité humaine des citoyens, des entrepreneurs, des entreprises et des gouvernements sur les choses produites et échangées contre monnaie. La finance fonctionne par elle-même et pour elle-même indépendamment du financement réel des besoins humains.

Le nationalisme et la nation sont le moyen et le lieu de représentation de la valeur réelle des objets échangés par le prix en monnaie. Sans la nationalité, la relation entre la chose et le prix n'est pas interprétable en besoins et en satisfaction proprement humains. Sans les nationalités ordonnées par les États, la monnaie n'a pas de sens humain ; les prix n'ont pas de substance humanisée. Les États nationaux ont une finalité financière de rendre les prix signifiants. Les États internationaux ont la finalité financière de rendre les prix convertibles entre des nations.

Les États multinationaux pour réguler la conversion des monnaies en réalités humaines

Si les nations organisent leurs relations par des États internationaux et si l’internationalisme s'enracine dans des nations constituées et ordonnées entre elles par des États reliés par les États, alors le nationalisme est le mode de pensée de la sortie par le haut du chaos libéral nihiliste. Le krach des subprimes a été parfaitement analysé par les observateurs objectifs du capital et des sociétés comme l’effondrement d’une construction anarchique sans plan et sans architecte pour ordonner la construction. Si l’Eurozone avait été un véritable État gouverné par les nations qui la composent, il aurait été possible de calculer un prix international en euro de toutes les dettes. Il y aurait eu une autorité internationale reconnue pour taxer les banques, les sociétés et les États excessivement créanciers et pour dévaluer les monnaies des États excessivement débiteurs.

Si l’Eurozone avait eu un gouvernement de la monnaie commune par délégation des États nationaux membres, il y aurait eu calculabilité et compensation des dettes et des créances en excès sur la solvabilité réelle de chaque débiteur, et sur la solvabilité globale de l’économie réelle par rapport au prix total des titres financiers en circulation. La spéculation sur le prix des titres n’aurait pas été alimentée par le déluge de liquidité émise par des banques centrales fonctionnant comme des têtes sans corps, avec du capital virtuel non mesurable par la réalité objective.

Avec des États nations financièrement encadrés par un État multinational gouverné de la monnaie commune, les banques en euro auraient été globalement recapitalisées par une taxation de leurs emprunts en dollar au moment de la faillite de Lehman. Le Trésor Public confédéral de l’euro aurait eu les moyens d’une garantie mutuelle des politiques nationales d’investissement public pour renforcer la compétitivité réelle de l’économie européenne par rapport au stock mondial de dettes à réduire.

Le capital ré-indexé par la responsabilité

Restaurer la responsabilité des nations par des États multinationaux comme le serait la Confédération financière de l’euro n’est pas un replâtrage du capitalisme mais une reconfiguration radicale. Gouverner la monnaie par des États multinationaux de responsabilité inter-étatique publique, c’est ôter aux banques et aux investisseurs financiers la liberté de jouer avec la convertibilité du signe monétaire en biens et services réels comptants et à terme. C’est interdire de mesurer du capital avec des prix virtuels ou de prêter du capital sans mettre une réalité palpable à disposition d'humains au travail. C’est donc interdire de comptabiliser des plus-values sur des réalités qui ne peuvent pas exister ou qui n’ont pas de prix en logique délibérable d’humanité.

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23 mars 2016 3 23 /03 /mars /2016 10:58

ImageJorion
Les attentats de Paris et Bruxelles ont délivré à des gens ordinaires le message de leur insignifiance aux yeux d’autres gens ordinaires. Des terroristes ont déclaré à la face des gens actuels qu’ils ne sont rien dans un monde qui n’a pour eux plus de sens. Cette fièvre nihiliste a-t-elle une origine ? La montée de l’idéologie islamiste est concomitante au triomphe de la mondialisation financière et à la désintégration de l’utopie communiste. Les oligarchies libérales sont en guerre contre les peuples pendant que des organisations terroristes sophistiquées agressent les sociétés de droit.

La cupidité libérale coïncide sans frottement avec le fanatisme théocratique. La guerre contre le terrorisme arrive à point pour relancer les dépenses en dépit de la surcharge des dettes non remboursables. La réalité disparaît sous une nécessité qui semble échapper à toute volonté. Plus personne ne décide et il n’y a pas d’alternative (TINA). Il n’est plus que le choix entre des mécanismes financiers imparables ou la vanité définitive de l’existence terrestre pour les mécréants. Il n’y a pas ou plus de capital pour tous.

Le capital, la Loi et la personne

Le capitalisme est un régime d’économie politique où la richesse reconnue comme telle a son origine dans l’initiative individuelle formulée dans une loi commune. La loi qui permet le capital est à l’origine, humaine et vivante. La mesure du capital en vue de l’échange et de la transformation en biens s’effectue par des personnes physiques. Par la loi vivante, les individualités personnelles sont réciproquement solidaires dans des personnes morales. La personnalisation morale des individus fonde la réalité économique du capital.

A l’origine, la rationalité du capital est verbale. Elle implique un verbe social par quoi la raison des individus élabore un objet partageable transformable dans la réalité commune. La personne morale est l’unité décisionnelle d’une association, d’une concertation, d’une délibération de personnes physiques. Par la confiance morale dans la loi vivante commune, les personnes répondent collectivement du prix du capital proposé comme bien disponible à la vente sur le marché.

L’existence probable du capital par les personnes physiques moralement solidaires fait la consistance économique de la dette. Le capital de la personne qui vend est cessible contre la dette de la personne qui achète. Le prix de la dette de l’acheteur est crédible par la disposition effective d’un capital collectivement reconnu ; et par la double garantie morale de la collectivité dépositaire de la loi commune ainsi que de l’existence vérifiable dans la société vendeuse de la chose sous le capital.

Depuis son origine dans l’Europe du Moyen-Age, le capitalisme a oscillé entre deux substantiations possibles de la personne. La substantiation simpliste réduit la personne à ce qu’elle possède physiquement. La substantiation complexe attribue des prix aux choses selon les contrats entre personnes : les dettes sont le prix des choses à livrer par les choses possédées entre les personnes irréductibles à ce qu’elles peuvent vendre ou acheter. La dette est consubstantielle à l’appropriation qui implique en disposant du prix de produire pour autrui. La possession individuelle du capital est soit simplement pour soi-même au-dessus des autres, soit personnelle au service d’autrui dans le contexte de la société politique.

Dette d’usure ou dette interpersonnelle

Si l’économie du prix est déterminée par des individus, le capital hiérarchise les individus par un pouvoir issu des choses. Si l’économie du prix est déterminée par les personnes dans leurs relations de réciprocité, le capital est contrevaleur réelle de toutes les dettes que les personnes se reconnaissent entre elles. Tout individu quoi qu’il possède est alors débiteur du prix de ce que la société politique lui confie. Dans la morale qui fonde le capital à l’origine, la propriété n’est pas le droit d’abuser des choses que l’on possède mais le devoir d’en user au bénéfice des personnes. Si au contraire le capital est juste une surface quantifiable d’individus, les dettes qui naissent de la circulation des biens usent les personnes qui ont moins de surface que d’autres.

Le capitalisme libéral est la forme du capitalisme imposée au XIXème siècle qui permet de comptabiliser le prix du capital, donc de la dette qui l’achète, hors de la responsabilité personnelle. Les dettes du capital emprunté se calculent indépendamment de la dignité des personnes. Les juristes libéraux ne récusent pas la responsabilité : ils la désubstantivent en excluant la société politique de la régulation du marché où se négocient les prix. Le capital libéral est fiction de prix sans réalité collatérale publiquement et ouvertement vérifiable. Le capital libéral existe libéré de la loi d’égalité de droit entre les personnes physiques dans les personnes morales.

Le capital libéral existe par la seule virtualité juridique. Le principe juridique nominal du capital irréel est le titre de société dite anonyme par quoi le propriétaire du titre peut utiliser le pouvoir d’achat du capital titrisé sans se faire reconnaître physiquement. La société anonyme qui justifie le capital n’est plus obligatoirement incarnée par des personnes physiques. Il n’y a pas d’obligation de réalité des personnes au-dessus des choses publiquement visibles pour répondre du prix du capital dans les dettes.

Masquer la responsabilité personnelle physique par un titre négociable contre dette, entraîne que des intermédiaires financiers puissent emprunter au profit d’intérêts anonymes. La dette « ex nihilo » prêtée par des inconnus devient substance invisible d’un capital scripturaire. Les propriétaires anonymes du capital peuvent, par la seule parole de l’intermédiaire qui les masque, utiliser librement le pouvoir d’achat du titre sans être reconnus par la société qui définit le Droit. Le régime libéral place les propriétaires de titres financiers hors du régime commun de responsabilité par quoi on règle sur ses biens réels propres les charges qu’on inflige à la société civile.

Spéculation du capital sans travail

La conséquence immédiate du capital anonyme est le décret du prix du travail par le seul intérêt du capital. La détermination du travail nécessaire à la production est le fait exclusif du capital. L’établissement du prix en proportion de la plus-value finale est propriété du capital et des individus qui le contrôlent. La personne qui travaille vend son activité à un acheteur virtuel sans corps et sans âme. La dette qui peut acheter le travail n’est plus calculable en humanité réelle. Le travail-même n’appartient plus à celui qui agit mais à une comptabilité anonyme désincarnée.

L’anonymisation du capital déshumanise les prix. Le prix devient valeur en soi par une simple écriture détachée de la réalité objective. Le capital dématérialisable engendre une dégradation de la monnaie. La monnaie redevient la matière comptable primitive de ce qui a de la valeur en soi hors d’une quelconque responsabilité personnelle morale et physique. Le pouvoir de quelques individus suffit à justifier les prix indépendamment de la loi et d’une identification collective et partageable des biens objectifs réels.

Jusqu’au XVIIIème siècle, quand les titres financiers ne sont pas encore négociables par un marché officiel, l’unique moyen légal et moral d’émettre de la monnaie a été de déposer des richesses réelles auprès de personnes publiques souverainement instituées. La monnaie qui matérialise la liquidité du prix des choses échangées est à l’origine une dette garantie par le souverain. La loi commune explicitement appliquée à tous les échanges interpersonnels peut seule conclure la discussion du prix d’un bien contre dette réglée en monnaie.

Le souverain indifféremment physique et moral a d’abord émis des pièces de monnaie contenant en elles-mêmes le métal qui puisse valoir le prix nominal inscrit sur le signe. Puis l’affermissement de la confiance publique dans un état politique reconnu et partageable à permis l’émission des titres papier de dette du Trésor Public. Le prix de la monnaie en papier fut garanti par la réalisation collatérale souveraine de la loi commune. Le bien commun légal était financièrement assuré dans la solidarité fiscale. La solidarité fiscale instaurée par la loi commune fait le Trésor Public par quoi tout créancier en monnaie d’une réalité publique licite est assuré de recevoir les quelconques biens promis par la collectivité des personnes.

Privatisation de la fiscalité et propriété privée

Les assignats furent émis sous la Révolution Française comme titres de propriété potentielle à terme sur les biens nationalisés du clergé. L’impôt exceptionnel sur le capital d’un groupement social impliquait que les nouveaux pouvoirs publics se substituent aux personnes expropriées dans la production des services qu’elles assumaient. Mais la désorganisation de l’État, la disparition des services financés par le capital de l’institution ecclésiale, l’insuffisance de la production nationale et la volatilité des recettes fiscales entraînèrent la dévalorisation donc la démonétisation des assignats émis.

La sacralisation de la propriété privée confirmée par la Révolution Française un siècle après les révolutions hollandaise et anglaise avait rendu possible l’émission de titres de créance sur un capital privé soustrait légalement à la vérification publique de la loi commune. Les créances d’origine privée avaient conquis le même statut obligataire public que les créances du souverain. A l’intérieur de son domaine privé de propriété, la loi de l’individu devient souveraine.

L’émission des signes monétaires n’avait plus pour contrepartie unique les créances de la volonté générale sur la société mais le prix d’effets exclusivement privés de volontés particulières soustraites de la loi commune par la loi formelle. La puissance publique n’était plus totalement responsable de la valeur réalisable du signe monétaire. Les intérêts privés progressivement anonymisés se sont appropriés en un siècle toute la substantiation de la matière monétisable.

La révolution industrielle a été financée par l’adossement de l’émission de la monnaie au prix des titres financiers anonymes. Le signe monétaire totalement déconnecté de la responsabilité personnelle du réel s’est imposé au XXème siècle avec l’internationalisation obligatoire du dollar. La déshumanisation de la monnaie et du prix s’est achevée dans l’instauration de l’euro, première monnaie légalement multinationale abstraite de toute loi incarnée par des sociétés politiques constituées.

La monnaie virtualisée de l’État désincarné

Jusqu’à l’avènement du dollar et de l’euro, les monnaies sont émises par des nations en devenir constituées en États de droit. Les gouvernements des états nations sont matériellement responsables des conséquences générales de leurs décisions par le prix international de leur monnaie sur le marché mondial. Selon qu’une politique gouvernementale est jugée ou non créatrice nette de valeur par la collectivité nationale et internationale, le marché des changes pousse à dévaluer ou réévaluer les parités internationales du titre monétaire. La personne étrangère est juge public indépendant du bien-être de la personne domestique.

A partir de 1945, la Réserve Fédérale des États-Unis dont le capital est privé, étend au monde entier son droit domestique d’émettre des dollars hors du contrôle politique légal. Les dettes de l’État fédéral étatsunien sont réglées par des certificats de dépôt sur des banques privées non seulement auprès des fournisseurs domestiques étatsuniens mais des créanciers extérieurs étrangers à la légalité étatsunienne. Les intérêts particuliers privés de la banque hors sol de droit étatsunien deviennent la contrepartie internationale de l’émission monétaire des souverainetés nationales étrangères à la loi libérale étatsunienne.

Le libéralisme étatsunien est pur, fondé sur le puritanisme. L’individu est seul face à la vérité qui n’a pas de transformation commune. La loi s’applique telle qu’elle est écrite. Les faits ne sont pas négociables ; les individus ne sont pas interprétables ; il n’y a pas de transition entre mal et bien. Le bien commun est une théorie concrètement inconciliable entre des intérêts individualisés. L’État n’a pas de personnalité morale ; il ne représente pas d’intérêt général qui soit plus que la somme des intérêts particuliers.

Jusqu’au 15 août 1971, les souverainetés étrangères gardent un moyen de pression sur l’émission de monnaie bancaire en dollar par le rachat à prix fixe garanti des réserves d’or de la banque centrale privée des Etats-Unis. Par la convertibilité fixe du dollar en or, les états nationaux sont demeurés comptables du prix international réel de leur monnaie. Les réserves de change en métal et en titres de dette publique étaient les contregaranties officielles reconnues entre banques centrales nationales. Les transferts en matière précieuse exécutaient une politique monétaire établie dans les lois nationales.

Monnaie libérale et politique vidée de sa substance

A partir de 1971, les États n’ont plus d’obligation les uns envers les autres. Les personnes morales publiques en puissance encore dirigées par des personnes physiques répondant du pouvoir d’achat international d’une monnaie ne sont plus que des motifs de spéculation. Vis-à-vis de leurs ressortissants comme de leurs créanciers étrangers, les États sont le prix arbitraire invérifiable d’actifs financiers en monnaie nationale. Le pouvoir factuel de donner substance à la monnaie est intégralement transféré au capital privé des banques. Les États sont émetteurs de titres mais comme n’importe quelle autre personne privée au service d’intérêts particuliers propres indépendants d’un intérêt général délibéré.

Depuis 1971, les prix internationaux et donc nationaux s’expriment par des monnaies dont la valeur n’est pas légalement définie en responsabilité réelle des personnes qui gouvernent et produisent. Ni matériellement, ni formellement, la quantité de signes monétaire en circulation n’est reliée à la légalité collective des biens partageables effectivement livrés aux personnes physiques. Les intermédiaires politiques et économiques de la valeur ne sont plus responsables de ce qu’ils peuvent produire au bénéfice des personnes.

L’euro achève la déconnexion entre la loi commune et le prix en mettant les souverainetés en concurrence sur l’interprétation des lois dans l’économie. Les contrats privés priment la délibération des lois. La réalité ne se définit plus dans les personnes quand la loi s’achète qui délimite les intérêts réciproques. La politique du Droit est asservie à la production des choses au bénéfice des propriétaires indéfinis et anonymes du capital. Le pouvoir politique n’est plus l’expression de l’intérêt général souverain mais d’une confrontation des intérêts particuliers en capital évalué et négocié par les seules banques.

Dans le régime de la libre circulation bancaire du capital, il n’y a pas de frontière pour distinguer les intérêts personnels ni solidariser les personnes à l’intérêt général. La parole politique mécanisée est vide de bien commun. Le calcul économique est réduit à des mathématiques sans sujet ni objet autre que l’accroissement anonyme de la quantification d’un réel absolument fictionnel. La seule finalité reconnu au travail dans le calcul exclusivement économique est la plus-value monétaire au coût marginal de la vie.

La légalité n’est plus obligation d’humanisation des individus. Le bien être n’est plus l’effet du vivre ensemble dans des sociétés. Le capitalisme libéral universel applique le dogme de la neutralité morale de la monnaie. La quantité des signes monétaires en circulation n’a rien à voir avec la réalité des biens servis aux personnes individuelles et collectives. Les prix de la production s’accumulent dans des dettes exponentielles. La masse des consommateurs est infiniment débitrice de quelques démiurges qui créent les vrais biens rentables par le prix exclusivement monétaire.

Le renard libre dans le poulailler sans porte

La finance libérale est démiurgique ; elle détient le monopole universel d’identification et de définition des biens négociables. La liquidation du prix par l’écriture du crédit en monnaie est le seul objet possible de négociation. La mécanisation de la loi dans le crédit bancaire scriptural se substitue totalement à la délibération sociale et politique du droit des personnes. Dans la loi libérale, le travail n’est pas le fait de la personne qui humanise la réalité. Le travail est une marchandisation de l’individu chosifié ; un coût soustrait à la plus-value du capital sur le prix de la consommation qui ne travaille pas.

Le compte bancaire dématérialise le travail de la personne pour la personne. La relation personnelle devient insaisissable par l’abolition des frontières politiques. Le sens des choses n’est plus rapportable aux relations entre les personnes par les sociétés. Il suffit pour cela que les personnes physiques ne soient pas exhaustivement et centralement identifiées dans un état civil. Tous les noms propres ne sont pas référencés dans une nationalité qui oblige à la responsabilité effective des biens négociés.

Le financiarisme libéral dissimule la cause du prix en monnaie dans la discontinuité du lien de la propriété au propriétaire. L’impossibilité délibérée de rattacher les prix à des personnes physiques responsables de la réalité des biens titrisés a deux conséquences géopolitiques fondatrices : les paradis fiscaux et les territoires physiques de non-droit. Le paradis fiscal est une légalité fictionnelle exonérant le dépôt financier de capital de la vérification par une loi souveraine. Les charges fiscales de souveraineté ne sont pas réglées qui pourtant permettent l’existence-même du capital.

Le paradis fiscal autorise la rémunération sans cause du capital par la seule décision du banquier exonéré de loi réelle par la loi écrite. Le territoire du non-droit trouve actuellement sa manifestation la plus affirmée dans le phénomène Daesh. Ce pseudo-état existe par anéantissement financier des États réels nominalement souverains sur le territoire occupé par Daesh. Il a suffi que le capital circule librement hors de la responsabilité des personnes dans des États irréels.

Les règles internationales du libre échange interdisent de taxer les flux aux frontières des États. Les droits des personnes ne sont pas assurables par l’application fiscale souveraine des lois nationales sur des territoires circonscrits. Les banques hors sol corrompent en toute liberté les pouvoirs politiques locaux au profit des intérêts particuliers qu’elles financent. Les intérêts particuliers exploitent les richesses naturelles, les vendent et les exportent à leur profit exclusif au mépris de l’intérêt général sans contribution aucune aux charges du bien commun.

L’argent de la terreur plutôt que la force de la justice

La prospérité économique et politique de Daesh est le fruit accompli de l’anarchisme économique libéral. Les intérêts agissant sous Daesh ne sont pas identifiables ni dans les flux de marchandises intraçables, ni dans les comptes bancaires hors sol, ni dans la propagande anonyme véhiculée par l’Internet. Les hommes de main de Daesh sont manipulés en n’importe quel point du globe par les mêmes techniques de programmation des consciences qu’utilisent les organisations capitalistes consuméristes du monde libéral. La conscience personnelle est affamée ; l’individu est sur-puissant.

La « sola scriptura », la monnaie scripturale, dont le capitalisme libéral réserve l’interprétation au seul intérêt particulier, actualise la vieille théorie de l’écriture divine incrée. Pour limiter à quelques prêtres politiques les bénéfices d’interprétation de la Loi, il est juste nécessaire d’inventer une écriture libre de la réalité inaccessible à l’intelligence commune des personnes concrètes. Les Omeyades ont inventé le coran inimitable pour fonder le premier califat. Les matérialistes libéraux perpétuent l’empire par l’économisme spéculatif. Les prix sont calculés en monnaie moralement neutre qui n’est pas vérifiable en droit réel des personnes égales en dignité.

Le capitalisme libéral est nihiliste comme le régime de dhimmitude dans le dar el islam. Le droit d’exister librement est financièrement payant. La valeur ne provient pas de l’égale dignité des personnes mais des fortunes inégales entre les individus. La répartition inégalitaire du capital et des pouvoirs traduit un ordre transcendant sans finalité ni raison intelligibles. Le paradigme est rentable dans l’impôt que les incroyants en islam, ou l’intérêt que les pauvres en capital, doivent verser à l’oligarchie pour acheter leur existence par le travail qui aliène sans motif.

Le nihilisme libéral pose l’impossibilité de la finalité vivante dans les personnes. Le travail détaché de sa raison d’être à informer le bien-être des personnes asservit les individus faibles aux individus forts. Si la mise en rapport des forces s’applique par un capital anonyme exclusivement financier, le politique a plus facile à promettre ce qu’il ne fera jamais, le banquier à financer ce qui n’est pas produit, le trader à spéculer sur la faillite des entreprises humaines, le manager à remplacer des personnes par des machines et des procédures, le communiquant à négocier du temps de cerveau en guise d’information et le ploutocrate à terroriser ses débiteurs avec les désespérés qu’il fabrique.

Souveraineté restaurée des personnes indexées en monnaie

Le terrorisme, l’état d’urgence civile, la guerre extérieure, la compétition législative entre États, la privatisation du bien commun, la dissimulation des identités personnelles et le dénigrement de la souveraineté sont les moyens nécessaires de la rentabilité du capital financier de l’oligarchie. Au contraire, l’établissement civil des personnes physiques reliées par des personnes morales fonde le capital des biens communs distribuables selon des besoins humains délibérables, discutables et vérifiables.

Le capital indexé par la personne signifierait que la monnaie ne peut être créditée qu’à des vendeurs de travail ; que le travail ne soit vendu qu’à des acheteurs effectivement responsables des biens capitalisés par le droit commun. L’abolition de la souveraineté et des frontières dénationalise la monnaie. Sans la nationalité des monnaies, la responsabilité des politiques, des banquiers et des entrepreneurs face aux personnes physiques n’est plus mesurable ; le prix des biens et des services est calculable sans la contribution aux charges communes d’assurance de l’existence intégrale des personnes. La souveraineté économiquement et juridiquement efficiente implique la personnalité morale de L’État de droit.

La personne publique incarnée est la seule protection réelle des pauvres contre la prédation des riches. Un État de droit est constitué en personne morale si et seulement si il dispose du pouvoir propre d’émission de sa monnaie, laquelle est définie comme prime d’assurance de toutes les obligations domestiques issues de la loi nationale. La monnaie qui assure la personne est adossée à l’état civil. Toute personne morale jusqu’à l’État dépositaire de l’état civil ne doit pas exister hors d’une identification exhaustive des personnes physiques qui l’incarnent.

Si l’État est assureur en dernier ressort des droits personnels, la responsabilité financière entre deux États distincts réciproquement débiteurs par leurs ressortissants ne peut se solder que par l’ajustement de la parité de change international. Le prix consolidé de toutes les dettes nationales publiques et privées à l’égard des personnes physiques nationales ou étrangères doit pouvoir varier dans les monnaies des autres États appliquant des droits différents de la personne. Sans la nationalisation des unités de compte, le remboursement obligatoire des dettes internationales signifie l’effacement des droits du plus faible entre des individus factuellement inégaux.

Un gouvernement juridiquement souverain ne disposant pas de sa propre monnaie est par force menteur, irresponsable et tyrannique. Si la monnaie est commune à des systèmes juridiques et des gouvernements distincts, les biens, services, dettes et liquidités produits sous une même juridiction ne sont pas librement négociables dans une juridiction alternative. La légalité et la justice ne peuvent pas avoir un prix propre comparable à d’autres juridictions.

Sortir la monnaie de la guerre d’anéantissement du travail personnel

Aux États-Unis comme en zone euro, les injustices entre les juridictions étatiques bien distinctes sont résolues par des dettes assises sur des non-valeurs. Il n’est pas possible de dévaluer une juridiction fautive pour qu’elle répare par sa production en monnaie domestique les dommages mesurés selon ses propres lois aux personnes nationales et étrangères. Sans monnaies distinctes, les citoyens n’ont aucun moyen de calculer le prix de leurs créances de justice sur les dirigeants des sociétés où ils travaillent.

A cause de la monnaie unique dans les 18 États de l’euro, les États forts sont instruments de pillage des États faibles. Les gouvernements surendettés doivent voter des lois iniques et aberrantes pour simuler une contre-réalité positive à des créances nihilistes impossibles à déprécier. A cause du dollar monnaie mondiale de réserve, les banques de droit divin utilisent impunément l’épargne des travailleurs pour volatiliser les prix des matières premières, acheter les lois et les gouvernements et financer l’exploitation des humains et de l’environnement dans les pays pauvres par le chômage et la dette des pauvres dans les pays riches.

La monnaie sans la souveraineté des personnes produit la fiction des richesses par la misère humaine. Dans la misère libérale, l’intelligence s’arrête à la représentation monétaire ; elle n’a plus accès à la réalité. Pour restaurer une valeur du réel dans le calcul des prix, les personnes physiques n’ont d’autre moyen que la réintégration forcée de leurs élites dans le corps de loi de leur puissance souveraine. Un crédit bancaire non rattaché à un objet légal doit avoir un prix nul en monnaie. Le dépôt dans la loi commune est vérifiable par les sociétés intermédiaires qui produisent le bien. Le prix déposé n’est garanti en capital qu’à la condition du travail de tous ses propriétaires.

Dans la zone euro, le prix d’un objet produit hors de la souveraineté européenne doit être nul sauf si un ressortissant physique d’une loi européenne se porte garant du prix non nul par son travail déposé en euro. Tout actif comptabilisé dans un paradis fiscal par une banque empruntant à la BCE doit avoir un prix nul sauf si le propriétaire réel déclaré règle la prime d’assurance fiscale du droit d’usage de son pouvoir d’achat. Tout importateur de quoique ce soit doit se porter garant fiscal selon une loi européenne, des droits personnels des travailleurs étrangers ayant produit le bien importé.

Titriser la souveraineté pour la rendre au citoyen

Toute loi européenne invoquée en justification du prix non nul d’un bien vendu sur le territoire de l’euro, doit être déposée au nom d’un État souverain. La souveraineté en euro implique la responsabilité personnelle financière illimitée des dirigeants politiques, laquelle est assurée par le capital de l’État confédéral indépendant des intérêts nationaux. La confédération des démocraties souveraines en euro a son propre corps de loi dont l’application est financée par une fiscalité propre indiscutable par les États nationaux ou locaux. En contrepartie, les recettes fiscales nationales et locales sont garanties par la confédération selon le jugement que la démocratie politique confédérale pose sur la conformité des gouvernances locales aux lois locales et communes.

A quelque niveau qu’elle s’exerce, la souveraineté est responsable d’elle-même à la condition de sa parité de change propre à l’intérieur de la zone euro. Le franchissement d’une frontière marque le changement de formulation de la loi dans une responsabilité juridictionnelle différente. La parité de change variable selon le ressort juridictionnel produit une rémunération monétaire non spéculative de l’efficacité gouvernementale. Une souveraineté en excédent de paiements courants sur une autre souveraineté en euro est en plus-value de légalité domestique par rapport à la loi commune des Européens.

La traduction financière de la plus-value de souveraineté est une réévaluation de la parité par laquelle les ressortissants des États en déficit paient une taxe de change au budget confédéral. Le risque de change intrinsèque entre des souverainetés distinctes devient la base de la fiscalité confédérale dont la finalité spécifique est l’assurance du droit des personnes physiques et morales sur tout le territoire de l’euro. La banque en euro n’est plus au-dessus de l’intérêt général mais dépositaire de l’identification et du prix des droits particuliers de chaque personne.

Tous les prix sont librement négociables à la condition du dépôt des biens négociés dans une légalité souveraine. Le prix des parités souveraines de l’euro et du capital des banques asservies à une souveraineté est la propriété de la personne morale étatique domiciliataire. Les charges et les revenus de la stabilité financière des monnaies et du crédit reviennent à l’intérêt général et non à des intérêts spéculatifs particuliers privés. La monnaie ne peut plus être émise sans la réalité visible des personnes engagées dans la Loi.

Sacrifier l’humanité à la barbarie libérale ou investir dans la démocratie

Le système de la monnaie civilisée est descriptible à partir de la philosophie politique européenne parce que mûrie dans la plus longue expérience de la démocratie. Le système étatsunien libéral a été imposé en Europe par la cupidité des élites. Il va sans dire que les règles ici posées de la civilité financière sont incompréhensibles aux actuels détenteurs du capital. La barbarie produit des taux de profit plus alléchants que la démocratie. Mais il apparaît bien aujourd’hui que l’oligarchie barbare ne remboursera jamais ses dettes. La crise financière est devenue crise politique et géo-politique de toute la civilisation humaine.

La solvabilité de l’économie réelle ne peut pas être restaurée sans déclarer la faillite du capital libre de la responsabilité personnelle réelle des emprunteurs de la loi en monnaie. La démocratie produit davantage de réalité collatérale aux dettes car elles engage toutes les personnes dans la délibération, la production et la transformation des biens qui satisfassent la demande humaine. Tout candidat aux prochaines élections qui ne promette pas une refondation de la souveraineté sur la responsabilité des personnes est assurément un bonimenteur rémunéré à proportion des gogos suicidaires qu’il aura captés par les urnes.

Ne pas rétablir les frontières du capital dans l’économie de la personne au service des personnes, c’est explicitement et matériellement subventionner la mort, Daesh et la guerre civile mondialisée.

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Pierre Sarton du Jonchay
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Le Blog de Paul Jorion

 

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