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17 janvier 2019 4 17 /01 /janvier /2019 11:51

L'insurrection des Gilets Jaunes révèle une opposition frontale entre les buts de la démocratie et les intérêts de l'économie libérale globalisée. Proposition est faite pour corriger la corruption de la démocratie représentative dans la compétition individualiste libre, d'instaurer le référendum d'initiative citoyenne. Cet instrument de démocratie directe donnerait au minimum aux citoyens un droit de véto sur les lois et les pouvoirs des personnes qui seraient jugées indignes de la démocratie. Le référendum introduit d'autres moyens de décompter les majorités de citoyens que la représentation par des élus. La possible mise sous contrôle de la démocratie représentative par la démocratie directe référendaire impose d'expliciter les postulats qui modélisent la responsabilité du prix, du règlement, du bien et du service donnant lieu à la compensation keynésienne multi-monétaire internationale.

Généraliser la séparation des pouvoirs

D'abord, le principe de séparation des pouvoirs de Montesquieu en législatif, exécutif et judiciaire doit se déployer dans la délibération-mise en œuvre des finalités politiques comme dans l'organisation-production de leurs réalisations économiques matérielles. A la séparation des pouvoirs en politique répond la séparation fonctionnelle des taches dans l'économie d'entreprise : organisation, comptabilité-finance, production-commerce.

La séparation des pouvoirs s'applique concrètement dans le contexte politique comme dans le contexte de la production matérielle par la responsabilité personnelle physique articulée entre individus par la responsabilité personnelle morale. Une même fonction de pouvoir n'est portée que par un seul individu par rapport à un même but ; les fonctions législatives, exécutives et judiciaires sont distinguées pour un même but par des personnes morales distinctes représentées par des personnes physiques distinctes. D'où l'on voit que le contrôle direct des réalités par les personnes physiques est inéquitable sans la représentation des personnes physiques par des personnes morales elles-mêmes différentiées et complémentaires par la séparation fonctionnelle entre les personnes.

Le crédit fondé sur la responsabilité personnelle

La séparation des pouvoirs dans la délibération comme dans la mise en œuvre, dans la réalité individuelle comme dans la réalité collective, n'est effective et efficiente que par une comptabilité du crédit qui intègre le qualitatif par le quantitatif et le quantitatif par le qualitatif. Autrement dit, la monnaie par quoi se calcule les prix doit renvoyer à des réalités physiques visibles donc vérifiables par un contexte social d'intelligibilité partagée des droits qui protègent les acteurs et transacteurs de la chose et du prix. L'unité monétaire est un bulletin de vote politique avant d'être un moyen de règlement économique. L'unité monétaire fonde le crédit entre les personnes physiques par quoi le prix devient calculable d'un bien identifié dans le droit commun des personnes à une même société politique.

L'emprise des mafias et des oligarchies cachées sur l'économie libérale en démocratie représentative est rendue insurmontable par l'impossibilité de relier concrètement le prix des choses à la responsabilité solidaire des personnes physiques réellement engagées dans la livraison à terme de la chose promise par des paroles politiques. Si chaque personne morale est matérialisable-palpable par son unité monétaire propre, si chaque pouvoir à l'intérieur d'une personne morale est représenté par une personne physique, et si chaque représentant d'un pouvoir ne peut agir que par la monnaie de ce pouvoir garantie par une personne morale tierce spécifique, alors la séparation des pouvoirs qui protège tous les droits de la personne, devient lisible et vérifiable par le règlement monétaire même.

La réalité représentée dans la délibération

La démocratie représentative institue le pouvoir direct équitable de toute personne physique sur ce qui lui appartient de droit à la condition de la multiplicité des unités monétaires selon la nature et l'espèce des droits par des sociétés intermédiaires spécialisées. Dans la société politique d'intérêt général, la valeur de l'unité monétaire est celle d'une voix référendaire unique par citoyen et par question posée. Dans la société économique d'intérêt particulier, la valeur de l'unité monétaire réglant la livraison effective d'un bien ou d'un service est la somme de toutes les primes de change du prix comptant et à terme de l'objet dans chacune des personnes morales assurant la réalité judiciaire du bien pour toute personne.

La démocratie représentative devient directe et non détournable en ploutocratie à la condition d'un marché des biens et services qui soit en même temps un marché du travail, un marché des capitaux et un marché des droits délibérables de la personne. En plus de la représentation de chaque personne morale nécessaire à la séparation des pouvoirs, par une monnaie et une personne physique incarnant le capital de la personne morale, il faut des sociétés politiques assurant en dernier ressort les droits de la personne physique ou morale par la gestion de sa parité monétaire en toute autre monnaie représentative de droits humains spécifiques.

Les droits matérialisables en monnaie

Une société politique agit comme état de droit à la condition de la convertibilité de sa parité de change spécifique en toute autre monnaie. Cela implique un marché des changes central public par état où la prime de change de la monnaie nationale est le prix de la garantie économique et juridique de toutes les personnes résidant dans son ressort. Autrement dit, la prime de crédit des représentants politiques d'une société et la fiscalité qui finance leurs actions sociales, devient une composante obligée de tout règlement monétaire juridiquement libératoire.

La démocratie représentative à pouvoir direct des personnes sur les choses revient à rétablir l'économie juridique et financière du bas moyen âge européen structurée par les villes franches de marché. Toutes les fonctions de souveraineté sont réunies en un même lieu marchand régies par une même république de façon à rendre accessible et vérifiable au calcul personnel toutes les composantes de la chose et du prix sous une même juridiction. La réalisation actuelle d'une telle économie de la responsabilité capitalisable en monnaie est une chambre de compensation keynésienne universelle inter-étatique numérique.

Monnaie numérique maintenant

La chambre de compensation universelle numérique consiste à monétiser les unités d’œuvre de la comptabilité analytique et budgétaire actuellement en vigueur par les systèmes d'information en réseaux. Mais la monétisation des unités d’œuvre est totalement intégrée dans un cadastre financier qui établit la multi-propriété personnelle de chaque donnée déterminant le prix de convertibilité des unités d’œuvre entre elles. Autrement dit la titrisation des actifs économiques en combinaison d'unités d’œuvre justifiant les prix de règlement en monnaie est intégralement garantie par le travail des personnes physiques assurées par du capital législatif, du capital exécutif et du capital judiciaire déposés dans des personnes morales distinctes à l'intérieur d'un même État de biens communs.

Notons que toute cette théorie est modélisable par les technologies informatiques réticulaires d'aujourd'hui. Notons ensuite que toute la pratique interprétative de ce modèle monétaire keynésien est conceptualisable dans la quadri-causalité aristotélicienne.

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Pierre Sarton du Jonchay
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