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23 décembre 2011 5 23 /12 /décembre /2011 16:40

Quelle équivalence s'établit entre les nouvelles allocations de liquidités la BCE et le prix réel des collatéraux pris en pension ? Comme le dollar et la livre sterling, l'euro est délié de la réalité économique. Les sources de richesse réelle, le travail et les entreprise, ne sont plus identifiables dans la demande de crédit et ne sont donc plus financées. L'économie réelle devient invisible tout au fond de l'océan des liquidités. La BCE alloue ses crédits au système bancaire qui les réalloue à ses principaux débiteurs indépendamment de leur solvabilité réelle, c'est à dire indépendamment de la capacité réelle des emprunteurs à produire des richesses qui remboursent les dettes.

La conséquence de l'irréalité monétaire en dollar, livre sterling et euro est malheureusement simple. Toute la production réelle va fuir dans les pays où la monnaie est allouée au travail, à l'entreprise et à l'investissement. Les économies domestiques en dollar, livre et euro vont sombrer dans la désindustrialisation absolue et la désintégration sociale et politique. A moins qu'un sursaut politique européen ne refonde l'euro comme unité de compte en crédit de la réalité économique ; à moins que les Européens ne ré-indexent leurs monnaies sur le prix réel des collatéraux ; à moins donc qu'un marché européen des collatéraux ne soit organisé indépendamment du marché du crédit, du marché de l'investissement, du marché de l'assurance et du marché des changes.

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commentaires

M
<br /> Bonjour Pierre,<br /> <br /> <br /> Je vous remercie pour vos réponses à mes commentaires sur le site des Echos. Très intéressant.<br /> <br /> <br /> Cependant, j'ai été pris d'un doute à la lecture de vos réponses. Est-ce que, dans votre vocabulaire, les expressions "prime de capital" et "prime de crédit des passifs bancaires" sont<br /> équivalentes ? Est-ce que la prime de crédit s'appelle prime de capital dans le cas d'une banque ? Cela porte à confusion avec les "primes de crédit" des emprunteurs.<br />
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P
<br /> <br /> Bonjour Matthieu,<br /> <br /> <br /> Vous avez bien saisi les ambiguités du vocabulaire courant par rapport aux différentes positions de responsabilité de la prime de crédit. La prime de crédit d'un emprunteur est en droit et en<br /> pratique son capital. Le capital est juridiquement la prime de garantie des passifs d'un emprunteur. Comme toutes les catégories d'emprunteur n'ont pas nécessairement un capital identifié ou<br /> comme le capital peut être insuffisant à couvrir tous les risques comptabilisés au passif, la finance a inventé des contrats de garantie complémentaire au capital des passifs.<br /> <br /> <br /> Ces contrats sont pour les Etats, les banques et autres émetteurs de titres de créance les fameux CDS. Pour les Etats, les CDS sont un substitut de capital. Pour les banques les CDS sont un<br /> complément de capitalisation. Si le capital bancaire est exclusivement défini comme garantie des créanciers et déposants, alors effectivement la prime de crédit d'une banque équivaut à sa prime<br /> de capital.<br /> <br /> <br /> En pratique, la prime de capital n'est pas un outil de garantie complémentaire des créanciers mais un outil d'intéressement à l'augmentation spéculative du capital bancaire par des plus-values<br /> non vérifiables objectivement. Les primes de capital (stock-options) sont utilisées en outil de spéculation sur le crédit plutôt qu'en garantie réelle du crédit.<br /> <br /> <br /> <br />

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Pierre Sarton du Jonchay
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