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27 mars 2018 2 27 /03 /mars /2018 08:27

Mise en examen du Président Sarkozy, des soupçons qui déboucheront sur un non-lieu

Aucun chef d’État ou de gouvernement ne peut être élu dans notre monde libéral sans un soutien massif de ceux qui ont de l'argent. Aucune campagne électorale ne touche suffisamment d'électeurs sans d'énormes dépenses de communication pour rémunérer des intermédiaires clés dont beaucoup se vendent au plus offrant simplement pour assurer leurs activités économiques, ou leur train de vie. De fait et si tant est que la Loi l'exige expressément, il n'existe actuellement aucun dispositif technique financier efficient à recenser et mesurer tous les flux monétaires alloués directement ou indirectement à la promotion d'un candidat et de son programme.

Ne parlons pas de l'origine rétrospective de tous les fonds qui affluent dans les caisses d'un candidat élu. Un chef d’État ou de gouvernement effectivement élu détermine par ses décisions ou ses non-décisions une foultitude de gains ou de pertes économiques pour tous ceux dont les intérêts individuels et collectifs sont liés à des lois, des normes, des investissements ou des dépenses de fonctionnement public étatique. Ne parlons pas non plus des rapports entre les états publics et privés de toutes sortes dans la sphère internationale où le mode le plus économique de résolution des conflits est encore un versement en argent à ceux qui d'une manière ou d'une autre sont en position de force réelle ou apparente.

La dérive historique du rationalisme impersonnel

L'irresponsabilité personnelle oligarchique financière et monétaire est consubstantielle à l'organisation libérale du monde depuis les Lumières européennes et depuis la mondialisation financière instaurée par les empires coloniaux libéraux occidentaux au XIXème siècle. Le dernier chef d’État à avoir répondu légalement sur sa vie-même du bon emploi des ressources financières publiques dont il était légalement la caution et le garant est Louis XVI. A partir du XIXème siècle, tous les États "modernes" font disparaître la responsabilité monétaire personnelle du chef de l’État en séparant la fonction budgétaire et fiscale de l’État de sa fonction de garantie de la valeur publique de la monnaie nationale.

Techniquement, les banques dites centrales qui émettent la monnaie de souveraineté des États deviennent officiellement des sociétés anonymisées dont les actionnaires contractuels mais non légaux sont des grandes fortunes nationales ou étrangères. Le chef de l’État, roi, empereur, président ou premier ministre, n'est plus responsable par sa tête ni même par son patrimoine propre de la comptabilité bonne de la ressource publique conformément à la Loi égale pour tous et au bien commun de tous. Les intérêts et comptes privés du chef de l’État sont bien distingués des intérêts généraux et des comptes publics. Mais en contrepartie les patrimoines concrètement mis en garantie de la sûreté du crédit public ne sont plus identifiés ni saisissables ; le capital réel de la banque centrale émettrice de la liquidité monétaire commune légale de toutes les dettes interpersonnelles n'est plus concrètement mesuré.

Le paradigme libéral de la monnaie permet la transparence économique légale et le contrôle comptable mais il abolit la responsabilité personnelle concrète du bon emploi économique et moral de la ressource publique et privée. Ceux qui prennent effectivement les décisions ne risquent matériellement et physiquement rien de plus que le capital liquide inscrit sur le compte bancaire de l'institution qu'ils représentent. Si les décisions compromettent des vies ou entrainent des destructions matérielles, personne n'en porte le poids moral et légal au-delà du capital comptable effectivement disponible dans les comptes de la banque centrale ou des banques débitrices de la banque centrale.

A qui profite le crime ?

Merveilleux système libéral qui fait porter sur les sociétés humaines toutes entières les conséquences matérielles des erreurs de jugement de quelques potentats auto-investis par la rationalité dite économique. Merveilleux système qui donnent à quelques possédants habiles la propriété de fait exclusive de toutes les ressources naturelles offertes au genre humain. Merveilleux système qui rend insaisissable par l'intérêt général la richesse matérielle fortuitement concentrée dans quelques mains plus habiles que les autres. Merveilleux système qui n'établit aucun lien économique entre le pouvoir de faire dans la réalité matérielle et le jugement moral de toutes les personnes physiques normalement solidaires par l’État de droit et par l'égalité devant la Loi.

Dans l'économie libérale globale d'aujourd'hui, il n'y a qu'un seul moyen d'approcher la vérité financière des puissants et des sachants : le témoignage "personnel" des puissants et des sachants conscients ou inconscients qui sont rémunérés par des intérêts qui ne sont pas identifiables. Au-delà d'un certain niveau hiérarchique institutionnel dans le champ de l'internationalité et de la globalité financière, il est absolument impossible de prouver quoi que soit en matière de propriété ou d'emploi de fonds apparemment engagés dans une finalité publique. Indépendamment d'une vérité financière non connaissable, le Président Sarkozy ne peut être condamné qu'à proportion du nombre "d'amis" qui le trahiront au risque et péril d'être eux-mêmes trahis par d'autres "amis".

En toute objectivité, l'ancien Président de la République Française vit dans un monde peuplé "d'amis" qui lui veulent le plus grand bien. Dans son discours de Toulon le 25 septembre 2008, n'a-t'il pas fustigé la banque mafieuse qui agit systémiquement au-dessus des lois, des réglementations et du pouvoir judiciaire des États de droit ? Dix ans après le krach des subprimes, les paradis fiscaux n'existent légalement plus et les marchés financiers sont complètement réglementés et contrôlés par des "autorités indépendantes" impossibles à corrompre. Ceux qui doutent d'un monde désormais assaini sont nécessairement des complotistes. N'est-il pas important aujourd'hui de montrer aux humbles que le président pourfendeur de la corruption financière était lui-même corrompu et aux puissants qui auraient des velléités de repentance, que les preuves de leur corruption sont d'avance constituées par des auditeurs ou des journalistes "indépendants".

Le complot des hypocrites

En toute objectivité, qu'est-ce qui explique la prolifération actuelle des espions, des technologies numériques d'espionnage, des terroristes, des armées privées et des méga-amendes payées par des entreprises aux États-Unis et à l'Union Européenne ? A partir du moment où les reconnaissances de dette sont la matérialisation du pouvoir de celui qui prête sur celui qui doit ; et de celui qui détient l'argent sur celui qui est juridiquement responsable, ne faut-il pas pour garder le pouvoir, menacer de mort physique dans l'espace international ou d'emprisonnement dans l'espace national, toute personne détentrice du pouvoir réel de subordonner l'argent à l'intégrité des corps ; et la liberté des corps au respect de l'intérêt général ; et l'intérêt général à l'existence effective d'un bien commun universel objectif ?

Comment le juge et l'administrateur prouvent-ils leur obéissance à la Loi particulière qu'ils représentent s'ils ont des dettes ou sont rémunérés par les lois d'intérêts étrangers ? Comment le législateur est-il solidaire de la société qui l'investit de son intérêt commun s'il peut régler ses dettes autrement que par la monnaie de la société qui le mandate ? Comment un responsable exécutif défend-il les droits et intérêts de la société qui le finance s'il peut ordonner des paiements en espèces invisibles au juge et au législateur qui garantissent son lien à la souveraineté dont il est investi ? L'argent symboliquement matérialisé par des espèces ou des titres au porteur simule une valeur de fait indépendante de la loi des personnes physiques responsables les unes envers les autres.

L'unité de compte monétaire actuellement détachée de la société identifiable et circonscrite qui en établit la valeur légale spécifique n'est finalement contre-garantie par aucune valeur réelle humainement vérifiable. Si une souveraineté civile ou entrepreneuriale n'est pas matérialisée par une et une seule unité de compte dont le prix soit ajustable selon la valeur relative des actes domestiques par rapport à ceux d'autres sociétés et d'autres circonscriptions d'intérêts, alors les prix des dettes interpersonnelles en monnaie ne sont pas réels et justes mais arbitraires et autocratiques. La logique la plus élémentaire de réalité expérimentale vérifiable veut qu'un prix ne soit pas réel s'il n'est pas relié à une société identifiable et circonscrite de personnes physiques solidaires par une même loi commune, des biens et services qui sont comptablement et légalement promis en contrepartie.

Conditions matérielles d'une économie de la rationalité

Les conditions pour que des flux financiers signifient une valeur légale réelle et vraie entre les personnes et les sociétés incarnant des intérêts communs partagés, sont simples à formuler et à mettre en œuvre. Les prix ne doive pas avoir de crédibilité légale s'ils ne sont pas rattachables par des comptes bancaires à une et une seule souveraineté incarnée par des personnes physiques nommées et protégées par une nationalité délimitée. La monnaie de papier ou la monnaie scripturale numérique qui ne se rattache à aucun gouvernement civil n'a donc en vérité aucune valeur réelle. Les monnaies qui ne sont pas seulement échangeables et convertibles sur un marché public surveillé par le juge pénal sont fausses. L'unité monétaire sans lien unique avec une société incarnée par des personnes physiques identifiées dans l'État de droit particulier reconnu qui les assure dans leur existence morale et juridique, n'a donc en vérité aucune valeur légale.

Techniquement et financièrement, la vraie monnaie légale exige un état civil central de toutes les personnes physiques reconnues et garanties dans leur existence corporelle réelle. Un identifiant numérique propre unique doit faire le lien entre la personne physique réelle et toute obligation ou actif comptabilisé à son nom. L'identification financière numérique de toute personne physique entraîne une garantie d'existence effective économique, juridique et morale par une personne morale indéfiniment couverte par un État de droit personnalisé. L’État de droit produit la justice par des personnes physiques incarnant les pouvoirs judiciaire, législatif et exécutif qui ont ensemble le statut de personne morale. Un État personne morale est monétairement assuré par une banque centrale ayant pouvoir d'émission monétaire qui mesure la liquidité des dettes dans la réalité. La valeur comptable des dettes est garantie par la souveraineté qui vérifie la réalité des dettes par la légalité et la justice des contrats et transactions interpersonnels.

La contrevaleur d'une dette interpersonnelle ne peut être crédible que rattachée unitairement à la monnaie de la société garante du débiteur ; rattachée unitairement à la monnaie distincte de la société garante du créancier ; rattachée unitairement à la monnaie seconde de la société garante des droits communs au créancier et au débiteur ; et rattachée à la monnaie générale encore distincte qui rend liquide les droits individuels par les droits sociaux. Les quatre monnaies nécessairement engagées dans toute transaction doivent être convertibles les unes dans les autres dans un marché public du crédit où la solvabilité de toute personne morale ou physique est financièrement et légalement garantie par une prime de change. La prime de change est une prime de crédit général qui fonctionne juridiquement comme les actuels dérivés de crédit échangés entre les opérateurs financiers.

La chose par le prix dans le sujet engagé

L'incrimination d'un ancien président français est donc soit le coup de grâce porté par les nihilistes libéraux à l'existence positive possible d'un État de droit impartial au service de la justice réelle ; soit l'occasion de reconstruire une véritable économie de la valeur humanisable délibérée par une chaine ininterrompue de responsabilités personnelles individuelles et collectives entre la chose et le prix.

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10 mars 2018 6 10 /03 /mars /2018 09:53

Message de Roberto Boulant

Pour reprendre avec mes mots cette compensation keynésienne numérique des monnaies que tu explores, c’est certainement là la clef de voute d’une future démocratie numérique. Numérique parce que maintenant que des liaisons Q-cryptées peuvent se dérouler sur des centaines de kilomètres, la démocratie directe n’est plus un fantasme. Il devient techniquement possible d’imaginer des assemblées délibérantes de plusieurs dizaines de millions de citoyens ! En ce domaine comme en d’autres, nous en sommes à courir derrière la technologie pour en imaginer les applications.

Si ton idée est la clef de voute d’une démocratie réelle, l’édifice reposerait alors sur trois colonnes porteuses :

- une éducation ayant pour but de faire des citoyens autonomes, aptes à penser par eux-mêmes,

- une architecture informationnelle « intriquant » les pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires, actuellement séparés (enfin, plus ou moins suivant les latitudes), où chaque citoyen reconnu apte à exercer sa citoyenneté pourrait participer en temps réel, mais sans obligation aucune,

- une armée de scribes n’ayant pas droit au statut de citoyens. Je veux bien sûr parler des IA faibles* qui sont maintenant les seules à pouvoir maitriser les niveaux de complexités atteints dans tous les domaines de la société des hommes.

Les obstacles pour passer de notre société des égos à la société des égaux pouvant finalement se classer en deux ordres : ceux purement techniques et relevant de nos seules imaginations et désirs (par exemple, comment contrôler les algorithmes), et ceux relevant des cliquets mis en place par les dominants actuels, en n’oubliant surtout pas qu’ils joueront la politique du pire sans aucune hésitation pour empêcher la démocratie directe de se réaliser.

IA faibles et IA forte

* Je ne sais pas si l’IA forte émergera un jour, même si je l’espère. Mais si tel était le cas, et à condition que nous nous rendions compte de son émergence (ce qui implique son désir de communiquer avec nous), je pense qu’il faudra la classer à la différence des IA faibles, dans une nouvelle catégorie du vivant. Et si pour quelques raisons à jamais incomprises, elle désire malgré tout communiquer avec des créatures à la vitesse de pensée inférieure de plusieurs ordres de grandeur, je doute que nous la comprenions vraiment. Dans un multivers informationnel, nous serons à jamais limité par notre toute petite sphère de conscience animale.

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6 mars 2018 2 06 /03 /mars /2018 10:12

Un commentaire à partir de « Qui étions-nous ? » Le Surmoi remplacé par le Big Data de Paul Jorion.

La personne morale par la personne physique

Pour qu'il y ait "sur-moi" et "sur-nous", il faut la matière du moi et la matière du nous. Il faut donc une différenciation matérielle du moi et du nous qui permette de dire "moi" sans que l'on y voit le masque du "nous" ; qui permette de dire "nous" sans que "vous", "il", "elle", "tu" et "je" soient des particules identiques non séparables et indistinctes dans un "nous" atomique. Pour que le "moi" soit formé par un "surmoi", ou par autre chose, il faut une forme qui donne un sens différent, une substance distincte, à "vous", à "nous", à "il", "elle", "tu" ou "je".

Finalement, la forme "je" opère la distinction entre la matière du "moi" et la matière du "surmoi", en mettant l'origine du moi dans la relation à "tu", à "il" ou à "elle" ; et l'origine du "surmoi" dans une détermination moïque par des "nous" ou des "vous". Peut-être alors que les "parents" sont géniteurs de la matière du moi et de la matière du surmoi par la forme du "tu", de "l'il" de "l'elle", du "nous" et du "vous", qu'"ils" sont pour le "je" du "moi". Les parents, mais alors aussi les sociétés, les institutions, les États, les réseaux, les religions, les traditions, les cultures, les coutumes et la maison terrestre commune ; supposons en pure hypothèse que tout cela existe réellement.

Mais, ces matières, dont les "data" sont les informations, ne m'informent que si mon "moi" est ouvert à d'autres formes que celles qui me forment déjà en tant que mon "moi" et mon "surmoi". Entre la matière dont je suis et la forme de mon existence, il faut la médiation d'un "je", sujet du moi qui ne soit pas juste un objet issu d'autres objets qui n'auraient aucun sujet. D'un "je", qui soit plus qu'un effet de langage ou de logique. D'un "je" formé par autre chose que tous les pronoms personnels et toutes les lois et institutions qui me déterminent et m'instituent distinct des autres individus.

Moi est un autre

Si parler, dire et exprimer en mots sert à quelque chose, il est impossible de se passer de l'hypothèse d'un "je" propre à chaque "moi". Ce "je" aurait la capacité de travailler les effets de matières dont le "moi" aurait l'expérience. Le "je" substantiverait et substantierait les matières éprouvées par le "moi". Le "je" travaillerait la matière pour la trans-former ; le "je" existerait dans le temps pour faire passer la matière d'une forme à l'autre par la vision d'une finalité qu'il désirerait. Mais les fins qui forment la finalité d'un "je" ne seraient pas totalement matérielles puisque le futur que "je" vois contient des indéterminations par rapport à la matière formée au présent.

L'indétermination du futur par le présent n'est pas une hypothèse absurde tant que nous observons rétrospectivement des changements entre le passé et le présent que nous ne pouvons pas intégralement expliquer par des déterminations matérielles formalisées. Concrètement, la quantité que les big data accumulent n'ont aucune exhaustivité quant à la qualité de ce qui est et qui se transforme. L'infini ne résout pas l'indéfini. 7 milliards de "moi" bien rangés dans leur "surmoi" aussi parfait, complet et déterminé deviendrait-il, ne suffisent pas à résoudre l'incertitude des formes par quoi la pluralité humaine saisit son existence et son devenir.

En fait, les big data ignorent parfaitement la matière des "je" qui singularisent indéfiniment les "moi", c'est à dire les personnes. Il y a bien dans les modèles de données qui rangent et classent les data, les formes "nom", "prénom", "patronyme", "domicile", "numéro téléphonique". Mais comment est assuré l'unicité relationnelle entre les formes identifiantes informatisées et le corps individuel vivant de la personne ? Comment les changements qui affectent le corps d'une personne sont-ils consignés pour tenir la bijection entre l'individu corporel temporel et l'individu nominal statique ?

La démocratie personnellement incarnée

A nouveau, chaque personne établie dans l'existence par son corps vivant unique spécifique, fait l'expérience de son indétermination existentielle dès lors que ses liens avec d'autres corps personnels vivant uniques se rompent ou se distendent. La détermination réciproque des "moi" par des "surmoi" plus ou moins cohérents et unifiés est radicalement insuffisante pour porter dans la durée temporelle la personne personnelle identifiée dans une infinité de bases de données réticulaires. Il n'y a que des "je" coordonnés dans des "nous" pour faire passer la puissance existentielle des data, en actes donnés personnels et politiques de la réalité humaine sensible.

Nous touchons ici l'essence de la démocratie sans laquelle "nous" n'existons pas ni comme humains, ni comme personnes, ni même comme individus. Un "demos" est un "nous" formé par l'objet commun d'une pluralité de "je". Les "je" réunissent librement et délibérément leur "moi" et leur "surmoi" pour former un objectif commun qui est leur fin partageable réciproquement offerte et donnée. Offerte dans un prix égal pour tous. Et donnée par une forme nominale intelligible à tous, c'est à dire un capital réel productif qui ne soit pas le capital virtuel spéculatif exclusif dont nous avons pris l'habitude par le régime de la libre circulation du capital en monnaie abstraite.

Le "cratos" est la puissance de transformation créative qui fait passer l'essence de la virtualité à l'acte ; la matière quantifiable sans forme, sans fin et sans effet à la matière qualifiée dans une personne par sa forme, sa fin particulière et son effet universel partageable. La démocratie est le régime d'existence de la réalité par quoi la matière humainement imaginée est formée, effectuée et finalisée par les relations de don et d'échange entre les corps personnels. Les data ne sont pas simplement accumulées pour déformer des consommateurs et le travail virtuel du néant mais systématiquement ordonnées à des personnes incarnées dans un corps physique par des sociétés politiques.

La vraie monnaie indexée sur les "je" qui sont en "nous"

La démocratie que nous avons perdue avec les big data libérales, qui sont non locales parce que non attribuées à des corps, est au contraire le régime de la propriété des données qui appartiennent aux personnes responsables de leur transformation les unes pour les autres. Les data de la démocratie matérialisent exclusivement l'existence des personnes en finalité les unes des autres. Les data de la démocratie sont nécessairement données à des personnes identifiées par un corps physique unique et distinct de tous les autres. La propriété personnelle des data par tous les "je" et les "nous" existant garantit leur valorisation au bénéfice de tous leurs propriétaires qui s'en trouvent effectivement responsables.

Le surmoi remplacé par les big data est un monde dont il faut parler au passé parce qu'il rend dès à présent l'existence humaine impossible. Nous sommes en pleine guerre civile mondiale entre une utopie de contrôle universel par la dématérialisation libre de toute existence donnée et une réalisation délibérative laborieuse de chaque personne par toutes. Au coeur de cette guerre est la monnaie qui est loi de transformation humaine unitaire réciproque de la quantité en qualité.

Soit la monnaie forme le prix par le consentement partagé visible des personnes libres à une même chose livrable à des corps définis et déterminés donc identifiés. Soit la monnaie matérialise une valeur en soi indépendante de tout effet d'information de finalités humaines interpersonnelles. Si l'hypothèse de la neutralité monétaire est vraie, alors les big data sont la toute puissance de ceux qui savent faire de l'argent avec de l'argent. Dans ce cas, la mécanique d'épuration du réel de toutes ces incertitudes, indéfinitions et indéterminations ira jusqu'à son terme logique informatique. Le risque de la corporéité personnelle libre de l'humain sera éradiquée.

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13 octobre 2017 5 13 /10 /octobre /2017 08:18

Par Jean-Luce Morlie

J’ajuste d’abord mon vocabulaire, en distinguant la gratuité de la reconnaissance mise en avant par Michel.

Gratuité instrumentale et gratuité vraie

La gratuité-instrumentale se manifeste dans la redistribution. A l’opposé, la gratuité-vraie se manifesterait dans la liberté du don, et la possibilité de reconnaissance au sens évoqué par Michel.

La gratuité instrumentale est associée au prix des choses redistribuées, et à une valeur (morale) : laquelle est précisément l’hypocrisie qui consiste à prendre d’un côté pour redonner de l’autre pour accumuler du capital symbolique, lequel sera à son tour monnayable (je reprends Michel et la logique démontée par Bourdieu).

Le don, la gratuité vraie est en dehors d’un calcul du prix et sa valeur est la reconnaissance de la liberté de l’autre à réciproquer de façon ternaire envers la collectivité en participant à la création du nouveau bien commun (il me semble m’inscrire dans la logique de Dominique Temple). Pour le redire autrement, le point décisif séparant les deux formes de gratuité est que la gratuité vraie est quitte de toute instrumentalisation hypocrite et de retour aux prix.

Par ailleurs, je ne pense pas qu’il faille anticiper une société idéale « religieuse » ou sociocratique pour avancer dans cette direction, mais bien sûr, des pratiques sociocratiques peuvent contribuer à construire un climat général de reconnaissance. Je pense, et davantage encore depuis la perspective robotique, que le travail peut se transformer en œuvre - a tout niveau et type d’activité , et que l’activité « d’oeuvrier » (ouvrier) trouve déjà récompense en elle-même, même si bien sûr, il est encore meilleur que l’œuvre soit reconnue.

Afin de préciser, je vais avancer par étapes, et, au fil des réponses en plusieurs « post ».

Conditions de la gratuité

L’objectif est de bien peser les concepts afin de proposer des modalités pratiques pour la mise en œuvre de la gratuité vraie dans la construction du bien nouveau commun. Sur ce point, je pense que la « gratuité de l’essentiel », telle que proposée par Paul, contient un « vice de forme » qui ne fera que renforcer la subordination des dominés dans le travail donnant accès au superflu. Paul ne propose pas, en effet, d’instituer parallèlement des espaces concrets dans lesquels les groupes dominés pourront exercer leur capacité collective à construire le nouveau bien commun gratuit. Dans la perspective de Michel, je dirai que cette forme de gratuité prive les dominés de leur capacité à être reconnus autrement que par à nouveau un lien de subordination dans les dispositifs de production du superflu.

Partant, il y a tout lieu de penser et de prévoir que la gratuité de l’essentiel, obtenue par simple redistribution, reproduira et accentuera les inégalités. Je pense par contre, que nous pouvons réunir les conditions du don dans des sphères de plus en plus étendue de proximité pour lesquelles l'échange se situe hors d’un calcul du prix. Je ne sais pas s’il serait raisonnable d’attribuer un prix nul ou négatif aux actes entraînant une reconnaissance symbolique, de façon à comptabiliser le symbolique dans l’économie. Faut-il « économétriser » le bonheur, la joie de vivre ? Mais je comprends qu’il y ait matière à questions concrètes.

Par exemple, si je crois utile de concevoir qu’il faille séparer les activités d’échange matériel qui relèveraient du don et de l’échange symbolique, des activités économiques demandant la fixation d’un prix, il y a des situations intermédiaires. Par exemple, une commune rurale pourrait se doter d’une coopérative municipale( accueillant les dons de tous terrains, travail, machines, locaux, etc.) et cultivant bénévolement des céréales et produisant le pain gratuit pour tous les habitants de la commune. Par contre un quartier urbain devrait acheter des céréales pour créer une boulangerie municipale, et dans ce cas le circuit de réciprocité symbolique étant « trop long », ces céréales-là devraient avoir un prix.

Voici encore trois préalables :

Le nouveau bien commun

Le nouveau bien commun va au-delà des biens communs de la nature ; c’est le milieu naturel de l’humanisation, la sécurité, la beauté, la joie, etc. Concrètement, l’harmonie des paysages, par l’agriculture, celle des rues par l’architecture, la sérénité des villes par le plaisir d’y vivre de leurs habitants, la disponibilité du savoir sont entre autres l’objectif du nouveau bien commun.

Réalisé socialement

Paul semble assumer, selon ses mots, l’idée que la gratuité de l’essentiel permet de soustraire l’effet du patrimoine et du capital culturel et social de l’expression des inégalités naturelles justifiant l’accès au superflu. A mon sens, il est nécessaire de penser « l’inégalité naturelle » en termes de groupes sociaux. Pour faire court, comme il y a autant d’idiots chez les dominés que chez les dominants, les « inégalités naturelles » n’entrent pas en ligne de compte dans la capacité des groupes sociaux à produire le nouveau bien commun.

Construction du nouveau bien commun

Il s’agit bien entendu d’un processus avançant par étapes et selon divers niveaux d’organisation sociale, il dépend de l’auto-apprentissage par les dominés à accroître leur capacité d’action collective sur les conditions qui leur sont faites. Le temps de travail nécessaire, libéré par les robots, permet précisément d’exercer cette faculté d’auto-apprentissage. Curieusement nous libérons les capacités d’auto-apprentissage des robots, mais négligeons de créer les conditions d’auto-évolution des hommes robotisés par les formes antérieures archaïques du travail.

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5 mai 2017 5 05 /05 /mai /2017 18:43

L'actuelle constitution de la République Française est construite sur l'articulation des fonctions aux hommes et sur la division des fonctions nécessaires et suffisantes à l'Etat de droit au service des libertés publiques. Si l’on ne fait pas la différence entre le texte et son actualisation interprétative par des rôles et les acteurs législatifs, judiciaires et exécutifs distincts, dont notre constitution et notre système juridique posent fermement l’existence et la mission, alors on fait le lit de la religion féroce. La religion de la liberté individuelle absolue régie mécaniquement par le pouvoir du capital monétaire de la ploutocratie hors sol et hors loi des citoyens.

Le Président de la République n’est pas le chef de l’exécutif ni dans le texte ni dans l’esprit de la constitution de la 5ème République. C’est bien le premier ministre qui dirige et conduit le gouvernement à la condition fondamentale déterminante de ne pas agir contre l’opinion de la majorité des députés. Le président de la république n’a qu’un pouvoir judiciaire particulier qui est de nommer le premier ministre dont la politique exécutive puisse être soutenue par les majorités d’opinion que le président discerne au sein du corps des députés de l’Assemblée Nationale. Une fois le premier ministre investi du pouvoir exécutif de la majorité politique de l’Assemblée, le Président ne peut rien décider d’autre que les commentaires qu’il fait de la politique gouvernementale devant l’opinion et la dissolution de l’Assemblée Nationale s’il juge que celle-ci n’est pas en phase avec le pouvoir exécutif ni avec la majorité du corps électoral.

L'hypothèse de la bonne foi

Le problème de l’électeur démocrate entre les candidatures Le Pen et Macron n’est pas de choisir le moins pire des dictateurs mais de désigner le moins mauvais censeur de la politique gouvernementale que le futur président sera au nom de la nation souveraine. Contrairement à ce qu’ont laissé croire la plupart des candidats emportés dans le spectacle médiatique, l’élection présidentielle n’est pas le choix d’une politique ni de son chef exécutif. Eu égard au triomphe de l’ordo-libéralisme en France par le moyen de la technocratie bruxelloise et de la finance indépendante des États de droit, la fonction du futur président français ne sera pas d’incarner une prépondérance de la droite ou de la gauche, soient-elles extrêmes, mais d’interpréter la volonté du peuple français à se dissoudre dans le consumérisme globalisé ou à poursuivre son projet de démocratie sociale juste.

Quel que soit le gagnant du second tour de l’élection présidentielle, une infime partie de ce qui aura été promis par les candidats sera appliqué, sauf si les électeurs désignent une majorité absolue de députés dans le parti politique du futur président. Or la décrédibilisation des programmes et des projets qui ont structuré la vie politique française depuis une génération est beaucoup trop profonde pour qu’une majorité parlementaire claire se dégage par la dynamique de l’élection présidentielle. La recomposition du paysage politique autour des enjeux concrets de la protection sociale, du pouvoir des États, de la régulation financière, de la responsabilité économique, de la régénération des milieux naturels va se faire par tâtonnements, essais et erreurs. Il y aura probablement cohabitation de visions différentes entre Assemblée Nationale, Gouvernement et Président de la République. Il est vraisemblable que l’Assemblée Nationale sera dissoute, que plusieurs premiers ministres se succéderont et que le Président démissionnera ou sera mis en accusation avant la fin de son mandat.

Protéger la dignité de tous les citoyens même de ceux qui ont tort

Le danger imminent pour la démocratie en France, en Europe et pour la civilisation humaine est une victoire trop massive d’Emmanuel Macron. Elle provoquerait une adhésion factice au programme libéral flou du nouveau président qui serait poussé à accentuer l’effacement de la fonction du premier ministre pour pallier l’inconsistance politique du futur parlement dominé par un marais d’extrême centre. Le Président de la République pourrait ne plus être qu’un associé gérant délégué par la finance globale pour administrer le démantèlement de la souveraineté des États définitivement démis de leur fonction de régulation économique, financière et monétaire au service de la société civile et des droits réels des citoyens.

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4 avril 2017 2 04 /04 /avril /2017 17:38

La proposition de matérialiser l'empreinte écologique dans le calcul économique par la modulation des taux de TVA est puissante et concrète. Elle repose sur les principes et constats :

  1. 1. que le prix de revient à la consommation des biens et services doit provisionner le coût de régénération par produit de ce qui a été prélevé dans la nature ;

  2. 2. que le consommateur doit régler sur ses revenus le financement fiscal de l'effort nécessairement collectif à protéger le milieu naturel du bien vivre de tous ;

  3. 3. que la préservation du milieu naturel passe nécessairement par un budget public de recettes fiscales et de commandes à l'économie réelle pour investir et réparer dans des projets sur des domaines qui appartiennent aux biens communs publics collectifs ;

  4. 4. que l'économie des échanges privés entre particuliers et intérêts privés doit s'intégrer totalement sans aucune échappatoire possible dans le cadre négociable délibéré des lois, normes et actions communes publiques de préservation globale mondiale du milieu naturel.

La mutation de la TVA en impôt du bien commun naturel physique n'est rien moins que l'abandon à l'échelle de la souveraineté nationale puis de la souveraineté mondiale du non-système de pouvoir virtuel du capitalisme libéral. Si on est sincèrement et sérieusement désireux de régénérer la planète livrée au pillage libéral ainsi que nos sociétés anéanties par les intérêts oligarchiques, comment peut-on éviter un travail constitutionnel de remise à plat de l’État au moins français du vivre ensemble ?

Il faut poser objectivement la responsabilité économique politique de la nation sur le territoire naturel étatique ; lequel doit lui être attribué et reconnu par la société mondiale des nations. Il faut que les normes de protection de l'homme dans son milieu naturel de vie fassent système opératoire imposable à tout intérêt ; que les intérêts particuliers soient négociables dans une loi commune indépendante de l'économie des individus ; que la force publique de contrôle et de régulation des échanges ne soit pas financièrement capturable par un calcul économique décontextualisé de la réalité naturelle universelle.

L'enjeu est évidemment de remettre la circulation et l'accumulation du capital dans les frontières de la loi des hommes et des sociétés de nature commune. Juridiquement cela signifie que le pouvoir financier est du pouvoir judiciaire : il mesure le crédit pour émettre la liquidité monétaire de règlement des prix justes selon la loi commune professionnellement vérifiée. Le pouvoir judiciaire étant un attribut de la souveraineté ne peut pas être exercé en dehors de la personne morale d’États constitués par une même loi applicable sur un périmètre défini limité. Par conséquent, toute banque dont la prime de capitalisation n'est pas la propriété publique d'un État constitué internationalement solvable doit être mise en faillite par la constitution française.

Tout banquier doit avoir le statut de magistrat contrôlable par un organe judiciaire responsable devant le peuple souverain par un capital d'assurance fiscale. Le capital d'assurance fiscale des banquiers ne sera détenu et souscrit que par des personnes physiques qui soient citoyens de plein droit ; débiteurs de leur travail pour le bien commun et créanciers de la collectivité pour leur existence personnelle. Concrètement, le développement durable est un non sens si financé par des sociétés bancaires anonymes mais une réalité probablement vraie si financé par des compagnies (structure juridique) de citoyens ingénieux libres et responsables.

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13 juillet 2016 3 13 /07 /juillet /2016 08:26

 

Pour signer la pétition sur Change.org : Thomas Piketty, présentez-vous aux présidentielles de 2017 !

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5 juillet 2015 7 05 /07 /juillet /2015 10:10

La réciprocité est la concordance entre les personnes en relation d'échange sur la loi d'équivalence des objets dans des désignations verbales communes. Dans le régime libéral où nous sommes, la réciprocité est impossible du fait que la propriété bancaire privée de l'argent donne à quelques-uns la faculté de dire ce que les choses sont indépendamment de ceux qui les produisent réellement par leur travail d'information de la matière.

Les Européens du Nord appellent "dettes" des obligations qui ne sont pas réciproques par absence de contenu juste. La justice selon une vraie loi et une vraie gouvernance communes n'opère pas en monnaie. Les sachants du capitalisme financier appellent "capital" des actifs qui ne sont pas réciproques par absence de produit universel à tout humain membre de la communauté de droit par qui le capital est néanmoins titrisé.

L'action démarre du sentiment qui contient l'activité par la réciprocité en acte de la parole collective. La parole est collective qui part du sentiment collectif sur une substance particulière d'un sujet personnel. Reporter à plus tard la convention de la parole qui fait la réciprocité de l'action aux sentiments est ce que veulent les libéraux liberticides pour spéculer impunément hors de toute réciprocité. Car de fait, l'action libérale précède systématiquement le sentiment qui tombe sur le fait accompli avant d'avoir pu s'exprimer dans une parole partageable.

La personne morale par qui les personnes physiques partagent véritablement des buts communs actualisables n'existe à l'origine que par une parole commune partagée. De cette parole commune s'expriment réciproquement les sentiments individuels et collectifs. Et c'est alors que jaillit l'action universellement lisible qui n'est pas juste un titre financier de quelques sachants hors sol. Le prix n'est pas réel qui ne renvoie pas à un objet visible aujourd'hui ou demain.

L'humanité civilisée ne peut pas advenir sans la condition verbale qui rend l'acte possible dans une réalité commune. La barbarie libérale consiste à interdire la réciprocité, laquelle soit sens des paroles qui font les actions au service de la réalité humaine. Si nous voulons restaurer les conditions de possibilité d'une réciprocité de notre humanité terrestre, nous n'éviterons pas de nous mettre d'accord sur les paroles qui posent l'hypothèse vraisemblable de notre humanité physique et morale originelle et finale.

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4 juillet 2015 6 04 /07 /juillet /2015 15:37

La raison d'un basculement dans l'économie de la responsabilité après le référendum grec est double et libre. Libre, parce que quoi qu'il arrive, on peut assassiner qui on veut si on le veut à la condition de savoir mentir, se cacher et se dissimuler. Double parce que la numérisation de la monnaie et des paiements induit à la fois un nommage de tout ce qu'on peut reconnaître dans la responsabilité personnelle causale et un traçage objectif de tous les éléments effectivement engagés de la responsabilité des biens vendus parce que préalablement achetés par le crédit de la monnaie.

La religion féroce qui sous-tend l'euro mis en défaut en Grèce, repose sur l'affirmation de l'impossible existence de la responsabilité humaine des causes d'un quelconque bien commun objectif. Une manière de vivre partagée et partageable des peuples européens ne peut résulter que d'un choix libre explicite et délibéré des majorités à l'intérieur de ces peuples. Si les Grecs votent "non" dimanche, la preuve sera administrée que les peuples peuvent réellement choisir, s'ils en ont la volonté, la réalité commune qui leur convient. Même si les gens de pouvoir ignorent ou font semblant d'ignorer les moyens de la liberté du vivre ensemble.

L'inertie des peuples et de l'histoire peut nous faire prévoir un retard permanent du changement effectif sur le changement urgent nécessaire. Le référendum grec peut nous conduire tous dans le fossé. Mais nous ne mesurons pas encore l'accélération de l'histoire, de la pensée et des comportements dans le nouveau monde connecté, numérique, unifié où nous arrivons.

Ce que nous pouvons désormais voir et sentir par le web n'en reste pas moins une toute petite fraction de la réalité en gestation. Dans cette réalité il y a l'évolution des coeurs et des esprits confrontés au réel sensible critique. Dans la localité des relations interpersonnelles subjectives sont en train d'émerger des mutations dont nous n'avons aucune idée, que ce soit en direction du pire ou du meilleur.

Les personnes humaines existent dans la réalité sensible les unes par les autres. La conséquence est que les micro-sociétés qui naissent des relations interpersonnelles sont efficaces à produire une réalité universellement satisfaisante pour des gens normaux. Les solidarités interpersonnelles mêmes ténues ont un impact et une croissance potentiellement illimitées sur la réalité vivante. L'exponentiation est l'expression de la vie relationnelle efficace.

Le système de la TVA universelle numérique est une déclinaison mathématique de la réalité exponentielle de l'économie de la responsabilité. Cette économie politique de la réalité négociable exponentielle a été théorisée par le Grec Aristote. Nous la connaissons bien au-delà de notre raison formellement rationaliste d'aujourd'hui.

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17 juin 2015 3 17 /06 /juin /2015 07:32

Le krach des subprimes en 2007 et 2008 a, comme l'accident nucléaire de Fukushima, révélé une instabilité systémique des dispositifs de qualification économique et légale des activités humaines. Ni l'industrie financière, ni l'industrie nucléaire n'ont montré leur capacité en elles-mêmes et par elles-mêmes d'assurer la qualité et l'innocuité des services rendus aux sociétés politiques qui les font fonctionner. Les autorités indépendantes de contrôle et de régulation de la stabilité systémique instaurées dans les deux industries ne sont pas efficientes à cause d'une logique libérale nominaliste du tout ou rien où les problèmes ne sont pas décomposables en éléments solubles par une responsabilité humaine réelle et pratique.

Grexit : le chemin inéluctable de la restauration des souverainetés

En pratique, et pour rester dans l'analogie, le grexit équivaudrait à la mise à l'arrêt d'une centrale nucléaire défectueuse. La production d'électricité est amputée mais on soustrait la population aux irradiations et à la mort lente. Les Grecs auraient à gérer la démonétisation de l'euro comme une panne d'approvisionnement électrique. Quelques semaines de pagaille totale mais une renationalisation de la monnaie et un réamorçage progressif de la liquidité sur des fondements domestiques au service de l'économie réelle. L'excédent budgétaire primaire que les prédateurs européens exigent de la Grèce pourrait être immédiatement réaffecté à gager les émissions de liquidité par la Banque Centrale de Grèce selon les lois et les intérêts des Grecs.

En fait le gouvernement grec est véritablement en train de sauver l'Union Européenne plus qu'il ne défend et protège les Grecs de l'hystérie des créanciers. La zone euro est un non-Etat de droit. Les gouvernements et la Commission Européenne n'ont aucun contrôle sur les banques, ni sur les entreprises transnationales, ni sur les gros patrimoines particuliers défiscalisés. Les États nationaux de la zone euro s'euthanasient pour essayer d'afficher des équilibres budgétaires avec des recettes d'impôts inexorablement amputées. La Commission Européenne produit des réglementations de concurrence "libre et non faussée" pour achever de décrédibiliser la puissance publique impartiale de solidarité. A cause de la cupidité des classes politiques nationales, l'Etat de droit est interdit à l'échelon communautaire et réduit à néant à l'échelon national et local.

Le Grexit pour mettre fin à la liberté de mentir

Le Grexit est maintenant ce qui peut arriver de mieux. Elle soulagera le peuple grec et mettra les gouvernements de l'euro devant leur réalité. Les Grecs ne perdront absolument rien en cessant de discuter avec les autistes libéraux pseudo-européistes ; les gouvernements de l'euro seront renvoyés à leurs responsabilités démocratiques devant les peuples qu'ils rackettent. Il sera impossible sous peine de retourner à l'âge de pierre de ne pas remettre à plat à l'échelle de l'ordre monétaire international, le gouvernement de l’État de droit, la régulation des dettes par l'application impartiale des lois, et le financement des charges communes par l'impôt.

Il faudra choisir entre remettre en ordre le financement de la puissance publique chacun chez soi ou avec un État confédéral de l'euro instaurant une solidarité fiscale et judiciaire. Quel que soit le degré de solidarité européenne choisie et assumée, il sera nécessaire de remettre les marchés de capitaux sous l'autorité des États. Il sera nécessaire de mesurer et de financer la responsabilité financière des gouvernements nationaux et supra-nationaux par des parités internes de change et une fiscalité cambiaire. Et il sera nécessaire d'assurer l'égalité devant la Loi et l'impôt par le contrôle des flux de capitaux inter-étatiques. Un État confédéral de l'euro est évidemment le moyen le plus économique et efficace d'arbitrer une politique européenne d'investissement et d'assurance des droits humains.

Reconstituer la condition de possibilité d'une égalité devant la Loi

Plus vite s'effondrera le non-système de la monnaie unique négatrice de l'État de droit commun, moindre seront les pertes financières systémiques à répartir entre les peuples et les citoyens. Aucune dette n'est réellement remboursable si elle n'est pas justifiée par des droits réels garantis par un État de droit disposant de ressources propres adossées à une fiscalité efficiente et juste. Il est impossible d'apurer toutes les fausses dettes accumulées dans le non-droit de l'euro libéral sans puiser dans des ressources fiscales, lesquelles ne seront levées que par des gouvernements responsables par l'économie de la Loi. Il n'a jamais existé de mesure stable et fiable des dettes sans fiscalité financière mise en œuvre par des États justes et impartiaux contrôlables par les citoyens contribuables.

La ré-étatisation des banques et de la monnaie est absolument incontournable dans la zone euro, comme partout ailleurs, s'il existe encore une possibilité humaine d'echapper à la guerre civile généralisée. Le Grexit est en réalité la mesure conservatoire minimale dont se sont dotés les Grecs grâce à Syriza, pour se protéger de la folie meurtrière de leurs créanciers en euro, dollar et franc suisse. Le Grexit équivaudra à un dépôt de bilan de la zone euro qui obligera à une mise sous séquestre de tous les actifs en euro qui sont revendicables par les créanciers de la zone. Il n'y aura que deux issues au dépôt de bilan de la zone euro : plan de continuation de l'activité sous l'autorité d'un gouvernement commun démocratique, transparent et respectueux des gouvernements nationaux ; ou liquidation de toutes les créances par attributions des actifs nationaux aux créanciers nationaux des États nationaux.

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Pierre Sarton du Jonchay
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