Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 février 2015 3 25 /02 /février /2015 09:52

Sous l'intelligence spéculative de notre cerveau brassant des généralités, il y a l'intelligence objective du coeur de chacun qui s'appelle la morale. La morale, c'est l'intelligence de la singularité irréductible à l'idéologie, aux modèles financiers et aux codes juridiques. Le nominalisme libéral repose sur l'hypothèse d'inutilité de la morale : le singulier n'existe pas sous la généralité du discours ; le vrai est confondu avec la réalité privative de quelques cerveaux sur-puissants réputés omniscients.

Nous ne parvenons pas à sortir de la crise de la raison totalitaire à cause de la religion féroce imposée par le moyen de la monnaie émise secrètement par des coteries d'oligarques politiques et financiers. Mais derrière les volutes d'encens produits par l'Eurogroupe, la réalité va vers une mise en faillite objective de l'oligarchie financière européenne qui dirige l'euro. Les projections financières que l'Eurogroupe cherche à glisser dans son accord avec la Grèce sont un rideau de fumée derrière les réformes concrètes que le gouvernement grec met en oeuvre. Des réformes qui ré-ouvrent concrètement l'espace de la morale et de la responsabilité en politique et en finance.

Partager cet article
Repost0
21 février 2015 6 21 /02 /février /2015 19:42

L'immatérialisation de l'euro consisterait à supprimer dans un premier temps en Grèce puis dans toute la zone euro, la circulation des billets de banque au porteur émis par la BCE. L'euro pourrait avoir une parité unitaire nominale variable selon les réalités différentes des pays de la monnaie unique.

L'immatérialisation de l'euro en Grèce engendre l'option de souveraineté démocratique de la citoyenneté grecque. En Grèce un règlement monétaire en euro devient prime transactionnelle du prix nominal d'un objet conforme à la justice grecque. Un dépôt d'euro dans une banque domiciliée à la Banque Centrale de Grèce devient juste l'écriture d'un crédit nominal en droit réel de la souveraineté nationale grecque. La BCG représentant la liquidité de la souveraineté de la démocratie en Grèce est propriétaire de la prime du dépôt. Propriétaire de la prime des dépôts bancaires en Grèce signifie assureur de la liquidité du pouvoir d'achat de tout dépôt monétaire contre des biens et services régis par la Loi des citoyens de Grèce.

Responsabilité monétaire nominative

La numérisation de l'euro intraine que le pouvoir d'achat de la monnaie n'est plus attribué au porteur du signe mais à son propriétaire qui est alors nécessairement une personne physique réelle responsable devant la démocratie grecque. L'utilisation de la monnaie conformément au droit, à la loi du bien commun, est matériellement dévirtualisé par l'identification scripturale du corps physique qui déclenche le règlement. Comme tout transfert de dépôt monétaire se trouve tracé dans des livres bancaires par rapport à un propriétaire personnifié dans un corps physique, le pouvoir libératoire du capital monétaire devient indissociable d'une responsabilité morale effective des sujets d'une transaction ; des acteurs identifiés comme acheteur, vendeur, courtier et tiers de confiance publique.

En pratique, il suffit que le Parlement Grec vote la taxation de tout retrait de billet en euro et de tout dépôt de billet sur un compte bancaire. L'utilisation du chèque ou de tout autre moyen de paiement scriptural passant par une banque n'est pas taxé. Toute transaction non réglée en billet émis par la BCE reste dans le régime fiscal actuel de la TVA et de l'imposition des revenus et du capital. La démonétisation des billets de la BCE induit la nationalisation réelle de tous les paiements licites. Tout paiement devient un acte public de légalité dont la conformité de l'objet au droit est vérifiable par la puissance publique.

Il n'est aucunement nécessaire de modifier la propriété du capital des banques. Juste de confirmer la loi fondatrice du crédit selon laquelle il n'existe pas de dividende distribuable sur une activité de dépositaire bancaire si une banque n'est pas capable de prouver la licéité de tous les actifs déclarés en contrepartie du capital, des emprunts et des dépôts. Avec la monnaie exclusivement scripturale et numérique, le droit bancaire s'applique dans toute sa rigueur multiséculaire : pas d'écriture de crédit sans vérification de la légalité de la provision réelle sous-jacente au débit.

Le prix calculable de la justice civile

Si le crédit devient impossible hors de la réalité de l’État de droit, la fiscalité prélevée par la puissance publique retrouve sa finalité première d'assurer la justice entre les citoyens qui s'échangent des droits. Taxer les retraits et les dépôts de titres monétaires au porteur, c'est imposer le règlement du prix de la police et de la justice dans l'espace économique réel. Si les billets de banque ne sont pas taxés, le crédit public est engagé dans des transactions privées dont personne publiquement responsable ne peut vérifier la conformité au bien de tous les citoyens.

Le problème de la Grèce insolvable en euro est la liberté laissée aux individus de transporter des valises de billets dont l'usage est invérifiable par une quelconque responsabilité publique sur le territoire de la Grèce. Plus grave et plus profond, la confusion entre l'unité monétaire des citoyens grecs et celle des non-résidents dans le reste de la zone euro permet aux intérêts étrangers de capter et de privatiser la ressource fiscale de l’État grec. L'Etat grec est insolvable à cause de l'interdiction faite à tout Etat en euro de contrôler l'utilisation réelle du capital et du crédit géré par des règlements interbancaires privés. L'interdiction est construite par la possibilité du dépôt anonyme et de la titrisation anonyme du capital financier.

Dès lors que le gouvernement Tsipras supprime l'anonymat des dépôts et des titres financiers dans son périmètre de souveraineté, l'Etat grec de citoyenneté acquiert une connaissance de toutes les bases fiscales du bien commun grec. L'économie des Grecs peut être remise au service de la bonne vie de tous les Grecs par l'obligation de payer des impôts sur tout bénéfice de propriété ou de revenu en souveraineté grecque. Tout actif domicilié dans le droit des Grecs est taxable à proportion de tout le travail public, général, particulier et privé mobilisé au bénéfice du propriétaire physiquement identifié.

Comptablement, la taxation des retraits et des dépôts des titres monétaires papier de la BCE engendre l'identification d'un périmètre de souveraineté grecque dans la masse monétaire en euro. La vente d'un bien quelconque à un citoyen grec identifié et garanti comme tel dans ses droits entraîne alors la perception à la source de la prime fiscale d'assurance du droit de l'acheteur. Si le vendeur n'est pas résident grec, la taxation du bien livré est majorée pour faire garantir le paiement en liquidité grecque par du travail acheté à l'extérieur de la Grèce.

Le crédit en euro assuré par les finances publiques grecques

Le versement dans le Trésor Public grec d'une prime de change fiscale en euro sur les importations a pour contrepartie financière la garantie du pouvoir d'achat du dépôt en euro reçu en paiement du résident grec. L'Etat grec devient assureur en dernier ressort de tout debiteur grec en Euro, donc des banques grecques qui achètent de la liquidité à la BCE. La condition pour qu'une banque grecque soit assurée par l'Etat grec est qu'elle justifie la licéité de toute provision à un paiement eu euro par tout déposant dans ses livres. Les banques de dépôt grecques assurent la réalité du droit dans chaque transaction par le prélèvement des taxes à la source.

Comme la fiscalité devient prime d'assurance du droit des citoyens, la mission d'une banque de dépôt devient le traçage exhaustif dans le temps des actifs et des revenus qui sont la réalité effectivement produite des biens. Les bases fiscales exhaustivement recensées permettent la gestion objective des dépenses publiques d'investissement, de fonctionnement du commun et de garantie des personnes. La réalité des gens assurée par un État circonscrit et solvable engendre la certitude du crédit. Tout défaut ponctuel d'une personne est couvert par des déposants identifiés de droits réels solidaires de tout débiteur par la comptabilité bancaire surveillée par la puissance publique.

Pour demeurer dans le régime actuel d'irresponsabilité au bien commun en dépit de la monnaie immatérialisée en Grèce, il suffira de déposer ses euros hors du droit grec. Tous les mouvements de capitaux avant ou après l'immatérialisation de l'euro sont neutres sur l'économie du Droit. La taxation de la monnaie anonyme par les retraits et des dépôts de billets de banque rend l'espèce monétaire indissociable de la citoyenneté et de la justice entre les personnes physiques assumées dans leur corps. Pour rester libre d'asservir l'autre en fausses dettes, il faut impérativement se placer en dehors de la souveraineté qui identifie et personnalise ; ne jamais s'incarner sous une identité de relation à l'autre en réalité interpersonnelle.

Partager cet article
Repost0
13 février 2015 5 13 /02 /février /2015 09:16
Réalité considérable

La position du gouvernement Syriza est forte pour la simple raison qu’il tient la réalité pendant que les gouvernements de la zone euro sont dans des calculs de virtualité financière insoluble. La Grèce est en excédent budgétaire primaire : elle couvre ses dépenses publiques intérieures si elle s’abstient de payer les intérêts de sa dette détenue par les non-résidents. Que les autres européens veuillent ou ne veuillent pas en accepter les conséquences financières sur leurs propres finances publiques, aucun citoyen sain d’esprit, où qu’il vive en zone euro, ne peut imaginer que le gouvernement grec ne va pas financer ses obligations constitutionnelles fondatrices en priorité sur ses obligations politico-financières par rapport aux pseudo-amis de la zone euro. Il n’y a que les marchands de business et les retraités du nord qui soutiennent la technocratie ordo-libérale de la zone euro.

La seule possibilité que les Franco-Allemands ont de faire payer la Grèce actuelle, réellement et objectivement insolvable, est d’envoyer des chars à Athènes pour s’approprier des actifs réels sur le territoire grec. Or fort opportunément, les seules armées impériales encore opérationnelles à la défense d'intérêts nationalistes dans le monde sont celles des États-Unis, de la Russie et de la Chine. Les seuls actifs financiers que les franco-allemands pourraient saisir en euro sont ceux des Grecs qui ne paient pas d’impôts grâce à la libre circulation du capital en euro. La technocratie ordo-libérale européïste se parle à elle-même dans l’abstraction de toute réalité humaine tangible.

Dans les négociations qui s’ouvrent, il suffit que le gouvernement grec propose de taxer les importations réglées en euro ou en devise pour assécher la corruption fiscale domestique et payer les intérêts de sa dette extérieure. Immédiatement, tous les Européens grecs ou non-grecs vivant dans la réalité comprendront que le problème de la dette grecque est juste un délire religieux féroce d’idéologues angéliques et de spéculateurs patentés.

Clé fiscale

Le principe de la dévaluation fiscale de l’euro grec est le seul mécanisme qui permet de réconcilier la réalité économique et la réalité financière dans le maintien d’une zone euro efficiente économiquement et politiquement. La dévaluation fiscale est techniquement sans difficulté dans le système bancaire européen actuel. La difficulté est d’ordre mental : elle contraint les oligarques de l’euro à renoncer à leur privilège de spéculation libre contre le travail et l’épargne des Européens.

En pratique, les conséquences économiques et financières d’une dévaluation fiscale par la taxation des importations sont connues. Les Allemands y ont recouru avec les réformes Schröder par quoi le taux de TVA a été augmenté pour stimuler le commerce extérieur et réduire le déficit budgétaire. La situation de l’Allemagne était en 2002 moins problématique ; l’application d’une TVA spécifique aux importations était interdite par le traité de l’euro libéral et contraire aux intérêts des puissants exportateurs allemands. Actuellement, l’euro libéral se retourne contre l’épargnant allemand quand il ne permet en aucun cas aux Grecs de travailler davantage pour rembourser leurs dettes. La TVA d’importation est le seul instrument de pilotage des dettes publiques en euro qui protège à la fois l’épargnant, le marché commun et l’union politique.

Mais bien sûr, il faut un cadastre financier européen, une numérisation totale de la monnaie et un budget confédéral public de pilotage des taux de TVA en fonction de l’équilibre souhaité de l’endettement dans la zone euro.

Partager cet article
Repost0
30 janvier 2015 5 30 /01 /janvier /2015 10:36

Non seulement le fédéralisme européen n'est pas indispensable à la mise en oeuvre de la compensation, mais la légalité européenne actuelle contenue dans la directive "Mifid" pose le cadre des chambres de compensation autonomes par rapport à l'ordre politique national et international. L'algorithme de compensation keynésienne commenté sur ce blog a juste besoin d'une société politique réelle pour faire tenir un état civil des personnes physiques et morales physiquement reconnaissables en justification et en authentification du cadastre financier de tous les actifs compensables. Un point critique, mais qui n'est pas un obstacle dans les pratiques monétaires et bancaires actuelles, est la renonciation aux espèces physiques de manière à garantir le traçage de la responsabilité des acheteurs et le paiement systématique de la prime fiscale d'assurance du droit des personnes.

Dans la terminologie du bancor et de la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, le principe appliqué dans le moteur de compensation est celui de l'assurance des personnes physiques par la liquidité monétaire des transactions anticipées par le crédit. L'algorithme de compensation induit la modélisation des anticipations de crédit dans leurs garanties par le capital couvert par des options publiques de change de nature fiscale à l'intérieur de l'espace de compensation et de nature cambiaire à l'extérieur de l'espace de compensation. Autrement dit les primes de change qui sont captées par des intérêts privés dans le régime monétaire actuel deviennent publiques et partageables entre les banques responsables de l'allocation du crédit et les États responsables de la stabilité interne et externe de la liquidité.

La compensation keynésienne fonctionne comme une assurance de la démocratie par la publicité du marché des changes qui produit à la fois une transparence cambiaire internationale, une garantie calculable consolidée du crédit bancaire et un prix libre de l'efficacité politique à générer la liquidité financière de la croissance du bien-être. Dans un marché des changes public inter-étatique, la dévaluation d'une parité signale la démagogie des objectifs politiques ou les défauts économiques de leur mise en œuvre. Par la parité monétaire inter-étatique plutôt qu'interbancaire, le citoyen dispose d'une évaluation objective universelle de l'efficience économique de la politique assumée par des personnes responsables. Par ailleurs, la monnaie dont la liquidité est assurée par le marché des changes public garantit le financement de l'intérêt général par des citoyens, lesquels sont dissociables de leurs intérêts particuliers intégralement déposés dans le cadastre financier.

Partager cet article
Repost0
17 décembre 2014 3 17 /12 /décembre /2014 08:50
La dépense publique assure la stabilité financière et monétaire

Sur le plan théorico-analytique, si l'on veut démontrer l'urgence et la pertinence d'une régulation inter-étatique du système monétaire international il faut cesser de mettre les dépenses publiques sur le même plan de réalité que les dépenses privées. La dépense publique est de nature assurantielle et "croissantielle" quand la dépense privée est entrepreneuriale et productive. Sept ans après le krach des subprimes, cette différence de nature est évidente quand on observe la survie artificielle du système financier par la croissance illimitée des dettes publiques sous-jacente au "quantitative easing" des banques centrales.

Si la croissance mondiale périclite, c'est bien parce que les investissements privés réels s'effondrent faute d'assurance par la dépense publique. La croissance de la dette publique officiellement comptabilisée est la prime d'assurance de la liquidité du système financier qui a par lui-même détruit tout son capital dans l'économie baudruche de la spéculation mathématique. Mais au lieu de financer la réparation ou la reconstitution du capital réel, la croissance primaire des dettes publiques est allouée à la valorisation fictive spéculative des actifs financiers. Le but explicite est d'éviter la comptabilisation des sur-prix d'économie financière non crédibles par rapport à l'économie réelle.

Plus fondamentalement, si la fonction économique essentielle des États est l'assurance de la stabilité des monnaies et du crédit, il faut bien que la dépense publique augmente en proportion du PIB réel dans une période de crise aiguë où l'économie privée n'a plus de repères fiables pour diriger ses propres dépenses. La situation actuelle est critique par une économie financière qui gonfle toute seule indépendamment de la rentabilité des investissements réels et de la croissance des revenus réels. La réalité du problème posé à la dépense publique n'est pas sa proportionnalité théorique excessive à la dépense privée mais bien son utilité à la reconstitution du capital réel détruit par une économie financière tautologique.

Monnaie et finance assurées par le Droit des citoyens

Si la France se distingue du reste du monde par le poids croissant de la dépense publique dans un PIB qui s'est moins effondré qu'ailleurs, c'est bien que ce pays garde une certaine conscience de la nécessité d'une régulation assurantielle publique du marché déboussolé des initiatives privées. Si l'économie a une quelconque réalité, il est tout aussi important d'équilibrer la distribution des revenus par la rentabilité réelle du capital privé que de répartir la dépense publique et privée pour un équilibre macro-économique entre revenus et investissements, revenus comptants et revenus à terme, lesquels sont issus des investissements réels publics et privés. Comment la production peut-elle croître si le Droit n'est pas publiquement assuré et si les coûts exclusivement communs ne sont pas mutualisés ?

La tragédie française, pour ne prendre que cet exemple, n'a rien à voir avec un excès de la dépense publique mais avec la démission de ses élites politiques. Les gouvernements français ont abandonné depuis 50 ans tous les instruments de la régulation économique dans le non-système européen du marché et de la monnaie uniques. La masse monétaire en euro n'est pas indexée sur l'économie réelle régulée par des pouvoirs politiques cohérents et responsables. Les bases fiscales de l'action publique ne sont pas mesurables. Les impôts ne rentrent plus en proportion d'une dépense publique où les intérêts financiers privés se servent librement par l'intérêt financier des dettes publiques monétisées hors de toute réalité économique vérifiable.

Dès lors que la dépense publique est problématisée comme prime d'assurance universelle d'une société politique constituée et gouvernée, il apparaît immédiatement que la chute de l'économie mondiale ne sera stoppée que par la reconstitution d'une fonction publique de régulation économique financièrement distincte de l'initiative privée. Techniquement cela signifie effectivement un retour à la régulation inter-étatique des changes donc à la promotion d'une unité internationale de comptabilisation du crédit. Une telle monnaie internationale qui pourrait être le DTS ou l'euro suppose une organisation financière assurantielle inter-étatique où chaque État national a des prérogatives égales aux autres en proportion de son poids réel vérifiable dans l'économie mondiale.

Capital international public de régulation des positions financières de marché

La responsabilité financière des gouvernements des États nationaux ne peut être séparée des intérêts privés nationaux et internationaux que par une capitalisation spécifique du pouvoir politique de régulation économique. Autrement dit, chaque souveraineté économique politiquement constituée doit avoir un titre de capital propre en monnaie universelle qui soit sa propre devise monétaire. Le marché monétaire international qui garantit le crédit des États par la variation des parités de change et des primes de change en DTS ou en euro universels doit se définir comme bourse internationale des titres monétaires nationaux de capital public.

Dans un tel système financier, une masse monétaire en devise nationale est la prime d'assurance intérieure du crédit international de l'économie réelle domestique. Comptablement la dette publique devient la prime d'assurance du capital public et privé national en devise domestique, lequel est la prime de crédit de l'ensemble de la dette publique et privée en monnaie domestique. Dans la logique d'assurance de l'économie privée par l'économie publique, l'assureur politique public est immunisé contre les risques qu'il assure par le fait qu'en monnaie internationale un État est actionnaire de sa propre devise pendant que l'économie réelle domestique publique et privée est créancière de sa propre devise.

Concrètement, la surveillance financière internationale publique implique le contrôle par le marché international des changes de la circulation du capital. Il s'agit de vérifier que tout crédit en monnaie est l'application d'une loi politique donnée de valorisation du capital par le travail ; donc que tout dépôt en monnaie de travail actuel ou de travail passé est correctement garanti en droit par une prime de crédit qui soit du capital réel. Pour que la vérification du crédit par le capital soit effective et financièrement efficiente, la fiscalité d'un État souverain se définit comme prime d'assurance publique de crédibilité licite mutualisée de tout capital. La prime fiscale d'assurance du Droit serait directement levée par le marché monétaire sur chaque paiement en monnaie d'un quelconque achat de bien ou service réel.

Reconstruire l'économie politique

L'universalisation de la monnaie dans un marché des changes inter-étatique assure les États de leurs recettes fiscales en unité de compte domestique proportionnelle à l'économie réelle domestique. Les recettes fiscales sont alors mécaniquement indexées sur la production assurantielle publique. Si les ressortissants d'un État ne sont pas satisfaits des contreparties fiscales sur leurs paiements domestiques, alors ils rachètent leurs droits en monnaie universelle internationale ce qui entraîne la dévaluation de leurs propres obligations en monnaie domestique. Si au contraire, un État livre aux détenteurs de créances domestiques un niveau de vie attractif, la rentabilité monétaire domestique du capital attire les capitaux exogènes. La production réelle domestique est stimulée et le change se réévalue jusqu'au point ou la rentabilité monétaire du capital domestique s'aligne sur la rentabilité universelle du capital.

L'impuissance des gouvernements et des banquiers face à la crise des dettes incontrôlable montre que la science économique officielle confine au néant en matière de monnaie. Il faut donc redéfinir le problème sur ses bases politiques.

Partager cet article
Repost0
11 septembre 2014 4 11 /09 /septembre /2014 07:59

Ce billet complète celui publié sur le Blog de Paul Jorion à propos de l'actualité des stress tests bancaires dans la zone euro.

Quelle est la nature de l'escroquerie ?

En ontologie financière, l'escroquerie de l'euro est basique. Une monnaie est un titre de capital d'un Etat de droit souverainement constitué. Les citoyens épargnants sont les vrais actionnaires du système bancaire dans la zone monétaire où ils effectuent leurs dépôts de liquidité. Un dépôt de monnaie est ontologiquement un règlement des contrats en cours du déposant : principalement les contrats de travail et les contrats sociaux de capitalisation des entreprises réelles. Les contrats commerciaux et professionnels du citoyen d'un Etat de droit sont couverts par la liquidité monétaire du contrat social, lequel constitue l'économie d'un vivre ensemble national et international.

La fonction essentielle d'un actionnaire déposant dans une banque est de surveiller la politique de crédit des dirigeants bancaires. A l'échelle d'une zone monétaire, le contrôle du crédit est délégué au pouvoir politique ; lequel agit en faisant appliquer par les banques le droit du travail et le droit économique dans les règlements en monnaie. L'effet de l'unification monétaire dans la zone euro a été la rupture du lien de responsabilité des Etats sur la monnaie émise dans les banques par les crédits à l'économie réelle. Les banques et intermédiaires financiers ne travaillent plus que pour eux-mêmes dans un espace virtuel indépendant de l'Etat de droit commun aux acteurs de l'économie réelle.

La multiplicité des Etats dans une même zone monétaire a pour conséquence d'accorder les mêmes droits d'actionnaire aux déposants résidents et non-résidents. L'ontologie financière est placée par la monnaie unique perpendiculairement à la réalité humaine : ce sont les citoyens allemands qui doivent contrôler la politique de crédit des banques françaises ou italiennes pendant que les gouvernements français et italiens empruntent l'épargne en euro aux citoyens allemands qui ne les élisent pas et ne leurs versent aucun impôt. L'économie en euro est au service exclusif de la rente du capital bancaire et de ses actionnaires nominaux protégés dans un paradis d'irresponsabilité fiscale et légale.

La monnaie unique est une Porsche allemande lancée sans conducteur, accélérateur et volant bloqués, sur une autoroute italienne ou française. Qui va payer les dégats de l'exportateur-allemand-libre de voitures ?

Partager cet article
Repost0
13 mai 2014 2 13 /05 /mai /2014 18:28
Controverse sur la réalité d'une liberté humaine

A la relecture des deux textes qui font controverse entre Michel Leis et moi-même sur la familiarité éventuelle entre le nazisme et le libéralisme, on discerne les deux positions cosmologiques mises en opposition dialectique par le grand tournant actuel de la civilisation humaine. A mon interrogation sur les conditions de possibilité d'une humanité responsable de son histoire et de son devenir sur la planète terre, Michel oppose le constat d'un ordre établi par des rapports de force qu'il faut reconnaître tels quels faute de pouvoir réellement les transformer.

La réponse de Michel à mon billet « extirper l'euro du nazisme financier » est construite en trois étapes. Première étape : poser par l'histoire l'objectivité des phénomènes du libéralisme et du nazisme. Deuxième étape : établir les bases d'une causalité du devenir humain par l'irréversibilité matérielle du temps qui empêcherait le présent d'être en une quelconque manière cause du passé. Troisième étape : dénoncer l'incongruité logique et historique d'une familiarité ontologique entre le nazisme et le libéralisme pour le motif que cette familiarité serait la cause indicible de la montée de « l’extrême droite populiste » en Europe.

Résumons la thèse qui suscite le contre-feu de Michel à cause de son apparente sympathie avec le populisme de droite. Mon sujet est le rôle de la monnaie dans le vivre ensemble au sein des sociétés humaines. En partant d'une histoire spirituelle judaïque des civilisations, j'énonce que la monnaie matérialise les conditions de possibilité du vivre ensemble entre des humains qui se conçoivent comme des personnes individualisées par les sociétés dont ils vivent. J'énonce que la sortie d'Egypte du peuple d'Israël marque le début de l'histoire de l'homme en tant que personne en relation avec soi-même par l'altérité des modes de vie singuliers, infinis et réticulaires dans des sociétés politiques.

La thèse que j'actualise est entièrement formée au moins depuis la scolastique du Moyen-Age. Elle a été méthodiquement démontée par la modernité depuis Galilée pour être totalement récusée par le libéralisme et contre-appliquée par le nazisme. Le déchaînement nazi contre les sémites a attaqué l'existence de la personne humaine à sa racine. La solution finale a industrialisé l'élimination du peuple juif comme personne eschatologique des sociétés humaines historiques unies par delà le temps, la géographie, les races, les nations et les États ; lesquels n'ont cessé de se dissoudre dans la guerre mondiale chaude puis froide d'aujourd'hui. Le libéralisme, qui s'effondre depuis la faillite des subprimes, s'efforce par le présupposé de l'irréalité de la parole et du verbe entre les hommes, de faire croire à l'inexistence de la personne responsable.

La récusation de la réalité aristotélicienne par les idéologies financières platoniciennes

Le capitalisme libéral, qui vit actuellement ses dernières heures, est comme le nazisme un matérialisme total : seule la matière divisible est réelle ; la réunion des humains par des liens vitaux qui ne soient pas de l'ordre exclusif de la physique est juste une entrave à la toute puissance réelle de l'individu. Ce qui diffère entre le nazisme et le libéralisme, c'est l'échelle de manifestation de la réalité toute puissante de l'individu : pour le premier, c'est la race physique et pour le second c'est le génie supérieur de la race des entrepreneurs marchands capables de capitaliser sur le futur.

Pour le nazisme comme pour le libéralisme, le mode de vie normal au sein de l'espèce humaine est la guerre génocidaire. Les nazis exterminent les espèces inférieures à la race allemande. Les libéraux ne s'attaquent pas directement aux corps physiques ; ils font de la programmation neuro-linguistique pour induire un comportement des individus conforme à la cosmologie platonicienne de la populace nécessairement inculte et dépendante de la lumière des financiers philosophes. Le capitaliste sait par nature ce que le travailleur ne peut pas savoir ; le capital mathématique est la lumière hypnotique du troupeau des travailleurs bêtes. Et dans le nazisme et dans le libéralisme, l'irréalité du verbe interdit que l'homme ait conscience de soi par la reconnaissance de l'autre égal en nature.

La réinterprétation de l'histoire capitaliste du monde sous l'angle de la rationalité monétaire libérale est effectivement désagréable à l'esprit contemporain qui a désappris la distinction entre la réalité et les représentations. Techniquement, le système monétaire instauré par la révolution industrielle a changé la « collatéralisation » de la masse monétaire. La mesure des prix par le travail a été remplacée par l'anticipation en capital mathématique de la production envisagée en géométrie monétaire. L'effort de chaque personne individuelle à rendre des services réels à ses alter-égos a été remplacé par le calcul des financiers omniscients et tout-puissants. Les prix abstraits du présent sont actualisés par la croissance décrétée des prix dans le futur.

Le processus cognitif de dématérialisation du réel en monnaie de capital qui ne connaît pas le travail s'est achevé dans la déréglementation des années quatre-vingts. Les États de droit ont perdu le contrôle des monnaies par l'indépendance des banques centrales et par la suppression légale des frontières monétaires qui nationalisaient le capital. La nationalité du capital était l'assurance des personnes par les droits du travail concrètement appliqués dans les souverainetés nationales par la monnaie. Tant qu'un système national de droit était représenté et appliqué par une seule et même monnaie dans un périmètre économique identifié, les institutions politiques des sociétés nationales étaient responsables de la transformation par les personnes du travail en capital.

Déconnexion libérale entre monnaie et vivre ensemble

L'identification des monnaies aux nations souveraines permettait un vivre ensemble international dans la pluralité des droits personnels individuels et collectifs. Les différentiels de performance économique entre des nations et des systèmes monétairement distincts étaient rationnellement compensables par la réévaluation ou la dévaluation des monnaies les unes par rapport aux autres. Avec l'avènement de la livre sterling puis du dollar comme monnaie mondialiste puis la création de l'euro comme monnaie unique de plusieurs États non unifiés par une vraie politique de communauté, la matérialisation par la monnaie des identités juridiques des personnes nationales et citoyennes a été totalement détruite.

Par la monnaie mathématique déclarée ontologiquement neutre, le libéralisme a détruit la possibilité d'existence matérielle de la personne individuelle, nationale, internationale et mondiale. Là est l'antisémitisme du capitalisme libertarien qui justifie le néologisme de nazisme financier. Michel conclut sa critique de l'analogie du libéralisme au nazisme par le devoir de combattre ce dernier système les armes à la main. C'est effectivement la bonne conclusion à la condition de ne pas s'enfermer dans le piège antisémitique d'indifférence à la personne réelle. Le piège nazi tendu par le libéralisme est précisément d'inciter la personne à se détruire en tuant des personnes directement ou indirectement par la virtualité financière.

Phénoménologiquement le système nazi a été enfanté par les démocraties libérales qui ont voulu prendre les bénéfices de leur victoire matérielle sur la nation allemande dans la première guerre mondiale. Matériellement la crise économique et financière des années trente a été provoquée par l'impossibilité de rembourser les fausses dettes de guerre par quoi les démocraties libérales ont cherché a simulé la valeur de leurs monnaies, spécialement le dollar et la livre sterling. Formellement, la crise des années trente a matérialisé l'impuissance financière des États libéraux radicalement incapables de mesurer leur responsabilité par la régulation monétaire du capital et de la dette.

Il est évidemment particulièrement troublant de constater que les nazis ont été élus démocratiquement par les Allemands pour remplir le vide de la république libérale de Weimar ; que seuls les nazis ont redressé l'économie avant la deuxième guerre mondiale en fermant les frontières financières afin de remettre le reichsmark au service d'une prospérité allemande. La guerre entre le nazisme et le libéralisme ne prouve pas que l'intention d'éradication de la nature personnelle du genre humain ne soit pas commune aux deux idéologies. Le nazisme s'est attaqué physiquement aux Juifs et aux Slaves ; le libéralisme use les consciences aux dépens du travail et des plus pauvres.

La monnaie comme articulation négociable des représentations à la réalité

Il est peut-être temps à la veille d'élections européennes capitales de déconstruire la rhétorique mécaniste de l'euro libéral. Il n'est pas question de nier les bonnes intentions pacifistes et unicistes des fondateurs de l'euro ni la menace mortelle d'un morcellement du monde. Mais les représentations ne font pas nécessairement une réalité surtout quand l'expérience humaine tri-millénaire de la monnaie montre que la structure libre de la politique monétaire détermine justement la réalisation économique des représentations.

Qui est capable d'expliquer comment l'indépendance de la banque centrale européenne, la libre circulation interne et externe du capital dans la zone euro et la fusion des comptabilités publiques nationales dans une seule monnaie n'est pas la cause de la non-régulation des banques, de l'explosion irrépressible des dettes à prime réelle négative, et de la neutralisation absolue des gouvernements nationaux dans la régulation de l'économie par le Droit ? Qui est capable d'expliquer comment les Européens vont se remettre au travail s'ils produisent la même chose que les non-européens pour deux fois plus cher à cause des capitalistes en euro qui croient dominer le monde avec une monnaie abstraitement forte ?

Les libéraux de droite et de gauche tombent à bras raccourcis sur les « extrêmes » de droite et de gauche qui disent ce qu'elles voient. Les extrêmes sont populistes parce qu'elles remarquent qu'il est difficile de produire sans travailler, qu'il est difficile de travailler sans être protégé par un État de droit et qu'il est difficile d'avoir un État de droit efficient sans frontières pour tracer la responsabilité publique dans la réalité. Le nazisme financier banalise son irresponsabilité humaine en jouant dialectiquement sur sa structure mentale analogue à celle du nazisme allemand historique. L'euro-nazisme repousse les peuples dans les extrêmes pour les forcer à la révolte violente. Ainsi les libéraux suspendront-ils la démocratie pour la défendre contre elle-même : la dictature financière du capital monétaire sera consacrée par le fait-même de la réalité indiscutable.

Le piégeage libéral de la démocratie est à la fois dérisoire et radicalement efficace. Dérisoire parce que seuls quelques forcenés des stock-options, des commissions défiscalisées et des petits privilèges de la société médiatique y croient réellement. Radicalement efficace parce que le contrôle de la monnaie achète les consciences, donc la capacité des personnes privées et morales à travailler à la construction réelle du vivre ensemble. Tant que la monnaie n'est pas rendue à la responsabilité personnelle des citoyens et des sociétés politiques de citoyens, la guerre de tous contre tous assure la concentration du capital entre quelques mains cupides et dévastatrices.

Indexation de la monnaie sur la démocratie par la compensation internationale publique

L'indexation de la masse monétaire sur la responsabilité personnelle individuelle et collective de la réalité du vivre ensemble implique nécessairement des nations et des États. Des nations définies par des solidarités humaines effectives dans une même personnalité morale étatique. Des États constitués par une façon commune de dire et d'appliquer la loi identique à un même ensemble de citoyens existant dans leur corps physique. Enfin, les nations à leurs différentes échelles de solidarité doivent s'associer par différents degrés homologues d'États.

Les élites libérales ont condamné à mort la réalité politique et économique de l'Union Européenne par le nazisme de la monnaie unique dirigée de Francfort. Les conséquences de ce nazisme-là seront plus définitives que celles du nazisme historique : effondrement des peuples européens, misère économique, haines raciales et disparition de la civilisation de la personne qui sait ce qu'elle est en sachant que l'autre sait ce qu'elle sait. Les États-Unis et la Chine ne financeront pas l'économie réelle du savoir numérique à la place des Européens.

La monnaie est l'unité comptable du savoir humain de ce que les personnes sont par l'échange intersubjectif. Le réseau informatique mondial dans un monde dénationalisé par la destruction libérale des États a donné à la finance privée le monopole de la monétisation des prix. La simple renationalisation de l'euro suffit à rétablir la démocratie. Nationaliser l'euro signifie adosser la Banque Centrale Européenne à un État confédéral à compétence financière et fiscale ; déprivatiser le marché des changes en euro sous la Confédération de l'euro ; enfin restaurer la responsabilité économique des États par des monnaies nationales exclusivement dérivables d'un euro confédéral.

Paradoxalement c'est bien la politique monétaire jadis appliquée par le docteur Schacht sous les nazis qui permettra la renaissance de la démocratie en Europe. Évidemment, les libéraux hurleront à la dictature fiscale populiste puisqu'il s'agirait de soumettre le capital et la monnaie à la loi des nations et de transformer l'euro en monnaie internationale d'assurance du travail contre la prédation du capital financier. La politique libérale européenne a fait faillite en renonçant à réguler la vérification des réalités humaines par les personnes matériellement responsables.

Partager cet article
Repost0
22 avril 2014 2 22 /04 /avril /2014 08:21

Les Français et l'euro, malentendu ou malversation ?

Oui il faut parler aux Allemands et mieux encore les aimer. Et il faut que les Italiens, les Français et les autres Européens parlent à leur germanité. Il n'y a pas d'autre moyen pour que le vivre ensemble européen subsiste dans son existence propre et sa pluralité essentielle. Pour que les essences et les existences soient négociables entre les personnes fédérale, nationales, sociales et individuelles, il faut déconcentrer la monnaie dans la démocratie financière réelle.

Les Français doivent questionner leur germanité. L'ordo-libéralisme allemand est l'alibi bien pratique du social-libéralisme français. Les Allemands n'étaient pas très chauds pour faire l'euro. Et une certaine classe dirigeante française avait bien compris comment elle pouvait réduire la démocratie sociale française par une camisole de force financière. Les libéraux français ont pris le dessus sur les démocrates en 1984 sous la présidence Mitterand par l'argument de la concurrence économique allemande déclarée ingérable en responsabilité politique des gouvernements français.

Comme la dévaluation du franc en 1984 a été portée au passif de la politique socialiste ainsi qu'il en était advenu précédemment des gouvernements de droite, un consensus libéral gauche droite s'est formé pour soustraire l'économie à la politique par le projet de monnaie unique européenne. Ainsi la classe politique française a pu mettre en scène un combat gauche droite avec la garantie d'une politique économique et sociale dénationalisée par la nécessaire convergence avec l'Allemagne. Les ordo-libéraux allemands n'en reviennent toujours pas de la puissance que leur attribue le débat politique franco-français.

Partager cet article
Repost0
22 avril 2014 2 22 /04 /avril /2014 07:57

Titriser le travail par la monnaie, indexer la monnaie par le prix du travail

Je crois que s'il y a erreur elle n'est pas initiale mais actuelle. Elle consiste à ne pas faire la différence entre le sujet et l'objet du travail. Le libéralisme absorbe la personne sujet du travail dans son objet afin de contraindre la liberté du sujet. Grammaticalement, l'objet du travail est la conjugaison du verbe dans la réalité produite à partir du sujet mais bien hors du sujet, en altérité du sujet. Si l'objet du travail n'est pas séparable de son sujet alors le travail disparaît comme bien et comme source de bien. Le matérialisme libéral oublie que le travail a un sujet pour traiter la source du travail comme une machine ou un automate ; et donc pour acheter le travail dans les mêmes conditions qu'un simple objet matériel.

Si nous montons à la vision aristotélicienne de notre réalité platonisée, le travail est analysable dans sa matière par la forme, la finalité et l'effet. L'effet de la matière travail est alors l'effort délibéré (forme finaliste) d'un sujet vers sa fin objective (finalité matérielle). Le travail ne peut pas être une matière passive sans sujet mais un acte originé dans le sujet et finalisé dans l'objet. Comme une origine contient sa fin et qu'un objet n'existe pas finalement sans avoir d'origine, le travail ne doit pas être considéré sans la finalité qui est nécessairement dans le sujet libre et dans l'objet matériel.

Le travail réel, qui est d'un autre ordre que le travail matérialiste idéalisé dont parle le libéralisme idéologue, est un sujet pour son acheteur autant que pour son vendeur. Autrement dit, le travail est la manifestation économique du vivre ensemble dans l'intersubjectivité démocratique. Dans le régime politique de la démocratie, acheter le travail d'un autre n'a de sens que par la vente de son propre travail. Le travail échangé est la manifestation matérielle de l'éthique et de la philia qui sont la condition d'un bien commun objectivement matérialisé et subjectivement finalisé. Dans le marché aritotélicien il n'y a de prix que dans la finalisation de l'objet et dans la subjectivation de la matière par le travail.

La cause du prix est dans le travail. Acheter le travail signifie investir sa fin propre dans l'objet. Vendre le travail signifie matérialiser l'objet dans la forme de l'acheteur. Rémunérer le travail signifie échanger des fins objectives par la subectivation commune d'une matière formellement différentiable dans des objets distincts. Ces trois affirmations sont réalisées dans la monnaie qui matérialise le vivre ensemble dans une loi commune d'interdépendance subjective. Titriser le travail revient à proportionner l'émission monétaire dans une communauté de biens objectifs par le prix liquide au présent de tous les échanges de paroles, d'actes et de réalités que les acteurs citoyens jugent équivalents.

Partager cet article
Repost0
24 mars 2014 1 24 /03 /mars /2014 11:01
Sauver la démocratie de la faillite des subprimes

 

Le problème de la démocratie est le même que celui de la finance : il n'y a pas de dialogue entre la responsabilité individuelle et la responsabilité collective ; pas de responsabilité réciproque de la personne physique par la personne morale. Pas d'incarnation de la responsabilité morale ; pas de morale vraie de la décision collectivement assumée par les personnes physiques.

La démocratie quantitative marche comme la finance quantitative : les sophistes les plus habiles imposent à la majorité nominale des éléments de langage qui rallient le plus de "oui" ; lesquels sont sous l'angle de la théorisation financière, des ordres formels d'achat révocables. Comme dans la finance algorithmique, la démocratie formelle de marché détache toute parole de son règlement matériel en réalité vérifiable.

Sans que rien ne doive se passer dans la réalité conformément au dire, la pseudo-démocratie fait constater médiatiquement que tel vendeur d'élément de langage rencontre une majorité d'acheteurs dans la nano-seconde où se ferment les bureaux de vote et où les sondeurs-courtiers publient leurs estimations du rapport oui-non relatif à la titrisation désincarnée de questions impalpables. Par la formalité financière d'un budget public, le pouvoir se met en scène par un crédit bancaire illimité à l'acheteur dissimulé de la conscience du vendeur-électeur. Les représentants élus de la démocratie procédurale sont acheteurs gratuit de leur prime de crédit auprès des électeurs qui ne peuvent pas les connaître.

La démocratie incarnée par la comptabilité des droits humains

Pour passer de la spéculation pseudo-démocratique quantitative à la discussion quantifiable des qualités de la démocratie réelle, il n'y a pas d'autre voie que de restaurer la monnaie comme prime d'assurance de la démocratie. La monnaie ne doit plus être la quantification des fictions verbales des spéculateurs politiques mais la titrisation du travail de transformation de la réalité par les personnes physiques représentatives des personnes morales. La monnaie ne doit pas mesurer la quantité des mots abstraits mais la qualité de la réalité signifiée par le travail verbal et matériel des personnes physiques au service politique les unes des autres.

La démocratie réelle est le système monétaire de l'échange gagé par l'économie des sociétés civiles politiques. L'actuelle monnaie émise par des banquiers ontologiquement irresponsables est le régime de la dictature spéculative du nombre impersonnel. Pour mettre un terme au pouvoir du capital nominaliste, il suffit juste de rétablir des frontières politiques dans le pseudo-marché du crédit qui justifie l'émission monétaire actuelle du système bancaire mondialisé. La règle est simple : un équilibre de crédit est délimité par une société politiquement constituée sur un représentant physique contrôlé par une représentation parlementaire.

Dans le système de la monnaie comptabilité du réel, le crédit de la personne physique et de la personne morale sont assurés séparément dans la même unité comptable dont le change varie selon le crédit de la société émettrice par rapport au crédit de toute autre société. Un marché financier ne doit avoir d'existence que par rapport à une même société de personnes physiques identifiées et solidaires dans des personnes morales publiquement délimitées par leur crédit en monnaie du Droit.

Réincarner l'Union Européenne par l'assurance politique confédérale de la monnaie

Le système de la monnaie gagé par la démocratie est un système de crédit gagé par la responsabilité personnelle physique et morale. Il n'y a plus de prix sans qualité de la réalité assumée par la solidarité morale des personnes physiques ; sans quantité de réalité travaillée par la responsabilité individuelle qualifiable dans des sociétés solidaires d'un bien commun. Dans l'Union Européenne, les partisans de la démocratie doivent simplement demander la création d'un marché monétaire indexé sur les sociétés politiques et économiques sous le contrôle d'un État confédéral doté des institutions de la démocratie à égalité avec les États nationaux.

Partager cet article
Repost0

Retrouver

Pierre Sarton du Jonchay
chez

Le Blog de Paul Jorion

 

Pierre Sarton du Jonchay

CapitalCreditMonnaieCouverture.jpg

Catégories

Pierre Sarton du Jonchay

Atlantico.fr

LinkedIn

Viadeo