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21 avril 2018 6 21 /04 /avril /2018 11:05

Par Roberto Boulant

Il y a une manière de résumer la vie politique française de ces quarante dernières années qui est certes simplificatrice voire lapidaire, mais pas fondamentalement fausse.

Systémique autocratique

Il ne faut certainement pas mépriser les plaisirs de la dialectique, voire de l’amphigouri pour les plus gourmets d’entre-nous, mais je reste partisan de la ligne claire : comme disait Einstein qui n’était pas la moitié d’un imbécile, si vous ne pouvez expliquer un concept à un enfant de six ans, c’est que vous ne le comprenez pas complètement.

Je pense que nous commettons une erreur en nous focalisant sur les hommes au détriment du méta-système qu’est le capitalisme financiarisé et mondialisé. Les présidents français ne sont finalement que de simples DRH en charge de mettre en musique la politique d’un conseil d’administration que personne n’a élu. Tout au plus peut-on noter que les marges de manœuvres pour le petit personnel politique n’ont été qu’en se réduisant depuis la contre-révolution néolibérale commencée au mi-temps des années 70.

Dans ce cadre, un Macron n’est finalement que la suite logique d’un long processus de dévitalisation démocratique, celui qui voit des hommes politiques remplacés par de simples haut-fonctionnaires dont la mission première n’est pas de gouverner mais d’obéir (ce qui se traduit par le concept de gouvernance en langage policé).

Que Macron soit probablement un vrai croyant de la religion féroce doublé d’un banquier d’affaires, ne fit que conforter les puissants intérêts privés dans leur choix de le propulser à l’Élysée (les tapis de bombes des B52 faisant figure de pétards du 14 juillet comparés à l’hystérie médiatique des dernières présidentielles enjoignant à chacun de bien voter pour sauver la Patrie).

La séquence politique actuelle dans toute l’Europe, le coup de force sur la Commission de Selmayr n’étant qu’une des briques du mur, trouve les limites de la contre-révolution : il n’y a plus rien à discuter. Aboutissement logique du concept du TINA, la démocratie représentative est devenue une prédatrice des libertés et l’équivalent bling-bling de la République populaire.

La séquence dans l’isoloir remplaçant les défilés de masse, ce qui sied mieux à des populations vieillissantes.

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