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13 janvier 2019 7 13 /01 /janvier /2019 18:49
La justice à la racine du prix économique

L’impôt est le prix réel de la gratuité et donc la condition de distribution d’un revenu universel réel d’existence garantie à tous. La gratuité n’est pas l’absence de prix mais l’inconditionnalité économique de l’existence humaine individuelle pour tous les membres d’une société. La gratuité est évidemment un vœu pieux donc une aberration économique s’il n’est aucun moyen logique de répartir la consommation des biens vitaux essentiels dans la limite de ce qui est effectivement produit et disponible par la responsabilité des travailleurs. Le revenu universel est évidemment une aubaine pour les prédateurs capitalistes si la contrepartie réelle du revenu distribué n’est pas gérée et garantie par des officiers publics protégés de la corruption de l'égoïsme des intérêts privés particuliers.

Le problème du financement de la gratuité réelle par le revenu universel est donc une question de cloisonnement des financements sociaux alloués à l’existence des personnes physiques et morales par rapport aux financements individualistes des intérêts privés. En termes comptables, il faut rendre impossible la capture par les propriétaires du capital privé de la part de la valeur ajoutée effectivement produite pour satisfaire les besoins vitaux des personnes. Cela signifie que les impôts, taxes et prélèvements sociaux ne doivent pas être calculés et prélevés sous le contrôle direct des propriétaires privés du capital ; donc que le prix des biens et actifs doivent être déposés dans un marché public régulé par du capital public non miscible au capital privé.

La plus-value subordonnée à la valeur ajoutée

Le seul moyen matériel logique de distinguer et séparer le capital public représentant l’intérêt général du capital privé représentant l’intérêt particulier des individus est la monnaie exclusivement indexée sur et par les sociétés politiques. Une société politique est un regroupement de personnes physiques mettant des intérêts en commun sous une même politique collective. L’État est une société politique d’intérêt général dont l’objet est l’existence-même des personnes physiques qui le composent. L’entreprise est une société politique d’intérêt particulier dont l’objet est la production de certains biens au bénéfice matériel de ses parties prenantes.

La séparation économique et juridique entre l’intérêt général et l’intérêt particulier non général ne peut être réalisée que par des unités monétaires distinctes entre des sociétés politiques différentes. Il en découle alors que le prix d’intérêt général d’un bien particulier devient différentiable des prix d’intérêt privé de ce même bien. Alors il devient possible d’interdire concrètement la capture d’un intérêt général par du capital privé représentatif d’un intérêt matériel particulier. A contrario, il apparaît évident que le capitalisme libéral facilite la capture de l’intérêt général dans l’intérêt privé par la dénationalisation des monnaies qui interdit le contrôle public de la légalité des prix ; et par la titrisation anonyme privée des biens qui soustrait le calcul des prix donc le partage de la valeur ajoutée à l’arbitrage fiscal de l’intérêt général.

Assurer l'universalité du revenu par la monnaie

Pour que la gratuité de l’existence soit effectivement financée par un revenu universel d’intérêt général, il faut donc rétablir la subordination des marchés aux États et la subordination des entreprises aux marchés réellement régulés par l’intérêt général. Chaque État et chaque entreprise doit avoir son unité monétaire propre : la fonction du marché est alors de recevoir le dépôt public légal de la propriété des biens échangeables et de répartir la valeur ajoutée par le prix publiquement négocié des biens. Le règlement du prix ne se fait plus par une seule monnaie mais par toutes les monnaies des intérêts généraux et particuliers des personnes physiques impliquées dans la production, la consommation et l’équité en prix du bien.

La différenciation des intérêts par la distinction des unités monétaire implique que le marché des biens soit aussi le marché des changes. Une monnaie est un bien en tant qu’unité de pouvoir d’achat universel de la valeur ajoutée actualisée. Toute unité monétaire doit pouvoir s’acheter ou se vendre dans son prix publiquement négociable dans une autre monnaie. La conversion d’une monnaie dans une autre se règle alors par deux unités de compte distincte qui sont la parité nominale et la prime de change. La parité nominale règle l’équilibre des intérêts privés entre acheteur et vendeur ; la prime de change règle le prix de l’intérêt général à la société politique qui solidarise les intérêts particuliers dans une existence commune. La prime de change est donc la fiscalité qui finance le revenu universel d’existence gratuite dans la société politique qui garantit la réalité et l’universalité d’une même valeur ajoutée.

Le vrai capital comme prix de la réalité légale juste

La régulation de la monnaie et des prix par le droit réel des personnes physiques à exister met un point d’arrêt à l’escroquerie libérale de la libre circulation du soit-disant capital. La détention anonyme déterritorialisée des titres de propriété et leur représentation monétaire détachée de la garantie économique des sociétés politiques effectivement constituées, fait que le capital réel est remplacé par un simulacre financier. La libre circulation financière du capital à l’échelle du monde a pour contrepartie l’écrasement des salaires au profit de la rentabilité spéculative du capital, l’asphyxie de la dépense publique par l’évasion fiscale, la corruption des responsables publics par des intérêts invisibles et la prédation des ressources naturelles aux dépens de l’intérêt général des humains.

L’économie de la gratuité de l’existence humaine n’a pas d’autre réalisation possible que dans la refondation de la monnaie. La matérialisation de la valeur ajoutée dans le prix de marché régi par le droit réel des personnes signifie que le prix de l’existence universelle de chacun est systématiquement inclus dans tout règlement monétaire. Le pouvoir d’émettre, de prêter et de conserver la monnaie ne peut pas être confié à des intérêts particuliers garantis par du capital privé. La gestion des signes monétaires est la prérogative du pouvoir judiciaire séparé dans ses trois pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire qui fondent l’intérêt général effectif.

Une société politique est judiciairement efficace si tous ses membres sont physiquement identifiables dans leurs ventes et leurs achats de valeur ajoutée. La fonction réelle du marché est de garantir par des unités monétaires politiquement différentiables la responsabilité de chaque propriétaire de capital à garantir l’existence gratuite de toute personne humaine.

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Pierre Sarton du Jonchay
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