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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 09:56

Ce billet complète "Convoquer en 2014 les Etats Généraux de l'Union Européenne" publié dans le Blog de Paul Jorion.

Etat confédéral européen et marché monétaire en euro

Les cahiers de doléance ont exprimé les voeux et les pensées de ceux qui osaient et savaient écrire, c'est à dire une minorité. Mais l'état d'esprit des Français du tiers état de 1789 était que ceux qui savaient parler devaient représenter toute la communauté. C'est ce qui a été exprimé après coup dans les notions d'égalité et de fraternité dans la devise de la République Française. Cela n'a jamais empêché qu'il soit facile de se dissimuler derrière les belles paroles.

Ce qui est tout à fait possible aujourd'hui grâce à l'Internet et aux techniques modernes de crédit, c'est de relier les paroles à l'engagement personnel. Toute personne qui prétend représenter une collectivité quelconque peut, et donc devrait, être assurée par les gens qui approuvent ce qu'elle dit. Toute proposition peut être évaluée par un capital à celui qui la porte et se fait fort de la mettre en oeuvre ; ce capital est par définition librement attribué en monnaie numérique aux décisions que le représentant titulaire propose de prendre ; ce capital appartient à ceux qui votent et qui devront travailler ou payer de leur patrimoine propre pour être bénéficiaires des conséquences de la décision.

Un tel dispositif s'appelle un marché financier contrôlé informatiquement par la démocratie. La démocratie est le régime politique des intérêts économiques partageables et mutualisables. La mutualisation des intérêts signifie qu'on n'est pas seulement engagé par ce qu'on dit mais par ce qu'on fait visiblement et concrètement. Autrement dit la monnaie qui fait et hiérarchise les prix n'est pas produite par un banquier qui spécule dans son coin mais par des sociétés solidaires en travail. Une unité de monnaie est alors une unité de travail dans une société où on partage ce qu'on fait par ce qu'on dit et où ce qu'on dit a un prix à la condition qu'on s'engage personnellement à le faire d'une quelconque façon.

Les États Généraux de l'Union Européenne consisteraient à poser que le travail est la source du prix et que le capital est le prix d'un service engagé par une société. La conséquence serait que l'euro ne pourrait plus appartenir qu'à la démocratie des Européens.

En pratique :

1) les États nationaux membres de l'Union créent un Etat confédéral commun ;

2) cet État confédéral soit la société d'assurance de la valeur de l'euro en travail des citoyens européens ;

3) l'État confédéral assure par un budget propre la compensation de toute décision politique par un capital vérifiable en euro ;

4) l'État confédéral contrôlé par le Parlement Européen et administré par la Commission Européenne prélève une fiscalité monétaire par le système informatique européen de compensation (Target 2) ;

5) l'État confédéral garantisse le capital de la BCE possédé par les États européens et les dettes des Européens face à tous les non-Européens ;

6) l'État confédéral garantisse le capital en euro des États européens dont la finalité constitutionnelle soit d'assurer le travail des citoyens nationaux ;

7) l'État confédéral garantisse la démocratie en Europe en attribuant à chaque citoyen un capital variable et perpétuellement révisable en euro proportionnel au nombre de décisions publiques qu'il cautionne par son propre travail ou patrimoine personnel.

 

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Pierre Sarton du Jonchay
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