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14 janvier 2017 6 14 /01 /janvier /2017 19:39

le point de vue libéral efface le singulier avec l'universel virtuel qui n'est évidemment pas la réalité objective dont chacun est témoin. De ce point de vue-là, le revenu universel est effectivement soit une arnaque idéologique de la religion féroce soit une aporie du système libéral qui est par construction aveugle quant à l'existence singulière de chaque citoyen humain que le revenu universel assurerait.

Le revenu universel informé par le marché

Pour sortir de l'aliénation à la virtualité libérale et entrer dans la réalité démocratique des vrais humains, il faut effectivement analyser les réalités effectives du marché au-delà de son idéalisation libérale universelle. Le marché réel est l'espace où les humains se découvrent dans leur singularité corporelle, physique et spirituelle donc sociale. Le marché réel n'existe que par une fiscalité qui transfère la valeur marchande selon les besoins d'existence collective des individus au-dessus de l'échange de la valeur individuellement et conventionnellement produite.

En l'occurrence, la proposition de Benoit Hamon est parfaitement réaliste et réalisable quand elle affiche l'objectif d'une assurance sociale universelle quelles que soient les situations singulières et quand elle mesure le montant actuellement distribuable en monnaie du revenu universel en dessous de la moyenne du minimum vital constaté et en dessous de ce que de très nombreux pauvres reçoivent déjà. Le revenu universel de Benoit Hamon est réaliste et réalisable à la condition d'une socialisation du marché qui doit permettre de faire connaître les conditions d'existence réelle objective de chaque citoyen en lieu et place des moyennes du marché libéral qui masque la réalité humaine.

Benoit Hamon est réaliste et responsable en associant l'objectif du revenu universel à une réforme de la fiscalité. La fiscalité socialise la valeur ajoutée du marché ; la socialisation de la valeur par la fiscalité revient à changer le marché : à passer de l'idée libérale du marché abstrait de la réalité, à la réalité sociale du marché qui est fiscalisation justement délibérable de la valeur. Si nous élisons Benoit Hamon à la présidence pour lui faire appliquer son programme, alors nous quittons le paradigme libéral pour entrer dans l'analyse de la réalité sociale du marché qui soit condition de la démocratie réelle et pas seulement formelle.

Le revenu universel matérialisé dans la monnaie

L'objectif politique du revenu universel affirme le droit de chaque humain à être garanti dans sa citoyenneté par la couverture sociale de ses besoins d'existence décente. La mise en oeuvre pratique du revenu universel débouchera nécessairement sur une problématisation non libérale de la fiscalité et de la monnaie. La monnaie ne peut plus être émise sur une appréciation virtuelle d'un équilibre abstrait d'une offre et d'une demande non définies et non vérifiables. La monnaie doit être proportionnée à une sommation marchande des primes d'assurance du prix défini en droit et non en général des besoins et des productions possibles de chaque individu singulier.

Si la monnaie n'est plus un crédit aux promesses d'accroissement du capital accumulé du passé entre ses propriétaires oligarchiques, mais un crédit à la satisfaction des besoins singuliers par les engagements réalistes individualisés de production future, alors le marché n'est plus l'espace de la spéculation libre sans limite mais celui de la socialité à réaliser des droits humains particuliers. Un tel marché réel où la monnaie matérialise la valeur effectivement demandée par la valeur effectivement servie suppose une fiscalité du capital : toute offre de capital réel effectivement livré est réglée par le crédit de l'acheteur individuel et le crédit de la société dont le vendeur est un citoyen contribuable.

L'acheteur d'un quelconque capital réel règle avec le crédit de son travail de production stocké sous forme de capital financier déposé en banque. Le vendeur d'un quelconque capital réel est lui aussi débiteur d'un règlement qui est le prix dû à la société de l'existence possible du bien réel productible par son vendeur dans la société des droits universels du citoyen. Le prix fiscal d'existence d'un capital bénéfique à son acheteur au crédit de son vendeur est la ressource sociale publique qui finance le revenu universel.

Un autre paradigme monétaire de l'économie humaine

L'objectif politique du revenu universel est en soi un abandon du paradigme de l'universalité libérale abstraite pour la réalisation du marché socialisé du droit réel universel à l'existence singulière décente des citoyens solidaires. Cet objectif implique un changement de polarité de l'économie numérique : le traitement de l'information n'est plus capté et dirigé par la spéculation financière sur l'accumulation et la concentration du capital virtuel mais universellement réparti au bénéfice de chaque citoyen qui en est producteur réel pour lui-même par la socialité réelle.

Les libéraux de droite et de gauche font semblant d'ignorer la polarité de l'économie numérique entre la virtualité conceptuelle et la réalité des citoyens. Cela leur permet d'accumuler des créances virtuelles sur le peuple en expropriant les plus faibles et les plus honnêtes de la plus-value de leur existence réelle. Pour polariser l'économie numérique au service de la démocratie réelle, il suffit de poser l'objectif du revenu universel ajustable par le marché numérique à la singularité de chaque citoyen. Alors la fiscalité du capital devient efficiente et la monnaie devient système de mesure des besoins humains réels satisfaits par le travail effectif de l'intelligence humaine.

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Pierre Sarton du Jonchay
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