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La crise économique actuelle a ses racines dans la civilisation. La compréhension des phénomènes en cours exige une redéfinition de la monnaie, du crédit, du risque, du marché et de la responsabilité publique. La discussion est ouverte.

Défaisance internationale de la mauvaise monnaie

Un programme pour la présidence française du G20

Réponse aux commentaires déposés sur le Blog de Paul Jorion.


Structure monétaire internationale de défaisance de la fausse monnaie des nations

L’une des principales finalités d’une structure de défaisance est d’extraire d’un portefeuille d’actifs ce qui ne l’est plus sur le plan financier (non performing). Les actifs douteux ne produisant plus d’intérêts et de plus-values conformément aux intentions contractuelles initiales, sont isolés pour être confiés à une structure de gestion spécifique destinée à vendre à la casse ce qui a encore de la valeur. Les finalités de gestion ne sont plus de transformer et de faire croître mais de donner un prix à ce qui peut encore se vendre pour limiter et solder la perte, c’est à dire figer le prix du risque.

Une structure de défaisance sert à contractualiser entre deux entités distinctes un prix de cession qui tienne compte des pertes probables et confine le risque de liquidation des actifs cédés. L’adoption d’un étalon monétaire international défini comme sous-jacent universel d’options de change et de CDS revient à créer une bonne monnaie internationale et à convertir le système financier et monétaire actuel en autant de structures de défaisance. Chaque zone monétaire, Etat, banque et emprunteur en difficulté se défait de son impécuniosité en rachetant sa prime de crédit et sa prime de change en monnaie sans risque de nationalité, de crédit ou d'économie matérielle. La monnaie universelle issue d’un marché international d’options régulé par la couverture intégrale de tout risque devient la « good currency » face aux « bad currencies » nationales.

Un marché d’option international fondé sur l’obligation de garantir tout crédit contractualisé en monnaie universelle (voir fondation de la monnaie internationale) présente l’intérêt de garantir toute épargne ou dépôt international par la vente des primes de tous les risques qu’ils impliquent (métayage financier de Paul Jorion érigé en principe de sûreté monétaire). Les opérateurs internationaux publics et privés qui souhaitent convertir leurs réserves de change en good currency pour échapper à l’incertitude de leur bad currency sont donc obligés de séparer leur avoirs en dépôts et primes de risque. Plus ils achètent des primes en monnaie internationale, plus ils obtiennent de dépôts monétaires sûrs.

Les débiteurs internationaux qui veulent pouvoir se refinancer par l’épargne internationale garantie sont eux obligés de vendre leur prime de crédit et leur prime de change. En vendant leur prime de crédit (CDS), ils font évaluer par le marché international en monnaie universelle leur solvabilité en fonction de leur besoin de financement. Comme il faut aussi vendre sa prime de change pour convertir un emprunt en monnaie universelle en monnaie nationale, les emprunteurs internationaux obligent les zones monétaires dont ils dépendent à ajuster leur politique d’émission monétaire en fonction de la parité qu’elles souhaitent avoir.

Ceux qui aiment un change surévalué du point de vue commercial pour importer à bon marché n’empruntent pas sur le marché international ou paient des primes de change plus élevées que s’ils visaient un change moins fort. Ceux qui aiment un change sous-évalué du point de vue de la compétitivité extérieure, empruntent massivement et paient des primes de change et de crédit sur les dépôts en monnaie universelle qu’ils accumulent en réserves. Le marché international d’option en monnaie universelle est un système de défaisance a priori des politiques de crédit et d’émission monétaire nationale. Chaque État fait ses choix de gestion sans compromettre les équilibres internationaux qui sont rendus obligatoires à proportion des primes que les opérateurs internationaux acceptent d’acheter en toute transparence.

Un marché en monnaie internationale transparent d’option crée une good currency par l’obligation systémique d’évaluer le prix du risque séparément du crédit. Les relations entre États sont financièrement intermédiées par l’interdiction d’imposer son point de vue si les autres n’en achètent pas le risque. Et ce ne sont pas les États en tant que dépositaire de la Loi et de la force publique qui achètent le risque mais les communautés nationales en tant qu’opérateur économique. Ainsi, si le dollar n’a pas la valeur réelle qu’on lui croit, il sera dévalué ce qui permettra aux Etats-Unis de rembourser leurs dettes par des exportations réelles. Si le yuan est sous-évalué, la Chine devra le réévaluer ou acheter massivement des primes de risque permettant au reste du monde de disposer de liquidités garanties pour investir dans le remboursement de ses dettes internationales.

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