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25 mars 2020 3 25 /03 /mars /2020 11:46
Arnaud Ramponneau (AR) :

Nous avions brièvement échangé par courriel autour de votre projet de monnaie compensatoire. Je me demandais simplement si vous aviez envisagé de le développer sur le réseau Bitcoin ?

Pierre (PSJ) :

Pour être précis, la monnaie compensatoire est totalement matériellement digitale comme le bitcoin. Mais elle ne circulera pas dans le réseau des titulaires de compte bitcoin car elle repose sur un principe d'identification réelle unique et physiquement vérifiable des déposants. L'identification physique est associée à une preuve de travail humain personnel et non à une dépense d'énergie dans une machine de calcul logique.

Le travail humain de certification du crédit en monnaie qui matérialise l'unité de compte est posé non comme un avoir du déposant mais comme une relation de confiance à double sens entre le créancier individuel du dépôt monétaire et le débiteur social des actifs mis en production. Les actifs sont transformés dans les personnes morales au bénéfice des personnes physiques.

La monnaie compensatoire est une monnaie véritable au sens où elle matérialise une valeur par un double flux informationnel : le titre et le prix de la chose nommée dans un sens contre la chose réelle entre un acheteur et un vendeur dans l'autre sens. La monnaie compensatoire digitale adosse la virtualité comptable et financière à la réalité objective des échanges entre des personnes physiques solidaires par les sociétés réelles effectives.

Techniquement, la monnaie compensatoire est un bitcoin en ce qu'elle fonctionne avec un registre virtuel délocalisé de structuration de l'information qui circule entre des déposants identifiés à partir d'un nœud de réseau particulier et spécifié.

AR :

Merci beaucoup pour votre réponse, c’est très intéressant de reprendre notre échange. Je vous posais la question car par sa conception même, Bitcoin est à la fois un protocole monétaire et un protocole de paiement. Il régit l’émission monétaire d’un jeton numérique le bitcoin, mais aussi ses échanges au sein du réseau. Aussi, il démontre chaque jour sa capacité de résilience, par ses évolutions techniques comme Lightning (scalabilité) mais surtout en terme de sécurité puisqu’il n’a jamais été corrompu.

Si ma compréhension est bonne, cette monnaie serait créée par preuve de travail au sens littéral du terme comme du crédit, pour venir équilibrer une autre personne qui serait dans une position de débit social. Mais alors comment définir cette qualité de débit ? Sur quels critères s’appuyer ?

PSJ :

La question de la justification et de la consistance du crédit digital est le point de départ de la possibilité d'une monnaie compensatoire. Concrètement, c'est un problème de cognitivité, de science sociale et de choix moral individuel et collectif. En fait, je retourne aux premières techniques juridiques de matérialisation du crédit entre les personnes physiques à l'intérieur d'une communauté sociale et étatique de valeur : par exemple la cité grecque, l'empire romain ou la principauté médiévale.

La technique juridique que je digitalise est celle de la lettre de crédit et de change. Concrètement, il s'agit d'une parole écrite circulant entre un prêteur de capital et un emprunteur du prix créditeur de ce capital. Le prêteur et l'emprunteur sont deux personnes physiques en rapport de confiance par 3 ordres sociaux de solidarité : une solidarité d'affaire dans la production et la vente d'un certain objet ; une solidarité juridique dans l'appartenance à une même souveraineté étatique ; une solidarité marchande par un même espace de calcul et de livraison de la réalité sous les prix réglés en signe monétaire.

En résumé, la monnaie compensatoire digitale a en plus de la fonction de paiement du bitcoin, la fonction de comptabilité du crédit par la loi ; et la fonction de réserve de valeur par la cambiarité du virtuel en réalité interpersonnelle sensible.

AR :

C’est attentivement lu ! Cette monnaie « médium d’échange » me fait penser à un système de crédit mutuel. Dans le sens où les unités monétaires se créent pour le niveau de transaction donné et où la monnaie est émise par l’échange lui-même (à l’inverse dans le système de monnaie traditionnelle, il faut toujours un niveau de monnaie minimum pour effectuer l’échange avec risque de défaut). Cela s’en rapproche d’après vous ?

PSJ :

Vous avez tout à fait saisi et compris : une mutualisation du crédit et une proportionnalisation exacte de la "création monétaire" à la vérification du crédit par l'échange interpersonnel réel. 😃

AR :

Vraiment captivant ! Cela exigerait de « contrôler » la politique monétaire par une chambre compensatoire (qui peut-être gérée par algorithmie) ?

PSJ :

Exactement ! La chambre de compensation inter-monétaire (donc internationale) a vocation a devenir l'instrument d'une banque centrale multinationale dont les États souverains soient les associés gérants solidaires en tant que personnes morales par un droit financier véritablement international et mondial. La compensation internationale utilisera une unité de compte convertible en dette publique de chaque personne morale étatique identifiée dans la socialité financière mondiale. Et chaque dette publique sera consolidée dans une balance internationale des crédits moyennant la parité de change variable des monnaies nationales localisées.

Dans cette algorithmie marchande et cambiaire, les prélèvements fiscaux sont des souscriptions citoyennes négociables de capital public d'une souveraineté particulière. Les dépenses publiques d'investissement ou de distribution de valeur publique sont les dividendes monétaires de la mutualisation du crédit par les nationalités et transnationalités.

AR :

C’est entendu. Mais puisque chaque personne morale est un État-associé de la banque centrale internationale, cette dernière émettra la monnaie compensatoire en tenant compte de la balance des paiements de chaque État ? Et on serait donc dans un système de change fixe à la manière de l’étalon-or ? J’avoue sécher sur la question des taux de change…

PSJ :

Non pas des changes fixes ; des changes ajustables en temps réel, transaction de crédit par transaction de crédit, sous l'assurance de primes de change qui soient des primes de crédit (CDS) entre zones monétaires érigées en personnes morales étatiques. C'est le système monétaire d'avant l'avènement des "changes flottants" imposés par les États-Unis de Nixon avec l'abandon de la parité en or du dollar le 15 aout 1971 ; mais la monnaie compensatoire n'est pas étalonnée par un poids d'or métal. La matière physique est remplacée par la matière logique : un étalon crédit international dont la parité de change en chaque monnaie étatique est algorithmisée dans la chambre de compensation internationale.

En fait, il s'agit de digitaliser la chambre de compensation proposée par Keynes en 1944. Donc effectivement, de faire un calcul central en temps réel du solde des paiements de chaque monnaie qui soit consolidable  soit par ajustement de la parité nominale sur les paiements futurs, soit par achat ou vente des primes de change-crédit des banques centrales ; dont les personnes morales étatiques sont les associés-gérants ou les créanciers-débiteurs.

AR :

Entendu, je vais creuser davantage de mon côté. C’est bien son plan monétaire international appelé Bancor ?

PSJ :

Oui (le bancor sur le Blog de Paul Jorion).

AR:

Merci pour toutes ces explications. J’espère que les développements du projet avancent bien.

PSJ :

Oui, cela avance bien et les questions que vous me posez me font mesurer le degré de maturation du concept et de maîtrise opérationnelle du projet. Le défi du moment est l'algorithmisation transparente au sens commun du processus de formalisation des chaines de valeur, de calcul des prix et de réalisation des objets livrables contre monnaie.

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21 octobre 2019 1 21 /10 /octobre /2019 09:02

Publié sur le Blog de Paul Jorion le 24 juin 2014

Quand Stéphane Feunteum affirme que la monnaie est déjà indexée sur l’énergie, il a subjectivement raison mais objectivement tort. La nature et la réalité de la monnaie n’appartiennent pas au domaine de la physique. Subjectivement raison puisqu’il est logiquement visible que la masse monétaire en circulation varie avec la production et la consommation d’énergie. Objectivement tort puisque l’indexation de la monnaie sur l’énergie ou sur la biomasse n’est pas réellement exacte ni efficiente. Si cette indexation est rationnellement et scientifiquement plausible, elle n’est pas en l’occurrence satisfaisante pour tout le monde !

Convenons que notre système économique est en défaut parce qu’il détruit plus qu’il ne produit pour une majorité d’individus humains sur la terre. L’augmentation quantitative de la population nourrie et en bonne santé relative ne compense pas la dégénérescence du lien social. La concurrence « libre et non faussée » à l’accaparement privé du bien commun provoque une conflictualité sur le droit-même à vivre ensemble sur une seule et même planète.

L'humain en dénégation de lui-même

Nous, l’espèce humaine, avons un problème de subjectivité dans la prise en compte adéquate des réalités naturelles dont nous faisons partie et dont nous sommes les acteurs. Nous ne pouvons pas nier qu’il existe une nature objective indépendante de ce que nous voulons ou pouvons en comprendre. Nous ne pouvons pas nier non plus que nous avons une capacité subjective de choix et de décision à l’intérieur de la nature objective. Nous ne pouvons pas nier enfin que notre responsabilité humaine à nous imprimer dans la nature soit à la fois individuelle et collective, singulière et générale.

Nous ne pouvons pas nier notre nature mais le faisons quand même dans la phase critique du devenir humain que nous vivons. Nous consommons plus vite le milieu naturel que nous ne le régénérons. Nous professons des théories fumeuses pour nous persuader que nos problèmes se résolvent par eux-mêmes sans que nous ayons à vouloir quelque chose. Et nous transformons nos structures comme si nous n’étions pas le sujet et les sujets de notre humanité. Nous avons un problème avec notre subjectivité qui ne s’accepte pas en tant que telle et qui refuse de s’ordonner à la liberté d’être ce que nous désirons individuellement et collectivement.

Posons la monnaie comme l’outil de la liberté individuelle et collective de notre responsabilité dans la nature. La monnaie est un système d’indexation des réalités objectives naturelles par notre réalité subjective artificielle. Il y a monnaie dès que nous nommons des réalités objectives échangeables et que nous les ordonnons selon leur prix, c’est à dire selon la priorité que nous leur donnons dans notre travail de classification des objets de nos désirs. Par travail, il faut entendre classiquement la dépense physique d’énergie mais aussi l’information du réel.

Le réel est notre mode de représentation de la réalité. Le problème de notre nature subjective est que la nature brute ne nous intéresse pas. Notre humanité nous oblige à transformer la réalité pour qu’elle convienne à notre subjectivité individuelle et collective. Notre prise en compte des réalités naturelles par la monnaie est actuellement inadéquate car nous ne conservons pas la terre telle que notre subjectivité la désire. Car la concurrence monétaire des désirs individuels ne produit plus de désirs collectifs compatibles avec le bien commun objectif et subjectif. Car une minorité d’humains s’est arrogée le monopole de l’émission monétaire et de l’équilibre général des prix.

Consciemment ou non, volontairement ou pas, la minorité réduit la majorité à l’esclavage de ses intérêts privés exclusifs. L’économisme totalitaire des élites libérales consiste à répéter que la subjectivité ne peut être que la conceptualisation d’un rapport de force physique dont la seule résolution possible est le triomphe mécanique de la position rhétorique la plus forte.

La monnaie qui outille la démocratie

Si la monnaie est un outil de calcul économique, il est tout à fait logique et raisonnable d’en indexer objectivement l’émission sur la mesure de la biomasse et de la ressource énergétique. Mais la proposition ne dit rien de l’objectivité des définitions et des mesures de ces grandeurs utiles à ce que nous désirons.

L’oligarchie politico-financière est déjà constituée des plus grands experts en théorisation et mesure de tous les objets qui font la réalité. Et le choix oligarchique est justement de faire la réalité indiscutable et insaisissable au bien délibérablement commun de la démocratie. Le problème de l’objectivité de la monnaie et des prix est que le bien n’est pas seulement une question de réalité mais aussi de vérité.

Pour qu’une réalité soit objectivement économique, il faut un investissement de la subjectivité où tout individu se trouve représenté dans un bien commun qui est à la fois naturel et conforme à tous les degrés de la subjectivité des citoyens. Le démantèlement libéral de la civilisation est dans l’inadéquation systémique de l’objectivité économique à la subjectivité naturelle. Le système émet de la monnaie comme mesure de la richesse sans solliciter l’accord de la démocratie, sans objectiver l’application des lois politiques de règlement des échanges et sans intégrer le prix de la nature dans le travail de production.

Réintégrer la monnaie dans les lois de la nature implique de remettre la subjectivité au service de la nature objective, et de subordonner l’objectivité économique à la subjectivité de la démocratie. L’objectivité n’est pas une expertise de quelques individus mais une expérience collective. Les prêtres de la religion féroce du capital auto-référencé sont enfermés dans leur subjectivité et par conséquent déconnectés de toute réalité. Tout scientifique sérieux de n’importe quelle réalité sait que son expertise est sans objet hors de la communauté d’étude par laquelle il travaille. Pour qu’une communauté scientifique existe, elle doit singulariser son objet dans la réalité la plus générale qui soit de l’humanité, c’est à dire de la démocratie.

Une indexation de la masse monétaire sur la biomasse ou sur les réserves énergétiques renouvelables effectivement connues implique nécessairement une expertise bancaire. Laquelle ne doit plus se définir par rapport à elle-même mais par rapport à la réalité démocratique des communautés humaines effectivement constituées et distinguées par des frontières logiques. Une frontière logique de la réalité objective est justement franchissable par la monnaie à la condition de la souveraineté ; c’est à dire à la condition de la responsabilité subjective d’une communauté humaine objective sur son domaine de réalité.

Compenser la réalité objective en monnaie

Le problème scientifique de l’indexation de la monnaie sur la réalité n’est pas soluble hors du problème de la responsabilité politique dans la démocratie. Le libéralisme monétaire a purement et simplement supprimé la responsabilité politique en détachant les banques de la souveraineté. Comme la pseudo-science économique qui ignore la question de la subjectivité, le discours politique n’a plus d’objet dans la réalité à cause de la monnaie gérée dans la pure subjectivité des marchés financiers. La réalité politico-financière est purement virtuelle parce que détachée de toute objectivité discutable par la démocratie.

La restauration d’une objectivité de la réalité implique la refondation de la monnaie dans des communautés politiques objectivement identifiables par la réalité monétaire. Pour échanger des objets par des prix réels, il faut impérativement en rationalité objective rendre les communautés humaines, qui produisent la réalité des objets, interchangeables en monnaie.

On en revient toujours à la chambre de compensation multi-monnaies de Keynes où chaque communauté humaine d’intérêts est un État représenté par sa monnaie propre. Où chaque conversion d’une monnaie dans une autre induit le versement d’une prime de change à la communauté humaine constituée qui produit le plus de réalité objective bénéfique à l’humain et à l’humanité. Et où la variation des parités de change est l’équilibre objectif des contributions subjectives au bien commun de l’humanité.

Dans le schéma keynésien, il n’est aucune difficulté à matérialiser par une monnaie spécifique un État international de la biosphère. La finalité d’un tel État n’est pas l’application d’une loi politique générale mais la production de la mesure scientifique des ressources naturelles effectivement disponibles par la mise en œuvre des normes et techniques proposées par les citoyens de l’anthropocène. Emprunter cette monnaie dans la compensation keynésienne revient à acheter le travail de la communauté scientifique solidairement constituée ; prêter cette monnaie consiste à travailler effectivement aux objectifs de cette communauté scientifique dont les prix sont convertibles en n’importe quel autre objectif d’humanité par le marché des changes.

La création d’un marché des changes keynésien de convertibilité monétaire des objectifs humains de civilisation consiste à faire fonctionner les chambres financières actuelles de compensation avec des monnaies inconvertibles en non-droit ou en non-loi. C’est à dire inconvertibles dans les monnaies actuelles sauf à ce que ces monnaies soient effectivement réintégrées dans le système politique de la démocratie. Il faut que les monnaies irréelles soient convertibles en monnaies réelles moyennant le versement obligatoire à travers la prime de change d’une taxe de virtualité humainement bénéfique. La taxe automatiquement prélevée par le marché des changes serait versée par les acheteurs de bien-être objectif aux Etats de souveraineté qui en produisent le travail, les normes et les techniques.

La réalité objective convertible en réalité subjective

Le marché des changes est alors un marché de citoyenneté régulé par une chambre centrale de compensation où la monnaie est la personne physique elle-même qui s’engage dans des communautés politiques de connaissance de la réalité. Ce que le libéralisme empirico-matérialiste nous a fait oublier depuis les Lumières, c’est que la monnaie fondamentale de règlement de l’humain, c’est la personne du citoyen économiquement engagé dans une société de connaissance partageable du réel. Pour être solvable, c’est à dire constituer soi-même la solution à un problème du futur, et pour être liquide, c’est à dire contribuer actuellement à la résolution des problèmes humains, il faut et il suffit d’avoir une nationalité. Il faut adhérer à une société de responsabilité politique où l’on engage son travail personnel d’information humaine de la réalité.

N’importe quelle nation démocratique s’il en existe encore peut émettre une monnaie de citoyenneté par la technologie du réseau social numérique. Le numérique associé à une reconnaissance physique des corps par un service public d’État civil suffit à relier sans falsification possible les signes monétaires aux citoyens qui les engagent. Dès lors une chaine logique ininterrompue peut être construite en monnaie numérique entre n’importe quelle réalité objectivement mesurée et toutes les personnes informant moralement et physiquement les objets d’économie qui les engagent.

L’algorithmique de compensation de la réalité objective par la subjectivité politique engagée est de nature complexe : composée d’une causalité multiple entre le subjectif et l’objectif. Le calcul informatique sur les données numérisées de représentation subjective de la réalité permet un traitement économique d’un éventail virtuellement infini d’objets qui soient la cause des prix. Pour que la monétisation numérique du réel puisse effectivement produire de la réalité économique bénéficiaire, il va falloir que des communautés humaines se constituent dans les interstices des entreprises et des États ploutocratiques actuels ; lesquels sont construits sur le mythe libéral de l’infaillibilité monétaire mécanique.

Dès que la monnaie numérique compensée aura reconquis une aire de souveraineté suffisante, la kleptocratie reviendra dans les limites de l’humanité allergique au droit subjectif de la justice et de la responsabilité réelle.

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20 septembre 2019 5 20 /09 /septembre /2019 15:29

Définitions et fonctionnement

Monnaie et représentations sociales partagées

Logique cambiaire

Instrumentation de l’équité et de la justice

Crédit de propriété et temporalité

Matérialisation monétaire du temps travaillé

Monnaie de crédit assurée en capital

La monnaie qualifiante pour quantifier

Économie politique des monnaies

La monnaie indexée sur le droit des personnes

Conditions d’efficacité de la dématérialisation monétaire

Monnaie et représentations sociales partagées

1. La monnaie est un outil de calcul économique de la subjectivité humaine sociale des personnes physiques.

2. La monnaie est mentalement matérialisée dans une unité de compte permettant la mise en équivalence des objets échangeables par le prix.

3. La monnaie permet la mise en équivalence subjective des objets productibles et échangeables dans l’espace et dans le temps.

4. La mise en équivalence subjective des objets échangeables dans l’espace et dans le temps implique un univers de valeurs commun à un ensemble de personnes physiques formant une société.

5. Le prix est une mesure partageable de la valeur des objets entre des individus membres d’une même socialité.

6. La mise en équivalence des objets par les prix suppose que l’unité de compte monétaire renvoie au même univers identifiable d’une société particularisée et identifiée par sa propre unité monétaire.

7. Une société réunit toutes les personnes physiques adhérant à une même communauté de valeurs formée sur des objets communs appréciables dans une seule et même monnaie.

8. L’échange de deux objets par équivalence monétaire de prix entre deux personnes physiques implique qu’elles appartiennent à la même société instituant l’unité de compte monétaire.

Logique cambiaire

9. L’échange de deux objets par équivalence monétaire entre deux personnes physiques appartenant à des univers de valeurs différents implique trois sociétés distinctes avec leur unité de compte propre.

10. La mise en équivalence monétaire par 3 sociétés fait que l’une des sociétés est intermédiaire : elle réunit des valeurs qui sont communes aux personnes pour les objets qu’elles échangent à partir de sociétés distinctes.

11. Une société d’échange entre deux sociétés distinctes d’objets particuliers réalise l’équivalence de prix, par le prix de chaque objet dans sa monnaie, et par le prix de chaque monnaie dans la monnaie commune de règlement de l’équivalence.

12. La représentation monétaire d’un univers social de valeur par une unité de compte spécifique des prix à l’intérieur de la communauté, implique le dépôt dans un registre commun public de tous les textes de lois et de normes qui solidarisent les personnes physiques dans tous leurs échanges.

13. La monnaie matérialise l’efficience de l’état de droit à l’intérieur d’une société en renvoyant tout prix négocié dans la communauté à un et un seul référentiel commun public de lois et normes universellement applicables.

14. La monnaie est un instrument de scalabilité des états de droit des biens communs en rendant convertibles par des parités de change des référentiels sociaux différents d’objets bénéfiques.

Le crédit, instrumentation de l’équité et de la justice

15. L’évaluation ou le règlement d’un prix en monnaie à l’intérieur d’une société signifie la valeur positive de l’objet du prix par la responsabilité engagée et socialement vérifiable de chaque participant à l’échange en pleine application des lois et normes communes.

16. La spécification sociale des univers de valeurs différents par des unités monétaires distinctes matérialise des communs négociables à l’intérieur et à l’extérieur de chaque société.

17. Une valeur est matérialisable par une idée échangée entre deux personnes en présence de deux témoins dont l’un rend compte de l’objet exprimé et l’autre rend compte du lien de solidarité idéellement créé entre deux personnes physiques en altérité libre et consciente par un contexte social commun.

18. L’association d’une idée à un prix dans la monnaie de la société où elle est échangée, partagée et constatée fonde le crédit qui promet la réalisation possible d’une valeur par un objet reliant deux personnes par une communauté de lois, de normes, de décisions et d’actions.

19. La décision donne une valeur à l’idée par une proposition emprunteuse de prix en monnaie ; l’action transforme le prix passif de l’idée en bien actif pour un acheteur final qui en règlera le prix permettant le remboursement de l’emprunt initial.

20. La décision offre la valeur de l’objet dans le prix ; l’action demande la valeur à terme de l’objet dans le prix.

Activité de la passivité monétaire

21. La monnaie exprime le prix dans le contexte social qui signifie et garantit la valeur positive ajoutée dans le temps actif des personnes engagées par leurs relations de crédit.

22. La vérification de la loi applicable et engagée dans l’échange monétarisé incombe à égalité aux personnes qui échangent sous la supervision d’un juge tiers médiateur dont l’unique fonction est la protection du droit des personnes selon la loi commune.

23. La vérification de l’équité des échanges selon la loi commune est la fonction judiciaire de la société qui doit être organiquement distincte et différentiable de la fonction législative ou normative et de la fonction productive ou exécutive des objets de valeur échangée.

24. La mise en équivalence monétaire des objets dans l’espace et dans le temps implique que la monnaie compte à la condition d’une valeur sociale positive reconnue par au moins une société identifiable par toutes les personnes physiques qui la composent.

25. La négativité du prix de la valeur sociale positive n’est possible que pour la personne qui ne possède pas actuellement l’objet qu’elle promet pour ailleurs ou pour plus tard dans l’espace, ou dans la temporalité.

26. La nature morale de la monnaie implique que la société qui y est représentée interdise l’attribution d’un prix à quelque chose dont l’existence n’est pas publiquement vérifiable dans la loi commune.

Crédit de propriété et temporalité

27. La mise en équivalence monétaire dans le temps signifie que les objets d’échange existent nécessairement dans le temps et que le prix en monnaie conserve la valeur dans le temps jusqu’à l’échéance associée à l’objet.

28. La propriété d’un objet est la faculté de la personne propriétaire de garantir l’existence de la chose contenue conforme à la loi commune à des échéances précisées de temporalité.

29. Les copropriétaires d’un objet dont le prix est monétisable ont des droits et des responsabilités sur l’usage de la chose, sur sa conservation, sur la conformité de son usage à la loi commune.

30. La propriété d’un objet monétisable ne peut pas contenir de droits limitatifs de l’existence et de la dignité des personnes physiques par les sociétés auxquelles elles appartiennent.

31. Le prix variable de la monnaie d’une société dans celle d’une autre société témoigne de l’efficacité économique relative à produire la valeur ajoutée et non de la subordination possible d’une société à des intérêts exogènes.

Matérialisation monétaire du temps travaillé

32. La conservation de la valeur d’échange par le prix en monnaie de l’objet signifie que l’unité monétaire est elle-même un objet temporalisé dont le prix doit être spécifié à toutes les échéances de l’échange.

33. L’association d’un objet à toutes ses échéances de valeur possibles par des prix comptant et à terme s’appelle le crédit.

34. Le crédit est donc un échange de propriété d’un objet entre des échéances d’existence et d’usage distinctes par des propriétaires différents en échange d’une équivalence universelle par la monnaie.

35. L’identification, la production, la livraison et la consommation de la valeur des objets dans le temps en conformité avec la loi commune dans l’intérêt général s’appelle le travail.

36. La variation du prix des objets en monnaie et la variation de la quantité d’unités monétaires en circulation par le crédit exprime l’efficience du travail à répondre à la demande d’usages objectifs par l’offre subjective d’objets.

37. Le travail subjectif des personnes physiques est à l’origine de l’identification anticipée par le crédit du prix des objets à produire et à livrer pour satisfaire les droits et les besoins exprimés par la socialité dans l’état de droit.

38. La mesure monétaire du crédit matérialisé dans le prix anticipé de tout objet à produire et livrer à terme n’est conforme au droit des personnes qu’à la condition du prix stable du capital dans le cycle de production et de consommation de la valeur objective.

Monnaie de crédit assurée en capital

39. La monétisation du crédit implique l’identification sociale du capital matérialisant le prix des normes, de l’organisation, de la responsabilité personnelle et des ressources naturelles qui doivent être conservés pour qu’une production nette positive de valeur soit effectivement mesurable en monnaie.

40. Le capital social qui fonde la mesure réelle positive du crédit est un ensemble d’objets normatifs, organisationnels, délibératifs et actifs que les personnes physiques mettent en commun pour produire et user ensemble ce qu’elles ne peuvent pas produire toutes seules pour un même niveau de bénéfice.

41. Le capital réunissant tous les objets engagés par une même société dans un objectif commun partagé est le périmètre formel de définition et de mesure de la valeur de l’unité monétaire à l’intérieur et à l’extérieur d’une socialité.

42. L’efficience du capital à prouver par le prix monétisé une production nette de valeur au bénéfice de toutes les parties à la plus-value implique la représentation de l’intégrité humaine morale d’un même objet social par des personnes physiques exclusivement dédiées à cette tâche.

43. L’unique mission du président d’un corps social est l’arbitrage et la garantie de l’égalité de droit de chaque partie personnelle quel que soit son intérêt aux objets de valeur mis en commun.

44. La fonction présidentielle est soumise au contrôle continu des sociétaires par l’élection permanente à la majorité relative des votes personnels et par la conditionnalité du pouvoir présidentiel à l’existence d’une prime de crédit positive allouée par les sociétaires en monnaie interne sur chaque objet de pouvoir délégué.

La monnaie qualifiante pour quantifier

45. L’émission nette de monnaie par une banque de dépôt se fait par un crédit en compte de dépôt d’une personne physique ou morale et par un débit en compte de prêt à la personne bénéficiaire d’un crédit sur le prix d’un objet livrable à terme.

46. Les créances et dettes des personnes physiques relativement à un objet social particulier sont mesurés en écritures de crédit créditrices et débitrices en monnaie dont le prix unitaire est une division du capital social.

47. La fonction bancaire en matière monétaire est d’enregistrer l’objet du crédit qui motive tout dépôt et d’en assurer la conformité aux droits des personnes par la disposition d’un capital et d’une liquidité bancaires suffisants pour réparer sans délai tout préjudice avéré sur un transfert de droits.

48. Le capital et la liquidité monétaire d’une banque mobilisables en assurance du prix des dépôts en monnaie sont couverts par la loi et le gouvernement d’une seule société politique interprètes d’une même communauté d’existence et de valeurs.

49. Les créances et dettes des personnes physiques relatives à des objets sociaux particuliers sont garanties par le capital de la société politique qui définit et protège par la loi commune l’intégrité et l’existence des personnes physiques indépendamment de leurs capacités productives effectives.

50. Le prix en monnaie du capital étatique n’est pas mesurable statiquement mais par le solde budgétaire des ressources fiscales sur les dépenses publiques obligatoires par exécution de la loi budgétaire sous la surveillance des juges.

Économie politique des monnaies

51. La variation d’une masse monétaire adossée à la réalisation de l’état de droit entre les personnes physiques est déterminée par le solde budgétaire public et par la variation nette du prix du capital des sociétés coopératives et industrielles.

52. La variation nette du prix du capital en monnaie étatique d’une société coopérative ou industrielle particulière se mesure par l’obligation de stabilité du capital nominal en monnaie interne et par la variation de la parité de la monnaie interne en monnaie étatique.

53. Le prix de conversion des monnaies coopératives ou industrielles en monnaie étatique est déterminé par le financement nécessaire du solde budgétaire étatique par les fonds propres consolidés de toutes les sociétés domiciliées dans la même monnaie étatique.

54. La mise en équivalence en monnaie étatique du solde budgétaire public avec la variation consolidée des capitaux propres sociaux justifie un processus de compensation comptable et monétaire à l’échelle de chaque zone de souveraineté juridique et monétaire.

55. Une compensation comptable et monétaire du capital et du crédit entre une même société politique et toutes les sociétés de production particulière de la valeur ajoutée, requiert un cadastre financier de toutes les données explicatives des droits, devoirs et objets de la responsabilité personnelle.

La monnaie indexée par la responsabilité des personnes

56. Le cadastre financier recense et identifie toute personne physique avec l’ensemble de ses droits d’existence, de propriété et de relation engagée à autrui par des objets licitement reconnaissables dans leur conformité à la loi et à l’intérêt général.

57. La mise en relation cadastrale des personnes physiques par des objets spécifiques autorise la titrisation analytique du capital par les solidarités objectives de travail.

58. La responsabilité personnelle de la valeur ajoutée anticipée dans les créances et les dettes en monnaie a un prix calculable par la prime de crédit de chaque propriétaire d’un objet de crédit.

59. La décomposition cadastrale de la nature du capital investi dans la production et les échanges documente le prix en crédit de chaque responsabilité professionnelle personnelle mobilisée dans un même bien actuellement vendu dans un prix de livraison à terme.

60. L’identification cadastrale de tout objet engagé dans une transaction de valeur contre prix en monnaie établit une différenciation objective vérifiable du prix du capital social particulier engagé dans le prix et du prix du capital étatique d’intérêt commun engagé dans l’assurance, l’existence et l’intégrité des personnes physiques.

61. La fiscalité est dotation par chaque transaction monétaire au capital étatique de dépenses d’investissement collectif dans l’intérêt général d’une communauté politique.

62. La fiscalité est par le cadastre financier spécifiable et recouvrable selon chaque objet en fonction du coût induit sur le capital commun de bien-être social naturel et culturel.

Conditions d’efficacité de la dématérialisation monétaire

63. Le cadastre financier autorise la délibération des prix par la responsabilité personnelle de tous les propriétaires d’un objet par l’idéalité, ou par la réalité, ou par l’effectivité ou par le potentiel de transformation qu’il revêt par son usage individuel ou collectif.

64. Un même objet financièrement identifié peut justifier le prix du capital ou le prix de la valeur ajoutée produite par le travail ou la réalité physiquement livrée à un acheteur ou le prix du service rendu à un propriétaire de l’usage.

65. Le prix complet d’un objet mis au service d’une demande personnelle de valeur ajoutée se décompose en prime fiscale pour doter la dépense étatique communautaire, en prime de capital pour doter la dépense sociétale du producteur, en primes de crédit pour rémunérer les valeurs ajoutées du travail et en prix réglé de tous les intrants consommés.

66. Le prix d’un objet acheté est complet si la valeur ajoutée monétisée est bien répartie entre quatre rôles de personne morale : assurance des personnes, livraison des biens réels au prix contractuel, production physique des biens, identification objective des biens licites demandés et offerts par les personnes.

67. Le cadastre financier détermine la consolidation monétairement équilibrée de tous les dépôts par les crédits dans un même état de droit à la condition d’un recensement exhaustif de toutes les transactions et de tous les paiements.

68. L’équilibre actif-passif de tous les prix à toute échéance en capital étatique, capital social et crédit requiert une compensation centrale par une banque centrale garante de la valeur sociale réelle du solde monétaire de consolidation.

69. Le capital central est la prime d’assurance de la compensation consolidée du prix de l’ensemble des dépôts et capitaux propres par le prix des crédits et actifs comptabilisés dans la monnaie étatique commune.

70. L’insuffisance potentielle du capital central en monnaie étatique ne peut être financée que par la prime de change fiscale des parités de conversion des capitaux sociaux particuliers en capital étatique de la société politique

71. Le capital central est gouverné par des magistrats de la société politique et garanti par le solde de la loi budgétaire votée par le pouvoir législatif.

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16 juillet 2019 2 16 /07 /juillet /2019 11:42
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17 janvier 2019 4 17 /01 /janvier /2019 11:51

L'insurrection des Gilets Jaunes révèle une opposition frontale entre les buts de la démocratie et les intérêts de l'économie libérale globalisée. Proposition est faite pour corriger la corruption de la démocratie représentative dans la compétition individualiste libre, d'instaurer le référendum d'initiative citoyenne. Cet instrument de démocratie directe donnerait au minimum aux citoyens un droit de véto sur les lois et les pouvoirs des personnes qui seraient jugées indignes de la démocratie. Le référendum introduit d'autres moyens de décompter les majorités de citoyens que la représentation par des élus. La possible mise sous contrôle de la démocratie représentative par la démocratie directe référendaire impose d'expliciter les postulats qui modélisent la responsabilité du prix, du règlement, du bien et du service donnant lieu à la compensation keynésienne multi-monétaire internationale.

Généraliser la séparation des pouvoirs

D'abord, le principe de séparation des pouvoirs de Montesquieu en législatif, exécutif et judiciaire doit se déployer dans la délibération-mise en œuvre des finalités politiques comme dans l'organisation-production de leurs réalisations économiques matérielles. A la séparation des pouvoirs en politique répond la séparation fonctionnelle des taches dans l'économie d'entreprise : organisation, comptabilité-finance, production-commerce.

La séparation des pouvoirs s'applique concrètement dans le contexte politique comme dans le contexte de la production matérielle par la responsabilité personnelle physique articulée entre individus par la responsabilité personnelle morale. Une même fonction de pouvoir n'est portée que par un seul individu par rapport à un même but ; les fonctions législatives, exécutives et judiciaires sont distinguées pour un même but par des personnes morales distinctes représentées par des personnes physiques distinctes. D'où l'on voit que le contrôle direct des réalités par les personnes physiques est inéquitable sans la représentation des personnes physiques par des personnes morales elles-mêmes différentiées et complémentaires par la séparation fonctionnelle entre les personnes.

Le crédit fondé sur la responsabilité personnelle

La séparation des pouvoirs dans la délibération comme dans la mise en œuvre, dans la réalité individuelle comme dans la réalité collective, n'est effective et efficiente que par une comptabilité du crédit qui intègre le qualitatif par le quantitatif et le quantitatif par le qualitatif. Autrement dit, la monnaie par quoi se calcule les prix doit renvoyer à des réalités physiques visibles donc vérifiables par un contexte social d'intelligibilité partagée des droits qui protègent les acteurs et transacteurs de la chose et du prix. L'unité monétaire est un bulletin de vote politique avant d'être un moyen de règlement économique. L'unité monétaire fonde le crédit entre les personnes physiques par quoi le prix devient calculable d'un bien identifié dans le droit commun des personnes à une même société politique.

L'emprise des mafias et des oligarchies cachées sur l'économie libérale en démocratie représentative est rendue insurmontable par l'impossibilité de relier concrètement le prix des choses à la responsabilité solidaire des personnes physiques réellement engagées dans la livraison à terme de la chose promise par des paroles politiques. Si chaque personne morale est matérialisable-palpable par son unité monétaire propre, si chaque pouvoir à l'intérieur d'une personne morale est représenté par une personne physique, et si chaque représentant d'un pouvoir ne peut agir que par la monnaie de ce pouvoir garantie par une personne morale tierce spécifique, alors la séparation des pouvoirs qui protège tous les droits de la personne, devient lisible et vérifiable par le règlement monétaire même.

La réalité représentée dans la délibération

La démocratie représentative institue le pouvoir direct équitable de toute personne physique sur ce qui lui appartient de droit à la condition de la multiplicité des unités monétaires selon la nature et l'espèce des droits par des sociétés intermédiaires spécialisées. Dans la société politique d'intérêt général, la valeur de l'unité monétaire est celle d'une voix référendaire unique par citoyen et par question posée. Dans la société économique d'intérêt particulier, la valeur de l'unité monétaire réglant la livraison effective d'un bien ou d'un service est la somme de toutes les primes de change du prix comptant et à terme de l'objet dans chacune des personnes morales assurant la réalité judiciaire du bien pour toute personne.

La démocratie représentative devient directe et non détournable en ploutocratie à la condition d'un marché des biens et services qui soit en même temps un marché du travail, un marché des capitaux et un marché des droits délibérables de la personne. En plus de la représentation de chaque personne morale nécessaire à la séparation des pouvoirs, par une monnaie et une personne physique incarnant le capital de la personne morale, il faut des sociétés politiques assurant en dernier ressort les droits de la personne physique ou morale par la gestion de sa parité monétaire en toute autre monnaie représentative de droits humains spécifiques.

Les droits matérialisables en monnaie

Une société politique agit comme état de droit à la condition de la convertibilité de sa parité de change spécifique en toute autre monnaie. Cela implique un marché des changes central public par état où la prime de change de la monnaie nationale est le prix de la garantie économique et juridique de toutes les personnes résidant dans son ressort. Autrement dit, la prime de crédit des représentants politiques d'une société et la fiscalité qui finance leurs actions sociales, devient une composante obligée de tout règlement monétaire juridiquement libératoire.

La démocratie représentative à pouvoir direct des personnes sur les choses revient à rétablir l'économie juridique et financière du bas moyen âge européen structurée par les villes franches de marché. Toutes les fonctions de souveraineté sont réunies en un même lieu marchand régies par une même république de façon à rendre accessible et vérifiable au calcul personnel toutes les composantes de la chose et du prix sous une même juridiction. La réalisation actuelle d'une telle économie de la responsabilité capitalisable en monnaie est une chambre de compensation keynésienne universelle inter-étatique numérique.

Monnaie numérique maintenant

La chambre de compensation universelle numérique consiste à monétiser les unités d’œuvre de la comptabilité analytique et budgétaire actuellement en vigueur par les systèmes d'information en réseaux. Mais la monétisation des unités d’œuvre est totalement intégrée dans un cadastre financier qui établit la multi-propriété personnelle de chaque donnée déterminant le prix de convertibilité des unités d’œuvre entre elles. Autrement dit la titrisation des actifs économiques en combinaison d'unités d’œuvre justifiant les prix de règlement en monnaie est intégralement garantie par le travail des personnes physiques assurées par du capital législatif, du capital exécutif et du capital judiciaire déposés dans des personnes morales distinctes à l'intérieur d'un même État de biens communs.

Notons que toute cette théorie est modélisable par les technologies informatiques réticulaires d'aujourd'hui. Notons ensuite que toute la pratique interprétative de ce modèle monétaire keynésien est conceptualisable dans la quadri-causalité aristotélicienne.

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13 janvier 2019 7 13 /01 /janvier /2019 19:34

Étude publiée le 6 septembre 2017 sur le Blog de Paul Jorion.

L’expression « IVème Reich » est probablement désagréable pour quelques germanophiles germanolâtres sincères qui comme l’immense majorité des Allemands, donc des Européens, ont honte du IIIème Reich. Mais le troisième empire germanique est venu comme la dégénérescence du premier et du second qui l’ont précédé. L'actuel « IVème Reich » est le système issu de la tradition impériale européenne. L’appellation doit être prise comme un élément de langage conceptuel d’origine francophone pour nommer aujourd’hui le tropisme empiriste germanophile de la bourgeoisie libérale française qui gouverne la République depuis 1789. Cette bourgeoisie estime que le peuple en général et le peuple français en particulier n’a aucune capacité, ni donc aucune possibilité, à se gouverner en dépit du préambule et de l’article 2 de la constitution actuelle de la République.

Ce tropisme bourgeois républicain s’est manifesté explicitement en avril 1792 quand l’assemblée législative vote la guerre contre l’empire habsbourgeois. L’acte politique a deux intérêts tangibles immédiats : aller chercher au-delà des frontières de la France des butins de guerre qui remplissent les coffres désespérément vides du Trésor Public, et enrôler dans l’armée de conscription le peuple qui s’agite à cause de la crise économique. Ce qui a changé à partir de la « réconciliation » franco-allemande amorcée en 1951, c’est que l’instrumentalisation géopolitique de l’impérialisme empirique allemand par les libéraux français s’est parée du pacifisme et de l’européisme.

L’option monétariste bourgeoise ordo-libérale de l’empire

En substance, la bourgeoisie libérale française a fait la Révolution en 1789 pour jouir sans entrave des privilèges et du capital conquis sur le second ordre de la « monarchie de droit divin ». Le problème immédiat s’est posé du peuple français mobilisé pour mettre à bas l’ancien régime qui voulait lui un nouvel ordre économique, donc un autre régime de gouvernement des biens communs, qui le prémunisse contre la faim et la misère. Or les libéraux français n’avaient aucune idée de ce que pouvait être concrètement ce régime de « démocratie sociale économique réelle ». La moins mauvaise solution qui fut trouvée a été jusqu’en 1945, voire 1989 avec la fin de la « guerre froide », de mobiliser le peuple dans la guerre extérieure permanente puis de le menacer de la guerre civile européenne nationaliste.

Le modèle politique et culturel allemand fascine les libéraux français depuis qu’un peuple français s’est formé au cœur de la scène politique française, disons au XVème siècle. L’étape de la formation unitaire du peuple n’a jamais eu lieu au centre germanique de l’Europe. L’Allemagne a toujours été un amalgame de peuples, de cultures, de religions et de langues plus ou moins coordonnés par une structure politique lâche, le « Reich », incarnée par un empereur. Les libéraux français s’émerveillent de ce modèle allemand parce que la question du peuple et de son existence comme acteur de l’économie ne s’y est jamais posée en termes véritablement politiques.

L’Allemagne est depuis son unification sous l’égide de la Prusse, la perfection efficace du féodalisme : une myriades de corps régionaux, culturels, linguistiques, économiques gouvernés par une caste de féodaux solidaires par une structure politique impériale. Le peuple ou les peuples y sont naturellement gouvernés sans avoir à penser ni à dire par eux-mêmes ce qu’ils sont, ce qu’ils font, ni ce qu’ils veulent. Dans la culture politique allemande, les élites sont les élites ; elles gouvernent hors d’une conscience et d’une aspiration propres au peuple dont la nature est d’être gouverné par autre que lui-même.

Quand en 1983, le gouvernement « socialiste » de la France a constaté que ses caisses étaient vides sauf à emprunter au Allemands pour ne pas dévaluer le franc, la démocratie libérale française a opté pour l’imitation du paradigme allemand. Si le franc avait été dévalué pour rétablir la compétitivité extérieure de l’économie française, c’eût été reconnaître que la souveraineté nationale, donc la prospérité du peuple français responsable de lui-même, primait sur les intérêts des élites françaises dont le pouvoir est universel mondialiste. Dévaluer le franc signifiait payer plus cher en valeur ajoutée domestique, les emprunts, les importations, les investissements, les voyages et les vacances à l’étranger.

Dévaluer le franc signifiait que les Français riches se missent dans la dépendance du peuple français moins riche pour concevoir et distribuer le travail qui permettrait de produire les biens et les services qui bénéficieraient également à tous. Avec un franc dévalué, l’achat aux étrangers de ce que les Français ne pouvaient pas produire se réglait à la valeur objective du travail des français au lieu du prix international spéculatif du crédit français. Maintenir une parité de change ajustable entre la France et l’Allemagne impliquait que les élites françaises dussent rendre compte objectivement par les revenus du travail des résultats de la politique économique menée au nom de la nation française constitutionnellement souveraine.

L’option des biens communs monétisables visibles

En imposant la fixité du change entre franc et deutschemark puis la non-mesure de la réalité du risque de change par la monnaie unique, les libéraux français ont inscrit la République dans le carcan impérial allemand où la responsabilité économique des élites envers les peuples n’est pas mesurable. Le IVème Reich de l’euro est concrètement un système d’économie politique où les règlements en monnaie et les investissements ne sont pas contrôlables par l’intérêt général incarné par le pouvoir politique élu qui le représente. Le pouvoir financier des marchés et des banques se déploie en euro hors de toute souveraineté des peuples et des nations. Il n’y a pas de corps politique acteur de l’économie : ni corps français, ni corps allemand, ni corps européen, ni corps mondial, ni corps social, ni corps intermédiaire entre le dirigeant et le consommateur. Bref le paradis libéral.

Or, il y a bien une alternative au Reich libéral globaliste monétaire et douanier : État-nation responsable de son économie politique au service du peuple devant lui-même et devant les autres. Les États-nations représentent les peuples à condition d’une monnaie propre. Une monnaie est le prix de la responsabilité d’un peuple à produire réellement sa valeur ajoutée. La monnaie n’est plus alors une matière symbolique pour calculer des prix arbitraires au bénéfice d’une oligarchie hors sol. La monnaie est l’unité de compte d’une valeur ajoutée partageable par un même gouvernement de la justice, du droit et des choses au sein des nations. Les nations sont en interaction par des États monétairement scalables en situation de se garantir réciproquement dans la représentation des intérêts pluriels des peuples.

La nation n’est plus un impensé d’une germanité universelle mais le corps actif de la loi partagée par une république commune. Les États sont les corps des nations qui permettent la valeur commune réelle, partageable et distribuable dans l’économie des prix en monnaie. Pour ce faire, il faut et il suffit qu’une monnaie soit le titre de capitalisation de la valeur ajoutée légale d’un et d’un seul État assis sur une nation locale, régionale, continentale ou mondiale. A cette condition d’indexation de la monnaie par l’unicité identifiable des États, les gouvernements des peuples deviennent économiquement et financièrement responsables en réalité justiciable mesurable.

Avec des parités monétaires variables dans une chambre de compensation publique garantie par un État de droit financier commun à plusieurs nationalités, un déficit de justice dans un État par rapport aux autres est réglé par la dévaluation de la monnaie de cet État. Inversement, une plus-value de justice d’une politique gouvernementale plus productive que celle des États voisins se règle par la dévaluation de tous les États en déficit net de création de valeur pour le citoyen. Techniquement, ce système monétaire d’économie politique au bénéfice des peuples par les États est le bancor proposé par Keynes à Bretton Woods dès 1944.

L’euro de la démocratie réelle par un État confédéré des États unis d’Europe

Le système de l’euro-reich est virtuellement keynésien en ce qu’il constitue une monnaie commune internationale utilisée dans une communauté de souverainetés nationales distinctes. Mais il est libéral par le fait qu’il n’a pas de limites visibles de nature géopolitique ; par le fait que la BCE est autonome dans sa politique d’émission monétaire ; par le fait qu’il n’y a pas de pouvoir judiciaire eurozonal qui juge de la légalité commune des objets sous-jacents à tout règlement en euro ; par le fait enfin que les institutions de justice européenne ne sont pas responsables de leur fonctionnement constitutionnel devant des pouvoirs législatif, délibératif et exécutif spécifiquement européen indépendant des nationalités nationales.

Pour qu’un paiement en euro soit la matérialisation d’un intérêt général de tous les peuples et de tous les citoyens européens, il faudrait que l’euro ne représente que la justice internationale européenne indépendamment des justices nationales évaluées selon les lois nationales différentes des États locaux. Il faudrait donc un État confédéral de l’Eurozone avec son incarnation présidentielle, son gouvernement, son parlement et ses organes judiciaires travaillant exclusivement en euro convertible dans les monnaies propres de l’État fédéral allemand, de l’État unitaire français, de l’État italien, lombard, espagnol, catalan, écossais, bavarois, grec…

L’existence d’un État confédéral de l’euro manifesterait une communauté européenne de garantie internationale réciproque d’une même économie des droits du citoyen. Une économie de droits communs garantissant les droits spécifiques élaborés dans chaque culture nationale incarnée par un État propre. La convertibilité en euro commun des monnaies nationales et locales différencierait et financerait la relativité des prix selon la justice et la loi nationale qui les expriment. Une conception organique de la fiscalité se substituerait à son utilité libérale actuelle qui est d’assurer des rentes aux détenteurs implicites et irresponsables du pouvoir de marché, de police et de justice.

La refondation de l’euro dans une confédération d’États-nations est une refondation des États en régulateurs de l’économie des nations au service des citoyens. La nationalisation européenne du marché des changes en euro sous la justice financière et fiscale de la Confédération implique que la monnaie n’est plus attachée au prix des choses mais au prix des droits des personnes physiques solidaires par des personnes morales. Les personnes morales ne sont plus des abstractions juridiques hors sol mais des réalités incarnées par des personnes physiques toutes ressortissantes d’un droit confédéral commun quantifié en monnaie commune.

Les États confédérés ne sont plus alors en compétition pour capter une épargne hors sol détachée de droits personnels réels. Mais solidaires par une masse monétaire commune parce que différentiable en unités nationales et locales de la réalisation universelle juste des droits qu’ils proclament. Dans une compensation confédérale publique des parités de change entre personnes morales distinctes par leur capital en monnaie propre, le prix du crédit accordé à chaque entreprise économique politiquement solvable s’ajuste mécaniquement au prix du capital disponible en monnaie commune : il n’y a de capital financier qu’en monnaie commune et de crédit financier qu’en monnaie locale ; de contre-réalité du capital qu’en monnaie locale et de crédit réel qu’en monnaie commune.

L’euro-marché interbancaire qui est un marché international étatique des changes

La parité en euro de la monnaie du crédit de la personne morale est mécaniquement assurée par la dévaluation ou la réévaluation du capital nominal en euro. Le capital nominal en euro est rendu nécessairement liquide par le prix variable en euro de la masse de crédit mobilisée par une personne morale quelconque dans sa monnaie propre. Une collectivité locale, une entreprise ou un État national ou confédéral sont de statut monétaire égal en euro : ils sont soumis aux mêmes règles de compensation dans le système central interbancaire public commun. Toute banque est un organe du pouvoir judiciaire confédéral financièrement garantie, contrôlée et capitalisée par la personne morale politique de l’État confédéral. Les banques ne peuvent plus prendre les États en otage.

Dans la chambre de compensation européenne en euro confédéral, tout prélèvement fiscal prend la nature de prime de change. Pratiquement, un règlement de dette entre personnes morales locales, entrepreneuriales ou étatiques est une conversion monétaire donnant lieu au règlement d’une prime de change. La prime de change est et reste ce qu’elle est déjà : une prime d’assurance d’une masse de crédits dans une monnaie convertible en prix nominal à terme dans une autre monnaie. Dès lors que la compensation interbancaire est centralisée en euro étatique confédéral, toute prime de change est prime de crédit public universel d’une personne morale sur laquelle il est possible de prélever une fiscalité objective.

La fiscalité objective en euro fédératif a pour unique finalité de financer l’exercice public de la justice financière confédérale ; et de la justice nationale dans chaque monnaie nationale. La justice en euro est nominale : transsubstantiée par les décisions des magistrats d’un État de droit déposé et identifié comme personne morale, nécessairement incarnée par des citoyens européens et des ressortissants du droit européen commun. Pour qu’une fiscalité soit légitimement prélevée sur un règlement en euro au profit d’un gouvernement entrepreneurial, local, national ou confédéral, il faut et il suffit que les lois appliquées par la personne morale étatique sur les objets de son ressort soient formellement déposées et conformes aux lois européennes délibérées par le pouvoir législatif européen.

La fiscalité juste de la valeur ajoutée réelle du travail

La fiscalité des États européens refondée en monnaie commune confédérale se trouve strictement délimitée par le calcul public des primes de changes entre unités monétaires propres des personnes morales financièrement responsables. Cette fiscalité se matérialise en tant que telle comme prime de crédit des personnes physiques mandatées pour présider, gouverner, légiférer et juger par les personnes morales. Un officier public est mandaté par la loi qui définit sa fonction et son pouvoir. Il est élu directement ou indirectement par les citoyens selon sa prime de crédit personnel à faire appliquer les lois et règlements dont il s’engage à être dépositaire et garant moraux.

La titrisation en euro des décisions politiques, c’est à dire des programmes politiques appliqués par des personnes morales partisanes différentes au sein d’une même entreprise ou d’un même État, permet selon la technique éprouvée du dérivé de crédit (stock-option en anglais) de mesurer la prime d’assurance financière du prix nominal en crédit positif à terme d’un ensemble de décisions possibles d’une même personne physique ou morale. Titriser une décision ou une politique consiste à la déposer par un texte sous les prix nominaux que la personne physique présidant à sa mise en œuvre garantit à terme à l’ensemble de ses bénéficiaires qui sont « acheteurs » du titre décisionnel.

La titrisation et la cotation des politiques applicables par les personnes morales présidées, dirigées, organisées et productives en monnaie confédérale transforme en bulletin de vote chaque unité monétaire émise par le crédit à la personne physique président la personne morale. La mécanique est simple : une politique n’est applicable que si elle suscite plus d’acheteurs que de vendeurs du prix nominal des décisions à prendre. Toute politique appliquée est offerte et proposée à la société politique qui en assume la contre-réalité : appliquée parce que davantage achetée que vendue en prime de crédit à la présidence qui s’en porte garante. A partir du moment où un quelconque décideur dispose d’une prime de crédit positive sur le prix nominal du titre décisionnel dont il vend l’exécution, il peut travailler à l’appliquer pour produire le résultat promis au prix réel engagé à terme.

Si la valeur ajoutée à terme d’un titre décisionnel est globalement jugée insuffisante par ses acheteurs, alors ces derniers en revendent la prime. Dès que la prime devient négative, soit le président du titre perd son pouvoir d’exécution, soit il doit en ré-assurer le crédit et la valeur ajoutée par sa liquidité personnelle positive sur d’autres compétences dont la prime soit cotée positive. Toute fiscalité prélevée exclusivement sur des primes se définit alors exclusivement comme rémunération d’un travail d’assurance de la valeur ajoutée à terme. L’achat d’une prime est un engagement personnel de travail passé ou futur puisque la monnaie qui règle n’est que substantiation du travail effectué selon la loi commune.

Preuve de la valeur ajoutée du travail par la prime d’option du capital nominal

Par la monnaie qui quantifie l’État de droit actif entre les personnes physiques, le travail informe toute matière sous-jacente au capital nominal d’une titrisation déposée dans la Loi commune. Le prix nominal du capital a un prix réel par la prime en monnaie évaluant l’efficacité à terme du travail dans le bien livrable. Fiscalité et salaires prélevés sur la prime dans la limite de son prix toujours positif rémunèrent au fil du temps la valeur ajoutée effective du travail dans l’État de droit qui est garantie du travailleur consommateur dans son existence sociale. La plus-value fiscalisée par la Loi n’est plus un fruit spéculatif du calcul mais le résultat bénéfique d’un travail vrai d’information du réel.

La différentiation des personnes morales par les personnes physiques ; la titrisation des politiques vendues par les personnes physiques susceptibles d’exercer un pouvoir ; l’assurance financière des titres par un marché monétaire central confédéral ; et la cotation obligatoirement positive des personnes physiques investies du pouvoir d’une personne morale, constituent une régulation objective absolument sure des prix par la loi des États qui soit politique de justice appliquée dans les personnes morales.

La fiscalité ne peut plus être un instrument de prédation des majorités ou des monopoles sur les minorités, les plus faibles ou les exclus. Plus encore, la fiscalité devient la rémunération publique universelle de tout travail objectivement producteur de plus-value conditionnée à la loi morale des socialités réelles. S’il n’est de capital qu’en garantie du crédit personnel physique ou moral assuré par une souveraineté populaire, alors il n’est plus possible de vendre le prix positif d’un capital qui ne soit pas adossé à une personne morale existante et productive.

Si un prix nominal de capital n’engendre pas de prime positive par le travail effectif des personnes physiques qui le transforment, alors la prime de crédit négative calculée par les acheteurs et les vendeurs doit légalement obliger le propriétaire du capital à lui trouver un gérant plus efficace à informer sa transformation par son travail objectif vérifiable. La prime de crédit positive d’un titre de capital défini déposé à terme ne peut perdurer qu’à la condition d’un travail effectif d’information de la matière par le temps de la personne morale incarnée dans les personnes physiques. Il n’est plus de capital rentable qu’un travail identifiable de personnes physiques solidaires ne vienne transformer en livraisons de biens et services concrets pour ses acheteurs qui sont effectivement citoyens.

Prix calculable efficient de la démocratie réelle libre en euro

Dès lors que l’économie se dote d’une finance, d’un marché et d’un droit inscrits dans la responsabilité rationnelle et effective des États solidarisés dans leur crédit par une fiscalité monétaire commune, le facteur de la valeur n’est plus le capital mais le travail des personnes physiques. Le travail n’est plus une obligation portant des intérêts au seul bénéfice du prêteur nominal de la monnaie qui règle le salaire, mais une faculté d’informer toute matière, physique ou métaphysique, afin que la transformation de l’effet réponde à une fin humaine vitale, sociale et commune.

La compensation centrale des prix du capital en monnaie commune de monnaies locales est le seul moyen d’objectiver l’activité autonome du travail dans le temps par rapport au capital statique passif. La personne morale ne peut pas asservir des personnes physiques parce qu’elle n’est financièrement représentée que par du capital qui n’est pas en tant que tel monnaie de règlement. Une personne physique ne peut pas asservir une personne morale et les personnes physiques qui y travaillent parce que financièrement rémunérée exclusivement par des primes de capital dont l’existence positive est subordonnée au crédit objectif de la personne morale.

Un intellect libéral n’a aucun intérêt à comprendre la démocratie monétaire multinationale à partir du moment où le système libéral lui reconnaît une propriété sur le travail des autres par un titre de capital exonéré de toute loi par la supranationalité et l’impuissance des États. Les peuples, pas seulement dans la zone euro, se rendent mieux compte après 20 ans de monnaie unique et dix ans d’effondrement négatif des primes de crédit (crise de la dette « subprime ») comme il est confortable de blablater sur des théories fumeuses pour ne pas avoir à travailler réellement au bien commun. La spéculation libérale gagne de l’argent par l’argent qui nie la vérité des personnes dans les solidarités nationales.

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13 janvier 2019 7 13 /01 /janvier /2019 18:49
La justice à la racine du prix économique

L’impôt est le prix réel de la gratuité et donc la condition de distribution d’un revenu universel réel d’existence garantie à tous. La gratuité n’est pas l’absence de prix mais l’inconditionnalité économique de l’existence humaine individuelle pour tous les membres d’une société. La gratuité est évidemment un vœu pieux donc une aberration économique s’il n’est aucun moyen logique de répartir la consommation des biens vitaux essentiels dans la limite de ce qui est effectivement produit et disponible par la responsabilité des travailleurs. Le revenu universel est évidemment une aubaine pour les prédateurs capitalistes si la contrepartie réelle du revenu distribué n’est pas gérée et garantie par des officiers publics protégés de la corruption de l'égoïsme des intérêts privés particuliers.

Le problème du financement de la gratuité réelle par le revenu universel est donc une question de cloisonnement des financements sociaux alloués à l’existence des personnes physiques et morales par rapport aux financements individualistes des intérêts privés. En termes comptables, il faut rendre impossible la capture par les propriétaires du capital privé de la part de la valeur ajoutée effectivement produite pour satisfaire les besoins vitaux des personnes. Cela signifie que les impôts, taxes et prélèvements sociaux ne doivent pas être calculés et prélevés sous le contrôle direct des propriétaires privés du capital ; donc que le prix des biens et actifs doivent être déposés dans un marché public régulé par du capital public non miscible au capital privé.

La plus-value subordonnée à la valeur ajoutée

Le seul moyen matériel logique de distinguer et séparer le capital public représentant l’intérêt général du capital privé représentant l’intérêt particulier des individus est la monnaie exclusivement indexée sur et par les sociétés politiques. Une société politique est un regroupement de personnes physiques mettant des intérêts en commun sous une même politique collective. L’État est une société politique d’intérêt général dont l’objet est l’existence-même des personnes physiques qui le composent. L’entreprise est une société politique d’intérêt particulier dont l’objet est la production de certains biens au bénéfice matériel de ses parties prenantes.

La séparation économique et juridique entre l’intérêt général et l’intérêt particulier non général ne peut être réalisée que par des unités monétaires distinctes entre des sociétés politiques différentes. Il en découle alors que le prix d’intérêt général d’un bien particulier devient différentiable des prix d’intérêt privé de ce même bien. Alors il devient possible d’interdire concrètement la capture d’un intérêt général par du capital privé représentatif d’un intérêt matériel particulier. A contrario, il apparaît évident que le capitalisme libéral facilite la capture de l’intérêt général dans l’intérêt privé par la dénationalisation des monnaies qui interdit le contrôle public de la légalité des prix ; et par la titrisation anonyme privée des biens qui soustrait le calcul des prix donc le partage de la valeur ajoutée à l’arbitrage fiscal de l’intérêt général.

Assurer l'universalité du revenu par la monnaie

Pour que la gratuité de l’existence soit effectivement financée par un revenu universel d’intérêt général, il faut donc rétablir la subordination des marchés aux États et la subordination des entreprises aux marchés réellement régulés par l’intérêt général. Chaque État et chaque entreprise doit avoir son unité monétaire propre : la fonction du marché est alors de recevoir le dépôt public légal de la propriété des biens échangeables et de répartir la valeur ajoutée par le prix publiquement négocié des biens. Le règlement du prix ne se fait plus par une seule monnaie mais par toutes les monnaies des intérêts généraux et particuliers des personnes physiques impliquées dans la production, la consommation et l’équité en prix du bien.

La différenciation des intérêts par la distinction des unités monétaire implique que le marché des biens soit aussi le marché des changes. Une monnaie est un bien en tant qu’unité de pouvoir d’achat universel de la valeur ajoutée actualisée. Toute unité monétaire doit pouvoir s’acheter ou se vendre dans son prix publiquement négociable dans une autre monnaie. La conversion d’une monnaie dans une autre se règle alors par deux unités de compte distincte qui sont la parité nominale et la prime de change. La parité nominale règle l’équilibre des intérêts privés entre acheteur et vendeur ; la prime de change règle le prix de l’intérêt général à la société politique qui solidarise les intérêts particuliers dans une existence commune. La prime de change est donc la fiscalité qui finance le revenu universel d’existence gratuite dans la société politique qui garantit la réalité et l’universalité d’une même valeur ajoutée.

Le vrai capital comme prix de la réalité légale juste

La régulation de la monnaie et des prix par le droit réel des personnes physiques à exister met un point d’arrêt à l’escroquerie libérale de la libre circulation du soit-disant capital. La détention anonyme déterritorialisée des titres de propriété et leur représentation monétaire détachée de la garantie économique des sociétés politiques effectivement constituées, fait que le capital réel est remplacé par un simulacre financier. La libre circulation financière du capital à l’échelle du monde a pour contrepartie l’écrasement des salaires au profit de la rentabilité spéculative du capital, l’asphyxie de la dépense publique par l’évasion fiscale, la corruption des responsables publics par des intérêts invisibles et la prédation des ressources naturelles aux dépens de l’intérêt général des humains.

L’économie de la gratuité de l’existence humaine n’a pas d’autre réalisation possible que dans la refondation de la monnaie. La matérialisation de la valeur ajoutée dans le prix de marché régi par le droit réel des personnes signifie que le prix de l’existence universelle de chacun est systématiquement inclus dans tout règlement monétaire. Le pouvoir d’émettre, de prêter et de conserver la monnaie ne peut pas être confié à des intérêts particuliers garantis par du capital privé. La gestion des signes monétaires est la prérogative du pouvoir judiciaire séparé dans ses trois pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire qui fondent l’intérêt général effectif.

Une société politique est judiciairement efficace si tous ses membres sont physiquement identifiables dans leurs ventes et leurs achats de valeur ajoutée. La fonction réelle du marché est de garantir par des unités monétaires politiquement différentiables la responsabilité de chaque propriétaire de capital à garantir l’existence gratuite de toute personne humaine.

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4 décembre 2018 2 04 /12 /décembre /2018 09:24

Ce résumé des principes de la démocratie directe est encore trop déterminé par le contexte ultra-libéral où nous vivons depuis maintenant plus d'une génération. La référence aux états communautaires locaux du Moyen-Age est efficace à condition d'être pensée et analysée jusque dans sa réalité économique, marchande, monétaire et fiscale concrète.

La religion piétiste de l'individu libre

Notre système libéral d'économie politique est le pur produit de la sociologie protestante élaborée à partir de Luther et Calvin. Seule la foi détermine la valeur des actes humains ; la foi n'est pas désirée et élaborée par une volonté individuelle ou collective responsable mais reçue du Ciel ; la foi est reçue et interprétée individuellement indépendamment de la collectivité, de l'universalité ou d'un quelconque corps social ; la délibération communautaire est superfétatoire car la transcendance a déjà déterminé une dissociation entre une minorité d'élus et une majorité de damnés. Historiquement, les principautés et républiques protestantes ne sont pas fondées sur un projet d'égalité de nature et de condition entre tous leurs ressortissants.

L'individualisme libéral ne pense ni ne voit la réalité d'un corps social instaurant une solidarité d'existence entre un peuple et des élites. Il n'y a pas de communion des saints impliquant des œuvres dont le prix dépende de la réalisation universelle du salut. La monnaie qui quantifie les prix est émise indépendamment d'une loi commune obligeant autant et également les riches et les pauvres. Les prix sont calculables exclusivement par rapports à des intérêts individuels. Il n'y a pas besoin d'incarnation de l'intérêt général à un bien commun universellement bénéfique. Dans l'espace du marché, seuls les individus forts et les rapports de force matérielle déterminent l'équilibre des prix.

Si l'intérêt général à l'universalité des biens n'est pas incarné au cœur de la négociation des règlements de marché, seuls les forts et les riches obtiennent satisfaction de la confrontation "libre" de leurs offres et demandes dans l'espace public. Si les représentants de l'intérêt général ne sont pas économiquement désintéressés par des ressources fiscales non négociables dans les transactions entre individus, alors l'intérêt particulier corrompt la représentation de l'intérêt général. Si les représentants de l'intérêt général ne sont pas formés et élus par un vote indépendant et distinct du flux monétaire matériel, alors les œuvres d'intérêt général sont absorbées par la comptabilité fiduciaire des dettes et créances entre individus conjoncturellement forts et puissants.

Rendre la réalité objectivement analysable entre ses sujets

La démocratie directe n'est effectivement possible qu'en rupture pratique avec les irréalités financiaristes de l'individualisme libéral. La démocratie est le pouvoir du peuple par le peuple pour le peuple. Mais le pouvoir n'a pas de réalité effective sans la séparation de son objet et de son sujet. Le sujet de la démocratie est le bien être de tous les citoyens. L'objet de la démocratie est la transformation de toutes les réalités propres à chaque citoyen dans sa singularité et propres à chacun des corps intermédiaires auxquels le citoyen participe pour s'intégrer dans l’œuvre commune d'un monde partageable.

L'irréalisme de l'individualisme libéral est de croire au prix d'objets absolus ou au crédit de sujets absolus. Le libéral professe que des objets ont un prix sans être effectivement engagés et produits par des sujets ; que certains sujets ont du crédit par le seul fait qu'ils affirment des prix sans avoir à livrer dans le temps et dans l'espace les objets véridiques correspondants. La réalité des biens objectifs par les prix subjectifs est rétablie à quatre conditions : que le marché soit garanti par un corps social délimité identifiable ; que le marché soit régulé par une autorité politique incarnée indépendante des intérêts privés ; que l'information de marché soit équitable sur les choses et sur les prix entre tout individu ; que l'existence de chaque citoyen sur le marché soit assurée sans condition par le corps social.

Aristote et Keynes ont montré que l'outil monétaire a potentiellement pour fonction de rendre identifiable, calculable et réglable par les prix les objets échangés comme biens dans la loi commune des membres d'un corps social. L'utilité monétaire superpose quatre plans de relation : l'existence du citoyen par les corps sociaux qui instaurent son travail ; la solidarité des citoyens par des objets appréciés en commun ; la collaboration des citoyens à la satisfaction de tous les besoins humains individuels et collectifs ; la liberté des citoyens à choisir les corps intermédiaires par lesquels ils contribuent à leur propre mesure aux biens communs.

Réinstituer la monnaie dans la démocratie des libertés

La monnaie est utile et efficace en attribuant à chaque référentiel étatique et social son unité de compte propre ; en interdisant l'engagement d'un prix sans la responsabilité des transacteurs par le corps social qui le garantit ; en instaurant la convertibilité des prix d'un marché à l'autre par la mutualisation fiscale des risques de change ; en finançant la régulation équitable du marché exclusivement par la ressource fiscale. Pour qu'il soit impossible de contourner une loi domestique par des signes monétaires détachés de ses propriétaires et garants offreurs ou demandeurs, il faut et il suffit que les paiements soient dématérialisés sous le contrôle exclusif du pouvoir judiciaire parfaitement séparé et distinct du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif.

La monnaie dématérialisée et fiscalisée par le pouvoir judiciaire rend les biens réels qui en sont la contrepartie inaccessible aux individus qui refusent de se soumettre à l'ensemble des règles et règlements qui en sont la condition du prix. De la même façon, tous les citoyens désireux de se mettre sous la protection d'un corps social le font en réglant leurs transactions par la monnaie propre à ce corps. La convertibilité des prix entre deux états réciproquement garantis par leur monnaie propre se fait par les personnes physiques engageant leur crédit dans les deux zones monétaires à la fois.

A partir de la différenciation monétaire de l'objet dans le sujet, et de la différentiation des sujets distincts dans un sujet commun, il devient également possible de différencier le calcul du crédit aux personnes du calcul du prix des choses. La garantie des droits de la personne se fait par une unité monétaire distincte et convertible en monnaie de propriété des choses. L'élection d'un représentant du corps social se règle par la monnaie qui attribue une et une seule voix à chaque personne physique. La liquidation de la fiscalité qui mesure le crédit d'un représentant élu se règle par une monnaie d'indexation du capital, du travail ou de la consommation.

Le bulletin de vote est une monnaie

La dématérialisation de la monnaie et la cambiarité des unités de compte dans une chambre de compensation et de règlement unique met en œuvre des mandats électoraux impératifs tout autant que des délégations dont les citoyens peuvent modifier les contours à tout instant. La délibération et l’exécution des décisions se règle par autant d'unités monétaires distinctes qu'il y a de référentiels de valeur nécessaires à la factorisation des prix et à la couverture de tous les risques politiques, juridiques et matériels par le travail personnel de description, d'intelligence et de fabrication.

La resocialisation de l'économie humaine n'est nullement dépendante d'un mouvement général uniforme et miraculeux d'une multitude d'individus. La variabilité des changes et des prix dans une chambre de compensation unique garantie par l’État de droit commun aux citoyens agissant par des corps intermédiaires peut intervenir à l'échelle d'une communauté locale comme des états actuels, de l'Union Européenne ou du monde entier. Les seules conditions pratiques sont la volonté de vivre ensemble par des biens communs et l'informatisation complète de la compensation keynésienne qui rende les transactions fluides et scalables quelle que soit le nombre d'acteurs engagés.

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28 octobre 2018 7 28 /10 /octobre /2018 14:59

Ce texte développe le volet monétaire de la thèse de Paul Jorion et Vincent Burnand-Galpin : La gratuité, contre la logique économique ?

La gratuité condition de la réalisation humaine du marché

La gratuité est une nécessité de l'existence civilisée entre citoyens égaux et solidaires par une loi et une réalité communes. Ce qui doit être gratuit, c'est le droit d'exister avec les mêmes obligations et les mêmes contraintes physiques que n'importe qui d'autre quelle que soit sa manière et sa façon d'exister. Depuis Aristote nous savons qu'économiquement la gratuité d'existence signifie que tout échange de réalité commune bonne et positive est régie par l'équivalence universelle de la chose au prix. Le prix manifeste un bien dans les limites du monde physique si et seulement si le bien est nommé de la même façon et valorisé par le même prix dans un même marché où tous les transacteurs effectifs ou potentiels ont la même possibilité d'accès à la réalité physique du bien échangé.

La gratuité d'un quelconque bien revient alors à poser l'obligation de toute la communauté humaine physiquement présente sur un marché défini de livrer la réalité quantitative et qualitative du bien à tout individu participant de la communauté indépendamment de son travail effectif direct à la production dudit bien. La gratuité n'est pas la négation de la production nécessaire de ce qui a un prix dans la communauté mais la livraison garantie du bien concret qui satisfasse un besoin vital même si le bénéficiaire ne participe pas directement à sa production. Le prix d'un bien gratuit ne dépend plus nécessairement du prix du travail de celui qui en bénéficie. Donc un bien gratuit engage le travail de production et de livraison de la communauté à la place du travail du bénéficiaire qui n'est plus une condition d'accès aux biens vitaux.

Assurer l'existence des personnes par la promotion du travail

La gratuité d'un bien en économie réelle signifie la mutualisation sur la communauté de son coût en travail indépendamment du prix attribué au travail éventuel du consommateur bénéficiaire. A l'échelle du marché ou s'instaure la gratuité d'un bien, il faut que le prix du travail nécessaire à sa production soit calculé et réglé indépendamment du travail et des revenus du bénéficiaire assuré. C'est là l'une des raisons d'être fondamentale de la fiscalité sur les prix et revenus réglés et versés dans un marché réel et concret d'une communauté humaine incarnée. La gratuité est nécessairement financée par la fiscalité à finalité redistributive : le prix de revient de tout bien dont certains soient gratuits doit être systématiquement majoré par la taxation de tous les revenus du travail effectif afin de compenser et financer le travail non effectué par les bénéficiaires de la gratuité.

La gratuité est économiquement une compensation de la quantité consommée indépendamment du travail effectué, par le prix de tout ce qui est produit par ceux qui travaillent gratuitement sans attendre de contrepartie physique pour eux-mêmes. Les biens et services gratuits ne sont pas consommables s'ils ne sont pas produits. La communauté est garante de la gratuité de certains biens pour les personnes qui n'en peuvent le prix, si elle achète par elle-même sur ses ressources propres à ceux qui travaillent et produisent effectivement les biens rendus gratuits. La gratuité implique un calcul économique de mise en équivalence réelle d'un droit universel à l'existence par certains biens définis, avec le prix du travail effectivement nécessaire à la production desdits biens.

La raison d'être de la monnaie dans l'existence gratuite du citoyen

La gratuité signifie que le prix d'un bien n'est pas seulement une évaluation du travail qu'il contient mais aussi de la réalisation de la justice entre des personnes individualisées qui n'effectuent pas concrètement le même travail. L'équité entre les individus est également la justice à l'intérieur de la personne qui existe gratuitement par le choix d'une communauté humaine qui s'y engage effectivement et réellement. Il apparaît alors que la gratuité n'est pas pensable ni calculable sans le recours à la monnaie qui quantifie le prix de la réalité effective par le travail qui fait exister, et par la morale qui produit le bien par la communauté effective d'existence. Quand Aristote parle de la monnaie comme d'une réserve de valeur qui compte et règle le prix réel des biens, il pose la matière d'une métaphysique calculable de la démocratie comme régime d'égalité possible des citoyens à tous exister par la même loi les uns par rapport aux autres.

La gratuité a donc un prix qui impose le calcul monétaire à l'intérieur d'un même marché circonscrit par une démocratie. La symétrisation monétaire du marché à une communauté de bien par la cité, c'est à dire aujourd'hui par la commune, établit la condition de possibilité d'une fiscalité qui finance et assure la gratuité universelle réelle de l'existence. La fiscalité redistributive n'est pas calculable ni juridiquement ni économiquement si le marché n'est pas délimité par l'unité monétaire qui rende les travailleurs solidaires des consommateurs par une représentation commune de leurs biens et de leurs droits. La fiscalité n'est pas juridiquement efficiente ni économiquement efficace si elle ne s'applique pas à tous les biens échangés sur un marché y compris le capital et le crédit qui accumulent et valorisent le travail dans le temps et dans l'espace de la commune.

La monnaie localise la réalité du crédit entre personnes physiques

L'effectuation de la gratuité est l'instauration d'une commune dans une société par une monnaie. La commune mutualise le travail d'assurance de l'existence de tous. Si tous les échanges qui réalisent le prix demandé des travaux livrés sont tracés dans la monnaie communale, il est alors possible de calculer et de prélever la fraction de chaque revenu qui doit être redistribuée en nature et gratuitement aux personnes qui ne peuvent ou ne savent en accumuler tout le prix. Pour que le revenu mis en commun ne s'échappe pas hors de la communauté au profit de la cupidité individualiste, la monnaie locale qui matérialise le capital de solidarité communale doit être inconvertible en monnaie extérieure sans passer par la chambre communale de compensation de toutes les dettes et prix. Ainsi devient-il impossible d'exporter un revenu à l'extérieur de la communauté sans s'acquitter de la prime fiscale qui règle le prix d'assurance de toute existence individuelle par la production solidaire des biens.

La matérialisation d'une solidarité communale par une même monnaie exclusivement convertible par un marché public des changes est aussi la possibilité pratique libre de l'individualisme cupide. Si la monnaie communale est exclusivement digitale et comptabilisée sous le contrôle d'une magistrature communale exclusivement rémunérée par la fiscalité, alors tout paiement effectué par un autre moyen que la monnaie scripturale locale exclut l'acheteur d'un bien ou le créancier en monnaie extérieure de la garantie communale d'existence attachée à la chose ou à son prix. L'accès par une monnaie extérieure au superflu offert par la commune moyennant la réalité effective de la communauté d'existence, n'est concrètement possible que par le paiement d'une prime fiscale de change qui vient financer la gratuité domestique des biens vitaux.

Actualité du paradigme monétaire keynésien

Le paradigme économique de la capitalisation du travail subordonnée à la gratuité des biens vitaux est la chambre de compensation keynésienne multinationale du crédit. Ce paradigme est applicable immédiatement si quelques États de droit recouvrent leur souveraineté monétaire en nationalisant leur marché des changes, du crédit, du capital et du travail et en délégant à leurs communes et fédérations de communes la gestion de l'émission monétaire en unité de compte locale. La compensation publique nationale et internationale des primes de convertibilité des prix entre masses monétaires locales permet alors de financer la gratuité de l'existence humaine par le système de la mutualisation fiscale de la loi égale pour tous entre les démocraties.

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21 avril 2018 6 21 /04 /avril /2018 11:05

Par Roberto Boulant

Il y a une manière de résumer la vie politique française de ces quarante dernières années qui est certes simplificatrice voire lapidaire, mais pas fondamentalement fausse.

Systémique autocratique

Il ne faut certainement pas mépriser les plaisirs de la dialectique, voire de l’amphigouri pour les plus gourmets d’entre-nous, mais je reste partisan de la ligne claire : comme disait Einstein qui n’était pas la moitié d’un imbécile, si vous ne pouvez expliquer un concept à un enfant de six ans, c’est que vous ne le comprenez pas complètement.

Je pense que nous commettons une erreur en nous focalisant sur les hommes au détriment du méta-système qu’est le capitalisme financiarisé et mondialisé. Les présidents français ne sont finalement que de simples DRH en charge de mettre en musique la politique d’un conseil d’administration que personne n’a élu. Tout au plus peut-on noter que les marges de manœuvres pour le petit personnel politique n’ont été qu’en se réduisant depuis la contre-révolution néolibérale commencée au mi-temps des années 70.

Dans ce cadre, un Macron n’est finalement que la suite logique d’un long processus de dévitalisation démocratique, celui qui voit des hommes politiques remplacés par de simples haut-fonctionnaires dont la mission première n’est pas de gouverner mais d’obéir (ce qui se traduit par le concept de gouvernance en langage policé).

Que Macron soit probablement un vrai croyant de la religion féroce doublé d’un banquier d’affaires, ne fit que conforter les puissants intérêts privés dans leur choix de le propulser à l’Élysée (les tapis de bombes des B52 faisant figure de pétards du 14 juillet comparés à l’hystérie médiatique des dernières présidentielles enjoignant à chacun de bien voter pour sauver la Patrie).

La séquence politique actuelle dans toute l’Europe, le coup de force sur la Commission de Selmayr n’étant qu’une des briques du mur, trouve les limites de la contre-révolution : il n’y a plus rien à discuter. Aboutissement logique du concept du TINA, la démocratie représentative est devenue une prédatrice des libertés et l’équivalent bling-bling de la République populaire.

La séquence dans l’isoloir remplaçant les défilés de masse, ce qui sied mieux à des populations vieillissantes.

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Pierre Sarton du Jonchay
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Le Blog de Paul Jorion

 

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