Mise en examen du Président Sarkozy, des soupçons qui déboucheront sur un non-lieu
Aucun chef d’État ou de gouvernement ne peut être élu dans notre monde libéral sans un soutien massif de ceux qui ont de l'argent. Aucune campagne électorale ne touche suffisamment d'électeurs sans d'énormes dépenses de communication pour rémunérer des intermédiaires clés dont beaucoup se vendent au plus offrant simplement pour assurer leurs activités économiques, ou leur train de vie. De fait et si tant est que la Loi l'exige expressément, il n'existe actuellement aucun dispositif technique financier efficient à recenser et mesurer tous les flux monétaires alloués directement ou indirectement à la promotion d'un candidat et de son programme.
Ne parlons pas de l'origine rétrospective de tous les fonds qui affluent dans les caisses d'un candidat élu. Un chef d’État ou de gouvernement effectivement élu détermine par ses décisions ou ses non-décisions une foultitude de gains ou de pertes économiques pour tous ceux dont les intérêts individuels et collectifs sont liés à des lois, des normes, des investissements ou des dépenses de fonctionnement public étatique. Ne parlons pas non plus des rapports entre les états publics et privés de toutes sortes dans la sphère internationale où le mode le plus économique de résolution des conflits est encore un versement en argent à ceux qui d'une manière ou d'une autre sont en position de force réelle ou apparente.
L'irresponsabilité personnelle oligarchique financière et monétaire est consubstantielle à l'organisation libérale du monde depuis les Lumières européennes et depuis la mondialisation financière instaurée par les empires coloniaux libéraux occidentaux au XIXème siècle. Le dernier chef d’État à avoir répondu légalement sur sa vie-même du bon emploi des ressources financières publiques dont il était légalement la caution et le garant est Louis XVI. A partir du XIXème siècle, tous les États "modernes" font disparaître la responsabilité monétaire personnelle du chef de l’État en séparant la fonction budgétaire et fiscale de l’État de sa fonction de garantie de la valeur publique de la monnaie nationale.
Techniquement, les banques dites centrales qui émettent la monnaie de souveraineté des États deviennent officiellement des sociétés anonymisées dont les actionnaires contractuels mais non légaux sont des grandes fortunes nationales ou étrangères. Le chef de l’État, roi, empereur, président ou premier ministre, n'est plus responsable par sa tête ni même par son patrimoine propre de la comptabilité bonne de la ressource publique conformément à la Loi égale pour tous et au bien commun de tous. Les intérêts et comptes privés du chef de l’État sont bien distingués des intérêts généraux et des comptes publics. Mais en contrepartie les patrimoines concrètement mis en garantie de la sûreté du crédit public ne sont plus identifiés ni saisissables ; le capital réel de la banque centrale émettrice de la liquidité monétaire commune légale de toutes les dettes interpersonnelles n'est plus concrètement mesuré.
Le paradigme libéral de la monnaie permet la transparence économique légale et le contrôle comptable mais il abolit la responsabilité personnelle concrète du bon emploi économique et moral de la ressource publique et privée. Ceux qui prennent effectivement les décisions ne risquent matériellement et physiquement rien de plus que le capital liquide inscrit sur le compte bancaire de l'institution qu'ils représentent. Si les décisions compromettent des vies ou entrainent des destructions matérielles, personne n'en porte le poids moral et légal au-delà du capital comptable effectivement disponible dans les comptes de la banque centrale ou des banques débitrices de la banque centrale.
Merveilleux système libéral qui fait porter sur les sociétés humaines toutes entières les conséquences matérielles des erreurs de jugement de quelques potentats auto-investis par la rationalité dite économique. Merveilleux système qui donnent à quelques possédants habiles la propriété de fait exclusive de toutes les ressources naturelles offertes au genre humain. Merveilleux système qui rend insaisissable par l'intérêt général la richesse matérielle fortuitement concentrée dans quelques mains plus habiles que les autres. Merveilleux système qui n'établit aucun lien économique entre le pouvoir de faire dans la réalité matérielle et le jugement moral de toutes les personnes physiques normalement solidaires par l’État de droit et par l'égalité devant la Loi.
Dans l'économie libérale globale d'aujourd'hui, il n'y a qu'un seul moyen d'approcher la vérité financière des puissants et des sachants : le témoignage "personnel" des puissants et des sachants conscients ou inconscients qui sont rémunérés par des intérêts qui ne sont pas identifiables. Au-delà d'un certain niveau hiérarchique institutionnel dans le champ de l'internationalité et de la globalité financière, il est absolument impossible de prouver quoi que soit en matière de propriété ou d'emploi de fonds apparemment engagés dans une finalité publique. Indépendamment d'une vérité financière non connaissable, le Président Sarkozy ne peut être condamné qu'à proportion du nombre "d'amis" qui le trahiront au risque et péril d'être eux-mêmes trahis par d'autres "amis".
En toute objectivité, l'ancien Président de la République Française vit dans un monde peuplé "d'amis" qui lui veulent le plus grand bien. Dans son discours de Toulon le 25 septembre 2008, n'a-t'il pas fustigé la banque mafieuse qui agit systémiquement au-dessus des lois, des réglementations et du pouvoir judiciaire des États de droit ? Dix ans après le krach des subprimes, les paradis fiscaux n'existent légalement plus et les marchés financiers sont complètement réglementés et contrôlés par des "autorités indépendantes" impossibles à corrompre. Ceux qui doutent d'un monde désormais assaini sont nécessairement des complotistes. N'est-il pas important aujourd'hui de montrer aux humbles que le président pourfendeur de la corruption financière était lui-même corrompu et aux puissants qui auraient des velléités de repentance, que les preuves de leur corruption sont d'avance constituées par des auditeurs ou des journalistes "indépendants".
En toute objectivité, qu'est-ce qui explique la prolifération actuelle des espions, des technologies numériques d'espionnage, des terroristes, des armées privées et des méga-amendes payées par des entreprises aux États-Unis et à l'Union Européenne ? A partir du moment où les reconnaissances de dette sont la matérialisation du pouvoir de celui qui prête sur celui qui doit ; et de celui qui détient l'argent sur celui qui est juridiquement responsable, ne faut-il pas pour garder le pouvoir, menacer de mort physique dans l'espace international ou d'emprisonnement dans l'espace national, toute personne détentrice du pouvoir réel de subordonner l'argent à l'intégrité des corps ; et la liberté des corps au respect de l'intérêt général ; et l'intérêt général à l'existence effective d'un bien commun universel objectif ?
Comment le juge et l'administrateur prouvent-ils leur obéissance à la Loi particulière qu'ils représentent s'ils ont des dettes ou sont rémunérés par les lois d'intérêts étrangers ? Comment le législateur est-il solidaire de la société qui l'investit de son intérêt commun s'il peut régler ses dettes autrement que par la monnaie de la société qui le mandate ? Comment un responsable exécutif défend-il les droits et intérêts de la société qui le finance s'il peut ordonner des paiements en espèces invisibles au juge et au législateur qui garantissent son lien à la souveraineté dont il est investi ? L'argent symboliquement matérialisé par des espèces ou des titres au porteur simule une valeur de fait indépendante de la loi des personnes physiques responsables les unes envers les autres.
L'unité de compte monétaire actuellement détachée de la société identifiable et circonscrite qui en établit la valeur légale spécifique n'est finalement contre-garantie par aucune valeur réelle humainement vérifiable. Si une souveraineté civile ou entrepreneuriale n'est pas matérialisée par une et une seule unité de compte dont le prix soit ajustable selon la valeur relative des actes domestiques par rapport à ceux d'autres sociétés et d'autres circonscriptions d'intérêts, alors les prix des dettes interpersonnelles en monnaie ne sont pas réels et justes mais arbitraires et autocratiques. La logique la plus élémentaire de réalité expérimentale vérifiable veut qu'un prix ne soit pas réel s'il n'est pas relié à une société identifiable et circonscrite de personnes physiques solidaires par une même loi commune, des biens et services qui sont comptablement et légalement promis en contrepartie.
Les conditions pour que des flux financiers signifient une valeur légale réelle et vraie entre les personnes et les sociétés incarnant des intérêts communs partagés, sont simples à formuler et à mettre en œuvre. Les prix ne doive pas avoir de crédibilité légale s'ils ne sont pas rattachables par des comptes bancaires à une et une seule souveraineté incarnée par des personnes physiques nommées et protégées par une nationalité délimitée. La monnaie de papier ou la monnaie scripturale numérique qui ne se rattache à aucun gouvernement civil n'a donc en vérité aucune valeur réelle. Les monnaies qui ne sont pas seulement échangeables et convertibles sur un marché public surveillé par le juge pénal sont fausses. L'unité monétaire sans lien unique avec une société incarnée par des personnes physiques identifiées dans l'État de droit particulier reconnu qui les assure dans leur existence morale et juridique, n'a donc en vérité aucune valeur légale.
Techniquement et financièrement, la vraie monnaie légale exige un état civil central de toutes les personnes physiques reconnues et garanties dans leur existence corporelle réelle. Un identifiant numérique propre unique doit faire le lien entre la personne physique réelle et toute obligation ou actif comptabilisé à son nom. L'identification financière numérique de toute personne physique entraîne une garantie d'existence effective économique, juridique et morale par une personne morale indéfiniment couverte par un État de droit personnalisé. L’État de droit produit la justice par des personnes physiques incarnant les pouvoirs judiciaire, législatif et exécutif qui ont ensemble le statut de personne morale. Un État personne morale est monétairement assuré par une banque centrale ayant pouvoir d'émission monétaire qui mesure la liquidité des dettes dans la réalité. La valeur comptable des dettes est garantie par la souveraineté qui vérifie la réalité des dettes par la légalité et la justice des contrats et transactions interpersonnels.
La contrevaleur d'une dette interpersonnelle ne peut être crédible que rattachée unitairement à la monnaie de la société garante du débiteur ; rattachée unitairement à la monnaie distincte de la société garante du créancier ; rattachée unitairement à la monnaie seconde de la société garante des droits communs au créancier et au débiteur ; et rattachée à la monnaie générale encore distincte qui rend liquide les droits individuels par les droits sociaux. Les quatre monnaies nécessairement engagées dans toute transaction doivent être convertibles les unes dans les autres dans un marché public du crédit où la solvabilité de toute personne morale ou physique est financièrement et légalement garantie par une prime de change. La prime de change est une prime de crédit général qui fonctionne juridiquement comme les actuels dérivés de crédit échangés entre les opérateurs financiers.
L'incrimination d'un ancien président français est donc soit le coup de grâce porté par les nihilistes libéraux à l'existence positive possible d'un État de droit impartial au service de la justice réelle ; soit l'occasion de reconstruire une véritable économie de la valeur humanisable délibérée par une chaine ininterrompue de responsabilités personnelles individuelles et collectives entre la chose et le prix.