Dans son entretien à Atlantico.fr, Paul Jorion en appelle à l'hétérodoxie. La rupture systémique en cours se révèle par la réalité inexprimable dans le discours de l'orthodoxie. L'orthodoxie-même n'a plus de sens ; elle produit des affirmations que la réalité confirme ou infirme au hasard. Ce billet fait à nouveau la proposition hétérodoxe d'une orthopraxie politique du discours économique. La rationalité économique est interne au langage. Elle existe par le sujet humain qui la projette dans le futur.
La rationalité est vérifiable dans la réalité objective uniquement à l'échéance annoncée de l'objet économique. Si cette hypothèse hétérodoxe est adoptée vraie, alors la révolution en train de s'accomplir est celle de la monnaie selon les termes proposés par Keynes à Bretton Woods : émission d'une monnaie internationale à proportion d'une compensation internationale rationalisée du crédit.
Le système monétaire keynésien établit la rationalité humaine de l'imprévisible. Il articule quatre axes de rationalité que le capitalisme financier a spéculativement réduit à un seul : la matière physique quantitativement limitée, la logique humaine infinie du raisonnement par le prix, la liberté de rationaliser ses choix dans la durée et la négociation infinie de la vérité à l'intérieur d'une société de droit.
La compensation est une loi d'économie politique maîtrisée en pratique depuis plusieurs siècles. Mais elle a été dévoyée par l'instauration d'une orthodoxie monétaire entre des États de droit qui ne se donnent pas d'obligation à se comprendre. La compensation multinationale adoptée dès le prochain G20 peut changer immédiatement un monde qui pour le moment contemple sa désintégration. Pour grandir, il faut choisir de vivre ensemble.
La fin du capitalisme libertaire
Le capitalisme financier libertaire a été institué en Europe et aux États-Unis au XIXème siècle par la légalisation de la vente à terme libre sous responsabilité financière limitée. Ce principe est celui du crédit nominal non vérifié par la réalité publique visible. Il accorde aux propriétaires du capital financier d'emprunter sans apporter systématiquement la preuve réelle de leur solvabilité.
Le système des monnaies actuellement en vigueur s'est construit sur la dette des États et des banques. La dette des emprunteurs systémiques est nominalement garantie par un capital que personne ne mesure objectivement. Ce système a fait faillite le 5 août 2011. La dette publique des États-Unis prêteur en dernier ressort du système a été dégradée par l'agence de notation Standard and Poors acteur pivot du système.
Le capitalisme financier a désormais muté en système totalitaire. Les élites au pouvoir sont aveuglées par une rationalité comptable qui les conduit à nier la finalité de l'économie financière. Le calcul de la demande humaine solvable dans le réel possible a été retourné en négation de la réalité humaine par la comptabilité nominale du crédit. Le pouvoir financier alloue son crédit fictif au démantèlement de la démocratie.
La finance est totalitaire en inversant la raison d'être de la monnaie. Au lieu de compter le prix des choix humains dans les limites de la matière physique, elle enferme la liberté humaine dans les prix dirigés par les oligarchies ploutocratiques. La monnaie retrouve immédiatement sa finalité si la démocratie n'est pas seulement nommée mais réalisée. Si la monnaie n'est plus émise sur du crédit nominal mais sur le crédit réel de la responsabilité humaine infinie en droit.
Le système de la responsabilité humaine infinie est l'économie de la démocratie. Le financement de la responsabilité humaine dans les limites du possible se réalise par la compensation ; mais la compensation du crédit par les droits personnels engagés en parole et en acte. Contrairement aux allégations gratuites de la ploutocratie, la monétisation publique d'une réalité universellement accessible peut exister ; c'est la légalisation nationale de la compensation multinationale.
Une monnaie multinationale issue de la compensation constitue par nature le capital de la démocratie. Alors les démocraties nationales ne sont plus dépendantes du faux crédit de la ploutocratie pour produire ce qu'elles promettent. Par la compensation, le capital multinational de démocratie est limité en lui-même au crédit que les personnes de toute nationalité s'accordent par l'échange de leur travail.
Comme tous les totalitarismes, le capitalisme financier agit par négation de la réalité humaine en dehors de lui-même. La responsabilité personnelle et le droit personnel universel à agir pour son propre bien ne peuvent pas exister sous la ploutocratie. Mais la majorité des humains voient la réalité en eux-mêmes par la relation vraie avec autrui.
Le Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) est l'amorce d'un système européen de compensation ouvert au monde. C'est la seule initiative multinationale crédible de restaurer le primat du politique par la régulation financière de l'économie. Mais pour sauver quelques plus-values fictives, les ploutocrates affichent ouvertement leur amoralité en déformant le FESF en fonds spéculatif pour piller le travail et les impôts des Européens.
Brouillage systémique
En dépit de leurs dénégations, la mésentente s'étale entre Allemands et Français sur le format et la mission du FESF. L'effondrement patent du système financier globalisé se situe exactement dans ce désaccord. Une réalité commune est inexprimable de façon cohérente entre des parties pourtant solidaires.
Deux pays ayant coordonné leur destin sont incapables de formuler une décision commune pour sauver leur monnaie, leurs finances et leur intégration dans l'Union Européenne. Les Allemands jugent avec l'appui de leur Cour Constitutionnelle que l'investissement des impôts allemands dans le FESF doit être rigoureusement limité. L'utilisation des allocations de crédit public doit être assortie d'engagements précis de la part des bénéficiaires directs et indirects des crédits du FESF.
Pour les Allemands, il n'est pas pensable que des fonds publics soient alloués à de quelconques intérêts non explicitement soumis à des obligations conformes au bien commun. Pour les Français abstraitement plus universalistes, l'intérêt général peut s'accommoder d'interprétations souples qu'il n'est pas nécessaire de détailler ni de justifier devant la démocratie.
Le gouvernement français souhaite donc que la dotation publique du FESF soit considérée comme du capital et non comme du crédit. Ainsi le FESF pourrait-il fonctionner comme un hedge fund en émettant des titres de créance produisant un effet de levier. Un statut de banque augmenterait le levier. Il permettrait au FESF de racheter des titres sur le marché en déposant ses propres émissions en collatéral contre liquidité de la BCE.
Les Français essaient de vendre aux Allemands une seconde planche à billet à coté de la BCE. La BCE réduirait sa production nominale de liquidité et transfèrerait une partie de ses risques au FESF. La proposition française jouerait sur le statut mi-public mi-bancaire du FESF pour émettre de la monnaie qui ne dise pas son nom. Les Allemands culturellement hostiles à la monétisation des dettes refusent la vision exprimée par les Français.
Or la position allemande renforce l'éventualité d'un éclatement définitif de la zone euro. Un FESF contraint par des limites d'engagement est par nature incapable de faire face à un défaut dans le système actuel d'opacification du crédit des banques et des États. En demandant aux États de soutenir tout seuls leurs banques et leur économie domestique, les Allemands prononcent virtuellement la dissolution de l'euro.
Irréalisme monétaire
La duplicité française avance que l'éclatement officiel de l'euro coûterait plus cher à l'économie allemande en compétitivité monétaire qu'elle ne coûterait aux exclus de l'euro. Les Français cachent de qu'ils savent : sortir de l'euro permet en effet de dévaluer la mesure des prix domestiques et de restaurer la liquidité par redirection de la demande sur l'économie domestique.
Même si le niveau de vie baisse brutalement et durablement, la restauration de la compétitivité relance la production domestique et la distribution de revenus. La dévaluation de la monnaie revalorise l'activité du présent contre un futur redevenu possible. Les Français qui ne pourront pas ne pas dévaluer veulent diluer leur responsabilité dans la dévaluation de l'euro.
Les Allemands qui voient dans la monnaie la mesure de leur responsabilité politique n'ont pas besoin de créer de la monnaie et de risquer l'inflation puisqu'ils savent partager entre eux les sacrifices nécessaires à leur philosophie du crédit. Allemands et Français se retrouvent implicitement sur la même ligne que leurs banques contre la demande des opinions publiques d'une régulation financière.
La régulation financière signifie la comptabilisation des actifs bancaires et des dettes publiques au prix de la solvabilité réelle de l'économie. Elle implique de constater l'inexistence patente des fonds propres bancaires par la décote des dettes publiques ; donc de dévaluer le pouvoir d'achat de la monnaie et les promesses qui capturent l'épargne en dessous de son prix réel.
La compensation financière du capital par la dette publique concerne spécifiquement la réglementation et la régulation négociées entre la politique et la finance. Cependant l'économie réelle a besoin d'un étalon fiable d'anticipation des prix par le crédit pour se projeter dans le futur. Les normes légales de la régulation interprétée par la finance sont captées par le pouvoir politique et financier pour emprunter à bon compte au réel.
Dogmatisme intéressé
Pour ne pas abandonner le privilège de décider ses propres limites d'endettement, la politique et la finance franco-allemandes s'accordent à entretenir la confusion entre le réel et le verbal. L'économie réelle absorbée dans le verbal réglementaire librement interprété par la finance ne peut pas revendiquer ses droits à une monnaie déterminée par son propre crédit à produire du réel.
La captation du réel par la monnaie est le principe fondamental du capitalisme financier libertaire. Le verbe est l'instrument de la puissance sur le réel humain et physique. La puissance comme finalité en soi suppose une monnaie négociée entre la finance et la politique même si la réalité doit s'en trouver anéantie. Rétablir la réalité objectivement vérifiable sous la monnaie implique de renoncer à la plus-value produite par le déséquilibre des pouvoirs entre les banques, les États et les acteurs de l'économie réelle.
En ne posant pas de limite objective au crédit, les États ont créé les conditions de leur faillite dans le réel. Puis les banques se sont mises en faillite en déconnectant le crédit des prix du réel. Ainsi les banques prêtent aux États qui prêtent aux banques. La monnaie se fabrique toute seule pour que les États restent solvables indépendamment de toute réalité et que les banques affichent des plus-values indépendantes de toute solvabilité.
Le système financier tombe désormais dans le vide. La politique et la finance ne répondent plus du réel devant les sociétés. Il est impossible de maîtriser la mesure du crédit si le travail et l'investissement ne peuvent pas dire ce qu'ils engagent réellement selon leur propre mesure du possible. L'anticipation du réel ne peut pas s'exprimer objectivement dans les monnaies que les États et les banques contrôlent par leur propre endettement.
Toutes les monnaies sont fausses tant qu'elles ne sont pas garanties par l'économie réelle. Le FESF destiné à renflouer les États euro qui vont renflouer les banques est promis à l'anéantissement tant que les banques peuvent prêter et emprunter librement selon des prix et des règles qu'elles fixent elles-mêmes.
Le FESF n'a aucune chance d'atteindre son objectif s'il n'est pas la matérialisation d'une économie politique réelle au-dessus des intérêts catégoriels politiques et financiers. Le crédit réel est l'anticipation des prix de la production réelle. S'il existe une loi humaine du crédit, elle définit l'équilibre des prix dans la durée comme une vérification constamment renouvelée du réel présent par les anticipations de prix engagées dans le passé.
Universaliser la monnaie
Comme le verbe ne détermine pas la totalité du réel transformé dans le temps, la loi du crédit humain doit définir le capital financier comme réserve de ressource réelle qui puisse absorber toute erreur d'anticipation des prix. Le capital réel du crédit requiert une monnaie qu'aucun État ni aucune banque ne puisse posséder.
La monnaie capitale qui garantisse le crédit quelle que soit la nationalité de l'emprunteur ou du prêteur est un bien que n'importe quelle loi nationale doit reconnaître librement. Si les Européens veulent vraiment sauver le crédit de leur communauté multinationale, il ne peuvent pas se dispenser d'une unité de compte commune de l'intérêt général soustrait aux intérêts particuliers des nationalités.
La mise en équivalence de tout intérêt financier particulier de prêt, emprunt, investissement ou garantie se réalise par la technique financière multiséculaire de la compensation. Pour qu'une monnaie soit l'étalon d'une comptabilité commune de n'importe quel prix, elle doit nécessairement être émise comme résultat d'une compensation de tous les intérêts mis en commun.
La compensation doit porter sur des objets de droit livrables à n'importe quelle échéance par des vendeurs ; mais des vendeurs dont le crédit est nominativement garanti par l'achat de la monnaie de compensation. Alors le crédit de l'ensemble de la collectivité est automatiquement garanti. Le capital financier est émis et compensé en monnaie dans les primes de crédit de tout emprunteur effectif ou potentiel. La loi de compensation fonde le crédit par une relation logique objective entre le verbe appréciatif et la réalité livrable explicitement distingués.
Le FESF restera purement spéculatif sans la moindre crédibilité si les Européens ne créent pas une nouvelle monnaie qui soit la mesure du droit investi par l'Union Européenne sur une compensation multinationale. L'ECU, Unité Européenne de liquidité en droit commun à l'Union peut et doit exister comme mesure de la garantie honnête, réelle et sincère des prix compensés dans un marché financier européen.
Économie de la compensation
La finalité de l'émission monétaire en ECU est la compensation des primes de change des monnaies européennes, par les primes de crédit des dettes publiques et les primes de capital des banques opérant sous souveraineté de l'Union. L'ECU remet le verbe politique et financier à parité avec une réalité objectivement engagée par des personnes effectivement responsables de leurs erreurs d'appréciation.
Acheter la prime de crédit d'un État en ECU signifie régler en ECU toute cotation négative de la prime. Les créanciers d'un État sont donc remboursés par anticipation quand le crédit public est coté négativement en ECU. L'achat d'une prime de crédit public est un potentiel de plus-value sur un coût réel : les créanciers primaires en ECU se couvrent par la vente de la prime de change et de la prime de capital des banques qu'ils estiment trop prolixes en crédit.
Les vendeurs primaires du change et du capital bancaire font face aux acheteurs de la prime de crédit des banques centrales et des banques. La négociation des CDS aujourd'hui totalement anarchique est rationalisée par l'évaluation en ECU de la solvabilité réelle des États, des banques centrales et des banques. Le verbe est la réalité en devenir.
Les primes de crédit en ECU sont des CDS réglementés impliquant le remboursement immédiat des créanciers du débiteur défaillant en ECU. La prime de crédit en ECU d'une banque devient son capital réglementaire. Les souscripteurs primaires du crédit des acheteurs primaires du crédit bancaire sont alors les garants du capital bancaire réellement disponible à la couverture effective du crédit.
Si les acheteurs primaires sont défaillants, les acheteurs primaires du capital eux-mêmes couverts par la compensation sont immédiatement appelés en garantie. Le principe de la compensation en ECU est l'égalité solidaire devant le crédit, quel que soit le débiteur et quel que soit le créancier. Personne ne peut emprunter sans être garanti. Personne ne peut prêter au-delà des limites fixées par ses garants.
Toute limite de crédit se négocie entre l'emprunteur et son garant sur l'examen d'un budget explicitement fondé sur la comptabilité du réel. Toute erreur ou dépassement est pris en charge rétrospectivement par les acheteurs primaires garants du réel vendu par les emprunteurs. La responsabilité financière limitée du capital est abolie par l'ECU.
La masse monétaire en ECU est strictement limitée par la position primaire de marché sur les crédits nominaux en ECU. L'émission monétaire en ECU est proportionnelle aux primes de crédit achetées sur l'appréciation du réel emprunté. Tout emprunteur malhonnête ne trompe ses garants qu'une seule fois.
Tout État défaillant à produire la justice vendue à crédit sous sa souveraineté perd son crédit. Le FESF adossé à l'ECU est l'investissement de l'Union Européenne dans la démocratie. Par la parité des monnaies, le FESF investit dans le prix du droit et non dans le démantèlement des solidarités nationales. Les monnaies nationales sont des outils d'application du droit dans les échanges domestiques.
Le travail vraie source du prix
Les monnaies indexées sur l'ECU apprécient la production réelle de biens et services par le travail. Une parité de change en ECU n'est plus déterminée par les mouvements spéculatifs de capitaux flottants mais par l'efficacité du travail domestique rapportée aux économies nationales concurrentes.
Les mouvements internationaux de capitaux sont intégralement compensables en ECU ; intégralement mis en réserve du futur de n'importe quelle production de n'importe quel pays. Investis dans les économies nationales à travers les primes en ECU, les capitaux internationaux font varier les parités de change selon une anticipation objective de la réalité.
Les Européens s'interdisent de négocier leurs échanges internationaux hors de la compensation en ECU. Il n'est plus possible de négocier un prix avec un ressortissant européen sans une vérification préalable du droit par la parité de change de toutes les monnaies nationales en ECU. Les Européens n'utilisent plus le dollar comme monnaie de transaction internationale sans compensation préalable du crédit des États-Unis en ECU.
Les Européens s'interdisent également d'acheter des biens produit en Chine sans évaluation du droit du travail et de la démocratie chinoise par la parité du yuan contre l'ECU. La compensation des parités monétaires européennes en ECU oblige tout citoyen européen à évaluer les prix internationaux selon le droit qu'il s'applique à lui-même.
La ré-indexation des monnaies nationales sur le droit dévalue en ECU l'insuffisance des droits sociaux, de la régulation financière et de la responsabilité financière publique. Au contraire l'augmentation réelle de la productivité du travail par l'investissement social, la régulation financière et de la sincérité des budgets publics réévalue les parités en ECU.
Le FESF adossé à l'ECU achète les primes de change des États européens efficaces. Il réalise des plus-values par la qualité de son soutien politique à l'économie des États. En achetant la prime de change de l'euro, le FESF achète la régulation financière que la monnaie unique induit sur les finances publiques de la zone euro et sur la politique de crédit des banques empruntant en euro.
Si l'euro est un vrai système de responsabilité publique et bancaire, la parité contre ECU se maintiendra. Si l'euro est au contraire une chambre noire des comptes publics et bancaires, les monnaies nationales peuvent être rétablies. Le crédit émis en monnaie nationale peut être régulé par l'euro monnaie communautaire garantie par la compensation transparente en ECU.
Instaurer réellement la démocratie
L'émission d'ECU par une compensation européenne met un terme aux incantations politiques et aux spéculations financières. Chaque responsable politique peut promettre tout ce qu'il veut ; chaque opérateur financier peut adopter la position d'anticipation de prix de son choix. Toute parole politique ou financière déposée en ECU est compensée par une réalité publiquement vérifiable.
Tout mensonge volontaire ou non entraine la décote en ECU du crédit du menteur. Le principe opérant du crédit compensé en monnaie primaire de démocratie multinationale est une rupture systémique sur le principe actuel de la confusion du verbe avec la réalité. Dès lors qu'aucun crédit ne peut être accordé à une affirmation dont le prix n'est pas garanti par une compensation, il n'est plus possible de confondre une intention inexistante avec la réalité incertaine à terme du livrable sous-jacent.
L'existence d'une unité monétaire de crédit conditionné par une compensation multinationale ouverte établit sans ambiguïté possible la relation entre le prix et la réalité. La responsabilité personnelle rendue objective met un terme au règne de l'irresponsabilité politique et financière. Toute promesse subjective reçoit un prix vérifiable et garanti.
La personne humaine ne peut plus être réduite à une marchandise sous couvert d'une rationalité politique ou financière invérifiable. La distinction entre le verbal et le réel n'est pas opérante sans la séparation matérielle visible entre l'engagement personnel au présent, l'incertitude du réel anticipé et la production effective de l'objet livrable à terme.
La complexité humaine à effectuer les fins promises est matérialisée par la monnaie à condition d'un pouvoir politique exclusivement garant de la justice ; donc garanti dans une monnaie neutre issue d'une compensation non falsifiable par les nationalités, la diversité des langages ni l'incertitude des intentions.
Arbitrée par des États nationaux solidaires en justice, l'intermédiation financière de la compensation multinationale est nécessairement séparée dans ses quatre fonctions fondamentales d'assurance des personnes et des biens, d'investissement du prix à terme, de liquidité du prix dans la durée et vérification des droits des sujets du prix. La rationalité financière de l'économie est établie par la séparation des pouvoirs compensée dans la démocratie réelle.
La démocratie attribue à chaque personne la faculté de juger la réalisation de ses fins dans des objets dont le prix est prêté. Elle préserve la liberté de jugement en séparant les pouvoirs de liquidité, de crédit et d'investissement de la production matérielle effective des biens et services livrés contre monnaie.
La finalité de la démocratie n'est pas l'accumulation du pouvoir de l'argent. La démocratie est foncièrement irrationnelle pour la ploutocratie. L'effondrement financier du capitalisme chrématistique offre à la civilisation humaine de voir rationnellement ce qui la détruira. Chacun doit faire son choix : se laisser acheter par la cupidité ou instaurer la vraie monnaie qui finance par l'effort personnel l'égale dignité des aspirations humaines.