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20 août 2017 7 20 /08 /août /2017 09:04

La liquidité du capital rendue aux nations et aux peuples par les États

La révolution monétaire keynésienne consiste à détacher le prix de la monnaie d’une détermination fixe par la quantité de quelque chose de physico-matériel. Ce qui fait la valeur de la monnaie keynésienne, c’est l’existence d’une société politique dans un État de droit identifié, différentiable et actif : l’Angleterre, la France, les États-Unis d’Amérique, le Commonwealth. Concrètement, la monnaie keynésienne n’est pas émise à proportion d’une réserve matérielle physique déposée dans un coffre-fort bancaire mais par des contrats de crédit qui matérialisent le prix attribué collectivement à la valeur réelle future d’un objet ou d’un projet verbalement défini d’investissement en travail humain social.

La comptabilité monétaire keynésienne des prix résulte d’une activité sociale politique par laquelle un groupement identifiable de personnes convient que telle chose sera produite pour tel prix à telle date pour d’autres personnes identifiées qui se portent acheteuses à terme de la chose à produire au prix convenu par la négociation de marché. La monnaie keynésienne repose sur l’égalité réelle des droits entre les acheteurs et les vendeurs, les apporteur de capital et les apporteur de travail, les prêteurs de liquidité et les emprunteurs, les négociateurs du cadre légal et normatif et les obligés, les gérants du crédit et les utilisateurs de la monnaie liquide qui en résulte.

La substance de la monnaie keynésienne est l’égalité formelle, concrète et pratique des droits entre acteurs et rôles à l’intérieur d’une société politique délimitée identifiable et instituée. A l’échelle internationale donc inter-étatique, le modèle keynésien de la monnaie exige une unité de compte internationale commune dont le pouvoir d’achat est de même nature pour tous ses utilisateurs quel que soit leur nationalité et leur statut juridique. L’étalon monétaire international keynésien du crédit n’est formé que par l’existence d’une chambre de compensation centrale mondiale des paiements garantie et opérée par une société internationale d’États souverains égaux en droits et en obligations quel que soient leur taille et leur puissance.

C’est précisément cette chambre de compensation internationale du crédit en bancor qui a été rejetée par les États-Unis à la conférence de Bretton Woods en 1944. L’ordre monétaire international actuel construit sur le dollar et les autres monnaies nationales de réserve négociables par un marché interbancaire mondial nominal, n’a fondamentalement rien de keynésien. Ce constat basique permet d’affirmer que la crise vénézuélienne a une cause financière et monétaire dans l’inexistence d’un État vénézuélien réel dont la fonction soit d’assurer l’égalité des droits entre Vénézuéliens et l’égalité des droits de la société politique vénézuélienne avec la société politique des États-Unis voisins.

L'empire en déconfiture de la liberté monétaire de corrompre

L’ordre monétaire international imposé par les États-Unis et ses affidés européens depuis la deuxième guerre mondiale est un ordre impérial. Le capital impose sa loi au travail, la firme à l’individu, la mafia au pouvoir légal, le grand pays au petit, l’empire à la nation démocratique. Au sens de la démocratie, le Venezuela n’a aucune possibilité d’existence dans le système de la finance monétariste libérale : le bien commun des Vénézuéliens n’est pas finançable face à l’agrégation anonyme des intérêts privés dissimulés par la libre circulation du capital dans le secret du réseau bancaire global. Sous l’emprise du dollar des États-Unis, les prix pratiqués dans l’économie vénézuélienne sont impérativement bénéfiques pour les riches exonérés de la loi par leurs liquidités monétaires déposées hors du contrôle d’un quelconque État de droit vénézuélien.

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Pierre Sarton du Jonchay
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